dimanche 26 mars 2017

Senteurs

Sandro Botticelli - le printemps












                                                                                                                                                               

Senteurs

Centre intemporel
de la vie vidée
texture exténuée
ourlet invertébré
d'une relique en
survie sursis
de la glorieuse
feinte qui fend
l'extinction par
quelle chair louée
de l'apostrophe
du désir surmonté
de l'enfer qui voit
partout le drame
du savoir invité
la voix vers l'autre
expansion du corps
au-delà du cœur
insoumis qui bat
la démesure vestige
de la parole qui
aime ce cœur couché
dans les draps du désir
passé et futur du
fracas la tentation
des mots qui tombent
pour en larmes
émerveillées pleuvoir
tendresse de l'étreinte
tristesse de l'immortel
qui entre et sort en
vérité ventre
à terre le sort
en est jeté
un voile austère
tombe sur le visage
de la mort
absoute dans
l'absolu
et l'éternité
dans l'immanence
de l'infini
dans l'excision
ventre de la terre
coupée du monde
finissant devant
des songes d'une
nuit insoumise
et inappropriée
apprivoisée et
renégate goûtant
au musc de ces
efflorescences
encore naissantes.


Thierry Texedre, le 26 mars 2017.













mardi 21 mars 2017

Bizarre

Improvisation 
sur
Hitzaurre Bi de Ramon Lazkano
et
Laocoon de El greco




























Bizarre

Entendre pour comprendre poussée de l'entendement glissement vers la compréhension sur le tonitruant tiraillement du tintement entre la musique et la langue parlée ce qui tourne c'est l'altération de la voix par l'intrication l'intoxication en vol du son dans l'épuisement de l'air instable coups répétés ici là en bas en dessus se soulève l'esprit de la lettre la lecture irréfléchie infléchissement de cet évent petite flamme vibrato résolu de ce glissement vers les ondes martelées par cette poussée par le tremblement général de l'orchestration entre la lecture et l'impossible traduction qui saute en l'air atone son passant par l'irrespirable fin des mots musique depuis l'entrée de cette naissance en arrière de la fin des notes qui suturent l'ultime monstruosité de ce silence en termes la terminaison qui passe par le recouvrement épuisant rite risque d'enfermement de la composition dans l'extension de la gestation de la langue glottique. En voile léger vortex enroulement du chuintement de l'air on entend de-ci de-là quelques emblématiques plages qui se répètent en lueur violon un peu dans des notes épuisant en tremblements la voix qui sourdement se mesure passant par une instrumentation pour essayer de plier définitivement la croyance le bon angle d'approche de la composition dans ce sas musical final qui martèle encore l'existence des sons sautillent au plus près de l'esprit tortionnaire.


Thierry Texedre, le 21 mars 2017.





  



vendredi 17 mars 2017

Explosion












                               Cai Guo-Qiang, explosion - artiste plasticien chinois (1957-)



Explosion

Floué par les sons
le sujet reniflant
sournois et gavé
de la bonne tenue
de l'opprimé
saute à pieds joints
sur la bombe en rut
ruse de l'extase
soudain claquant
aux oreilles de celui
plein d'amour
pour la belle
passant tout près
volage de sa beauté
qui blesse au cou
sortir de l'explosion
expiation d'une rencontre
qui a su
sortir en communion
et qui est celle
remarquable de
l’embrasement de l'être
du sang en jets
visage en deux
impression courtisée
un court instant.


