mercredi 30 mai 2007

A propos des Drippings

















Jackson Pollock (1912-1956)

C'est Max Ernst qui inventa ce procédé considéré comme
mettant en avant la subjectivité de celui qui l'utilisera,
mettant l'oeuvre et l'artiste sur une même temporalité,
intrinsèquement avec la découverte de l'inconscient.
Pollock se mettait en mouvement avec son corps penché
au dessus de ses toiles posées à même le sol pour la plupart,
commandant un mélange de peinture, dans un pot percé en
son fond servant d'encensoir, afin que celle-ci s'écoule
en un mince filet de couleur/sang sortant symboliquement
de son corps (entrant dans la peinture comme si celle-ci
était un élément ouvert partout), tournant et dansant tout
autour de la toile.
Le mélange est fait de l'imprévisible maîtrise de l'intérieur, de
"l'incontrôlable et du contrôlable", versé par entrelacs et
superpositions de tracés et éclaboussures, formant un chaos
face à l'observateur - "plus de dix ans avant que la théorie
du chaos elle-même ne soit découverte".

Thierry Texedre, mai 2007.

De la chair à la conscience du mal.




















nu au store, de Ava Brodsky de Gouttes

"... L'esthétique transgresse les règles du genre au
sein d'une androgynie où se mêle une corporéité
entre le dedans et le dehors. Une mise en scène qui
donne à voir une sensualité qui dépasse le regard
du deux, qui parfois se cherche dans l'autre, tout en se
perdant dans l'oubli de l'autre [...] La chair est exaltée..."
Natacha Chetcuti, sociologue, Paris, le 21 oct. 2006.



Lors de lectures multiples et éparses, nous remarquerons
le sens altéré de ce qui en est tiré; ce sont des bribes ces
points, ces bâtonnets, ces liaisons, ces boucles d'élision
de l'écriture, qui donne la mesure de la suite scripturale
qui nous marque par avance dans la trace que la chair nous
connaît: celle en creux et extérieure qu'est la question du
va-et-vient par la chair.

Ce qui suit peut être donné comme faisant partie de la
démonstration en cours où le corps de la peinture immerge
dans la liquidité de sa chair, hors de l'image en chute. Nous
pouvons donc dire ceci, que le mal n'est pas l'inverse mécanique
du bien soit le Mal n'égale pas le Bien selon le cartouche
suivant: Mal [Bien] Sujet. Toute continuation suppose un
renversement des contraires dans l'ordonnancement des
langues. Ce qui donne l'apparition de la figurabilité et de
l'abstractible relatif à la césure, à un moment clef de sortie
dans le sens du sujet en mal de toute tentative/tentation.
C'est la "conscience du mal" absorbée par le sujet parlant
dont Antonin Artaud signale la présence, et qui fait le volume
et donne des "couleurs" à la peinture. L'Être n'est pas divisé
entre le Mal et le Bien. Il est hors de soi et extérieur.
Selon que Un se divise en Deux, après le Bien (la Loi), vient
le Mal comme clôture de la DIVISION de l'Ëtre. Division en
un Sens entre la fonction prédicative et le sujet de l'énonciation.

Thierry Texedre, mai 2007.

dimanche 27 mai 2007

Les Hébétudes 2006 / 2007 - 5








le métro, 2005 Barry Frydlender, dim. de la photo 151 x 208 cm.




Les Hébétudes - 5

Comment par le seul raisonnement pouvons -nous aller de l'avant?
A-t-on besoin de raisonner pour faire? pas seulement, mais à y
regarder de plus près, nous avançons dans un aveuglement total,
celui de l'irrecevable, celui que le noir peut au regard du temps à
passer; à faire l'objet du penser, et ce par le seul fait avéré que la
raison est entièrement tournée vers une mise en forme de la
matière, d'abord de ce qui est cerné puis de ce qui est au carré
dans une lecture au format (en passant par l'objet, vers sa chose:
l'objet en soi n'a d'intérêt que celui de la reconnaissance). Un corps
en son entier y puise la force de ne pas penser. Le raisonnement
tient la conscience comme son objet. Les schèmes de la
conscience ne suffisent pas à prendre l'être à son défaut:
l'inconstance, l'hétérogène. Il y a une objectivité à raisonner,
à tenter une approche de penser le monde pour donner corps à
l'espace socialement raisonné, ou plutôt pris dans le raisonnement
qui tient d'être non par la subjectivité (l'esprit), mais par le social,
voir le collectif, où pour être plus moderne: un "nombrant".
Si l'hébétude accroche l'être dans ce qu'il y a de commun, c'est
en cela que ce socle va permettre au "parler" de franchir ce qu'on
peut appeler dans ce cas de figure un "passant", le passer/penser la
la langue en faisant remonter toute trace d'un passé pris dans la peinture
de Marc Devade, en plus et pour clore ce débat sur l'image, la
figure Christique comme fond de toute la peinture, et le mal
comme couleur, pas de fond sans elles!
Revisiter à ce sujet ce qui revient à la figure "question de la figure"
peintures de Dominique Thiolat de mai 1975 à août 1975 présentées
par Marcelin Pleynet à la galerie Rencontres; ou dans la même
temporalité les toiles de Judith Reigl, en particulier sa série des
"déroulements" (1973-1976), présentées à l'ARC en novembre 1976.
Si le "temps vrai" est égal au "temps légal" c'est en temps que retour
sur la question de la Figure (D. Thiolat), mais pas seulement (cette
question reste sans fin dans la mesure où ce qui lui appartient c'est
le risque de fermer tout pensant quand à sa place, à sa venue, à ce
qu'elle a de vraisemblance devant ce qui sert de sens dans un va-et-
vient de l'une à l'autre corporéité). L'ombre de Barnett Newman
plane au coeur (l'être) de la peinture où pourtant tout corps
représentable (instable) n'est que refoulé par le travail qu'une
subjectivité (le vrai) va produire. Marc Devade s'y plongeait déjà
dans la couleur (par un retour du refoulé, de son moins pensant)
dans la matière du sujet comme renaissance du corps d'écriture.
et ce pour sauter le pas d'une toujours plus rapide modernité
qui n'en restait pas moins à la représentation euclidienne au bout
de la chaîne du parlant.


