vendredi 7 février 2014

Pierre Zaoui et la discrétion











Glissement vers l'indiscrétion

Glandes agacées du corps reparti selon ses nombreux affects effervescence du coin de l’œil vers la douce répartition de ces divisions qui encombrent l'éloquente voracité de l'esprit en effraction quand bien même cette chair écourtée serait l'apothéose de l'extension de la vie avant l'inflexion déversée de la pensée pathétique là est encore l'anéantissement de la vulnérabilité de l'intelligible reconnaissance de ces vocaliques insertions qui encombre l'entrée en trachée acte délibéré d'avaler les sons avant l'heure pour essayer d'en extraire la polémique indiscrète de l'intrication des sens de ces mots trop discrets pour commencer l'avortement du corps qui voulait naître avant les mots démêlés touchante forteresse qui se fout le doigt dans le nez très profond pour chatouiller l'attrait du pouvoir des mots qui sentent ce mal depuis l'origine bien avant la naissance à y regarder de plus près le corps veut étouffer l'extinction de l'espèce par d'acrobatiques inondations du sang mêlé jouant par là à rebrousse-poil avec l'éloignement discret de l'aventure qui s'élance dans l'au-delà trop tard l'au-delà s'arrête où se cale l'affaire de l'introduction de l'un dans l'autre ou de l'une dans l'autre ou de l'autre dans la lune de lui dire qu'il ne tient qu'à lui de tourner en dérision cette sorte de tournoiement des sexes qui se roulent dans l'indifférence totale de l'au-delà d'où revient l'un des trois dans un tout renversé si l'univers sonde sorti de nulle part l'anarchie des cellules c'en est que plus vrai il apparaît alors comme l'avant de l'au-delà trop discret pour parler la langue du raisonnement et trop vulnérable pour renvoyer les trois hôtes au milieu du sac sacerdotal surdimensionné de la divine trinité on commence seulement à empoigner les errements de l'homme catapulté au sommet de la tortueuse pulsation poisseuse du corps enjambé par la chair dans le verbe atone privé de tout un cirque d'expulsions quand il croit à ce qu'il dit là est le nœud volcanique qui s'offre à la triste fatalité des mots oubliés par peur d'en maltraiter la syntaxe on perdra en force cette mémoire mêlée dans des affaires ignominieuses de celles qui vous volent la dénommée tête perchée au milieu du corps cavité car dans ce corps vont se dissoudre les actes barbares de l'incitation à voir tout ce qui s'y cache en couche aussi de ces couches à découvert ossuaire les corps passé et futur sont fourrés dans la discrétion qui fait tourner le monde bien avant qu'une indiscrétion ne vienne troubler l'ordre ouvert par la vocifération infinie de la voix les cordes emboîtent le pas au cri pour enchâsser une dernière fois un dernier corps devenu malotru.


Thierry Texedre, le 9 février 2014.