Thierry Texedre, le 17 mars 2017.








jeudi 16 mars 2017

Avant que la peinture soit






































Avant que la peinture soit

Sous la pérenne peau pliée froissée tendue ténue troussée en traits incurvés par les temps passés de la robe claire, tombe du ciel la parole incurvée et cursive, trouée et elliptique. Songe parallèle de ces accords distingués, voilà la compromission avec la peau de cette parole montrée du doigt, en astre vulgaire, parole de la chair escortée par la peau en repli. Vol austère qui sent bon la fleur d'oranger, l'été impitoyable clôt cette fragrance dans la descente insatisfaite du soleil vers son solstice. Au bout de cette pendaison sombre, l'alternative qui montre un regard blanchi par l'eau clair du matin endormi. Voilà en ces termes et pour la première fois, divine circonvolution de cette sexuation irrésistible par les plis volubiles de sa native blancheur, l'autre foi, reproduction à venir, monde lié à la représentation. Glissant dans ce miasme insoumis de la parole première, l'infant de la giration s'adonne à la monstrueuse fatalité de la duplication. Prière de cet insupporter qui feint d'envelopper l'air du temps de l'autre, dans les pires affaires de la foi, amour envers ces sens nouveaux. Là est l’intérêt pour la disgrâce, celle du père et de la séparation fœtale d'avec la mère, comédie de l'entre-deux, resterait ce courant alternant de l'un à l'autre, puisant dans l'impuissance d'aimer l'image mère, jusqu'à ce mirage montrant l'éternité qu'un rêve pousse à jeter au crédit de la jouissance. On entre alors dans ce qui peut peindre la rencontre avec ce sujet jeté dans l'arène éruptive de la possession de l'image retournée, retournement du temps en un puissant redressement des couleurs, sexe en érection d'où sort un délicieux traitement, pulsion subite d'un dessin déchirant la blanche tension de la toile exaltée. Dansant depuis l'origine concave du corps introduit, l'orbite illisible du bras dessinant se pare de tous ses attributs pour essuyer la feuille, ôter cette écriture qui vient de l'antériorité illisible et historique, et fouiller les fibres pour passer à autre chose. Frotter le support jusqu'à sa plus sensible compression, là où semble se découvrir l'intérieur, la chair, la matière, la fuite en avant jusqu'au trou, ce trou de la disparition de toute représentation. Le dessin troué, le dessin interrompu, le destin singulier de ce qui trouble la peinture contre la reproduction du même impossible. Toujours est-il que le/la peintre se montre dans la digression, la faute, la naissance singulière qui passe par la reconnaissance du lieu de l'impuissante parole à attraper les battements du cœur partagé.
Sur quelques peintures de Sandra Martagex




Thierry Texedre, le 16 mars 2017.








mardi 14 mars 2017

Incantations



Du rien
le port du voile
est entiché
oculaire puisant
dans la paresse
altérée du risque
d'avaler le dieu
assouvi par l’œil
par les prières
prison du poison
avalé par la poisse
qui fuit le chant
interminable de
la contemplation
ici-bas là-haut
du divin reclus
rituel intriguent
que la loi défausse
par ces danses
quel sourire verse
de ces exactions
un coups d'arrêt
au temps en état
de disgrâce
les décapitations
volent bas
par les temps
qui couvrent
et recouvrent
les morts les mots
les traductions
qui sonnent
aux portes de
la bombe en
retard sur l'horaire
ça jouit partout
pour quel ventre
c'est de la relique
religieuse las de
parler dans le vide
que chie l'enfer
vers l'enfermement
depuis que l'homme
est soumis à la
reproduction
postnatale le ragot
que ce fléau
sème et la terreur
juste pour passer
le reste de la vie
à comploter avec
l'aérienne lueur
d'un soleil vieilli
par l'infiniment
rien de la langue
convulsive parce
qu'un jour certain
elle est née du sang
jailli d'un corps
bleui par le froid
mortel de la fin.

*

Thierry Texedre, le 14 mars 2017.