Lisa G















Une autre vue dans la peinture avec Lisa G qui
prend "l'Hébétude" à bras le corps de/et faire
apparaître, faire remonter à la surface, à la
conscience, les signes qui apprivoisent l'imaginaire,
et la narration.
Ce que peut voir tout être socialisé de sa propre
dépense dans l'Image figurative; dépassement
des symboles Surréalistes, pour en attirer une
multitude d'autres, sans jamais s'y soumettre.
Pour dire que la peinture de Lisa G touche à
l'effleurement érotique de la couleur qu'elle peut.

Thierry Texedre, Mai 2007.

samedi 26 mai 2007

Les Hébétudes 2006 / 2007 - 4



Scène de rue au chien debout, 1996, Eliane Larus, 100 x 100 cm.

"A la suite d'un Jean Dubuffet, poursuivant sa quête d'une
spontanéité intacte dans l'art asilaire, les productions
d'enfants ou l'art Naîf, Eliane Larus depuis les années
70, développe sa poésie où se côtoient des figures
qu'elle veut naîves mais pas innocentes; son travail est
chargé d'un certain sens."


Les Hébétudes - 4

Cela ne va pas sans prendre pour vrai la tentative de poser
comme être ce qui revient à la possession qu'une subjectivité
porte à se tenir dans la posture d'une vision de face. Si cette
posture va de soi en ce qu'un humain voit et raisonne dans
une même temporalité, il y a comme un paradoxe a essayer
de "dépister", de faire remonter la question de savoir pourquoi
il y va de l'être, de cet être qui n'est être que de raisonner.
Il faut pour conduire un raisonnement en passer par cette
évidence que l'être est la raison prise dans les filets de la
subjectivité. Et que le dire ne va pas sans aller chercher une
dose de ce qui se tient du vrai: la signifiance. Là où la vision
n'a de face que son aveuglement. Si la vision est l'aveuglement
de face, la vue elle n'a jamais été assujettie à cet aveuglement,
puisque de vue il y a aussi, au niveau périphérique. Moins
y voir, mais voir en coin, que le mouvement peut ouvrir à
une vision de notre position de sujet qui pense. Stimuler ce
qui permettra en amont de rendre possible le raisonnement.
C'est là que se tient le jeu, que la matière du sujet; ce qui
pense. Pourtant de voir de face rend l'image possible, et cette
image peut aussi aller jusqu'à représenter et symboliser ce
qu'une croyance n'aura de cesse d'alimenter. Pourtant la
vision n'est que le résultat d'une socialisation de la vue qui
opère comme pour une traduction, en décryptant les signes
qui vont aller structurer le sujet en tant que sujet socialisé
dés qu'une image se forme avant tout symbole avant tout
repérage mnémonique, pouvant en cela traduire sa présence
au milieu d'un groupe mobile. Le sujet en est le nomade, et
en même temps l'instrument, que l'indicible participe, qu'un
indiscernable peut troubler la vue, la rendre par là vision;
par la force qu'un corps exerce sur la pensée pour lui
soumettre ce qui revient à l'inconscient. Le moins d'une
pensée, le moins faire, le laisser faire qu'un corps peut,
que l'inconscient peut seul traduire en termes de langage.
Comprendre c'est aller au delà des formes, chercher ce
qu'un être a de possession où le raisonnement se cache.












L'Enfer,
1988
Eliane Larus
180 x 154 cm

mercredi 23 mai 2007

D'un format éclaté ou l'amour de la gloire.




















maternité, 1905, Pablo Picasso.


Parsemé de cette odeur fétide et héroïque
nous nous en irons dans la plainte valeureuse
pour garantir aux ivresses une floraison
de chants récités et pleurés ensemble
nous entonnerons ce dernier refrain en vie
et en blessures avant ce sursaut immodéré
et dédié rapide et généré dans la bouche
de cette blessure due à la vie comme vérité
et amour immonde dans l'enfantement à venir
pour la gloire des morts morts pour rien
d'avoir cru que l'avenir appartenait au passé
car ce chant reviendra insouciant et maladroit
dans sa terreur et son comble d'indécence
dans un combat que mèneront les peuples
défendus de naître dans la cause d'un rappel
s'il en est ainsi encore pour un temps indéterminé.

Juin 1988, Thierry Texedre.

Harmonie cachée, Sophie Sainrapt.






















"Sophie Sainrapt tend
vers un primitivisme
de la chair qui rend les
êtres interchangeables".
Laurence Debecque-
Michel.



Érotisme ou pornographie? Histoire d'harmonie cachée.

Le plaisir n'est pas érotique mais joue de l'interdit pornographique
en le plaçant de telle sorte qu'il produise un va-et-vient en surface
de l'immonde protocole de l'imposture temporelle de la jouissance.
L'érotisme n'est plus lié à l'image mentale d'une première
jouissance liée à l'interdit charnel pas encore nommé, et qui serait
acquise au sujet, mais en contrepartie ne suffit plus à exercer un
pressenti.
L'excitation sexuelle passe par une autre origine, celle qu'un
premier sens va de tromper toute croyance, toute vision, en la
rendant irréelle, sans parole, à fleur de peau; que le pan
pornographique prend pour sa techné, sa production commune.
Thierry Texedre, Mai 2007.

"L'érotisme c'est lorsque le vêtement baille." Roland Barthes.

lundi 21 mai 2007

MANIFESTE / 19 à 22
















"untitled", 1985,
cliché de Cindy
Sherman.



