(pour une grande messe des morts)
Quelle fin ouvre au
Paradis, devant la grande exactitude du temps ? Sur la voix
exaltante qui montre de l'effacement du souffle dans l'expiration de
la vie, quoi de moins interdit que la cessation illusoire de cette
vie encore extraordinaire par son appel à la mémoire ; mémoire
de la vie à rebours. Rencontre de l'astre, terre subordonnée à la
monstruosité de l'être déterminé à maudire l'animal qui monte en
lui. Depuis quelle parole cet être vient se poser aux pieds de
l'animalité du lit terrifique de l'inconnaissable ? Il se passe
comme un retournement volcanique de ce qui jouit depuis l'animal
prostré dans l'être de l'intériorité ulcérée part cette mémoire
qui noue sa parole entrain de composer avec l'extérieur,
illumination d'un aveuglement de la mort vers cette peur que
l'inconscient dresse, comme feinte de l'éclairante vérité qu'un
désir inaliénable va représenter par un psychodrame insubordonné
à la langue. D'une entrée dans la caverne, sonne l'origine de
l'improbable fin par la mort ; excentrique exclamation de la vie
en chants montrant le paradis musical traversant ce corps
psalmodique. De quelle douleur ce corps naît-il ? Sinon de n'être jamais là
où la parole joue avec la chair, la violant avant de mettre à mort
la parole liée à la lecture. Exposition d'un texte encore sans
traduction. Expulsion vers ce qui sera l'autre vie, dans un retour
fulgurant du corps ressuscité, veille du corps pensant. Torsion
encore déchirée du corps sur la chair excentrée, de biais,
contaminée par l’œil sa référence/réverbération vers une
naissance-peau, comme mise à mort de son commun qui exalte la
reconnaissance. Le commun serait donc le propre de l’œil. L'homme
serait donc ce qui pense la cause du commun encore démontré par la
langue, encore soumis à la lecture, encore l'étreinte de la chair
avec sa peau. La soumission de l'homme au risque d'expulser son dire
se contracte vers une improvisation de la peur d'être, une imposture
de ce qui touche le commun comme béatitude de ce qui touche au vrai,
à l'objet indécent de l'art d'assembler, de mettre en commun.
Mimétisme qui prend en charge cette mise en demeure de l'animalité,
comme extraterritorialité de l'animal prostré depuis son risque
d'oublier, avaler, absorber tout espace lié à la chair ;
récitant par là cette chasse de l'homme, l'expatrier, le faire
taire depuis son insupportable mise à mort de ce qui pense pour la
mémoire, pour ce présent fantasmatique.
Thierry Texedre, le 8 mai
2016.