vendredi 18 décembre 2009

En maux d'amour

Découvrez la playlist Delerue avec Georges Delerue



Sous quelle vibration le coeur s'étend-il
s'étire-t-il vers d'autres cieux que ceux
de l'aimée chère et tendre aimée qui n'est
plus dans ce coeur que l'ombre endolorie
d'une errance que la chair peut soudain
encore entendre lointaine dans un léger
glissement de la douleur du mal d'amour
que prend cette forme si fragmentée de
l'être indésirable sans sommation sans ce
tendre regard passé pour toujours empli
de l'infamie d'une fin de l'affliction dans
ce corps soudoyé par d'infinis tourments
dans ce tournoiement en tête qui frappe
qui donne en concert l'impossible retour
vers cet îlot de senteurs immaculées sur
l'odeur posée dans les beaux ébats en vie
de l'amour porté dans la pureté la légère
liberté de cette tendresse de l'enlacement
divin qui s'offre à de doux êtres emportés.


Thierry Texedre, le 18 décembre 2009.

samedi 21 novembre 2009

Tous les deux

Il ne se passait rien. Nous étions assis à une table, dehors, près d'un arbre; sous un saule. Nous deux, comme deux étrangers. Sans dire un mot. Le temps passait et emplissait largement l'après-midi ensoleillé. Nos deux mains tendues au milieu de la table commençaient à tournoyer dans nos esprits. Ou peut-être était-ce le plateau en bois qui nous jouait un tour de passe passe. Nous étions dans un autre monde; le monde irremplaçable de l'imaginaire. Non, pas deux personnes en même temps? Je reprenais un peu le dessus des choses de la vie. Je lui lançais: «mais que faisons-nous planté là, comme deux vases sans vie?» Aucune réponse, rien que son regard hagard, fixe, droit et sans rides, lisse; ouvert à toutes sortes de supputations. Pas même sa main qui ne se desserre. Au contraire, je sens comme une force intérieure, une vibrante explosion de ses veines. «Que dis-je, je parle en l'air, pour rien? Et je suis aussi figé qu'elle? ouvre au moins la bouche! Lève-toi...» Elle est droite et son teint est clair, presque blanc. Je me mets à douter de ce troublant risque d'être avalé par la musique de l'imagination. Qu'elle m'emporte loin d'ici, ou qu'elle me rapproche de ma bien aimée. J'en reviens toujours à ce double possible, que deux êtres peuvent en même temps s'évader de l'instant présent. j'en ai presque froid dans le dos. Je ressens déjà quelques frissons, j'ai la chair de poule comme on dit. Toutes ces impressions vont si vite qu'il me serait impossible d'en rendre compte, à la seconde où je vous parle. D'ailleurs je suis inquiet, du présent, si impalpable, rien que d'y penser. Les yeux de la femme sont mi-clos, à peine ouverts, juste assez pour ne pas me questionner. Un voile nous sépare, nous enveloppe, tourne autour de nos deux corps assis. Le feuillage léger du saule pleureur dessine sur la table des tracés imbriqués, emmêlés. Un léger vent nous soulève, et les images changent autour des mains. L'étirement des branches vertes entraînent le feuillu dans une danse immatérielle. Je m'épuisais à trouver une réponse à d'infinies illuminations de nos deux personnes. Touchée par la grâce, la femme tombe en arrière sur une couverture verte, verdure de feuilles et d'herbes folles. Elle s'allonge les bras écartés, les mains lâches. La tête en arrière enfoncée dans l'herbe, au pied de l'arbre dévolu. Le réveil est un véritable cauchemar. «Chéri, que se passe-t-il? Raconte! Je suis là, je t'aime, allons raconte.»

Thierry Texedre, le 19 novembre 2009.

samedi 7 novembre 2009

L'être pensant

Tout autour
du centre de l'esprit
se traite
toutes les opérations
périphéries de
la déraison
de l'imaginaire
de l'infamie
propre à
l'homme
ce centre où
l'esprit a lieu
où il se tient
où il dérive
tant il prend
la pensée pour
l'esprit
l'esprit pour penser
noyau de l'esprit
penser qui tombe
sous les coups
d'arrêt
de la pensée nommée
nom de l'esprit
de l'esprit en veille
état de l'être
être en veille
en veille
veiller
sur l'urgence
qu'il y a de veiller
sur la pensée du centre
de l'esprit
es-tu là le là
du lieu le là du
déchantement
pas celui de la musique
qui ne cesse
elle de rencontrer
l'urgence de penser
pour voir et
entendre
simultanément
ce qui fait que penser
c'est de la chair
de la vie en chair
de cet être cher
sous le bel astre
encore doré
comme adossé
à l'infini avant
de pointer en fond
du fond de l'esprit
cette chaleur
insoutenable qui
vous frappe un instant
pour rien comme ça
juste parce que
c'est une histoire de
temps
que nous ne
pouvons régler sauf
à en finir avec ce
noyau cette aire
impulsé à la vie
vive émotion
de l'esprit qui
tourne court
vertige
vérité de ce
déséquilibre
dénaturé en pleine
face
dans un aveuglant
passage des rayons
du soleil devant
l'oeil
aveuglé
dominé
amené
à ne plus distinguer
que par l'ouïe
le touché
c'est donc cela
l'effroyable circulation
qui va de l'oreille
à la peau
possédée
en possession de ces
moyens montages en
pulsions
d'où émerge le
geste
le geste léger de l'être
douloureux
et empli de tentations
insupportables
insurgé
l'être se met à en
découdre de ce
mal
mal être
privé de la vue
une illumination vient
devient comme nécessaire
au corps mis en chair
c'est d'une vérité criante
la voix
que sort cette soudaine
identité vraie
la vision
la seule vision
que penser
penser pousse à jouir
c'est la flamme
même
de la vie impulsée
impénétrable
animalité du corps
sorti en chair
pour inventer
l'être pensant.

