jeudi 27 décembre 2007

Passé composé de la vitesse

















Pluie, vapeur et vitesse, le Great Western Railway 1844
William Turner 91x122 cm


collage sur "passé composé" de Mauricio Kagel


Passé composé de la vitesse

Translation ou vitesse sur la route en long
rail course double sens ou croisements
crois-en ma direction elle est bien celle
de la saisissante rudesse de la mécanique
corps acier plié et assis où la machine
roues à quatre pattes tourne avale le temps
si ce n'est la dérive de cette pesanteur
qui laisse tomber la marche et pose sa peau
pour être monté dans son ombre portée
en attendant l'illusion du déplacement
du train voiture en descendant toucher
sol et lieu identifié en un lieu vite réduit
qui anime l'espace de sa nudité lointaine
du travers vite trempé danse déhanchée
s'il faut y trouver une cause c'est la chasse
loin avant la marche debout demi-tour et aller
à l'envers lentement ces corps sont vidés et
sondés éparpillés sur l'asphalte sur l'enrobé
mort du corps vitesse qui semble s'inscrire
de quelque chose de pouvoir entrer en pause
comme on entre en religion c'était avant
publique et commun les pieds avancent de
traîner des pieds cessation de la vitesse
dés que descend la parole du haut qui croise
la vitesse qui le dépasse qui ravit le jouisseur
seul derrière l'engin érigé et puissant et faux
fausse alerte de la vitesse qui fonce floue
pour réduire au silence son apparition son
reflet sa réaction ses pulsations du coeur qui
bat plus fort après s'être envolé du sol libre
hauteur avec l'objet jeté dans un sens vitesse
enfer qui ronfle moteurs action chauffe
propulsion vers le futur passé de sa combustion
pour laisser un présent derrière comme seule
possibilité d'une telle transformation électrique
autant que l'oeil du regard qui semble traîner
transcription de la parole finie et forcée
par on ne sait quel tempérament température
huile qui monte en chauffe résistance usure
pour réduire le temps à sa simple fin celle des
corps que la puissance du vide prend au plus
court sens caché de la jouissance vue vision
visitation du code route espace profil du
sens interdit de la langue parlant en deçà
et qui n'a pas le temps de parler tant la vie
teste à l'envers la vélocité des roues voix
des airs roulés comme des forces vives vides
de l'espace corps machine envie de vivre au plus
près du désir que l'espace entoure de son objet
clôture devant l'habitacle clarté du sommeil
de la vraie tentative du privé de pouvoir se
retourner le rêve va plus vite que la vitesse objet
qui retourne l'homme roulant pour le miner
le ronger le dissoudre dans l'illusion lumière
de l'imaginaire qui prend le large en sonnant
l'homme partout désespérément vole après
avoir visité son espèce forme circulatoire
plein d'air sang pompe virus son voix oiseau
avion espace déplié du papier copié collé
mouvement de l'animal étrange de l'objet lancé.


Thierry Texedre, le 27 décembre 2007.






jeudi 20 décembre 2007

Jacques Lenot




un compositeur
une musique

Jacques Lenot

Né en 1945, Jacques Lenot
peut être considéré comme
un compositeur inclassable,
et s'affirme comme une
personnalité autodidacte.

"Je ne peux pas vivre sans
mes douze sons. Si j'écris
avec onze, je sais qu'il en
manque un, et ce un peut
être un silence, un creux,
un vide ou un manque ou
un cadavre."











lundi 17 décembre 2007

Le rêve





Le rêve


Temps plein temps de la plénitude
qui sort du trou il faut se dire
que ce trou n'est que l'apparition
d'une autre temporalité celle du trop
qui remonte à la surface à l'entrée
et même qu'il y a de la peur là-dessous
celle que la nuit de l'endormissement
réserve au pouvoir des songes des rêves
il faudra éclaircir ce qui se passe là
dessous dans ce temps plein qui agite
ses orifices ses contractions d'images
compulsives inventions nocturnes de la
moins visible de ces attractions celle de
la mort qui se vautre sous les chairs et
qui hante les rivages du rêve pour le
détrousser et le faire sombrer dans les
plus immondes actes de son corps étendu
ou de ce corps joint et rivé dans son lit
du corps chevillé au martellement du songe
l'aveuglement du jour vient l'implorer
pour le tenir de sa puissante imposture
de faire vivre le rêve à rebours jusqu'à
rompre le sommeil le pourrir de hantises
pour donner la mémoire en réponse à la vue
vision d'affects de coupes sombres de
superpositions et de collages hilarants
de coups de voyages d'inondations colorées
ne déchire pas le voile qui s'offre à toi
il y a aussi le redresser de ce sexe plié depuis
la nuit des temps à le croire si actif soudain
au point de prendre à revers celui qui le porte
dans un humide titillement pour l'autre élue
pas seulement du reste le trou est ouvert
il peut venir tarauder les deux damnés
virage que prend le sommeil qui se pend
à l'esprit au réveil pour le retourner le noyer
dans une espèce d'inspection du rêve élargi
à l'espace maintenant visible avant de prendre
congé et sortir une prochaine fois dans son
temps vidé et aride mais plein d'une légère
inspiration respirer c'est tout ce qui compte.


