mercredi 16 novembre 2016

Débordement

               Marjorie Dublicq - Les Jambes de la Femme coupée, grillage, journaux et peinture, 2007




Débordement

... L'orée réelle de rentrer en tapant dessus restitue la tyrannie en touchant au massacre voilà le risque de défaire la défaite finement ciselée du risque de parler d'une langue qui interdit au corps de penser comme si la sentinelle l'espèce de pense-bête bêta entrain de sortir le mal du corps allait tout sauver en parlant depuis l'interdiction de ne pas comprendre ce dernier saut soudain transparaissant aux rivages de la plaie ouverte au bas du corps tout saute sur quoi rien ne parle sans cet entre-jambe nauséabond qui se frotte au regard figé de la bouche entrouverte rictus au coin de la lèvre encore rose avant la pénétration du verbe en extension vite vidé de cette surenchère du plaisir courtisant la peau gonflée on tente une dernière occasion celle de l'occlusion encore rattrapée par la conclusion de l'acte action démultipliée qui semble se rétracter à mesure que le sexe se retire de la giration du dedans enflé enfoncé engoncé étranglé par un cri sourd de la plaie béante autour du tronc qui se retire tache incompréhensible devenue trop sombre pour montrer un quelconque plaisir dégrafé en déshabillé et nu en deux états de la chair et de la peau démaquillée vite cette récréation semble revenue au point de départ du point de non-retour encore pour en ravoir partie de jeu en l'air en l'état en étirements en vrac en entente entendement avec ce franc-parler qui monte après l'interjection jambe de la déposition contre le mal matraqué on voit bien que ces jambes sont l'exclusion de la chair pour rencontrer le dedans du corps et le remonter par les veines avant que le plaisir ne sorte par la bouche exsangue de toute mensuration à cause de l'intervention de la débandade oculaire...



Thierry Texedre, le 16 novembre 2016.