Tout
s'éternise, se retire, se défile sous l'astre éternel,
celui de la vie. Cette vie qui virevoltait dans l'instantané,
elle convoquait ces corps allongés sous l'infini; pourchassée
par sa propre tentation de mourir pour quelque présent,
instant du désir précieux et irréel. Une nuée
de voix s'élèveront jusqu'aux cieux, jusqu'à
frapper le long et cruel jour de la vie. On chante maintenant autour
de ces cordes emblématiques, pour signifier l'érection
du corps en psaumes. Le temps présent marque sa présence
en tête redressée de tous ces corps décharnés
et transparents. La cruauté s'est installée pour jouir
du temps dépassé. Les voix horrifiés haussent en
coeur la voix en dansant. Danse macabre du feu. L'enfer s'étend
partout, les corps perdent un à un leurs chair, peau dépecée,
pelée, donnée en pâture au cours des choses.
L'extraction de ces voix, vociférant de douleur, se finit en
une chute sans fin dans un vide tournoyant. Le souffle sans vie de
ces voix remonte jusqu'à l'ouverture du sol, du trou
introuvable , en fanfaronnant, poussant des cris pitoyables. Une cité
était née de ces artefacts illicites et fourvoyés
dans d'immenses échos de quelques voix ressuscitées
d'entre les morts. On serait entré dans ce vestibule qui
commence par la vie, l'insoutenable pulsation de la mort.
Thierry
Texedre, le 22 décembre 2011.