collage sur le Concerto N°3
de Nicolas Bacri

Thierry Texedre, le 6 novembre 2009.

mardi 27 octobre 2009

Contours en corps



L'origine du monde, 1866
Gustave Courbet




Acte 1

Contours de ce corps poussé dans les retranchements de l'incidence de la chair de l'excès cédant au désir insupportable de l'appel des sens sous le couvert vertigineux des extrémités érogènes corps morcelé corps rougi au fer enfoncement de la boite crânienne sous drague drogue groggy les lèvres de la bouche béante sont gonflées entre les cuisses écartées comme en transe en tremblement les mains plongées dans l'étrange jaillissement de la jouissance en cours les lèvres se resserrent le sexe durci semble ne plus retenir l'envie de laisser aller ce filet chaud qui glisse sous le corps le drap est imprimé d'une auréole jaune qui s'allonge de chaque côté du bassin encore collé à l'acte exaspéré violation en tête l'odeur de stupre qui monte dans la pièce elle se soulève enfin en arrière faisant bascule avec ses jambes maintenant rapprochées et tenues par les mains posées sur les genoux des mains glissantes et rougies par la violence de la masturbation vaginale de sa cadence ininterrompue jusqu'à l'extrême limite de l'insoutenable transe.

Acte 2

Du rêve en montée sur cet élan illusion de la queue glacée du mâle va surgir l'effrontée la gueuse faisant volte face retournant son corps de rêve le tourmentant d'horribles blessures creusées à même la peau le pieu enfoncé tel une possédée n'est-elle pas au-delà de la folle traversée en rut du désir inassouvi de se faire traverser la chair pour en sortir en possession de l'âme de cet autre violenté malgré lui la verge grosse monte et redresse sa tête rosée qui devient carminée dans l'enfermement du con autour le corps sauté est en rondeurs et en plis les seins palpés les pointes redressées aussi où une sensibilité extrême mène à l'extase au cri à l'agitation du corps à sa pulsation à sa perte de repères dans l'espace restreint de la chambre elle semble expulser le mal de ses entrailles en invitant l'homme au délice de ses phantasmes en recluse de sa profondeur de chair elle succombe aux attributs qui l'emportent dans un autre lieu le risque du soulèvement de sa jouissance les deux corps se croisent sans jamais prendre le risque de sortir l'un des deux du jeu ils se rejettent se lèvent s'accouplent à nouveau de face de dos le tronc allongé pour laisser voir les recoins froissés entre les fesses du cul relevé danse interminable va-et-vient insensé et sensible dans l'indifférence des yeux sans lequel rien n'est éteint du désir partagé là en suspens en plus en trop pour rien gratuit là pour produire cet état de dépendance de l'accouplement sans cesse exposé dans n'importe quel lieu.

mardi 13 octobre 2009

Penser

1

Donatello fend de sa pierre l'enterrement, par l'entremise de la coupe. Coupe de tête, n'est-ce pas là comme un retour sur notre siècle qui tourne tête sur pieu, l'exposant au nombre grandissant des songes imaginés sans tête? L'enterrement en tête qui vaut pour toute pensée, en moins sa corporéité, sauf à la sculpter? ouvrage à produire comme fin de tout objet ayant un lien (son lieu) avec la représentation. Cette matière par enlèvement, manque son temps à vouloir penser, à sculpter et scruter cet horizon mis en perspective. Pourtant ce pouvoir de penser sans tête est un pouvoir d'existence. Notre siècle invaliderait-il le corps, sauf à le couper? Vision partielle ou visitation de l'esprit mis sous la tutelle de sa matière? L'esprit contemporain ne pense qu'à «dépenser» et soustraire du nombre cette osmose hors du temps qu'est l'acte même de penser. Le nombre consommé, comme on aurait dit consumé, pour avoir cru penser en un temps: celui de l'identique. L'étirement du temps de la Renaissance est le même que celui du XXIe siècle, coiffé au poteau par l'inertie de l'unique, trempé et traqué par le nombre: celui des corps humains déshumanisés pour avoir préféré la jouissance à la loi. L'enlèvement de la tête humaine passerait par un pouvoir lié à l'hypostase. L'effacement récurent de l'esprit de chair au profit de la chair eschatologique. Enterrement intrinsèque à la chose absente, celle dans la tête de laquelle dort l'enseigne d'une pensée/action. Penser serait donc une liaison entre ce corps mis en discours, clos, entier, et un corps sans tête, corps obtus.

