samedi 6 février 2021

Composition












































Composition

06.02


Patch

Du regard illusion

de la disgrâce en songe

l'usure l'usurpation

en danse indigène

sur cet ourlet euclidien

la vie s'étale

tel un voile obscurci

de la faune vitale

la peau sort sordide

du temps mécanique

horloge démontée

voilà l'articulé

l'os rétinien du bras

longeant la rive

pour jeter la danse

en figures occultes

dans les affres de l'océan

le trou béât du fond

qui court après la mort

retroussée jusqu'à l'âme

le sort en est jeté

la vicieuse chair

est bien vissée

puisqu'elle est venue

au monde infini de la plaie

un sexe trempé dans l'eau

jouit du four rougi

par le monde enfantant

l'unique peuplement

d'une parole enfantée

là est la parodie

celle d'un esprit

trop malin pour dire

quelque chose

objet du désir lueur

qui sens de travers

par une petite musique

qui court rivière

insolente l'insoumise

corps coupé du monde

corps tronqué qui touche

au ventre de l'enfer

voilà le nœud du corps

qui habite l'envers

la mise à nu du néant

répétition sans fin

d'un œil éjaculé

fruit de la parole

la tentation de lire

par cette divine

contestation du non

ce nom improbable

de l'un de la déchirure

l'illusion du vrai

où se vautre ventre à terre

le corps ramassé

et qui expire le poison

de ses sens en prières

mamelles des songes

pointés et soulevés

donnant le lait du trépas

où vit ce dehors

cette occlusion de l'intérieur

cette concentration

ce frôlement d'aile

de l'impuissance

une envolée vers un paradis

à découvert le véhicule

de l'être atomisé

la vulve oubliée d'un été

rêvé la poussière

de cet ange s'évadant

de la peau disséminée

en canaux vénaux

d'une nuit éparpillée

ça tourne vite exprès

pour faire croire

à une vérité du jour

le silence d'un patch

où la nuit s'endort

dans les bras ouverts

d'un paysage amoureux.



Thierry Texedre, le 6 février 2021.



peintures de Kim Whanki (1913-1974)