La
mort est un roman. Liberté oh liberté qui n'arrive que quand plus
aucune frivolité n'a de devenir. Plié dans ce dramatique ressort de
la vie, un dernier cri, sorti du fond des âges, vole au-dessus de
ces têtes bien ordonnées, pour en extraire l'opulente jeunesse tant
vénérée. Commençant par la naissance, la mémoire croit fonder
les pires amours jusqu'à la reproduction, jusqu'à ce roman lisible
pour faire semblant, du semblant de l'existant tortionnaire d'une
vérité abolie pour les prochains corps sauvés de la mort. Depuis
l'illimité, le croyant s'émancipe dans un état d'expérience que
le corps dans sa chair n'a pas encore ressenti. Extraction d'une
supposée fin coupée du souffle en résidence, pour découvrir
le grand dévoilement de la chair. Déroulement décapant de la vie
se livrant au combat, contre ce souffle sulfureux, donnant à la
mort, nommée de cette inconfortable mémoire coupée du temps
endormi de la vie, la place inopportune qui lui convient. Un certain
tremblement va déchiqueter la chair, en laissant passer quelque
moindre résistance, sans que celle-ci ne puisse se raccrocher aux os
à découvert, pour déplacer le corps vers le drame naissant déjà
à rebours; là, la mort monstrueuse livre ses secrets depuis
l'infiniment petit de la douleur comme si ce site, ce paradis expiatoire était renvoyé aux origines de la vie. Conscience et sens en
exergue pour laisser place au rythme saccadé de la musique qui
courtise la mort en effraction
avec les abîmes. Insurrection de ce corps capté par la fin, contre
cette immensité vierge de toute transgression, puisant dans le Tout
la fortune couchée de la souffrance soufflée aux oreilles de la
mort, inoccupée à tout jamais par les limbes austères de la
délivrance. Cul par -dessus tête, le corps s'essaye à une
gymnastique résolument tournée vers l'asphyxie, pourquoi ce souffle
astreint aux battements du cœur tourné en dérision? Cloaque de ce
renversement du temps en corps nommé, objet du peint et de l'image,
image atomisée dans le mouvement cinématique, corps calculé en
volume effacé, se livrant à une bataille finale, pour mettre
l'interrogation de la vie en émoi, puis en exergue. Marge de la
gueule cassée, coupée, couturée, clouée au sens, marchant
sur l'infranchissable lumière pour, jusqu'au soir de l'éternité,
rencontrer ce pluriel sauveur, amoureux de la différence, dans
l'indifférence de la mort, coureur de fond sans but, la mémoire
catapultée au fond des métamorphoses incessantes de la joie.
Étreinte de l'amour pour ces autres gnomes, et couards de corps
escaladés par les membres acérés du temps présent, là est le
commencement vénérable de l'ardent dévot déposé ici recouvert
d'un linceul immaculé.
Thierry
Texedre, le 6 mai 2014.