2

Est-ce une vérité que ce risque d'altération de la pensée mise à sac par une protubérance incommensurable de l'image/ dépense; exorbitée l'image taille, coupe, sape, retire, vide pour mieux boucher sa raison. La décollation, elle, n'a de symbolique que sa mise en vraisemblance du délire mis en étirement dans un autre délire, cause d'une vérité autre, tentative de sortir de la psychose. La peur, engendrement d'un autre récit, va couper court à la jouissance, pour tenter une transsubstantiation L'être n'est être qu'à consumer sa terreur, de prendre en chasse la dépense. Tentation de restituer à cette subjectivité la dérive de son fou vers la lettre. Lettre/ analyse, écriture/sémiotique, dire/ questionnement, pour opérer une une sortie en deçà de la voix: pluralité du corps livré au retranchement du commun, à sa mise à niveau par le sujet comme identification en temps réel de l'infini, réserve de la mémoire mise en tampon. Début d'une histoire où l'autre pluriel va fournir au sujet matière à vivre. Les réseaux liés au cortex vont s'expanser, la vie trouve ses marques dans la résolution de tentatives d'évitement de toucher la mort cellulaire, celle-ci va exister ultérieurement pour clore le débat interminable de la raison face à l'hétérogène immensément touché par les sens du corps en chair: schisme qui confère au commun une vraie autorité sur le sujet trop occupé avec la corporéité mise à nu. Il est à noter que le sujet va disparaître au niveau du temps vécu, pour vouloir penser, et que penser ici, ne sera pas structuré comme le langage écrit. L'oral y puisera son être, mais pas la pensée. La pensée mord à pleine dents pour se maintenir en tant que fonction d'interception, dans des réseaux complexes, de la dopamine, parmi les neurotransmetteurs actifs dans le cerveau. Point de lien avec le plaisir, mais une déferlante de signaux qui vont innerver et irradier l'organisme tout entier, le mettant en catatonie partielle. La motricité du sujet est alors pour le moins mise en "temps libre", évanescence apparentée à quelque chose qui ressemble à un état de dysfonctionnement motriciel. Penser coupe tout rapport avec le réel, sauf à le construire avant son apparition, construction qui n'est déjà plus intuitive, puisque soumise au manque de plaisir, réalité du lien social avalisé en expulsé/oralisé. L'action est l'indice/signe que le sujet se met en état libre de conduite commune, en conductibilité pour rompre avec une fiction, rompre la chaîne parlante reconnaissable, et saper toute institutionnalisation de son fou.
Texte mis en signe distinctif: que penser n'est pas encore de l'ordre de la perception.
Thierry Texedre, le 13 octobre 2009.

dimanche 11 octobre 2009

L'oeil danse à deux

Danse de sa sortie à force d'éviter
le risque d'attroupement du genre
humain face contre terre les dents
plantées dans le sol épaissi trempé
dans l'action générée de la sèche
ritournelle de la langue sévère de
la sève qui tient en suspension l'oeil
attendri par des paroles inertes tics
de la paupière qui plie sous le poids
des ans le visage défait par les nuits
sans fin éruption cutanée pour avoir
gratté ce poil poussé sous la peau
il est sorti du corps des ténèbres
dans l'insistance du vague à l'âme
qui opère comme un ras le bol c'est
un ras de marrée une soumission
de la voix aux ordres du corps qui
va sauter en éparpillements de chair
carnassier avant il devra éradiquer
ces errances innombrables sans foi
ni loi en tête mal faite monstruosité
de la pensée qui tente une dérive de
son corps en marchant sur sa peau
en la troussant en la tissant aiguilles
plantées pour en coudre la bouche
clore ces ouvertures grêle déferlante
qui creuse et crève l'abcès laissant
couler ce superflu ce sans vie sang
senti sorti par tous les sens pores
infectés infestés par l'attouchement
en zone interdite des lèvres violées
voile irrésistible à franchir saut de
l'oeil en tête sur la chair sentinelle
en danse ritournelle de la peau collée
contre la naissance en creux du feu
intérieur douceur du soir des deux
amants renversés par terre sans lieux.

dimanche 4 octobre 2009

Requiem

collage sur le Requiem d'Alfred Schnittke

1


Tache imperturbable sur l'os vidé de sa reconnaissante chair
Touchée par l'apostrophe le rite dramatique de la vie en peau
Tentative d'avortement des mots en plaintes en sang coulures
Tressage du court instant de l'écoute en coeur pressé de rendre
Tous ces atouts tous ces attributs à l'horreur faite homme nié
Transfiguration de l'imposition en masse des corps dénoués
Traversée en pestiféré du corps en chair schisme dans la nuée
Tentation de résoudre le plaisir en pulsations en fornication
Trou béant qui va emporter les jeux les notes lancées dans la
Travée en basilique danse des sons empruntés dans l'air dense
Tassement des vertèbres sous le poids d'une chute chaste entrée
Tant que la chair persiste sous la lumière en travers des vitraux
Tissage de la peau dans une glorification de l'esprit saint esprit
Touché au plus profond de ces modulations excavées en croix
Tout se passe comme si ce chant grégorien se risque à forcer
Toutes les issues de l'hystérie en image mise en mots en pleurs


