mercredi 7 août 2013

Du corps discontinu



La peinture serait la grande rivale du rêve.


Rythmes effrénés de la démence verbale coagulée au rythme cardiaque: la seule méta-signifiance qui dérange l’œil serait-elle lié au cœur battant de la nausée de l’œil qui boite à trop y croire? Chrono-signifiance infinie du cours des choses, indice de la fin provisoire du sens verbal; copulation vers sa destinée, sa cessation serait-elle la clôture indéfendable contre laquelle tout sujet manquerait de s'élever? Le sujet est taraudé, on le tripote pour mettre en avant sa chair, y lire les mots-cils (battements, scansion) dépourvus de ce sang prêt à remonter (d'un coup tel ce coup de sang qui frôle le temporal accès au verbe): ça rend compte d'une dérive là où ce verbe «rend l'âme», à trop recevoir d'informations, et ce dans une dissolution des sens (même de ceux dont on prétend qu'ils souffrent d'apparente exactitude avec les zones érogènes pour le moins hérétiques), voilà cette clarification qui tombe du ciel, tromperie sur l'objet de son délire, «doublé» par une représentation hachée, en suspension dans l'indécente maternité de l'écriture qui accouchera. Et ce, malgré un trop-plein d'amour envahi par ces pulsions en pluies incessantes qui vont inonder tout le corps d'élection qui sera happé par tant de mots avortés! On entend au loin ces songes qui répètent inlassablement l'impossible réseau des mots liés: vertige du non-sens, vomissement de l'improbable. Compulsive lecture préfigurant alors la venue d'une autre syntaxe pour en finir avec le psychodrame du transfert [corps-écriture-chair] couché en substance aux côtés de l'autre [infini-un-hétérogène] pour renverser l'idée dévorante de penser en jeu du temps avec le corps «déplié/délié». Voyez la suite sous les bons auspices de la tétraplégie du verbe qui redouble d'intérêt pour ce corps cavité= corps matière. Ce serait donc par là que passerait cet opuscule, dans l'éther du passé et les particules du présent (réactif en cela au futur impossible puisque réel au présent). Un présent sous-cutané transverbal pour le coup, dans un tremblement mélodieux d'une musique d'un temps écrit au présent pour une écoute du corps indéfini au futur; mirage hélas d'une composition encore dramatique de l'écriture qui court elle, à perpétuité. Â côté, on reste de marbre, on laisse passer son chemin, on attend, on oublie vite, la mémoire vous a joué un tour de passe- passe. On «croit» parce que le temps présenté ici comme «verbe» n'a de poids que celui d'avoir été respiré et vidé de cet air irresponsable parce qu'exercé sous pression; il serait douloureusement expédié par trop de «fond» dans les ténèbres du grand Néant. Le temps presse, il faut compacter. C'est le rêve de l'insoupçonné qui vient happer l'aphasie du réel sur ce vécu défait (on «croit» là ou le rêve continue à transgresser le réel). L'homme chasse encore parce que le rêve se plante sur sa route comme ouvert/fermé devant l'imaginaire fondu du futur. Quelle [pression-répression-dépression] du temps taraudé par l’œil béant? Quel océan tient le court rapprochement de la vie, depuis une mort prévue cellulaire et inconsciente?







Thierry Texedre, le 7 août 2013.