Thierry Texedre, le 17 décembre 2007.






Les tentations, après (1988-1989) Popovic Ljuba







mercredi 5 décembre 2007

A côté du divan de la cure analytique et/ou une transsubstantiation de Dieu dans l'Art


















nu avec une jambe levée 1992 Lucian Freud

"Chez L. Freud, ce n'est pas lui le véritable modèle, mais le
vivant qui s'y révèle et que la peinture souhaite ré-incarner."

"Le motif du sexe exposé aux regards évoque la célèbre toile
de Gustave Courbet l'origine du monde de1866, qui montre
sans ambages un sexe féminin. Chez Freud cependant, il ne
s'agit pas de rayonnement érotique mais d'une corporalité
naturelle, chargée sexuellement, que son impudence dénuée
de prétention peut rendre acceptable."


Le dialogue ou l'amour ordinaire du regard 5/8
A côté du divan de la cure analytique et/ou une
transsubstantiation de Dieu dans l'Art.

- Pardonnez-moi de vous interrompre mais cet objet perdu
serait celui d'un pensant identifiable dans le cours des
siècles, comme étant celui de la voix de Dieu avant de
devenir au XXe siècle la voix de l'inconscient avec la
psychanalyse, combien même ce déplacement aura opéré
un retour plus particulier sur la subjectivité dans les arts
de la fin du XXe siècle?

