dimanche 24 mars 2019

Traque

Danielle Burgart peintre et graveur française 





Traque  
Traque de l’art 
Livré au risque 
L'interdit qui passe  
Par l’intérieur illisible 
Du texte soulevant 
Une parole du corps 
Qui frôle l’intemporel 
Parole sur la surdité  
Du corps social 
Soudain dévisagé 
Par l’objet du désir 
Insignifiant tyrannique 
Et voilant la face 
La seule chose qui croise 
La foi livrée au milieu 
Mimétique de la voie 
Le sens pluriel  
La jouissance vision 
De la peinture en jeu 
L'art de la chasse 
Qui feint la parole 
Pour jeter en pâture 
La plaie la chair 
Comme rencontre 
Vraie du vivant 
Avec sa mise à mort 
Lisibilité de l’art  
De sa béatification 
Pourquoi béat l’art 
Vole en éclats 
Devant un corps 
Monstrueux un corps 
Animal raccord 
De l’étreinte contre 
Celui de la parole 
Un corps de chair  
Vu comme une mort 
Pour donner à lire  
Ce qu’une parole 
A de mémoire 
Dans une temporalité 
De la cessation de l’être 
L'être n’est là qu’à 
Attirer l’atome 
Dans les vibrations 
Des couleurs la lumière 
Insupportée du temps 
Devenu vrai 
Par un réel atomisé 
L'animal descendant 
Revient clore cette  
Mémoire depuis  
Sa mise en abîme 
Dans l’inconscient 
La science peinte 
Au milieu du rêve 
Encore saisit par l’envie 
L'étreinte qu’une mort 
Martèle sur l’os 
Animal anonyme 
Autre esprit du créé 
Qui soulève la peinture. 
Thierry Texedre, le 24 mars 2019. 
























































mercredi 20 mars 2019

Saisissement


peintures de Xose Vilamoure










































Saisissement
C’est le trou impossible 
D'une terreur insoupçonnée 
Traduite en toutes langues 
Touchant alors au risque 
Vertigineux de démentir 
Que la terre est ronde 
Vu que l’homo sapiens 
N'en a pas fini de sortir 
De s’allonger même  
Verticalement jusqu’au 
Paysage de finir avec une  
Terre terrifiée et trouble 
De l’œil explosé bien avant 
D'exploser la terre 
L'animation celle animale 
L'intérieur soit l’inconscient 
Souscrivant à la place 
Rature en profondeur 
De l’acte immortel 
D'expirer depuis la faim 
Probable fin de toute espèce 
De l’explosion intérieure 
Fracturée taraudée touchée 
Par la grâce de croire 
Encore à la circonférence 
Impulsive de l’être 
Trop maigre pour vivre 
Cadavérique entrain  
De se montrer piqué 
Sur la peau la dépense 
De cet interdit le désir 
Du temps possédé 
Temps de l’instinct l'animal 
Prisme de lumière immonde 
Qui vole au secours de l’être. 


Thierry Texedre, le 20 mars 2019. 






dimanche 10 mars 2019

Absolu

















peintures de François Aubrun (1934-2009)



















Absolu
Joie interdite 
Du très grand drame 
La mort qui danse 
Sur les cendres 
De la vie usurpée 
Autour d’un deuil 
Lente exhumation 
Du soleil bannit 
L'ultime chaleur 
Qui monte du cœur 
Indécente et intolérable 
Loin du corps exclu 
Près du tremblement 
Sensation caressante 
Du toucher ultime 
Sur les lèvres du sang 
La chaleur intentée 
Pour faire du vivant 
Quelque ivresse 
Quelle immanence 
L'immédiat amour 
L'interminable fond 
Qui vibre et se livre 
Au succédané sommeil 
D'une parole lancée 
Sur le vice d’un être 
Apposé auprès du corps 
Coupé de son sort 
Du sortilège volé 
Au temps la mémoire 
Visitée un temps 
Pour faire croire 
Au corps qu’il est 
Lié au futur 
Au fur et à mesure 
Que son plaisir 
Rencontre un chant 
Celui de la pleine 
Déchéance du corps 
Vautré dans la stupeur 
Du soleil levant. 