"Ici ce n'est pas
seulement un rôle
étranger que l'artiste
adopte, s'appropriant
que l'identité masculine,
elle franchit la limite
entre les deux sexes."
Margherita Leoni-Figini

MANIFESTE / 19 à 22

19 - Pour qu'il y ait conscience dans tout pensant
visant à prendre la parole, il faut un travail sur le
sujet, un sujet qui soit structuré à partir de l'image
réelle qu'une peinture peut, d'aller chercher son sujet
où le sacré a été visité comme dans une vision du
réel et de sa vérité. Ce sera un "vréel", une entité
qui donne lieu à un passage de la figure à la matière
colorée. Un va-et-vient qui donne à tourner, à
prendre appui sur ce socle qui déclenche en retour
le dire, la parole, et par là le faire-loi, dans un tout
social.

20 - L'état de transversalité qui a lieu dans l'expérience
culturelle internationale donne lieu à retourner sur
l'Histoire, en particulier celle occidentale, qui seule
peut créer une structure parlante, qui opère un
retournement ethnologique, qui ne peut faire loi
sans l'image refoulée. Cette image n'est pas l'image
fixe, ni celle du mouvement. Cette image tient du
signe sa parole et, du sujet sa scription pour, en retour,
donner à penser l'être inséparable du commun.

21 - Toute visitation d'une telle peinture est un état
d'urgence, une peinture du sacré qui structure tout
conscient, avec ou sans croyances, car tout est pris
dans l'Un. L'Un est la somme comme Dieu est l'indice
de la conscience que tout être est parlant, sans retour?
S'il l'est, c'est à rebours, donc pris dans la croyance
parce qu'il est socialisé, pensant parce que conscient,
et que l'invention est un passage nécessaire au format
duquel toute existence humaine peut en lire un état
pulsionnel, et par voies de conséquences l'inconscient.

22 - Tout art passe par cette inscription dans le dire,
mais seule la peinture vient subvertir le corps en son
entier; parce que le verbe se fait chair pour que la chair
se fasse verbe, est une action de grâce, que seul le
peintre peut, dans une transsubstantiation de ce qui
s'ouvre, de ce qui s'expose non de mort, non de chair,
mais de pensant, puis du sens en son extériorité, en son
double homme/femme.

Thierry Texedre, Mai 2007.

dimanche 20 mai 2007

MANIFESTE / 9 à 18

















"Le Christ mort pleuré par les Saintes femmes",1895 Georges Rouault,
146 x 114 cm.

MANIFESTE / 9 à 18
9 - La pratique picturale insiste sur le fait qu'une peinture vaut
de transformer le rapport au social si c'est une pratique sociale,
c'est dans ce sens une transformation des rapports sociaux en
jeu pour des décennies.

10 - L'objet représentation peut avoir lieu si le sujet qui l'habite
traverse les opérations permettant à l'étendue peinte d'en extraire
un corps de chair, un corps de parole dont les bases sont sociales.
Le regard d'une telle peinture serait celui que l'inconscient,
remontant sur la ligne de front du peint, et permettrait le plus
près d'une subjectivité illimitée, le format n'en étant que la
caverne.

11 - On ne peut représenter en peinture le temps ni l'espace, car
la peinture n'a à faire travailler que le pensant qui persiste dans la
parole et, n'a à voir comme peinture de ce tour de force que dés
qu'il y a parole devant la toile. C'est pour prétendre faire vivre des
potentialités, des corps d'invention qu'aucune peinture n'a encore
tenté sauf à en jouir.

12 - La parole n'est pas une question de composition, de travail
sur le sujet, la technique sert l'être pas le sujet; il n'y a pas de
pensant dans l'image finie du tableau.

13 - L'effet de contradiction qui ferme le format et ouvre l'image
donne une chance de lecture d'entrée, dans les couleurs que le
blanc sublime, que le blanc absorbe. Cette chance est celle de la
chair qui trouve son pensantdans un corps d'écriture, dans un
après-coup
de l'image peinte.

14 - Tout acte en peinture doit en référer au sujet peintre qui est
le seul à réhabiliter l'image, pour qu'en un seul coup de pinceau
le dire apparaisse possible extérieur au format.

15 - Le format du peintre va rendre compte d'une dépense qui
visera la subjectivité comme réserve des pulsions, qui entraînent
une structuration de l'espace lié au groupe qui aurait été traité
comme l'inconscient collectif dans une autre temporalité, une autre
lecture.

16 - C'est dans un esprit de représentation basée sur une présence
des corps dans la peinture que le groupe pourra s'identifier dans
une spatialité qui n'est ni celle de la nature, ni celle de l'abstraction.

17 - Il y a une lutte entre la représentation de la présence et l'absence
comme espace d'un possible déplacement vers l'image.

18 - L'image est en cours et seulement comme tel, car il n'y a pas
d'image/icône ni d'image/message. Rien de tel sinon une vue de
l'esprit qui expulse tout risque d'objet en additionnant les corps dont
l'unité les divisent à jamais, dans leur vision. Pas seulement, la parole
devient possible, autre, nouvelle, dans une plongée dans la somme
des couleurs, le blanc, ce fond sans fond où blanc et couleurs vont
et viennent rebondissants, sans s'associer et sans construction aucune.
Le dire n'est pas instructible d'objet, seules les lois ont ce pouvoir
d'effraction, pas le dire.

Thierry Texedre, Mai 2007.

vendredi 18 mai 2007

MANIFESTE / 1 à 8

"partition"ou le
regard sur la peinture,
Thierry Texedre, 2000.



MANIFESTE / 1 à 8


1 - Intrinsèquement, pas de
lumière comme élément
moteur dans une peinture;
c'est affaire de point de vue
et non de vision.

2 - La peinture ne peut exprimer
son état matériel que si celle-ci
prend à bras le corps une
résistance à la forme du sujet
supposé s'inviter à naviguer entre la lumière et la forme.

3 - La peinture qui peint ne peint pas un sujet, c'est le sujet
de la passion qui dicte et transforme, transfigure ce qu'on
appelle couleurs.

