De la mémoire du mortel
Mémoire
immaculée de l’errance somatique.
Traitement
de l’identité tutélaire.
Tabulation
contractuelle du sens lié à l’anamnèse.
Irruption
d’une mémoire univoque et transfigurée.
Le
risque pour la mémoire c’est de chercher le sens.
L’inachèvement
c’est le prisme par lequel toute mémoire inaugure sa fin, en cela,
une perte de son sujet comme errance.
Pourquoi
la mémoire revient inconditionnellement, parce que la parole s’y
trouve, et suture l’information, le plaisir et la douleur.
Tout
stimulus lié au plaisir de l’absence provoque un retour de la
mémoire, comme substance de la parole.
Tout
excès de la parole c’est-à-dire d’un trop plein, induit une
charge minimum par laquelle s’ouvre une mémoire essentielle, le
risque qu’une perte de sens produit.
La
mémoire est une scénographie qui crie l’intention d’une mémoire
à-rebours, c’est la mémoire d’une mémoire contre laquelle un
sujet met en scène le corps d’une écriture-énigme dans sa mise
en abîme, par un recouvrement, la peau, soit la peinture, comme
chair de la chair ; ici, la peau se plie telle une œuvre qui montre
l’existence humaine comme pertinence d’une mise en scène du
vivant que la langue contamine jusqu’au désir d’y voir la
lumière ; en peinture ce serait la défiguration du réel.
La
parole, prisme saturateur d’image, force l'erratique érotique à
mieux entendre ce qu’une parole a de soumission à la lumière, une
pluie incessante d’atomes illuminant l’esprit retors quand
celui-ci frôle l’entendement de sa figure ; la surveillance
qu’une parole peut d’irriguer la peinture de quelque figure, de
celle autrement érigée au format pictural.
Par
la peinture, l’érotique se soutient d’une mise au tombeau de la
parole.
L’érotique
se distingue du phantasme comme d’une sortie de la parole, quand
l’anamnèse s’entends d’une mémoire dont la peinture sortirait
de la parole manquée de l’érotique.
Thierry Texedre,
le 15 octobre 2019.
peintures de Yan Pei-Ming (1960-) artiste peintre chinois
vit
et travaille en France