Thierry Texedre, le 10 mars 2019.  









jeudi 7 mars 2019

La peinture



Louisa Raddatz (1990-)
artiste plasticienne franco-allemande
Caverne ésotérique G, 2018 
Oeuvre in situ et éphémère
Laine de mouton, cheveux humains, plumes, scotchs, latex, sac poubelles noires, stylos et colle…

























































La peinture
Qu’est-ce que le vertige de la peinture ? Sinon les vestiges de la mémoire. Il y a comme une poche de résistance (la peinture) à l’inconscient (la parole). L’indicible polémique du trauma qui souffre face au centre, un centre incompréhensible qui saute à mesure qu’on le tient, qu’on le met en loi ; pour y faire face, par cette parole du manque de corps, émulation du lieu d’un social à dissoudre. Qu’à cela ne tienne, la peinture est là pour faire face au risque de faire lien, d’un lieu de l’inconscient qui éclaire une parole (de parler ce manque, ces lapsus comme dans le cartouche [masculin/pluriel/féminin], soit d’un passage par une peinture, une mise en abîme de la parole qui s’éternise (épuisement de la grammaire) dans la peinture pour sortir l’antinomie masculin/féminin de sa contradiction ; la peinture dénombre. S’il y a du sexe dans l’inconscient, c’est parce que la peinture dessine (n’est-ce pas son destin, le “dasein”), un sens de vie. L’envie de vivre “parlêtre”. Le vide de la vie comme parole à venir. La mémoire produit de la compensation, une mémoire qui retient, puis fuit sa peinture pour essuyer un désir (l’érotique est au fait de ce regard immanent devant l’excitation de son objet indécent et trop voilé pour être commun). Les peintures rupestres (cavernes) et les ordinateurs sont les deux extrêmes et les mêmes errances d’une mémoire qui tente d’inventer une mise en fumée, telle une évaporation, ce qui fulmine au plus près d’une tragédie de la captation. La mémoire est [captation/ condensation/compensation]. La peinture contient pout cela, un cheminement acté pour que la parole soit. La parole et la peinture montrent une mémoire triple, et auraient pour origine un état masculin ? Ce qui alors pourrait les séparer.  
C’est ce qui peut “masquer l’Un” derrière l’autre, et ce qui les sépare depuis la présence/absence que la peinture reconstitue en prenant forme, comme mémoire. Pour la première fois la peinture est une mythologie sans nom. 

Thierry Texedre, le 1er mars 2019. 








Incantation


Francisco de Goya, le Grand bouc (1820-1823)















Incantation 
Par cette soumission 
Publique du grain 
De la peinture quel 
Tollé sur quel cri 
Devant ces errantes 
Exclamations peintes 
En figures astreintes 
En teintes sibyllines 
Sur la plaie du spectacle 
Ivre de montrer sa verve 
Parole retournée 
Contre sa croyance 
Lugubre satyre du dessin 
Impuni depuis l’enfer 
Du dedans caverne 
Caverne à l’envers 
Sur la toile tendue 
Pour illicite qu’elle veut 
Se retourner contre 
Une vérité d’un dire 
Clos depuis ce récit 
Qui siffle en musique 
Aux oreilles de la parole 
Noire et inquiétante 
Nouvelle guerre 
Des caprices de la  
Soumission spectrale 
Au ventre de la mère 
Immonde du créé et 
Violé par le peintre. 
Thierry Texedre, le 7 mars 2019. 






mercredi 6 mars 2019

Violence




 Ronald Ophuis (1968) 
Artiste peintre hollandais 
















































Violence

Prêté par un corps 
Feutré un corps attaché 
La lecture du temps 
En impose avec les frasques 
Du glissement sur la peau 
D'une main tendue  
Maintes fois serrant 
Le vice caché du temps 
D’une peinture qui sort 
Par les pores de la peau 
Il est jeté ce sortilège 
Ventre à terre pour 
Laisser pourrir 
Une sempiternelle 
Expulsion du dedans 
Dans un sang contracté 
Des coulures en peinture 
Pour y voir les couleurs 
Et lire ainsi la folie  
Qui frôle l’intemporalité 
Que le peintre exaspère 
Par l’inondation le réel 
En train de se jouer du temps 
Tempête sur la toile au loin 
Passage vers une monstruosité 
La prostration des corps depuis 
Leur initiation au risque 
D'encombrer la vérité 
Quelle visite d’une vérité 
Le bien fendu de la peinture 
Qui peint à trop y voir depuis  
Cette reconnaissance 
De l’ensevelissement  
Toujours d’un présent face 
À la toile encore à peindre 
Et la tension naît du corps 
Suspendu au jeu des atomes 
Qui forcent le plaisir qui en tombe 
Étranglé par la fin  
Celle du début du corps 
Dénoué délivré 
Par l’œil étreint. 

Thierry Texedre, le 6 mars 2019