4 - Les couleurs sont la somme de ce qu'un corps peintre
peut de subvertir la loi en vigueur au moment ou l'image
apparaît.

5 - Les ondes porteuses de la matière comme couleurs sont
reçues en tant que format, qu'une lecture rend possible, selon
que celles-ci ont de soustraire à l'Histoire une parole pour
la rendre, la remettre au corps-vision.

6 - Ce corps-vision est un corps de chair qu'une peinture ira
chercher et conduire, continuer avec lui un bout de chemin,
une certaine parole/lecture possible; non de la peinture en
question, non de son format, ou de son image matérielle, mais
d'une parole qu'un corps qui pense peut d'être après une telle
vision de cette peinture.

7 - Il n'y a pas de peinture figurative et encore moins abstraite
pour révéler le vraisemblable format d'une peinture, et qu'elle
ne doit pas s'en remettre à un sujet, comme s'il s'agissait
d'une narration, d'une histoire, ou d'un mythe.

8 - La peinture prend en charge dans sa réalité matérielle un
sujet d'avant la peur primordiale, d'avant l'Histoire, d'avant la
mise en place d'un principe de société établi par des lois, avant
que la peinture soit Art; cette peinture n'a pas à faire avec l'art
passé autrement qu'en prenant comme lien une découpe du
corps dans la matière-dépense qu'il faut du faire voir. Et ce,
au même titre que cette matière qui insiste comme retour en
force du sujet, énigme du projet-image.

Thierry Texedre, Mai 2007.


mardi 15 mai 2007

Bien avant qu'un corps ne s'y passe...




Sans titre, No29, 1974, Louis Cane, 305 x 586 cm.




- Faut-il que nous dressions un portrait plus théorique de la
peinture qui s'ouvrirait vers un futur où celle-ci donnerait
le La à tout dire; comment envisagez-vous de poser ce
programme qui rendrait à la peinture une place
aujourd'hui qu'elle n'a plus, ou qui l'a fait se soustraire
au jeu politique et social que nous avons mis en place?


- Oui bien sûr, il est temps pour les artistes de s'ouvrir à
la peinture qui entre dans une nouvelle ère, à l'écoute,
donc au discours, et par là à la parole commune. En cela,
je crois que l'image sera ponctuée dans des oeuvres où
figure et "all over" viendront créer une secousse sismique
au niveau du verbal, de tout parlant devant la toile, comme
bien sûr réserve, réceptacle du travail formel qui consistera
en un autre point de vue que celui esthétique (qui à vrai
dire ne l'était pas pour l'époque), du point de vue du beau,
de la représentation qu'en ont transposé les Grecs. Comme
l'a démontré un Barnett Newman dans ses écrits, et plus
récemment de Louis Cane et de l'apport théorique de
Marcelin Pleynet également. Il faudra en passer par le
grand peintre Ad Reinhardt qui a posé les fondements d'une
pureté, d'un état de grâce chez le peintre mais avec en
amont un travail sur l'objet peint qui n'est Art qu'à vider,
qu'à creuser la figure, jusqu'à la confondre avec la vie.
Un tel enseignement reste appuyé sur celui d'un Marc
Devade qui revisite la subjectivité Chrétienne. Et encore
l'Infini qu'un Marc Rothko irradie, c'en est plein de penser.
Conscience autre que celle de la renaissance où je ne parle
pas de la perspective mais de la profondeur qui au XXe
siècle s'est renversée dans l'abstraction; par un travail sur
la surface où disparaît la question de la figure, au profit
d'une lecture narrative. C'est dans cet espace d'ouverture,
que peuvent intervenir des peintres au plus près de
fondements proches d'un espace où du corps doit advenir,
en tant que posture signifiante dans le tableau, celle du
sujet parlant. L'image n'aura de cesse d'être brisée, mais
le format demeure la seule vraisemblance tournant
autour de l'oeil du sujet. De celui qui vient trouver son
espace, osmose avec ce qui va faire qu'il aura la parole
sortie de cette image. Tout ceci n'est pas une histoire de
nature, ou de vérité, c'est une autre science qui vise à
construire un sujet dont les attributs vont visiter le
mouvement "télévisuel"généralisé. La techné n'aura de
cesse d'évoluer selon l'image générée, selon ce qui sera
déplié d'un futur producteur de social, producteur d'oralité.
.
Thierry Texedre, mai 2007.

lundi 14 mai 2007

regard ordinaire 3, "délivrance" 1990






















dessin d'enfant de Laetitia Texedre


délivrance

la chaise bascule
en avant pour aller
buter sur un bord
de la table
et se stabiliser
que fait-elle alors
sinon dormir
les bras croisés
la tête enfouie
les mains posées
sur la nuque
bien ainsi elle
s'assoit
pour se reposer
appuyée contre
sa table
très tôt elle sera
couverte d'un linge
au sommet
du dossier
là où la tête
dort
comme pour
la cacher
du jour
ainsi l'être
et l'objet
ensemble
se tiennent
liés à jamais
pour livrer
leur essence
si ce n'est
la stabilité
dans le chaos
la présence
dans l'indifférence
la source
dans la
délivrance.

Catholique et après...






Le Christ aux Limbes, Jérome Bosch

Les Limbes vont céder pour la doctrine de la foi Catholique.

"Dante, dans La Divine Comédie,peupla ce no man's land des âmes des enfants et de ceux qui n'avaient pas péché mais qui ne pouvaient connaître Dieu faute de baptême."

Catholique et après...

S'appesantir sur cet élan au plus profond de

nous-même, c'est cela la joie et l'ivresse de vivre.

Qu'en est-il de cet air solennel qui éveille

le soleil en chacun chacune de nous?

Nous progressons pour rendre grâce à Dieu.

Sinon à quoi bon se courber pour offrir

de servir l'immonde humanité, qui elle, vend

à Dieu ses sujets, par l'entremise de la passion,

dictée par un pouvoir d'identification.

