mercredi 1 novembre 2017

Messe pour un temps de la possession

Marie-Anita Gaube - La lutte amoureuse (2016). Huile et graphite sur toile. diptyque de 180 x 240 cm (2 fois 180 x 120 cm).
























Messe pour un temps de la possession

Sur la pression
du cul ouvert sur le monde
d'une giclée post-opératoire
avant une pluie d'acide
sulfureuse mémoire
du corps indistinct
instinct de la commémoration
sexuelle voir de l'opacité
du fond réquisitoire
pour une messe sulfureuse
le corps chanté s'adresse à ces louanges
de celles qui frôlent l'apoplexie
l'apologie de la mort du langage
dans l'essoufflement de la mémoire
vite opiacée du H maudit
sur la surdité du symptôme
inconscient collectif
inconscient subjugué du sujet
jeté en pâture à la folie meurtrière
qui soudain montre cet œil malmené
dans une redirection de la perspective
giclée sur le visage de la visitation
en apparition du vrai crémation
de la parole impliquée
dans les couleurs du peintre
depuis ce va-et-vient
qui frappe à la bouche ouverte
et béate l'imbroglio du temps
suranné et compressé
par l'empilement des os
en terre d'illusion
lente exhumation
de ces os pressés
d'appartenir à la mort
pour l'éternité tressée
en linge du jouir poussé
du songe lueur des sexes
l'ensevelissement de la morale
bat tout son plein
ivre le corps se retire
pour lécher la monstrueuse
éjaculation de l'écriture
en mots maudits
marasme de ces dents
d'un rire moqueur
livré à l'exercice dément
de l'étreinte du viol de la chair
de la chair qui souffre
pour n'avoir jamais connu
l'envie de monter sur les sons
en musique pour taire la peinture
à jamais pour laisser vivre
les corps les beaux corps
le temple de l'amour
dédié à la prunelle
de ces corps célestes
de ces corpuscules
venus de l'autre dedans
le dedans du puits de ces âmes.


Thierry Texedre, le 1 novembre 2017.