samedi 27 mars 2010

Ô rage

Ô rage du dantesque radeau
du lieu intérieur de la divine
destinée ravageuse et courbée
droit et dressé dans l'immensité
désirante des rouages de la vie
sombrant dans les méandres
de l'opuscule clapotis désordre
du décors mis en ligne des corps
figurés en fin de vie au début
de l'éternité qui campe là une
musique lascive et ponctuée
par d'innombrables étreintes
amoureuses acné qui prolixe
qui s'étend dans un ciel pesant
passé par les armes pour avoir
navigué dans l'étreinte d'une voix
appelée en marge des mots sous
l'empressement du temps qui
couve les corps allongés au
passé et debout au présent sauf
que le temps s'évade par les voies
d'eau en mer future fracture forcée
immonde descente aux enfers de
la voie du sang dans ses artères
aériennes avéré visitant l'esprit
rangé dans la catégorie comble
d'ironie du sortilège de la mémoire
qui fond sur l'imaginaire damné
du corps transparent du corps
opaque du corps représenté en
clôture de la vie de l'objet objecté
objection viscérale de l'atomisation
irréductible du chant des sirènes
pour âme qui vive visitation
de l'inéluctable résurrection
des corps dans l'esprit station
arrêt du coeur compromit du
corps coupé de sa direction sens
sans dessus dessous dans l'antre
des lois louange du chant des
extrémités des exclusions de
cet air de cette figure proche de
l'éternité du dire intérieur poussé
par quelle pulsion pour quel sas
quelle ouverture du temps à la
chair charriée en sang faute de
quoi la vie manque son départ
sa poussée vers l'étrange dérive
dans l'océan liqueur séminale
semence irrationnelle du temps
présent tenté par l'expulsion
l'exclusion pour l'infiniment
grande erreur qu'a l'homme à
représenter sous les signes
immolés de cette chair parlante.




Sur la Symphonie N°3 opus 56 de Mendelssohn
Thierry Texedre, le 27 mars 2010.

mardi 23 mars 2010

Amour mon bel amour

Aveu d'un amour infini
aussi enchanté aussi
divin que le ciel autour
semble bleu dans un
lointain azur oh amour
oh ma tendre chair et
ma grandeur immergée
dans mes saveurs mes
noces souvenir ici et
pour toujours devant
l'amour porté aux nues
vol du dessus de cette
vie en songes immaculés
entrée dans l'impromptu
de tes ondes en beauté
jusqu'au bout du monde
jusqu'à la fin des temps.

dimanche 14 mars 2010

L'immortel

La béance du coeur de l'âme
reste ouverte précisément
pour n'être que l'âme infâme
d'un coeur à retardement
d'un couperet qui manque
de tomber sur cette tête en
arrière en retrait sur pause
pour avoir voulu se mettre
en travers de dieu en un de
ces deux acteurs union des
deux dans l'anamorphose
du temps oui du présent
de cette mémoire en tête
qui en impose qui croit et
par dessus tout croît en
s'arrogeant le droit à la loi
loi oblige pour croire sur quoi
on va asseoir un lieu lien du
sens de l'identité tellurique
extrême onction du corps
qui en impose sur sa haute
tête pleine du manque de
vide vidée de cette lumière
imposture qu'est la présence
de l'immaculée conception
de l'image audition imagine
que sans ce sas tout devient
opaque et sombre de l'ombre
impressionnée sur le divan
de la légèreté de l'âme mise
en folie pour s'être détourné
du corps de sa cavité source
du savoir imperturbable de
cette transe des coups portés
à l'âme ouverte ouvrage à
remettre sur l'enjeu de l'esprit
qui tourne en dérision sa
chair puisqu'elle est érection
avant le désir d'intériorité
la femme en érection là est
le grand mystère d'un dieu
prométhéen poussé par les
vents violents du temps
passé souffle de l'immortel.