2


Traces de l'insistant martellement des voix sous l'esprit en coeur
Travers du long défilement en image de l'autre image croyance
Tentation de mettre en avant cet exorcisme de la pensée l'un
Traduit au coeur du corps retiré de sa gaine la peau en puisant
Tous les sens qu'une chair parvient à s'approprier offertoire et
Trou ramassé travée fragmentée tout en croyance sous le poids
Tiraillé de la peine pendue à cette voie humaine détachée en joie
Triste parcours du don dans l'espérance en concile union de cette
Tyrannique gestation du commun pris dans l'un pour isoler la vie
Tessiture qui se met en chasse du démoniaque jeu le désir l'infini
Traqué et ivre dans cet union entre l'infini et l'immortel rouage
Transgression de cette roue du temps qui n'en finit pas de rire
Tardant à s'immortaliser tout autour du sac dans la renaissance
Traduction du corps par le langage comme loi en froide sonorité
Tendue extension du corps vidé de cette substance pas la mort
Terminant pour toujours la vie vide de l'esprit monté en croix


3


Trois fonctions de cette résurgence de cette vie en chants élus
Trinité c'est cela c'est le bien qui s'envole retourne le corps
Transpercé par d'insondables mortification en fils en vérité du
Transbordement inconscient du père en chair écriture sous la
Tentation tellurique de l'esprit du sens sans dessus dessous de
Tant de vérité en vision en vue insensible d'être écoute sourde
Troussée et mise en rémission en acte en arc de sexe démence
Touchée pour en sang révélé en vin meurt de sa chair en pain
Transformé dans l'imaginaire pour l'éternité pour penser moins
Tumultueusement tempête du cri qui sort en nombre du corps
Tombant sur un soc en terre sainte terrible tripotage du corps
Tourné vers ce ciel en haut en tour du temps tondu en femme
Transgression en fin en tournoiement dans l'espace de l'espèce
Tournée vers un bas allongé en couple en scie coups de dents
Travail du son sur l'esprit qui va vibrer pour entendre la voix
Tonnant partout dans le ciel en bleu étiré ouvert en libre chant
Tenir par là le commencement de la vie la vie éternelle en bien.




Thierry Texedre, le 4 octobre 2009.

dimanche 26 juillet 2009

Nocturne

collage sur «Nocturne pour violoncelle et piano»
d'André Jolivet

Fragile détention du genre humain
quel emprisonnement
infranchissable liaison du temps
à l'espace de l'esprit
victime d'une imposture propre à
l'homme la transversalité même
celle de la femme
production et reproduction dans un
glissement vertébral
irremplaçable discours sur l'élévation
du corps poussé
par l'expectoral toux en gosier respiratoire
franchissement du vrai
quand la respiration vient à manquer
maltraitance de la chair sur ce corps
occlusion des yeux
occlusion intestinale
occlusion olfactive
occlusion du coeur
pourrissement de l'être en corps
transgression du corps en sens
pluralité des sens vers l'anesthésie
qu'un oeil
en débats peut résoudre
respiration suspendue à la mort dédiée
pas encore édifiée
les dieux n'en pèsent pas encore
la portée
musique de l'insupportable déité
unaire dans ce soi
pluriel puisque pris dans l'autre et
la femme représentation du sujet
accouché
trop loin de la parole pour
l'entendre dire vrai
cette parole aimante à tire d'elle
rouage en sang en sens encensé ou insensé
qui tombe sous les coups
de la loi du glissement des mots
maux
en tête de laquelle vont sortir ce verbe
fait chair
parole du sujet de la forclusion
parole du sujet sans lieu ni vérité
sauf à tenter l'apparition
de cette mémoire
médecine du corps déplié
schisme émietté de la grande
représentation.

vendredi 24 juillet 2009

L'éden

L'éden, ce spectre dépecé, désemparé, rétréci pour avoir été à l'aune du temps. Touché par la grâce, cet espace illumine encore l'espace contemporain. Le rend soutenable. Parcours de l'abjection du siècle présent, par sa soutenance sociale résolument consommatrice de sens. Entrée dans une danse où les corps sont à leur extrême tension. Tempête qui cause l'effacement progressif de l'identité subjective. Identité qui souffre en retrait, dans un traitement compulsif de la langue. Jouissance d'une langue fermée, finie. L'inconscient en est l'extrême rouage, roue qui passe par sa consumation, carré d'une circonférence qui bute sur ce corps invalide. Hors du mouvement qui lui est une transgression de ce lien social érudit. Le corps n'est pas dans l'érudition mais dans une dévêture; pôle de la dislocation, de l'émiettement du corps en chair. Chair qui est le point de départ de ce paradis. S'agit-il bien d'un paradis? Ou d'une humeur? Ou de la découverte de la chair, parce qu'il y a eu pensée à un moment précis de l'extraordinaire fonction de la chair à transformer tout corps en son contraire: la chose. Passant par un objet désiré par la mise en sens, mouvement, temps présent, signe que la répétition passe par l'impossible atteinte de cette chose. Paradis parce qu'il y a transfiguration, à cause de l'incessante oscillation entre ce corps pris dans la mesure du temps, et la recherche du temps perdu. Perte du corps, obsession linguale qui vire à l'image, à l'éden. La dispersion du corps en fragments va lui permettre de penser l'impensable: la résolution de sa fin, une petite mort à côté de ce paradis déplacé, en amont de la vie, l'éden en ressort imaginé, pour penser, position du franchissement de ce lien social forclos, en corps vierge, et perdre tout pouvoir du corps sur la vie.

