dimanche 23 mars 2014

Lueur du fond des âges












Glousse goulûment
gare à l'infini
qui tousse et
renifle tant et
plus pour avoir
éternué la terre et
l'air et le ronflement
continu du tonnerre
lui tourné en dérision
par sa vilaine
oreille qui pend
lascive et trouée
en son fort intérieur
gavé par les bruits
trop forts fuite
assourdissante
des sons censés
soustraire la vue
au cœur des grandes
ondes portées disparues
dans ce monde
échoué sur l'ombre
double d'un cadavre
recouvert d'oripeaux
coupés dans la
couleur du leurre
c'est l'heure d'aller
manger ces graines
gourmandise du gosier
tendu de la poule
pondeuse qui caquette
pour passer le temps
tapis dans un coin
en quête du Graal
voilà l'espace semé
de ces trous noirs
nodules et nectar
de l'infini redressé
dans l'irremplaçable
rayonnement du
soleil pas si sourd
par sa ludique lumière
qui luit au fond
des ténèbres pour
nous couvrir l’œil.



Thierry Texedre, le 23 mars 2014.



dimanche 16 mars 2014

Le corps répond au corps



Chut
des corps
sont entrain de
Naître
nés de rien et de nulle part.



Foutaise que cette usurpation,
celle qui est la langue hétérogène,
commencement de la parole qui
plante l'écriture devant sa surdité
à l'autre étirement moins elliptique
que celui de la poussée de l'image,
dans une vue signifiante du corps,
hors de tout sens du langage parlé.


Le corps répond au corps

Voué à l'esclavage
ce corps à coups lutte
pêle-mêle pour mourir
non d'une mort à
retenir - car la mémoire
est là comme fond
anémié de la vacance
de la vie – mais d'un
état encore à découvrir
de l'immensité
qui nous sied mais
n'a de cesse de reculer
pour nous atteindre
et nous donner à croire
que rien de cela ne
se passe comme si
c'était lié à la norme
de celle qui entre
en nous par les voies
inhabituelles de la
parole car la parole
est bien cette seule
répétition qui a lieu
dans l'univers de
cette perpétuelle vie
où rien de ce qui va
n'a la courtoisie de
se dérober de se
répéter pour nous
rendre heureux voilà
de cette grande énigme
va naître l'indigne
démesure qui pousse
à faire reculer les
limites du corps nommé
esclave qui va s'esclaffer
sur l'infini qui nous
aspire dans le grand
gouffre de l'espace
défini par le vent
de la maladie impunie
du temps inusité.


Le corps mal mis
monstruosité née
nébuleuse et nœud
de la guerre des
viscères en pets
sortis de cette
pétaudière qui
incendie la vie
vautrée de nourrir
les cieux par manque
de temps à trop
répéter ce qui est né
du choc d'un avorton
et du foutre confus
en musiques qu'on
entend encore
en concert ou dans
nos vies-cicatrices
puisqu'elles sont
au commencement
sorties de l'acte
délibéré de jouir
le début va donc
différer la vie vers
ces mers noires du
corps maudit
du corps du dire
du corps dressé
sur l'autel de
l'abjection disparue
pour avoir voulu
culminer le jeu
du parlant amoureux
d'un peuple perdu
pour avoir inventé
ce Corps pour
ne plus voir ce
qui se cache derrière
l'image qui regarde
la reproduction
inespérée
dans la pensée.


Quelle
chiasse
que ce
corps
démonté
tel une
horloge
ourlet
en panne
décousu
et haché
qui
tombe
sous
le sens







Thierry Texedre, le 16 mars 2014.






vendredi 14 mars 2014

Dérive










Entier taciturne bloc
fermé par l'éternelle
transition de la vie
à la mort majuscule le
gonflement vertigineux
de la position verticale
soumise à la pesanteur
irremplaçable du corps
à découvert partout
où succombe la chute
des corps versatile
conjugaison de la vue
vrillée en parole délit
attesté du dramatique
usurpateur qui dit
penser verticalement
alors qu'il passe son
temps à semer le dire
comme si celui-ci n'était
pas celui de la posture
vénérée et en érection
contre les soubresauts
la sortie de l'introduit
à l'intérieur qui passe
par une rencontre celle
obligée de l'amour du
corps pour l'érogène
sans gêne pourvu
qu'il se reproduise.



Thierry Texedre, le 14 mars 2014.


lundi 10 mars 2014

Répons









Racorni
ce vol
voué à la
forme
fermée
feinte de
l'arrière
déplacé
dans le ventre
qui coince entre
mille ampoules
éclairées
courte cuite
du voyeur
athée né
d'une matrice
monstre du
commencement
exténué
on s'en tire bien
du grand foutoir
fendu d'entre
les jambes
retenues par
les mains qui
serrent
tant et plus
jusqu'au sang
sorti de l'utérin
pas si bas que
ça de la soupe
là est la cuisante
défaite
de la naissance
quand la fin
arrête
l'inflammation
du corps replié
partout où la
peau plaît
encore
s'il s'élance
une dernière fois
c'est pour
rendre cette âme
à l’œil de l'autre
au regard
en retard
on s'en souvient
mais trop tard
le moment
est venu
d'envoyer
par quelle
illumination
tout cet
amalgame
aux sons
inconnus
répons.





Thierry Texedre, le 10 mars 2014.

samedi 8 mars 2014

Bleu




Le bleu du matin
en butte au désir
infime d'un corps
capté course
poursuite du
sacré ressort
du carnaval
squelettique
partie de ce
décrié drame
damnation debout
cracheur couché
sur ce fond banni
depuis l'origine
asphalte trop
chaud pour ces
pieds vrillés en
orteils encensés
voilà le pire à venir
qui vous claque
à la figure
pourquoi pour qui
ces aphorismes
intriqués et sournois
depuis l'onde
de choc du verbe
matricule
en bleu
de l'encre bue
par l'écume
grimaçante de
la voix vortex
vrombissant
de peur et quelle
affaire affamée
finissant par
plonger dans
la mare débat
avec le firmament
descente en eau
profonde étang
indéfini du bleu
dans l'irrespirable
fermeture
de l'air attachant
quand il vient
à manquer.



Thierry Texedre, le 8 mars 2014.