Dans quelle ivresse nous sommes-nous

enchantés, et que de prières de postures

encore faut-il pour être aux yeux du Tout Puissant,

et par la très Sainte Eglise, parlant et pensant

dans la continuité Catholique.

février 1990,

Thierry Texedre.

Première période, textes d'avant 1975 - 4


cliché de Joan Colom







prostitution
Il a pleuré son sang jusqu'au cou il
en est abreuvé il est là où paraît il est
là il reste suer il en reste jusqu'au pied
demeure absent il a regardé devant
derrière sans cesse là à sa somme formée
pareil à une réforme oeil il a pressenti
dis-je ce qu'il crachera éthéré rauquement
respire il a rabattu la main manie
souffle sa main au plat du lobe il rit
d'autant puis se ramollit et court
boitant l'oeil injecté le cuir pileux sec
réalisé résolu spirituelle mastication
autodidactique réduction religieuse
connaissance sentimentale présence
folie factice dépasse son court substantiel
abstinence dénuée des parcours empruntés
empressés paradigme devant et tout s'étire.



dimanche 13 mai 2007

élégies


L'une des 171 élégies à la république d'Espagne de
Robert Motherwell peintes entre 1948 et 1990.

La pathétique révolte de la signification - 4/4




















"mélancolia" 2005, 116 x 83 cm, Fabrice Rebeyrolle.
Né en 1955, vit et travaille en Languedoc Rousillon.

"... Durant plus de 20 ans, mon engagement dans
l'abstraction m'a permis de faire cohabiter la dimension
physique et la dimension spirituelle de la peinture...
... Représenter le cors,l'anatomie humaine a évidemment
à voir avec l'anatomie de la peinture elle-même...
... Le corps traité comme matériau - forme viscérale du
désir - a généré des images souvent insaisissables
parce que ce sont des images d'ordre métaphysique qui
trouvent leur place entre déconstruction et construction..."




La pathétique révolte de la signification - 4/4

l'un de chacun des innombrables
des sans noms de ceux qui font
le lien avec l'improvisation du
dire de cet acte manqué au début
attendre que la rivière file
pour se mettre à pleurer la tête
entre les mains et assis sur le sol
sec sans rien à imaginer sans
rien à inventer sans ressources
d'avoir tout voulu vider loi oblige
la lumière peut encore sauver ce corps
assis ce corps péniblement vomit
tout son être qui saigne des guerres
assassines des maladies qui rongent
ici à moitié mort peut-il encore céder
à la tentation d'elle peut-il encore
retirer de lui un peu d'elle mémoire ou
ne sera-t-elle plus qu'au vague voile
souvenir impossible à garder tant
la mémoire disparaît avec son temps
un temps inventé pour garder l'Un
pour croire que l'objet l'enfermerait
pleurer encore pleurer longuement
va produire un ravage pour eux
seulement pour lui revient la rivière
elle est là avec ses flots au bord
immensité de la nature qui peut
reprendre ou donner selon son air
de l'un du plus présent plus présent
peut-être qu'un corps qui a laissé
comme seule trace son nom un nom
que l'Image trouble rend innommable
le nom n'a plus lieu l'un est là
partout et tout est à tous tous
vont monter au dessus du Rien
qu'ils croyaient fini elle aussi
reproductrice et l'esprit aussi pour
rattraper le temps qui part qui
finit par tomber divisant la Terre en deux
en l'Un en une seule et indivisible
image qu'ils n'auront de cesse de
nommer l'esprit saint s'il est venu
pour que la chair de sa chair soit
Dieu dans l'immaculé conception
le noeud qui lui manquait pour
que l'inconcient soit découvert ouverture
avec elle pour faire le Un
indivisibilité de ce Un de par la parole
qu'elle est soit pathétique et signifiante.

Thierry Texedre, Mai 2007.



samedi 12 mai 2007

du pensant 14 - 2 et fin















"en cage", cliché de Raymond Depardon , pavillon pour
malades considérés comme irrécupérables. Trieste
en Italie.

Michel Foucault
"... L'hystérie a été un syndrome typiquement asilaire.
Cela a été un processus des fous pour tenter d'échapper
au pouvoir psychiatrique. Elle a été la manière insidieuse
pour les fous de poser de force la question de la vérité
à un pouvoir psychiatrique qui voulait leur imposer la
réalité... "Marie Leyreloup.

Raymond Depardon
"... La question de la frontière entre la normalité et la
folie se pose inévitablement: où commence-t-elle ou
s'arrête-t-elle?... Un jour, je fus surpris de ne plus avoir
aucune émotion en faisant mes photos, (...) je n'avais
plus peur des fous. J'ai arrêté aussitôt."




du pensant 14-2

après

plus de peau
plus de sujet plus de loi
plus que la représentation
la figure en sainteté
jusqu'à sa trace
jusqu'à l'inconscient
le discours tient encore
plus de parole
on ne lui en laisse plus
l'apparence
peu de probabilité que ça recommence
ça n'a pas le même profil c'est décidé
la vue a pris le dessus
sur les autres sens
ça compose ça reforme plus vite
ça diffuse pour faire le tour en moins de temps
le temps n'est plus
s'il n'a jamais été c'est d'avoir pensé
qui en a fait le temps ou plutôt l'analyse
parce qu'une peinture a opéré le retournement
d'un nouveau sujet
à venir qu'aucune vitesse
n'a encore programmé.



