mardi 15 juillet 2025

Lucy Bull artiste peintre

 





































Lucy Bull entre abstraction et perception



Lucy Bull est une artiste peintre américaine, née en 1990 à New York et basée à Los Angeles, reconnue pour ses toiles abstraites à la fois denses, évocatrices et organiques. Vit et travaille à Los Angeles depuis 2014



Abstraction

Lucy Bull crée des œuvres abstraites, souvent saturées de couleurs mouvantes et d’entrelacs de formes fluides. Ce ne sont pas des images que l’on "comprend", mais plutôt que l’on "traverse". Elles évoquent une sorte d’hallucination sensorielle — des "états" plutôt que des "objets". Son abstraction est moins géométrique que psychédélique, organique, hypnotique. Elle évoque ce moment où la perception devient instable, où l’œil ne sait plus ce qu’il voit — et c’est précisément là que quelque chose d’inconscient, de corporel, se manifeste.


Points d’entrée, états de conscience

Lucy Bull évoque des "points d’entrée" que l’artiste perçoit — cela semble très juste. Bull parle souvent de sa peinture comme d’un espace où le spectateur est invité à entrer, non pas pour y trouver un sens, mais pour faire l’expérience du temps étiré, du trouble, du flux. On peut voir cela comme un état de conscience altéré — un seuil, entre veille et rêve, entre corps et image, entre langage et silence.


Langage et corps, désir et manque, perception


« remettre la langue dans sa dépendance au corps, celui du désir quand le plaisir y fait défaut ».

C’est là que l’on peut peut-être approcher l’œuvre de Lucy Bull avec une lecture psychanalytique ou philosophique, à la Lacan ou à la Barthes : ce que je dis, c’est que l’image (ou la langue) ne tient plus sans le corps, que la signification se délite quand le plaisir n’est plus là pour la soutenir. Ce que Bull peint, c’est peut-être ce manque — ce lieu sans mot, sans sens, où le désir persiste mais sans objet. C’est un espace de désorientation jouissante, qui pourrait évoquer justement la perte du paradis — non pas comme mythe religieux, mais comme expulsion du sens stable, de la représentation rassurante. Lucy Bull passe de longues heures, voir des jours à peindre plusieurs toiles, sa perception, sa vision est immersive : toiles vastes, souvent hors cadre conventionnel, créant un extension de l’œil, une tension périphérique de celui-ci. Dans cette descente dans les arcanes de l’infini, dans cette tension obsessionnelle, la peinture transcende sa matérialité, son objet impossible, comme si le temps était dépassé, sans présence ; Lucy Bull alors nous montre qu’il est inconcevable de résister face à un réel qui plie le plaisir pour faire respirer un corps encore capable de rêver. S’il y va de la transe , c’est parce que la transe devient une « relique » à l’indéfinissable déclinaison du corps en tension ; dans les mains du peintre qui doit mettre un coup d’arrêt à la conscience , de sa perception.


Lucy Bull est aujourd’hui une figure montante de l’abstraction contemporaine : formée au painting gestuel, elle mêle rigueur et intuition pour créer des mondes visuels hypnotiques.

Sa peinture explore la liminalité entre chaos et forme, invitant chacun à une lecture personnelle – comme une expérience presque chamanique.



Thierry Texedre, le 14 juillet 2025.








Chant contaminé

 












 Chant contaminé


En blocs diffusion du récit décentré toujours sous les coups de buttoir indéfini de l’infiniment petit retourné rasé raréfié détourné rencontre fortuite des éléments saturés en verbe non contiguë comme si le lieu n’avait jamais été nommé ce lit qui est touché retrouvé raréfié retardé quand à sa découverte sa couche les plis de son territoire en gestation remisé ressoudé à la langue perdue de celles qu’il ne faut plus nommer dans cette mise à mort du désir clôt parce qu’il est déjà nommé avant d’avoir été identifié signes de sa substance celle d’une toxicité de la vulnérabilité humaine l’humus d’un corps d’élection qui croit que la chair existe avant de penser sa mort comme régime viral d’une source reformée reformulée renfermée mise en boite sur la langue morte du temps dissout puisque génératif la parole fuit et rend le corps à sa source une nouvelle fois la seule fois peut-être du point de vue de cette connaissance atomisée chercher ces blocs sourds d’un régime autoritaire qui vous nuit à cause de ses sens à prendre en marche la vie vertige vole au dessus de ces bombes éclatées dans les cerveaux volumineux et prêts à en découdre avec leur corporéité vide voir pour entendre et parler pour répéter sans fin cette vitesse d’extinction du monde inconnaissable voilà le parcours instruit et fléché inscrit et vautré sur les bains moussants de la terre abscons un sentiment qui s’en prend aux récits refaits d’une façade affadie tête de biais l’œil tombant par l’histoire qui se prend dans les filets du temps le temps entropique parce que couvert de couches hallucinatoires à démonter par le verbe touché en particules de l’inconscient contaminé course sans fin du grand déferlement oratoire devant une foule hirsute et affamée de cette langue morte mais pleine des images d’une ordination un jour sans fin sur les clous démasqués du ventre vide par la plaie par quelle jouissance ce corps qui danse maudit et jouit sur les errements vulvaires du traitement de la mémoire qui s’organise c’est l’affaire qui finit à des fins d’hurlements fossiles.



Thierry Texedre, le 15 juillet 2025.



Bettina Gorn

artiste visuelle

Corps de matière ( torses humains)