lundi 21 octobre 2019

Cérémonie




















Cérémonie

Pluie d’éros
hérétique sexe
illusion d’un œil entré
glissement sur la foi
entrée en chair
fornication chienne
en pluie en veines
mouillées par l’intérieur
ouvert au grand large
en pluie incessante
attrapée par la langue
léchant l’entre-jambe
avant d’en parler
en circonvolutions
en interdit dehors
danse en sortie
par quel chant
en cris répétés
la plaie ouverte
du temps foutre
semé en bouche
dans l’allégresse
et la joie d’aimer
comme ces verges
assises sur le ventre
de la terre insupportée
comme penser
dépense en paupières
baissées sur l’art
l’art étreint au jouir
en jeu dans l’extase
caressante des cieux
dans une marche pour
la cérémonie des dieux.


Thierry Texedre, le 22 août 2018.


peintures de Nathalie Bourdreux (1976-)













Rêves occultes























Rêves occultes

Le jour où la lune est nuit 
Complot ou ivresse s’entends 
L’enfant devant ce soleil 
Noir qui couve et l’endort  
Et le dissout en nocturne 
Se plonge en rêves impérieux 
Dans la profondeur des songes 
Le jour où tout s’étire en prose 
Le matin s’écarquille des yeux 
Le désaveux le sort du disparu 
Et laisse aux rivages du temps 
L'esprit disparu au solstice 
Sourdement nostalgique 
Attendant ces nuées du ciel 
Pour s’échapper du réel  
Vers ces nuages nourriciers
De ces rêves occultes
Viennent se fendre la feinte
Et l’illusion qui fuit le rêve
L’irruption instantanée
Des corps habillés
Aux plumes de la terreur
Le cœur affranchi.


Thierry Texedre, le 21 octobre 2019. 





peintures de Omar Ba (1977-)
  










samedi 19 octobre 2019

A dada


































À dada 
Saute re elle est 
Roux âge jet nuée 
Nœuds set table 
Queue poux rire 
Là vers si on 
Du cou cassé  
Plat qu’est sûr dit t’es 
Col et ô sol 
Le con mou et 
Prêt à ça où les 
Les re lit queues 
Les relis gît on 
Du dé c’est cette poire 
Pour le soi en feu. 
Thierry Texedre, le 19 octobre 2019. 




peintures de William Nelson Copley (1919-1996)










mercredi 16 octobre 2019

De la mémoire du mortel






























































De la mémoire du mortel

Mémoire immaculée de l’errance somatique. 
Traitement de l’identité tutélaire. 
Tabulation contractuelle du sens lié à l’anamnèse. 
Irruption d’une mémoire univoque et transfigurée. 
Le risque pour la mémoire c’est de chercher le sens. 
L’inachèvement c’est le prisme par lequel toute mémoire inaugure sa fin, en cela, une perte de son sujet comme errance.  
Pourquoi la mémoire revient inconditionnellement, parce que la parole s’y trouve, et suture l’information, le plaisir et la douleur. 
Tout stimulus lié au plaisir de l’absence provoque un retour de la mémoire, comme substance de la parole. 
Tout excès de la parole c’est-à-dire d’un trop plein, induit une charge minimum par laquelle s’ouvre une mémoire essentielle, le risque qu’une perte de sens produit. 
La mémoire est une scénographie qui crie l’intention d’une mémoire à-rebours, c’est la mémoire d’une mémoire contre laquelle un sujet met en scène le corps d’une écriture-énigme dans sa mise en abîme, par un recouvrement, la peau, soit la peinture, comme chair de la chair ; ici, la peau se plie telle une œuvre qui montre l’existence humaine comme pertinence d’une mise en scène du vivant que la langue contamine jusqu’au désir d’y voir la lumière ; en peinture ce serait la défiguration du réel. 
La parole, prisme saturateur d’image, force l'erratique érotique à mieux entendre ce qu’une parole a de soumission à la lumière, une pluie incessante d’atomes illuminant l’esprit retors quand celui-ci frôle l’entendement de sa figure ; la surveillance qu’une parole peut d’irriguer la peinture de quelque figure, de celle autrement érigée au format pictural.
Par la peinture, l’érotique se soutient d’une mise au tombeau de la parole.
L’érotique se distingue du phantasme comme d’une sortie de la parole, quand l’anamnèse s’entends d’une mémoire dont la peinture sortirait de la parole manquée de l’érotique. 




Thierry Texedre, le 15 octobre 2019. 



peintures de Yan Pei-Ming (1960-) artiste peintre chinois
vit et travaille en France









samedi 12 octobre 2019

Visage d'une mort






Visage d'une mort

Touché un jour de gloire 
Ce corps étendu du temps  
Se glisse et pleure 
Passant au jour levant 
Par l’entendement du blême 
Refuge pourchassé de 
La peau meurtrie 
Au centre de ces cris
Vite de ces vicissitudes 
Intérieurs mal refermés 
En plaies sanglantes 
Longeant la rive 
Pullulante de ces veines 
Ensorcelées et tombe 
Sur le regard indécent 
De la disgrâce les yeux mi-clos 
Point de retenue ni 
D'empressement devant 
La mort ma bien aimée 
Seule au monde indigne 
Celle qui caresse tant la vie 
De ses attraits ô couche 
De l’endormissement 
Au silence et au recueillement. 


Thierry Texedre, le 12 octobre 2019.









vendredi 4 octobre 2019

Profane



Nancy Spero (1929-2009)
artiste allemande
plasticienne et peintre









































Profane

Livré au pis-aller
Urticant du sexe 
Le rapport vautré 
Le coup en couple
Rentre en béatitude 
Voile vulgaire 
Qui grave l’horreur 
Gavée du sperme 
Spectral couvert 
Par le ventre 
De l’élargissement 
Orchestral du vulvaire 
Orifice juteux 
Sordide entrée 
Envolée par la foi 
Du sort en tête 
Des yeux convulsés 
En un tam-tam 
Insomniaque 
Encore la course 
Décousue du rire 
Aspergé le slip 
Sollicité de rouge. 

Thierry Texedre, le 4 octobre 2019.