samedi 27 septembre 2014

Fêlure







Fêlure

Pôle inséparable
du grand renversement
du temps en mort
soudain déferlement
du corps endeuillé
dans l'apothéose
du reniement de la vie
éternelle pour vivre
la plainte pleine d'affres
et de passions au jour
du tremblement
putréfaction de ce
carnassier qui mord
le cou de l'animalité
pour dresser sa langue
vénéneuse jusqu'au
sommet de l'insignifiance
du temps voilà encore
l'apoplexie qui ronge cette
parole infernale celle
qui vous dévore les os
l'infestation et le hasard
né de rien venu de l'art
d'entendre les accords
rythme inoculé depuis
l'origine de la mort qui
commence avant de naître
risque de dire la libre
forclusion qu'un fou a
devant l'entrée du sexe
qui se fourvoie partout
où l'homme est la tragédie
et la femme qui chuchote
partout encore où son
sexe montre la gloire
colère contre l'autre
aimé le fou de la sérénade
sort sa gesticulation en danse
improvisée quel impromptu
quel monstre qui raconte
le destin du sujet
jeté en pâture aux
sens depuis l'origine
cruelle de la croyance
création du jour libre
d'une herbe qui se balance
au vent léger sur la peau
l'ombre d'un corps nu depuis
la dévotion transporte
la caressante indécence
qui contamine tout son
être respiration coupée.



Thierry Texedre, le 27 septembre 2014.





mercredi 24 septembre 2014

Synphonie charnelle









Contemplations

Oppressante dictée qui tourne le dos au mur de la honte, vers quel ciel immaculé. Ciel de la honte outrageuse dans l'altérité du renversement de ce qui revient au dire, dictée de la chair en terre d'expulsion, en sacré et vision de ces rêves aussitôt renversés. Quel fatidique risque de rencontrer la chair, pour la dramatiser, la couper, et la coller en tiraillements incessants depuis ces songes nocturnes. Glissement du sacré sur la peau, vers le vertigineux foutre lancé à vive allure sur un risque d'ordonner au sexe de jouir dans l'infinie grande chair reconnaissante. Onction d'un sacerdoce vilain dominé par la prière sur le corps du Christ, pour tenter une apparition de la peinture comme résurrection de la chair dans l'invention des couleurs comme programme du parcours du temps. Voilà bien, la folle incertitude du corps astreint au rite effarant de la jouissance excommuniée pour avoir jeté l’opprobre sur l'infestation de la chair, par l'insoutenable errance de la voix sur la peau hérétique. Caresse des mots enflammés par cette visitation du ciel sur des pans entiers de la délivrance du texte, dans l'exhortation de la chair en frasques sexuels érotiques, et trempés dans le sang souillé de la délivrance en naissant. Gisant de ces corps entassés comme par peur du feu, ou de ces charniers brûlés avant l'enterrement et l’encensement. Au crépuscule s'avance l'aube intensifiée du soleil concupiscent devant l'immanence du regard vautré de ces corps atmosphériques ; retour sur la nuit lancée à grande vitesse, pour froncer les jambes écartées les plis de sa vulve gonflée au contact de la verge enfoncée au plus profond de ces chairs humides. Au loin, avant, le crépuscule de la vie qui se vautre semble jaillir de nulle part, juste quelques gesticulations enflammées au rythme du feu d'un soleil qui s'éteint dans l'étreinte. Buée sur les yeux, jusqu'aux pleurs des larmes ultimes du temps. Aucune parole, ni déferlement d'onomatopées, ondulation de la peau qui se tord, se tient droite, comme promise, au doute et à l'inconnaissable raison. Plus qu'une lame de fond du corps nu, la chair rosie s'en prend au cœur invité à la danse, en mots hachés et petits cris fatidiques avant l'impulsion du dedans, en jet d'eau jaillissant du bout, comme un gant retourné, voilà bien ces ersatz de vie qui inondent la femme faramineuse.




Thierry Texedre, le 24 septembre 2014. 

vendredi 19 septembre 2014

Tintamarre

   
Vrille du grand pardon
vend ton âme à l'or
dresse tes ourlets
à la sueur inhumée
pourquoi tant de foi
fatidique et astrale
montrée depuis l'aube
des veines agacées
râle occulte qui suinte
en ravages inquiets
gnose de la puissante
alliance avec le verbe
acéré avorton ne vois
tu pas ce sombre destin
te renâcler te souiller
pourquoi porter ta croix
cicatrice du temps
en deçà celui de travers
celui de quel rond né
depuis le cri répété
mille fois poussière
avant le grand saut
dans l'indiscutable lit
fondé de l'être titubant
des étendues étouffantes  
du souffle incarné là se
tient debout l'aspiration
qui désir d'appartenir
à l'immaculé paradis
du chant de nos âmes
à nouveau vendues au
triste tintamarre du
ventre tambourinant
ce né du verbe sec
secret sacré sur le dos
du déluge astronomique
gare au ventre de la
terre qui va prendre
de nous et nos lois à
loisir juste pour jouer
du jeu vrai de la vie
la seule ignominie
qui vaille la veille de
notre séparation le
cœur occulté assis
près de nos étranges
pouvoirs du corps
pâle et opaque et
en catimini retire
sa souveraine
existence depuis
le grand éclat de
l'éternité du feu
 intérieur ritournelle
des dieux qui vont
et viennent au corps
à corps avec le
souvenir indécent
du désir profond
pour vous prendre
et emporter nos
agonies dans l'utérus
du prochain siècle.    


Thierry Texedre, septembre 2014.