"du pensant" a été écrit en 14 stations en
2006 par Thierry Texedre.
de 1 à 9 (extase) sur http://texedre.info/
de 10 (digression) à 14-2 ici sur http://scription-texedre.blogspot.com/


jeudi 10 mai 2007

du pensant 14 - 1


Jaune et Bleu (Jaune, Bleu sur orange), 1955,
Mark Rothko, 259,4 x 169,6 cm.
avant
au bord il se peut
qu'il se passe quelque chose
où l'allongement au sol
n'est plus la fin
mais par ce qui s'y tient élu
évanescente elle est au coeur
l'âme qui monte par delà le corps
vers les hauteurs plus loin
que le bord que la marge
que l'entre-deux c'est le seul fait
avéré qui passe par le temps
qui n'est pas terrestre mais aérien
d'un imaginaire inventé pour
penser qu'un corps va consumer
va dilater pour en finir
avec le bord ici
pas de dessous pas
de couches pas de volume
pas la chair et sa surface
pas d'infini pas de limites
rien que ce passage de l'être à la chose
avant la montée avant d'aller
avant la croyance de tenir le temps
le sang afflue c'est ainsi
il faut se remettre l'état
de transfiguration des corps
les nommer les penser
matière en même temps
pendant
le tremblement de ceux qui sont
autour il faut croire que ça doit
prendre du temps pour refermer
cet esprit que le corps impressionne
par ce qu'il a de ravissement dans
sa vision dans cet espace intemporel
qui est le sien qui le fait parole






mercredi 9 mai 2007

Alfred Schnittke (1934-1998)

Le quatuor à cordes No 4
écrit en 1989 est composé
en cinq mouvements. Ce
quatuor dure environ 38mn,
il a été interprété dés 1990
par le quatuor Alban Berg.
"... sans retrouver les accents
désespérés de son second
quatuor, laisse une impression
de nuit obscure parcourue de
quelques gémissements, une
"suite lyrique" sans amour..."

La pathétique révolte de la signification - 3/4















"Sainte Véronique avec la sainte Face"
vers 1585, Le Greco, 91 x 84 cm.


comme seule impression que
l'oeil imprime comme vraie
direction des corps pourrissants
de n'être que parce qu'un n'est
plus qu'un par ce fait a pris
le dire pour de la parole et
a inventé l'écriture pour en
appeler au ciel fait loi celle des
noms qui verront la profusion
et la nourriture à volonté au
dépend des corps périssables des
êtres réservés aux paroles faites lois
la guerre ivresse du Nombre tient
son Néant du cours des choses pendant
tant de livraisons que ces corps
tombants et pestiférés n'auront de cesse
de se relever jusqu'au XXe siècle
même hé oui c'est ainsi de se relever
même dans la peinture qui cherche
encore l'Un l'image qui mange
un pensant parce que la mémoire
vient en écharpe échanger l'impossible
l'être
seulement lutte des noms contre l'autre
autre vue de l'être qui n'est que
d'avoir oublié c'est là qu'il peut
de pouvoir résoudre son approche de
l'image
immanence de l'imaginaire
qui prend le relais pour aller au
plus court plus vite plus nombreux
plus inconscients plus inventifs vite
de ce que d'aucun n'aura de cesse
de croire invention objectiver de la
façon la plus irréelle qui soit en songe
celui qui a pour raisonnement
l'objet
genre qui prend le plein pour le vide
et qui cherche toujours l'un où
le plein se fait Tout partout elle
revient pour faire de l'appauvrissement
des voix le pictural via la scription
pour que retentissent les chants
qui auront un air grandiose un
appel du haut pour entendre de vie

mardi 8 mai 2007

Le soleil


Le symbole du soleil en astrologie et en astronomie
est un cercle avec un point en son centre.

Reconnaissance de Dieu, symbolique.

quelque part au dessus des voiles
clairs
sondent ceux qui trouvent terrés
au fond
de quelque disposition à soupirer
en résidence
devant le grand soleil irradié
chaleur
à rougir à ronger les esprits honorés
tout
ces voiles vont et viennent se balancent
où sont
les oms les fems ayant perdu le nom
la parole
celle qui prévient d'une jouissance acte
d'amour
envahis de la terreur par le manque de
sens
sans cela rien du voile n'aura le regard
immaculé
transmué en un volume en ombre portée
sans sens
sans cette blanche élévation le dire
sombre
dans les méandres dressés de l'horrible
plongée
dans le rouge dédale de sa chair
ouverte
coule sur eux le vrai regard manifeste sous
la parole
du dire déplié image imaginée qu'une
contemplation
viendra relever pour monter lors de
l'annonciation
en l'esprit en celle figure nouvelle et
forme
de la beauté infinie de Dieu

mai 2007, Thierry Texedre.

lundi 7 mai 2007

Les Hébétudes 2006/2007 - 3


Sans titre, environ 1976, diptyque, Marc Devade,
200 x 200 cm.
*Si le sens médical commun du mot hébétude
est le premier degré de la stupeur (suspension de toute
activité physique et psychique), dan lequel les facultés
intellectuelle sont supprimées mais l'usage des sens
conservés, son état de torpeur n'est accessible en grande
partie que parce qu'il y va d'un flou; d'un effacement,
d'un drame de l'énonciation/définition de l'hébétude, de
sa division/suspension entre le H et "son mot":

Disant l'entendu par l'H aspiré, absent, dépité,
fantôme et décapitation, et pourtant sexué, remettant
en cause le nom du Père dans celui du Fils par l'Esprit
trinitaire hystérique où un procès a lieu. Où l'un et l'autre
sont des stases, des moments d'arrêts; hétérogénéité et
contradiction, excès. Le H c'est l'Un à côté de quoi tout
sujet se vide de ne pas y entrer, le sujet est alors double
s'il commet ce qui revient au H . Le H est la séparation
du Sujet, sa division en deux, d'un sujet clivé. Le H n'est
pas, il apparaît foudroyant comme pour suturer la langue,
la faire flotter, l'obliger à jouer/jouir, question de
théologie, c'est aussi une musique.

dimanche 6 mai 2007

Factum II, 1957, Robert Rauschenberg, 155,8 x 90 cm.


"Il répète dans deux oeuvres,
Factum I et
Factum II, les mêmes coups
de pinceaux faussement
spontanés .
En effet, ces deux oeuvres
sont parmi les plus
conceptuelles de l'artiste."

