mercredi 5 août 2015

Réminiscence



Sur quel socle le temps s'éprend-t-il de la terreur qu'un corps peut ouvrir au parlant, sauf à ne jamais revivre ce sacré dans une mémoire sans cesse terrassés par la vitesse d'élocution d'un dire future? Risque de mettre ce souffle en danger. Risque de ne plus mettre ce sens de la conscience en adéquation avec l'ourlet fait au temps. Couture systématique sur un dire qui passe son temps à renverser la tyrannie du désir d'information de cette explosion du texte en paroles infinies qui tombent sous les coups de ce délire irreprésentable qui vient au bout de la parole. L'entendement qui vient après cette écoute : extériorité marquée par l'intellection sous pression, invitant l'inconscient à répondre au manque d'élocution du règne de ce parlant. Rites qui se manifestent quant on s'interdit à la parole, vers ces sons puisant dans quelques partitions à-venir ; musiques qui répondent à l'absence de réponse que se risque un corps parlant de la jouissance. L'inorganique vient s'interposer au seuil de conscience du corps qui se plie à la chair, vers ce sacré qui tient lieu d'expulsion du dire, d'un dire qui se retire de ce corps pour faire marcher l'au-delà au pas, passage obligé vers l'assomption de la négativité. Rencontre au centre du comportement, dans l'imminence d'une perte de la conscience, là où une faille s'ouvre béante et prise dans un flux de sang, d'où émerge l'inconvenante mort.



Thierry Texedre, le 5 août 2015.