dimanche 1 mai 2016

De l'origine à l'inquisition du futur









De l'origine à l'inquisition du futur

C'est comme si l'origine
devait se soumettre
sous nos pieds
et que le futur s'évertuait
à risquer l'impossible
présent pour peu
qu'une pensée sans cesse
en état de différence
s'ordonnait en un cinéma
dont on sait dès lors
que le cinéma n'est jamais
le vrai mais un état de mise
à mort d'une demeure
du sujet sous la coupe
d'un inconscient collectif
toujours plus ramassé
et rassasié et ressassé
modelé et éthéré par la langue
qui en dit long sur un retour
du retour vers ce qui
vous contient d'une forme
une mise en forme du futur
la future condition
de votre futur pour l'immersion
dans un vite vidant l’œil
de son regard inventant
l'imminence de ce lieu
sans arrêt ni fixité
nouvelle image qui anime
cette mémoire recluse
à trop éveiller un passé
l'animation qui montre
les maux au pire et la souffrance
au mieux veille du commencement
dont vous allez souffler
la faute en regardant
cet autre le passé
nous voilà donc bien dans
cette sorte de spirale
qui en impose forclusion
l'intérêt que nous portons
à l'intériorité qui elle dans
d'autres interactions se nommerait
âme ou être et même sujet
plus en avant ce qui est indolore
c'est ce continuum de choses
plus vraies les unes que les autres
et jusqu'à la langue dont
on peut mesurer les moindres
déplacements condensations
déflagrations jusqu'à
ce fou qui lui se déplace
aussi insidieux et compromis
si la culture met encore
en avant ses pères c'est en
catimini pour nous faire croire
qu'ils y sont pour quelque chose
comme ce qui sera ne sera qu'à
tout renverser du passé
et encore il est temps de passer
à autre chose
une langue vit de ne jamais être
l'écriture de ses blocages
elle est alors hystérique mystique
idéologique psychanalytique
elle feint l'existence
dans l'extase et le véridique
de quelle hérésie ce moment
étirant son passé jusqu'à la cassure
du futur est-il le lieu
possible de l'extériorité du présent
procès de l'impossible
tracé du présent en trois opuscules
trilogie de l'exercice flamboyant
que la peinture ouvre
supportant par là
ce que la langue inaugure
sous les bons hospices de
la parole mise en écriture.



Thierry Texedre, le 1er mai 2016.