vendredi 10 juillet 2009

Trauma

Suite sur la conduction en alternance
de deux axes transparents croisée de
deux corps double régime don et arrêt
sur image forclusion et reproduction
corps en pensée et corps en chair vision
risque d'une charge émotionnelle quand
ce corps vient à croiser cette pensée idée
du choc que pourrait faire l'infraction à
l'anéantissement de la vie par la masse
monstrueuse de l'extrapolation d'une
telle fonction forcée forçage naissance
de l'architectonique blasphématoire de
la vie virée du socle vibratoire en ouïe
entendement lointain du geste pensée
geste plutôt que cogitation geste planté
là comme pour endosser la loi qui fera
ce socle base nom de la légitime socialité
du genre humain qui sort à peine de ses
balbutiements lèvres gercées par le froid
endémique d'une attraction terrestre et
son contraire l'élévation sonnée soudaine
sommation de la parole en acte acte premier
qui est la frange de toute lisibilité de toute
vision risque d'entendre au lieu de faire
glisser les corps les uns contre les autres
frôlement ininterrompu qui est la cause
de l'invention de la vérité bien avant la
première apparition de l'un en religions
éparpillement du pouvoir d'exister à
l'infini pour atteindre l'emphatique mort
étirée pour toucher cet autre risque vrai
parce qu'il apparaîtra à un moment où la
vie tourne au risque rature mal massacre
images apparues pour supporter cette
fiction des corps atomisés sans retour
vers l'immersion colorée de ces peintres
expressionnistes abstraits forts d'approcher
la cause de cette parole devenue laïque
pour conjurer l'espace qui s'offre l'esprit
en nourriture culture comme grain peau
passage du sensible au divin du commun
au spirituel du vrai à la reconnaissance.

lundi 15 juin 2009

Dans les plis de l'immortalité




















Ciel, peinture de Patrick Delorme



Apocryphe de la terre sous un régime
hautement gangrené par les heurts les
déformations figurales du corps pourri
dépaysé par l'excommunication de la
femme frasques entre l'enterrement et
l'origine vasculaire des dessous en peau
peu de chance que ça cesse l'homme va
en ligne creuser la langue qui raconte
sa chair sa létale chair polyphonique
par chance ou peut-être par pur amnésie
dans sa plus moderne mutilation de son
corps sens du règne animal couvert du
sang de la projection projet de mise à
plat du corps défait en biffures rayures
osmose de la pensée qui va arc-bouter
et plier sa terrible intériorité jusqu'à
l'objet sa dernière effraction avant la
mort nature soulevée à cause de l'excès
avec son immatérielle tentation d'aimer
voilà que se soulève ce rien menu et
en parlant change le cap de cette pensée
en division dommage de la séparation
millénaire cellulaire fliqué par l'oraison
funéraire de la divinité corpusculaire
sciences de l'inexactitude démembrée
dérive au large des eaux en otage en
profondeurs sombres et opaques nuées
sans fond ni forclusion sans fin ni paix
l'ombre humaine seule va compter le
temps qui lui reste avant l'aveuglement
kaléidoscope incessant sur l'oeil rétine
dilatée déchaussée de sa gaine sortie
en croyance blanc en somme colorées
pour sortir du lieu métaphorique de la
langue et tendre vers une soudaine
transfiguration une multitude de jets
en murmure en attraction des sens en
vrai vérité insoutenable de l'apocalypse
de l'image imaginée pour montrer à
l'homme que sur ses aires il invente à
profusion l'objet de son désir dépense
transposée en jouissance en immortalité.

samedi 9 mai 2009

Sous le signe du corps I




photo de la série "portrait intime"
de Estelle Conus



Sous ces tractations insidieuses, ce corps s'éprend du très improbable soulagement, ce souci d'extirper rien à la syntaxe. De quelle exhortation s'agit -il? Sinon de celles plurielles des cris entonnés par une remontée. Une remontée de ce fond intertextuel. Texte soudé à la chair par laquelle vient se soulever la souffrance. Survenue de cette rigueur, souffrance intérieure liée, ligaturée au risque de penser plus. plutôt que prévus, plus absorbé que jamais, cette ode n'est joyeuse qu'à faire souffrance, de celle qui est infranchissable. L'infranchissable réaction de la souffrance qui sort du corps déposé, en repos, en replis, en jonction avec le sens du son haleté. Tour de passe-passe pour avoir tiré parti du pire, ce corps va devoir aligner et sa chair et sa biologie. Troublé par ce site physiologique, l'homme s'éprend de sa surface, pour oublier son architecture. Os pris dans ses cartilages rivés pour tenir son squelette, toute force dehors, ce jeu des cordes passe pour une figure, celle d'un corps entier. Pour penser sa chair, ce corps en os ose sa fragmentation, son état est celui somatique, puis cognitif. courte illusion qui le retourne en images tabulaires, lois intemporelles du soulèvement de ce corps; de son enroulement en un redressement proche de la verticalité dramatique, soumission à la loi de la pesanteur. Réaction du rôle infectieux de la parole qui tire sur tout ce qui devient structurel. Trauma du corps cavité en os, duquel tout semble converger. Structure portée à son paroxysme dans le cri: position parallèle qui souligne combien l'axe os/cri fait trembler la parole pour qu'elle en vienne à sortir de ce fond en chair et en os du dit corps pensant. De n'être pensant qu'à oser recouvrir l'os de cette chair qu'à le rediriger sous la forme représentée du corps socialisé. Ce corps en pousse de chair n'est être qu'à penser sa chair sous l'invalidité de cet os, état d'apesanteur découvert par un reliquat (acter) de cogitation. Tout tourne donc autour de cette nuance entre action et variation. Le corps n'est donc pas ce corps décrit comme tel, entier et en image. Mais partiellement il s'écrit, et se décrit, pour se dire; passant du signe à la signifiance, retournement temporel d'une masse qui devient réelle sous l'impulsion de sa chair. Ça devient le moteur d'un corps en mouvement, mais par ce mouvement va perdre tout sens de sa véritable existence: celle d'une ossification, d'une cassure entre vrai et vérité (celle humaine). L'incandescence de la langue, langue du sujet parlant est le dernier lien qui manque à tout corps inerte, masse touchée par le fractionnement verbal de l'homme. Les arts ont longtemps opérer ce renversement de la matière inerte en une paupérisation collective usurpatrice du corps via l'intellection. Peut-être était-ce le seul moyen tangible pour équilibrer l'affect et cette masse/corps, pour petit à petit quitter ce risque théologique, puis celui spirituel et virtuel.

