La chambre claire
Du long désir
qui nous lie voilà que saigne la caricature obsessionnelle qui
feinte l'agonie de l'astreinte à revisiter la reproduction selon
l'artifice peinture quand se montre le verbe qui visite ce corps
obtenu de la naissance voilà que se tire l'exacte cri dont on n'aura
de cesse d'altérer par la parole cette puissance de la dialectique
qui nous retourne la gueule dans le langage polysémique et iconique
c'est là la seule vérité qui soulève le corps dans sa chair
étouffée par l'importune parole soumise à cet inconscient trop
contaminé pour résoudre la souffrance que ce soleil noir montre en
astéroïdes réverbérant les songes dans l'eau de la fin que la
douleur danse voilà alors ce sacré qui revient comme si ce croire
devenait plus problématique par la parole de Dieu sauf à sauter sur
sa mort le temps de s'offrir l'effarante représentation qui montera
dans la peinture pour induire ce Dieu dans un outrage magistral à
l'art tombé dans les griffes de la danse intemporelle des couleurs
comme fermeture-ouverture de l'espace-temps posé sur cette frontière
entre la naissance et la mort et ce jusqu'à leur quasi-dissolution
du rêve de l'univers traverser cette rivière improbable du temps
par un corps réel comme océan de la peinture à-venir quelle vaste
exposition que ces montages entre matière et corps piqués au vif
par la jouissance imprévisible d'une pensée entrain de naître
versée dans le pourrissement de la résurrection des morts en
finissant au feu du tremblement invétéré de corps célestes
manqués par les trous noirs de la raison on danse par là si la
raison s'en mêle de pouvoir signifier l'harmonie c'est avec le sang
déporté que saute l'exilé depuis l'extermination de sa mémoire de
la mémoire identitaire du lieu libre brûlé pour toujours laissant
au corps sa nudité étouffée par les pores de la peau symbolique un
lieu une date voilà l'exultation qui monte du fond Lascaux pour
fendre le ciel de Giotto de travers Cézanne dans ses paysages aux
nus structurés par le rythme de la vie qui gronde déjà en
irradiant l'esprit qui dans un grand choc saute le corps avec depuis
la chambre clair se montrent des figures et animalcules sur les murs
partout grouillant tels des insectes l'été en pleine chaleur et les
murs de la pièce ne tiennent qu'à résoudre cet état de pesanteur
qui s'évade à mesure que monte la fièvre.
Thierry
Texedre, le 26 juin 2017.