Sur
quel socle le temps s'éprend-t-il de la terreur qu'un corps peut
ouvrir au parlant, sauf à ne jamais revivre ce sacré dans une
mémoire sans cesse terrassés par la vitesse d'élocution d'un dire
future? Risque de mettre ce souffle en danger. Risque de ne plus
mettre ce sens de la conscience en adéquation avec l'ourlet fait au
temps. Couture systématique sur un dire qui passe son temps à
renverser la tyrannie du désir d'information de cette explosion du
texte en paroles infinies qui tombent sous les coups de ce délire
irreprésentable qui vient au bout de la parole. L'entendement qui
vient après cette écoute : extériorité marquée par
l'intellection sous pression, invitant l'inconscient à répondre au
manque d'élocution du règne de ce parlant. Rites qui se manifestent
quant on s'interdit à la parole, vers ces sons puisant dans quelques
partitions à-venir ; musiques qui répondent à l'absence de réponse
que se risque un corps parlant de la jouissance. L'inorganique vient
s'interposer au seuil de conscience du corps qui se plie à la chair,
vers ce sacré qui tient lieu d'expulsion du dire, d'un dire qui se
retire de ce corps pour faire marcher l'au-delà au pas, passage
obligé vers l'assomption de la négativité. Rencontre au centre du
comportement, dans l'imminence d'une perte de la conscience, là où
une faille s'ouvre béante et prise dans un flux de sang, d'où
émerge l'inconvenante mort.
Thierry
Texedre, le 5 août 2015.