jeudi 7 mai 2009

Voyage


En Chine à Lo Yang, 1974 Gérard Fromanger



Voyage loin du clair-obscur
là où le songe prend place
direction vers cette mer saoule
de trop boire en collage en
vérité pensive variation sur
une lente traversée immersion
dans l'atome crochu courir
en continu vers ce pôle lumineux
d'une lumière irradiée à cause
de la lenteur de l'homme à cran
s'empressant d'en finir avec
l'insolation vertébrale qui le
tire vers le bas bassesse brandie
à trop insister sur l'air allègrement
entouré de fractions d'effractions
de risques de se mouvoir à causer
sur les risques du trop plein
d'images retour à la fugue à
sa grande descente entre les mains
de cette mort mort du risque
d'être éthéré risque d'absolu
quand la vie est plus loin dans
l'inaccessibilité de la pulsion
de mort maternité oblige à trop
insister sur les risques d'un voyage
dans cette autre aire ailes du désir
d'élévation lentement puis violent
viol du risque d'aborder les
rives d'une petite musique tendue
violons qui glissent sous l'archer.

L'arbre envie l'oeil

collage sur la 8ème
symphonie de
Christophe Penderesky


Que cet oeil soit maudit
mort de l'oeil en coin
malaise du corps plus
tenté par l'extrémité du
désir quand l'oeil saute
quand l'oeil s'émerveille
se lève pour ouvrir la
page blanche de son
extension de sa tension
de sa tentation rivé sur
ce lointain rivage visite
hystérique de la pression
de la veine qui enfle pour
esquisser un semblant de
dessin plutôt un dessein
irisé de cils pour mieux
appréhender l'image folie
du cil de ce battement
cardiaque outrancier foutu
qu'est-ce qui pousse au
beau sinon l'extrême peur
résistance à la loi le beau
n'est pas une circonscription
où aucune sortie possible
n'a lieu mais une sortie de
cet enroulement vers lequel
tout corps de vision tend
la vie se déroule en beauté
et le beau est une pause
entre cet enroulement et
le déroulement continu de
la vie le beau est une fiction
opposée au mal le beau
est un grattage celui de la
peau qui gagne à être chair
la chair est intérieure pas
objet du désir l'erreur de la
psychanalyse a été de faire
croire que cet intérieur
n'était recevable qu'à la
seule condition d'avoir été
oublié la beauté n'est pas un
oubli compulsé convulsé
là est le contour de l'oeil
pour voir ce couac intérieur
qui vous pousse qui hausse
qui glousse pêle mêle dans
son temps tempête du corps
couché sous les yeux regard
habité habillé de l'homme
en chants en tête le songe
d'une nuit intériorité qui
suit des chants inondant
l'attention portée à son
paroxysme séisme du corps
pris dans l'oeil du cyclone
l'oeil qui n'en finit pas de
cligner dans le grondement
orchestral de la symphonie
du corps époumoné et gonflé.

jeudi 30 avril 2009

D'un rayonnement

collage sur la Sonate pour violon
et piano Op. 134 de Dimitri Shostakovitch



Le seul recours au risque
de la folie
n'est-il pas celui d'user
les codes
en agitation du corps nu
irruption
du nu dans l'énoncé autant
que l'arrimage somatique
enterrement
de l'esprit d'initiation pour
se fondre
se rompre
aux irrespectueuses inondations
de la suave
sensualité
du corps caverne
du corps touché
feinte théologique de l'image
double
en un
en deuil de l'atténuation ravage
en tête
en queue
en con
connotation qui va siffler aux
oreilles
desquelles vient l'irrationnel
monstruosité du verbe fait chair
pour s'ouvrir
pour ouïr
un court moment à pleine tentation
apparition de l'intellection pour dire
du dire cri
du cri effluve
effusion de sang
sans cesse martelé pour changer
l'image en vraisemblance en vérité
d'un dire circonscrit circoncision
vénérable pour socialement être
être sans corps polylogie des voix
voies sans issues sans dessus dessous
germination qui tombe d'en haut
haut bas sexe en haut bas du haut
tête en bas du haut sexué en reste en
rien risque d'altération du haut vers
son fou
frusques
vêtu pour astreindre l'oeil à vibrer
à visiter l'étirement du corps étiré
dans ses
rayons incandescents.