lundi 13 mars 2017

De l'attraction des corps

Ernest Pignon Ernest - Prisons, exposition















De l'attraction des corps

L'attraction des corps, certitude puis éviction d'un recentrement du vrai et du réel. Sur quelle tempérance l'espace qui montre l'alternative de penser, va-t-elle occasionner l'incertitude de rencontrer ce qui tente le jeu musical ? Dans une rencontre peut-être avec la peinture qui se coupe du lieu de l'espace de son sujet et de l'histoire transposée en culture, pour montrer un autre temps, un temps que la musique n'aura plus le temps de faire entendre, du moins dans l'espace même socialisé, du même temps d'exposition que la peinture entrain de se montrer à l'intelligence qui s'entend reconnaître un objet à représenter. Faut-il interférer, couper court à ce lieu de la réfraction de deux temps comme vérité (la vérité ou vériance serait cette constitution/structure qui montre l'impossible similitude qui parcourt l'acte d'association - la vérité ne rencontre jamais l'être), sur ce socle invitant à une mise à mort, mise en perspective de la cessation du véridique (qu'elles soient de l'ordre d'une mise en vie-duplication de celle humaine, pour montrer la mécanique, la marche, le déroulement de toute vérité par sa configuration/mise en répétition dans une démonstration et le maintien dans la vie de l'humain réparé) tentées pour n'être qu'à l'aune d'une autre ère, toute sa possession rituelle du calcul exponentiel de la vie dérivée, à cause de cette information qui n'a de pouvoir qu'à risquer la mise à mort de l'objet du désir, l'architecturale monstruosité d'une représentation d'objet ( ou obvie ), et cela depuis quelle dépense ?

*

Le risque lent
de provoquer les sens
en apesanteur
montrer l'effet
qui traque la peau
caressante fournaise
qui monte monstre
insensible jaillissant
des battements
du cœur invité
au risque douloureux
d'engendrer l'acte
vulgaire et tellurique
du désir du discret
déferlement
qui sort la peau
de sa gangue
par le souffle
invité au diapason
quelle grâce
la chair se risquant
rougeoyante
l'apothéose
en tremblements
occultes et l'esprit
lui par sa mémoire
la lumière du dedans
de ce damné corps
tenté par un plaisir
puissant et de travers
compromet
l’œil resté en suspens

*


Thierry Texedre, le 13 mars 2017.










lundi 6 mars 2017

L'insolence par la peau



Sombre machination du terrassé suintement de la pénétration couturée par la peau eucharistique, pour essuyer l'orgasme sur la plage du derrière défaussé. Voilà, à la traîne, l’ensemencement interdit par l'affluence du col en plein traitement, utérus macabre, taraudé par la pulsation du corps accroché au cœur insouciant et ulcéré par l’instinct de survie. On délibère pendant l'acte sexuel, pour passer à autre chose, moins sensuelle, moins hétérogène ; sans doute autrement que par un discours sur la plaie pornographique qui joue à cache- cache avec cette alternative qui sied au plaisir de l'inassouvissement par la chair. Le cul en l'air, elle se sort de cette mauvaise posture dans un effort, taraudé en vain par tant de songes impromptus, et pourtant qui suture sa cavité rectale entichée d'un godemiché bien enfoncé ; pour fermer ce fruit impudique du vertige d'un désir liminaire. En avant, la vulve feint de s'ouvrir au jeu de l'exposition de la verge qui grossit à mesure qu'elle se laisse caresser. La main de celui qui s'embarque, dans une marée déchaînée, surplombe le triangle pubien prêt à se rabattre autour de l'entrée vulvaire où les grosses lèvres se montrent gonflées à travers une forte pilosité brune. Une déferlante de petits cris spasmodiques s'abat sur le devant des deux corps face à face, prêts à s'illuminer de la présence de leur peau superbement nue. L'après-midi, dans la chambre louée, fut un peu plus ravagée qu'à l'habitude, par la pluie dehors, et l'insoumission de deux amoureux laissant le jour filer pour, sans se détacher, puiser dans de longs baisers sans fin jusqu'au petit matin blême et blanchâtre dehors. Un peu plus loin d'autres couples sortent en catimini de l’hôtel, sans tourner la tête du côté de l'avenue où s'entassent les voitures pressées d'avaler le bitume. Elle se penche vers l'homme, comme pour lui murmurer quelque chose d'insaisissable : « Je t'aime !, je t'aime !, on s'appelle vite ! » L'homme répond, le regard effacé, un léger sourire sur le coin des lèvres, « Oui, si tu veux, je... Je t'aime... »



Thierry Texedre, le 2 mars 2017.