T - Oui c'est en quelque sorte une révolution que la
pensée peut, mais elle reste idéologique dans une polylogie
de
s voix, des "chants" qui s'ouvrent au pensant, un pensant
collectivement pris dans un registre plus dense où le rêve
prend le relais l'imaginaire étant la partie visible de ce coma.
Le dialogue est avant tout une conversation avec un au-
delà une instance irréelle qui tient lieu d'accompagnement
d'accouchement: même le Christ serait venu avant d'être né
de la chair. La pensée peut encore produire des effets qui
sont de l'ordre du "marqueur", structure qui tient devant
le symbolique plus crédible dans nos moeurs sociaux, peut-
être sommes nous habités par trop de calculs influencés par
le nombre toujours croissant de l'humanité. J'en reviens au
hasard qui est une croisée d'espaces la trace qui ne fait pas
encore sens, donc il faut le souligner afin d'en tirer tout
l'enseignement dans ce qu'il a de vraisemblance. Ce qui le
fait être hasard, c'est l'instant d'imprévisibilité surprenant
toute action pensée ou lieu tel que le rêve le traverse dans le
temps de celui qui rencontre qui fait acte de baigner dans
l'impossible image fermée. Le hasard est surprenant par sa
présence, sa temporalité même qui le fait craindre d'une
partie de nous-même. Il impressionne par la négativité qui
l'anime puisqu'aucune rationalité n'a de prise sur son lieu
en creux, trou noir où tout objet va sombrer du désir au
meurtre. Sans substance ce vide prend l'allure du hasard
quand la pensée fait irruption dans le choc de deux corps
dans l'illusion d'un nouveau sens, d'une remise à plat du
temps: c'est la cause du questionnement. C'est de cet
hétérogène que va sortir ce qu'un hasard jamais n'abolira:
le nombre. A propos du questionnement qu'un pensant aurait
de donner au pouvoir exercé sur l'intérieur sur ce qu'un
corps peut de penser sa chair en retour, du hasard de prendre
peur devant cet état de fait qu'un corps pense avant d'être et
non l'inverse; le hasard prend place, s'incruste là au milieu
de cette vérité du sujet qui pense croyant, j'ai bien dit
croyant, nous y voila retour du croyant sur les lieux du dit:
le dire = hasard = croyance. Dieu est l'ancrage du sujet
prenant naissance de son pensant entrain de se faire dire.
Dieu est en présence perpétuelle puisqu'impossible à tuer
sans tuer l'homme par la même occasion, déstructuration
des sujets retours sur le sémiotique, seul repère d'une distance
liée à la forme, eh oui! L'humanité a pris forme par la figure
de son Dieu Un. L'imaginaire fait le reste replié sur le
noeud que l'inconscient dévoile dans le même temps, et non
quand Sigmund Freud l'avalise au début du XXe siècle.
comme Dieu est présent, dans le doute de la psychanalyse,
il est aussi l'étrangeté de ce corps livré à la segmentation
à cause de sa chair, à l'obsessionnel objet convoité désir
nourriture anthropophagie, mais amour d'un lieu impossible
à fixer: Dieu n'a pas de lieu, le Paradis ciel/terre compromet
la vision théologique au profit d'une lecture poétique, d'une
illumination comme je le dis souvent. par contre Dieu est
pris dans son infinité désirante qu'un être pensant aurait pu
en faire jouissance mais manquant son histoire, le Un n'y
suffisant plus, les corps ne s'y tenant plus voir en peinture
avec un Pablo Picasso et ses Demoiselles d'Avignon, les
charniers reprennent de l'intensité il faut multiplier les
démembrements les terreurs deviennent mondiales, les
mots restent sourds pendant trop longtemps; la création
musicale n'a jamais été aussi envahissante aussi la marque,
le symptôme d'une humanité qui perd son pensant à trop
entendre: c'est l'invention du temps qui se termine en trop.
Dieu n'en a pas fini avec cette espèce pensante, parce qu'elle
n'a rien à faire que se porter au plus haut point d'ancrage qui
la fait être, de pousser son corps à être deux pour le faire
penser. L'autre pluriel peut entendre l'unique dire, qui fait
que Dieu traverse par l'unique ce qui renvoie à la loi, une
parole qui traverse l'un dans l'instant présent. Le dialogue
peut entrer en conversation, l'oral qui est une pluralité et cet
impossible sujet désirant qui n'a pas encore d'identité; Dieu
y est la reconnaissance, et la peinture passe avec justesse,
avec les forceps pour répondre à cette voix qui plus tard
est devenue musique, produisant par électrochoc le présent
sans voix, les sexes en sont restés béants et tout en retenue,
impropres à reproduire. Le nombre ne pouvant faire nombre
qu'à faire parole et loi c'est-à-dire reproduire. Sinon l'Enfer
guette. Si le christianisme devient catholique, c'est en partie
pour fuire ce que le surréalisme a d'inquiétant: l'inconscient.
C'est la poésie qui en retour viendra clouer à jamais son
croyant laissant libre l'ouverture dans laquelle la peinture va
aussi s'engouffrer entre les deux premières guerres mondiales.
En avalant par la même occasion le pôle politique et idéo-
logique dominant : le Marxisme. Ce qui donnera naissance
à l'expressionnisme abstrait pendant la seconde guerre
mondiale. Mettant en avant jusqu'à aujourd'hui la question
du sujet pensant. Pourtant après l'annonce de la mort de Dieu
au XIXe siècle on peut dire que cette question restera au
coeur des problèmes artistiques du XXe siècle. La grande
question qui fait surface aujourd'hui est celle de l'altérité
de la subjectivité privée de Dieu et des idéologies censurées
et perverties à tout jamais. L'éternité la trinité la laïcité vont
relancer un autre débat sur la place de Dieu, sur la figure de
Dieu dans un espace matérialiste dialectique sous le couvert
d'une économie de marché libérale, de la place de tout être
parlant, de sa subjectivité, du corps pensant pris dans la chair.
Si la chair pense, Dieu est nourriture Dieu est chair pour
revenir faire parler les corps la dépense des corps, si l'esprit
ne suffit pas, il est traversé par la chair d'y voir (Di-eu) comme
le matérialisme de la matière du sujet parlant.



mardi 4 décembre 2007

Un compositeur
















Compositeur, chef d'orchestre, et metteur en scène,
Mauricio Kagel est né le 24 décembre 1931 à
Buenos Aires en Argentine, en 1957 il s'installe
à Cologne en Allemagne.