La pathétique révolte de la signification - 2/4

n'est pas privé de sens ou
plutôt n'est-il pas entrain de fuir
cette privation de sens en tous sens
l'être est là en lui et en autre car
d'autres vont venir et se présenter
autrement il saura tenir devant
et du coup du dire vient à eux par
une vision plus large par une courte
infestation des sens par une lutte
où le vainqueur sera l'image de
celui qui prononcera les premières
intonations tout s'arrête tout
suit tous attendent elle n'est que
par propriété enlèvement et mal
l'être s'enfoncera et fera vivre l'autre
à dire pour traverser la rive en face
tous y vont tous y seront d'être
par le retrait des eaux des corps
périront du pire du sang de l'impure
exemple de marcher de chercher le sens
dans ce vide chaud et cette liquide
cette eau limpide sans trouble où le sang
coule où le fond devient corps périssable
il sera il est il était nu de l'autre côté
il n'a pas pris le temps de couvrir
la plaie qui finit par se refermer
par faire trace sur la peau lisse sur la
chair enfin libre enfin déterminée
à courir partout où la faim
se fait sentir où la chair a l'odeur
de la fuite de la peur du rien
en est-il autrement de cet état
défait de faire en plus grand nombre
pour aller pour agrandir pour prendre
la terre que le ciel a partagé
allant ils ne sont plus un en nombre
ils perdent le sens pas la parole
et cette parole dit depuis que l'un
n'est plus sur terre mais au ciel

du pensant 13 - 2

à n'en plus douter rire
le rire ne dure que de respirer
l'être s'il se peut dans le temps
le temps n'étant pas encore
installé ici il faut croire encore
pour le visser pour refermer
cette temporalité qui n'est pas le temps
mais la dépense voyez la mort
comme ça marche ça se précise
ça se précipite ça tourne au virus
la vitesse est passée au dessus
de ces têtes à un oeil pas encore
décentré pas encore double
à suivre pour ne pas vivre dans le désir

Woman, 1944, Willem de Kooning (1904 - 1997), 116,8 x 81,3 cm.


du pensant 13 - 1

en haut d'avoir mis en croix
le plus loin de cette fin
qui n'est que l'horizon celui
que la vue peut en tant qu'être
de ne dire que l'extase
de forcer l'être à rompre à tomber
s'il est descendu de sa divinité
pour déverrouiller le corps
pour l donner vie de n'être
plus en haut au dessus de sa
sexualité de son état d'animalité
qu'en est-il de cet état infâme
et insoutenable quand à ce qu'il y a
jouissance de ne pas être à cause
de l'âme de ce qu'elle tombe du ciel
pour qu'autour on suppose sa montée
d'un corps mort de sa signifiance
d'une insignifiance de l'inconscient
éprouvé autour de ce tour de force
du nombre en expansion du volume
qui fera perspective par une fuite
des corps par ce qu'ils ont fait
à l'un au sujet en cause
à sa tentative de voir
au delà du pensant des corps
si ce n'est de leur action dans un
cadre doublure d'une descente
aux enfers du fils fait homme
en terre entouré et recouvert
du tissus figural du linceul
du dire qu'il en vienne de la loi
que le nombre va rendre au carré
pour déplier ce qui s'y trame
pour que des pensants livrent
dans ce qu'une imagea d'entendre
du dire de la voix écho au vide
installation des allégories pour
longtemps désert par strates
mais toujours la voix de l'unique
qui fend le ciel pour laisser
sortir de l'enfer le temps
l'entre-temps qu'un purgatoire
viendra imprimer de penser
qu'un corps puisse souffrir quand
il n'a pas encore inventé le temps
puisqu'il jouit en attendant que l'un
joue de sa lumière pour aveugler
l'être pour le soustraire au nombre
l'enlever d'avoir été pensant
de croire ce que l'immonde tient
pour la clé qui va de l'ouvert au fermé
le retour à ce qui nomme d'y eux
l'être pensant par ce que deux
ne va naître qu'à cause de l'un qui
n'est pas d'eux mais de l'esprit
plaintes des chants funèbres
autour du corps allongé et
déposé comme en station

du pensant


Treizième station:
Lamentations
sur le Christ mort,
1304, Giotto (1227 - 1337).
"En raison du Sabbat, les Juifs demandèrent que les
corps soient enlevés des croix. On brisa les jambes des
deux crucifiés, mais voyant que Jésus était mort, un
soldat lui transperça le côté avec sa lance. Il en sortit
du sang et de l'eau...
Jésus est descendu de la Croix et remis à sa mère.
Marie, submergée par la douleur est près de la Croix.
Et Jean est avec elle. Mais il se fait tard, et les Juifs
insistent pour que l'on enlève le Seigneur de là."

jeudi 3 mai 2007

Stravinsky 1882-1971 et Tchaïkovski 1840-1893



La pathétique révolte de la signification - 1/4

mai 2007

"... la société moderne souffre d'avoir perdu ses
espaces où hommes et femmes se retrouvent
pour penser et se représenter ensemble leur
aptitude au dépassement et à la transcendance..."




Attendu que la rivière coule
près l'hominidé l'homo sapiens
traduit de la sortie et de la côte
qu'elle invente celle telle qu'il
n'aura de cesse de croire qu'elle
est de lui par origine divine
attentif au regard qui coule
entendu que d'avoir trouvé le
comble le plein avec celle il y est
il peut avancer sur ce promontoire
là où la vue voit autour rien
pas d'objet du désir pas de rêve
elle n'est là que par sa blessure
une telle plaie ouverte pour un temps
pourquoi sur lui et pas autrement
question première qu'il pose comme
l'image première qu'il n'a pas
encore entendu pas à attendre
sas ouvert à tout à ce qu'un jour
sur la rive il en dira long de
cette obsession de ce dire à entendre
à taire peut-être déjà il rend
intérieur ce qu'au dehors il ne voit pas
inondant autour de ses battements
l'immensité vierge d'elle il tend
les bras en croix pour croire à
l'image impropre de ne paraître
l'attention de ce qui se profile là
l'horizon est marqué d'un trait
traitement rigide à venir d'avant
derrière lui et le loin ne sont
que rêve il rêve enfin il peut dire
ce dire qui n'est vomi que par
hasard d'avoir oublié de sortir
celle qu'il a comme mal comme
ouverture en lui celle que le sang
rouge rappelle rapport au dessus de lui

Piotr Ilitch Tchaîkovski (1840 - 1893)















Illustrations à la gouache pour Casse-Noisette.