jeudi 23 avril 2009

En matériau

Rose pourpre virant au sombre presque noir
à n'y voir que du rouge virant au vert par la
superposition du son et de la vue rien qu'au
risque d'altérer la fusion en rond en mare en
stagnation coupure du courant descendant
de la transparence par la vitesse fonction par
ce va-et-vient éruptif choc de l'eau vive entre
les chocs en pierres roulées usées martellement
vivant du dehors son indiscutable de la trempe
des corps inertes objets soumis à l'excavation
le tirant vers le lissage le plat du sol en sons
des sons articulés pour être entendus pas sans
la vibrante autonomie de l'entendu durcissement
du temps en forme en usuel un matériau pensé.

samedi 18 avril 2009

Encore

Enchâssé, plombé du creux commun au risque dense d'appréhender
l'effort de vivre (point d'effort n'est ressenti pour devoir vivre), contre
l'effort de mort (quelque chose d'une certaine étrangeté fait face à cet
inconscience, insouciance de vivre: le dérangement). Cette lutte entre
vie et mort du corps pendu à ses délices; ceux des sens au grand dam
de la dérive ostentatoire du lieu mental, biologie primordiale. Tout
cet attirail, ce fardeau, ce fatras, cette vivacité involontaire des raisons
contre l'altérité humaine; fait qu'une poursuite s'impose contre cette
cogitation, qui serait celle retirée de ses ossements, osmose animale.

Mise à mort

Mort du récitatif enclot en sous-main
mesure du chant détouré tourné de sa
montée montre à rebours du saut dire
même dire que celui du pensant humé
message troué message interdit corps
mêlé au drame intemporel dans l'esprit
mansuétude mal mystère du lieu fini
mensonge du lieu lien en chants entrée
mouvement de la fin humanité dense
meurtre du père pris dans la tempête
miraculeuse de la naissance du trou
massacre en deux sexes une éternelle
missive lecture du corps double chair
mettre la chair en acte en sens descente
momentanée en enfer offrande du sexe
mensonge du sexe mesuré pour tourner
monstrueusement ce corps vissé à cette
mauvaise entité pensante pendue aussi
montrée du doigts invisible et là finie
mythomanie en raison pensive en doute
maintenue en vie tant que ce corps est
mis en cavité source songe psalmodié
maîtresse insaisissable traversée des
majestueuses renaissances de la pensée.

mercredi 4 mars 2009

Pop-Rock

Sur la suture musique forte du fond
danse des sens sous haute pression
le rock crie toute identité rase la loi
pli pesanteur top pop et sinueuse si
imprimée sur ce risque de tension ce
grand livre des ivresses incestueuses
quelle population pendue à sa perte
de risque ravalant tous les airs dansés
chant offrande chant électrique poussé
au maxi même digression même esprit
d'enivrante drogue H saupoudré sur
l'air ratio l'air traversé d'ailes dans
l'air frappé de surdité à satiété tâtés
les tétons frustrés du jouissement jus
sorti des branlants orifices horrifiés
par la musique traitée comme une peau
hydrocution de la parole en pop en rock.

mercredi 4 février 2009

Ecritures

« A bout de souffle...Le dire et le son »
reçu de VAV en commentaire du texte "le rêve lucide"

Oui, c'est un peut ce qui ressort de ce texte "le rêve lucide", que tout texte et toute musique sont à bout de souffle. Mais c'est aussi un espoir pour la parole qui est là pour réagir, prendre à pleins poumons ce que l'intelligence peut de résoudre les énigmes qui nous redressent et nous font vivre. Un texte peut dire sur le fil du rasoir d'un dire qui précède toute exposition au réel, prenant en charge notre intériorité pulsionnelle, et le sens de la locution verbale alors va d'elle-même entamer une procédure-téléscripteur, qui ressemble fort à l'écriture automatique des surréalistes. Recevez toute mon amitié, merci pour vos commentaires qui résument bien, et votre écriture qui vrille, torse la syntaxe et l'esprit humain. Thierry, février 2009.

lundi 2 février 2009

Dans une "polyaudition" généralisée.




