La réserve des couleurs















Echo des lumières
juin 1983 Marc Devade 129x194 cm



La réserve des couleurs


Au risque d'être double l'écriture donne à voir.
Le texte qui passe est en réserve devant celui
plus imprimé, plus travesti, plus habillé qu'un
autre texte aurait de se laisser emporter dans
une lisibilité qui n'a à voir qu'avec l'économie
d'une pensée, une écriture discursive, allusive.
La censure se situe au niveau de l'entre-deux
textes, là où ceux-ci vont interroger l'individualité,
le sujet qui emporte avec lui l'image qu'il croit;
celle qui le fait croire. Laïque, athée, croyant, le
projet qu'une telle lecture opère sur chacun va
oblitérer son moi, son nom au profit d'un non-lieu.

Ce qui se présente comme étant de l'audible
n'est en rien plausible pour cette écoute qui
sonne aux oreilles, qui retire toute énergie
de son dire: le régime du dire passe aussi par
cette étendue inopérante quand à sa diction,
à son raisonnement, à son tempérament, et
pour tout dire, retour à la case départ; celle du
souffle éruptif qu'un sujet peut de respirer son
intérieur peau chair pulsion sens remontée du
code perceptif couleurs, également pour injecter
à l'oeil toute la splendeur des rites et des visions
des passions et des illuminations érotiques sur
le corps détenu. Sur son toucher sa puissance
d'érection des sens du toucher de l'organe mâle
femelle, animalité naissance retour, encore du
jeu sans fin, de cette humanité qui digère pour
mieux en parler, pour laisser aller ce qu'un lien
automatique aura d'écriture; pour laisser dire
ce qu'un inconscient discours va prendre à bras
le corps. Cet infini en représentation dans la
peinture couleur somme blanche, verbe prose.

Thierry Texedre, le 4 décembre 2007.

lundi 3 décembre 2007

Un compositeur


















Philip Glass, musicien et compositeur américain
né le 31 janvier 1937 à Baltimore aux Etats-Unis.

samedi 1 décembre 2007

Du réel au mirage social





















Antonin Artaud 1990 Gottfried Helnwein 167x131 cm



Du réel au mirage social

Ni Artaud ni Pollock parmi les plus impunis, n'ont mis
dans la psychanalyse les oripeaux qu'ils portaient, leur
chair peau vêtement toilette souillure rejet vomissement,
puisque la psychanalyse n'est pas la seule voie qui rende
compte de ce qu'on a nommé l'âme le moi l'ego le sujet
sa figure: son fou, le malade (qui n'est pas le fou et qui
peut n'avoir besoin que d'une assistance du point de vue
somatique seulement, pas psychique, moins insoumis).
Les arts sont la preuve que le psychique n'en a pas fini
avec le somatique ce corps en disgrâce et trop beau pour
être vrai aux yeux du social qui le consume qui le tient.
Et ce, chaque jour pour le terroriser un peu plus, pour que
le malin revienne jouer dans la cour des grandes censures.
L'inconscient y trouve son compte! Il ressort en discours?
Il y a comme une remontée de la dépense d'un sujet lié plié,
et qui est de l'ordre de l'infini, de la chute et du vide délice.
Ici, dès qu'ils travaillent l'image inerte tant qu'on ne lui
substituera pas une autre entité figurable, unique trace du
point euclidien qui fait être tout semblable, chaque parole.
Donc une réelle conscience du commun pour la prohibition
de son être; celui-ci passe devant ses yeux, défile, c'est ce
qu'on peut comprendre la façon dont nous vivons, pris
entre l'information continue, la circulation des clivages sur
la toile, non celle du peintre mais bien celle d'internet.
Et encore les lois réagissant parce qu'elles font la circulation
des corps: travail repos extérieur intérieur, espace non mental
bien sûr, nous dirons architectonique de l'espace des corps.
Tout cela fait que ça défile devant, donc les arts ne peuvent
que rendre compte de la coupure de la transversalité du réel.
Son point d'achoppement le réel entier puisque mort née,
mort avant d'aller se faire enfoncer dans une courte béance.
Le sol se dérobe à mesure qu'on le situe; stature du nom!
Chasser trouer inverser se voûter pour rien, c'est ça le réel
qui se fend qui rend l'âme à son social inhumanité vraie:
le moins qu'on puisse dire c'est que l'espace est encore clos,
tant que la peinture n'a pas envahie la musique pour plainte,
pour pardonner à l'écriture sa pauvre faculté à jouir alignée,
et attachée au poteau dans l'attente d'un coup trou chair temps.

Thierry Texedre, le 1 décembre 2007.
musique: Violin Concerto de Philip Glass