Compositeur russe de l'ère Romantique; la tournée que
fait Tchaîkovski aux Etats-Unis en 1891 est triomphale.
La même année Marius Pepita danseur et chorégraphe
français qui lui a déjà commandé une oeuvre en 1889
( La belle au bois Dormant de Charles Perrault), lui
demande à nouveau un autre ballet. Ce sera Casse-
Noisette d'après un conte d'Hoffmann. En 1893, il
compose sa Sixième Symphonie baptisée par la suite
Symphonie Pathétique et qui marquera par la suite
Igor Stravinski. Le 28 octobre Tchaîkovski dirige sa
Sixième Symphonie. Le 6 décembre 1893 il meurt.

mercredi 2 mai 2007

Les Hébétudes 2006/2007 - 2

C'est par ce biais, cette insistance à revenir sur
l'image que va reprendre l'invention d'une perspective,
qui n'a plus à voir avec celle de la renaissance, que dans
la transformation euclidienne de l'espace, en une révélation
du sublime Newmanien de la figure d'une temporalité,
en l'occurrence celle humaine, qui va faire tomber sous
forme d'espace cette vision, et ce, au format, du format
primordial (le pictural). La charge émotionnelle d'un tel
travail est consécutivement impossible à cibler, sauf à
prendre appui sur un travail du fond (remontée), dans un
travail de vidage (du moins), et ce dans un second temps.
Cette somme athéologique va correspondre à penser
l'hébétude pour trouver le corps, son corps, l'espace (l'espèce?)
du sujet qu'un corps va "accoucher". Les hébétudes sont le
nombre nécessaire de visions que la toile en tension
(attendue) va soustraire par la "techné", pour sortir du cadre,
pour produire ou introduire, faire que l'image soit comme un
rite de passage.
Si l'image et l'être sont liés, c'est pour mieux "séduire"
le corps jouisseur, le corps qui n'en a que faire de "croire", s'il
ne jouit pas! Nous reviendrons ultérieurement sur la place
que croit détenir l'hébétude à trop s'entendre, à trop y
soumettre sa jouissance.
Pour l'heure qu'il s'agisse de métaphysique, de
l'ordre du sublime peut-être, c'est parce qu'il y a signe, le signe
qu'un corps présent s'y trouve, se saisit d'une figure. Et d'un
traitement de l'image comme énigme et horreur, peur
divinatoire d'un refoulement de la figure au profit de l'être
parlant, mais aussi d'une démarche plus forte: faire du réel.
C'est parce qu'il y a toujours "déjà" représentation, même
comme abstraction ( de la figure?), que la question qui se
pose ici, c'est de parler l'être.

interdit rouge, mars 2007, Thierry Texedre, 28 x 14,2 cm


Qu'est-ce qui peut diviser la couleur extrême sans jamais
faire se rejoindre et le corps et l'esprit, sinon son rouge,
celui occidental. Mai 2007, Thierry Texedre.

mardi 1 mai 2007

du pensant 12





















douzième station
de la croix,
Barnett Newman, 1,981
m x 1,524 m
"Barnett Newman travaille
aux stations pendant
huit ans... leur donnant
leurs titres conventionnels
(sans tenir du tout compte
de ce qu'ils voulaient dire)..."




de la rivière coule l'ode
apprivoisée qui se dérobe de ce rien
possédé d'être cloué en haut raide
et sans vie de la vie du volume
de ce vrai corps soudé à la vue
à y croire on fait de ce mal l'autre
tout autour avec les leurs ils
y sont tournant encore la langue
pour tordre ce qu'il y a de vie
c'en est fait de la résistance
il n'en a plus pour longtemps
à l'entendre avec peine soupirer
il est suspendu à leur temporalité
il manquerait plus que ça que ça dure
mais cette mort est transfigurée en
négatif nous en sommes là croire l'être
si d'être autre est le vrai ce vrai
semblable à l'impression à l'image
à sa fixité béatitude qu'un écho
ira irradier ira se faire totalité
en lumière de ne plus voir que
ce qu'un corps vient clore dans un
pensant dans une subjectivité
en filigrane de ne parler le réel
qu'après sa mise au tombeau
dans ce qu'il y a du paradis
dans une mesure que la loi tente
d'infinir tente de réfléchir à cause
de cette lumière qui finit par saturer
l'oeil c'est pour ça que l'oeil
entend en se retournant en tant
que de la reconnaissance en tant que
de l'écriture qui prend le beau
pour de l'érotique aussi le malin
se lie intriqué et virus pornographique
qu'un sexe délivré de son corps projette
passage par la case départ et renaissance
celle que le rien traîne derrière lui
c'est son fou qui meurt le corps n'y est
pour rien sinon à quoi répond la
transsubstantiation du corps
la pensée n'y est plus elle traite
ce que l'inconscient et la divination n'ont
pas su fermer la temporalité
c'est le temps qui le dit
et l'être n'est pensant qu'à croire le
dire dans sa forme commune
dans ce que le nombre vient compter
le nombre de fois que la mort met au monde
que l'impossible pensant est bien
le drame de toutes ces drogues
de celles qu'un corps ne peut vider le non dit
du dire impropre à la peinture
d'une peinture aussi sombre
que le rouge éclaire son blanc
une résolution de la vision