autoportrait à l'oreille bandée avec la pipe, 1889 Vincent Van Gogh


Police pour ceux sur le bord, altérité du lieu intérieur, la focalisation d'une pensée en état de se transférer. Transfert qui pousse à jouir sous le manteau de la révolte. Révolution intérieure du marquage de la langue qui parle. Parle d'avoir manqué son temps, tempête sur l'affect. Affligé ce corps corpuscule ira se branler dans un coin du lieu où gît l'armée des ombres révoltées. Sombre nature que celle socialisée quand elle rencontre l'ivresse. Pas celle des nourritures terrestres, mais celle de l'orgasme d'être vidé de cette peau actée. Du désir d'exister au milieu d'autres réalités. Réalités des fonctions vitales et de celles plus sourdes, qui tracent l'addiction, Suspension du sens dans un hors-temps, offrande au renversement de cette mémoire qui est oppression. La mémoire suspend tout sens de reconnaissance pour l'être pensant qui se tourne alors vers l'audition, écoute insurrectionnelle pour tenter une apposition sur les rives de ce paradis-dépense. Rencontre avec l'effervescence affective qui martèle, éjacule sa forclusion aiguë, tentative d'effraction du corps qui vide son temps socialisé, au profit d'un risque d'enterrement du temps de la reproduction. La reproduction du corps-cavité calvaire opératoire d'une osmose-vérité-loi d'une réalité en décalage, pourrissement de la pensée, de ce mouvement-collage dans une dissolution du réel. Le réel n'est alors réalité qu'à tracer un corps d'écriture identique à l'écoute simultanée de morceaux-coupes-visions de la parole sortie en « musique », dans un risque, un pli, drap soulevé sur l'image sans cesse rompue sur les écrans du savoir. La langue se coupe dans l'écoute de la composition musicale translatérale à la voix, qui en l'occurrence se porte plus haut dans la perspective temporelle d'activation de la dépense de l'intellection. Tout questionnement futur sera dépendant de cette différence pesante entre la langue et la voix (non seulement), mais pris dans ce fond incessant de la vie « oculaire » effacée par celle plus primitive de l'ouïe. Passage du policé à celui du bain auditif.

mercredi 21 janvier 2009

temps datant





Polyptyque de Saint Vincent,
panneau de l'Infant
de Nuno Gonçalves,
vers 1475










Réalisme de la faute du temps
à sombrer dans sa ramification
celle du corps particule du coma
intellection qui prend forme dans
ce bas naissance intra-utérine le
lieu et pulsion de l'après coup de
la cavité utérine ramifiée à partir
de la parole sainte celle vraie de
l'être double à tête ponctuée mi-
homme mi-femme mimétisme qui
entre et forclôt l'intériorité mime
mimétisme de l'un sur l'autre objet
du désir marqué comme d'un autre
réduction à soi du dire ou réflexion
sur le corps mis à nu nudité désirante
redirection de cette matière vers le
gène génération agrandissement du
vertébral corps ondulation qui naît
de la nativité vierge car l'infant naît
de ce déni de n'être qu'à régler le
régime de la reproduction sans quoi
penser est coupé de cette matière à
trop y croire de nier l'être ôté d'une
mise à mort de la naissance hors de
la copulation reproduction conduction
du fil lié à naître de l'être jouissant.

lundi 19 janvier 2009

en r'avoir

R'avoir une hauteur certaine
je constate sur elle un rien
rejetant l'autre aimée tel que
triturant le fils hauteur au
non pensant bestiaire humain
élasticité des pousses grandes
dans les culottes émaner tripote
sa faciale hauteur au non
pensant la main aux interdits
enfonçant distrait l'émascule
jouir du momentané saillante
des illusionnées unanime en
profiter hauteur au non pensant
du moindre auteur stipulation
pensante horaire réglée juste
râle langoureux infantile elle
enserpenté sera piquée du
pisseux encore pour en r'avoir.

âme vive


retable des Antonins d'Issenheim, de Grünewald


« rien n'est transmissible que
la pensée » Pablo Picasso

collage sur le Requiem
de Rey Eisen

Ostensiblement le récit tombe
comme couché par cet arrêt du
dire dirigé par l'affect affection
imminente du deuil d'un corps
coupé cage de faraday du genre
germination de la pensée pendue
au dire action acte rentré en ut
humeur du damné dogme ordre
infranchissable de la raison flou
frousse fomentée quand s'anime
l'effraction du corps chair du dit
corps surface glissement sur ce
lit ontogenèse de l'Un de sa vision
double qu'une corporéité va dire
du pouvoir d'appréhender la part
lisse du sens en gestation enterré
plongé dans ce vertige imposition
des mains pour croire croisé croix
de la prière première plainte poussée
en avant dévitalisée directement cru
de la croyance invertébrale première
terrible chant aigu et guttural gnose
contre cette errance du lieu social
socialité via les signes lumière voix
en fond dans un retournement de
la déité cataclysmique transformée
pour foutre cette faste forclusion
en l'air dans les airs musique fort
imprégnée d'ostentation balayage
des voix en coin contre une parole
dénaturée raturée en songe écriture
soudainement par apparition trace
trouée dans un corps d'écriture chair
chose intronisée qui enfin rêve qui
alors songe qui va dans l'action acte
torse noeud livré aux pires exactions
diurnes aux pires intonations nuit
ouverte quand les cordes pincent
frondent sur ce toucher touche du
verbe tentaculaire auriculaire entrée
en état d'apesanteur réfraction l'oeil
s'impose se lisse brille balbutie bande
de tout ses feux sur la frange franche
bord du balbutiement intemporel
qui gronde qui monte du dedans dieu
que son apparition soit réelle dans
quelle raie dans quel rayonnement
se dresse-t-il pour ouvrir à la liberté
blanche irruption aveuglé le corps
entre en lévitation en éternité infini
sans lieu ni esprit sans airs ni espace
sans rien à en dire sans parole sans
cri sans fixité sans vitesse visitation
qu'une plainte qui monte le long d'un
corps dépense d'un corps jouissance
corps contenu dans l'accord musique
mise en forme celle de dieu au plus
près d'identifier l'indifférente humanité
l'infecte pourrissement de la chose
charriée pour qu'on y croit à cet hôte
ôté de sa direction divine pour penser
pour être du risque qu'il y a au paradis.

Thierry Texedre, janvier 2009.