Thierry Texedre, le 14 mars 2010.

vendredi 12 mars 2010

Le jeu de la jouissance

Quels espoirs pour une autre vision de notre tentative d'élucidation du dire, de sa mise en lumière? Peut-être faudra-t-il une certaine reconnaissance de ce dire qui reste sous imposture, comme on dit sous x. L'absence du dire est la preuve qu'il est là, comme moteur et signifiant du sens taraudé de l'existence d'une distance, du temps. De ce dire mis en risque de maltraitance de sons objet: le corps-érection, le eau-corps. Reflet tiré sur la tranche improvisée de la vie. Le dédale opératoire du dire n'est lisible qu'à passer son temps à craindre une traduction. Vérité de la naissance via l'esprit de la décollation textuelle. La tête n'en est que plus insoutenable en mots. En doute inquisition et frasques du corps logé en chair. La chair tend vers sa cassure, brisure du coup de grâce donné à la vie, pas celle du corps naissant, mais bien du corps reconnaissant. Juste retour de l'étreinte du corps avec le dire dans un temps qui est faux. Le temps réel n'est possible qu'à faire taire le dire en le coupant de ce souffle qui mène au cri expiatoire. De ces mots intestins et d'une chair dépossédée de sa souffrance: l'extase n'est plus très loin. L'effort du corps à souffrir pour penser est le comble de cette erreur de jouir parce que l'effort est tel que cette chair s'en trouverait alors morcelée et coupée de la réalité, parce qu'il y a jouissance en jeu, jonchée au passé, toujours déjà mise au passé avant la lettre.


Thierry Texedre, le 12 mars 2010.

Le dire rond

Sous les seuls astres des cieux
se consument ces terres hirsutes
irradiées de commun et de maux
immortels irrigation des terres
insidieuses dans la plus grande
ferveur du temps qui passe dans
l'axe du point doublement tracé
en espace réglé ovoïde ouverture
de la terreur du commencement
du temps sons vibrants entrelacs
qui comptent les années sur terre
surdité des hommes devant l'axe
de la terre entourée du verbiage
satellite de l'œil évidé pour une
fois de sa substance onéreuse de
cette marque en signe de quoi
on traîne désespérément le long
du fleuve une ombre noire depuis
le fond des choses jusqu'à l'espoir
de la surface des choses respirées
l'esprit enfoncé du cou se met
à parler une autre langue moins
audible à ces infestations du corps
intronisé dans une parole faussée
un fossé d'une délivrance qui va
prendre forme s'enfonçant dans
des temps insondables et fous
c'est la foi qui revient au galop
celle du rêve qu'un corps pour être
doit supporter sous l'emprise de
cet irrémédiable saut dans le vide
que d'aucun n'auront de cesse
d'alimenter foi en vide vitesse là
est la chute des corps loin de leur
dire et de l'œil poison poisson dans
l'eau du rêve tout contre l'entreprise
en prière de l'amour chanté ici-bas
ici pour l'amour d'une naissance
communication du verbe dans la
naissance dans l'invention l'aveu
et la hantise de sa perte de sa mort
sous le règne infidèle de la tentation
d'exorciser l'astre carré en route
pour l'éternité et l'infini du dire rond
le rond d'une danse rare et en faute
faussement martyrisée pour avoir
aimé l'astre dans une élévation une
faute du regard devant l'immanente
exposition du ciel vautré dans l'œil
irisé et injecté d'un sang rouge rubis.




Sur la Suite liturgique d'André Jolivet
Thierry Texedre, le 12 mars 2010.

lundi 1 mars 2010

L'éclairement

Aveugle du désir ou
redirection du geste
qui tombe sur le rien
qui inonde l'intérieur
insoumis de la chair
taraudée par l'unique
traitement de ce corps
par l'esprit en creux
l'esprit est un creux
qui ne se remplit qu'à
user du désir avant
de prendre l'œil en
aveugle en doute en
usurpation du son
à la place de cet œil
éclairé par trop de
signes jusqu'à tendre
la jouissance irradiée
et totémique de cet
être devenu humain
à cause de l'esprit
qui à force de balbutier
se voit contraint de voir
d'écrire puis de lire
sa peur de jouir au
lieu de désirer entrer
en respiration étreinte
au lieu d'étendre son
dire éteint sur les rives
de l'analphabétique
couleur somme blanche
qui coule autour et
de travers sur la surface
usée jusqu'à l'évitement
trame qui se noue et
qui dénoue le théâtre
incessant de son double.


«L'écriture tombe sous
les traits de la peinture
qui peint d'entendre ces
voix irrespirables, drame
sous la danse des corps.»


«L'œil trahit par cet
éclairement de l'être
se voit dans une loi,
celle de l'impossible
position à représenter,
en conséquence de
quoi il va être et croit.»


Thierry Texedre, le 1 mars 2010.