mardi 28 février 2012

L'air glottique










 

L'air glottique

Intransigeance du dehors
pour soulever l'exactitude
du temps ça reviendrait
à dire l'excommunication
de Dieu sous les traits de
l'origine l'infant indistinct
de la mère voué quelque
peu au régime du père par
l'occlusion du dedans en
risques irritants grattant
la peau de toutes parts et
fécalement et masochiste
étirement la peau fermée
appel de ces voix occultées
pour croire à ce vrai amour
immortel des deux inavoués
mortifère éruption du futur
drame de la croyance en l'un
les lois tombent de ces deux
intrusions dans le corps de
l'avant du langage juste pour
l'avaliser le faire naître en
une chair chaste chant du
lieu de l'intérieur qui glisse
lentement vers cet être là
la vie s'évertue à entrer dans
la voix juste pour ne pas
soulever le problème de la
croyance la croyance prend
la voix pour la vie juste pour
ne pas sombrer dans l'ordre
que la mort installe en naissant
on murmurerait que de vivre
est plus fort que de le dire
mais ce dire nous ment quand
la voix s'empare de tant d'air
pour montrer ce que monter
au ciel incendie la parole de
tant d'images de jouissances
innombrables afin que ce corps
souffrant ne s'en fasse pas
le temps de parcourir les sons
de l'intérieur en langue gène
en rire rentré de la copulation
circonvolution damnée du désir
d'exister l'excitation s'y tient
face à l'opulence de la chair nue.



Thierry Texedre, le 28 février 2012.





lundi 27 février 2012

Le souffle en portrait












Portrait du souffle

Stratifié ce risque de
hausser le ton en voix
écarlate donne à voir
le renflement un don
une irruption du devin
du corps en vie envie
impensable de la peau
statufié le tronc dressé
droit se tient comme
empressé de parcourir
l'intensité du désir d'y
voir en coupe la peau
absorbée par quelque
impossible prose filée
dans l'air du temps rire
de ce temps risqué à
un avenir transparent
quelle abomination la
peau traîne-t-elle vers
l'assombrissement de
l'aorte gonflée gnose
de l'impuissance de la
chair quand se pose
la question de l'enfer
là la peau s'évertue à
laisser une distance
celle entre la naissance
et la fin tragique l'air
vient l'écoute du temps
est là comme pour ne
plus céder à la mort
le souffle éternel de la
grande musique qui
respire aux sons du
frottement de deux
corps pour un portrait
au firmament envolé
par les touches d'un rire
démasqué en ritournelle.



Thierry Texedre, le 27 février 2012.

jeudi 23 février 2012

Origène





 Déni du travers de la vie
sous le couvert de l'esprit
d'une démesure du dire
indistinctement insensible
au coup d'arrêt de la vie
le temps de se remémorer
comme un passé overdose
dure réalité du risque d'elle
cette vie amour en deux
encore une illusion de la
phrase du cœur qui court
poussé par l'envie d'enfler
enfoncement de la musique
sur un corps pressé corps
désarticulé de la pauvreté
intérieur couverture en moins
de la peau givrée justesse
de la culture qui s'efface et
s'engonce gommée par les
traits vieillissant de la peau
en marche la peau peur en
pluie de la remontée sourde
du dedans sujet absolu sujet
de l'extension de l'envers
inversé de l'univers vers l'un
unique exhortation des voix
pour enfiler ce corps dissout
dans l'amniotique retard du
temps qui retrousse à trop
naître légiférer sa fatalité
trop reconnaître l'affolement
du corps obtus face à la voix
naissante peu de réalisme
dans ce trajet incessant qui
montre une montée en foi
de la croyance vocale du père
dansé par les fils plus tard
et le cycle menstruel qui va
coucher la mère au moment
des rapports amoureux l'avant
qui sera touché par l'extension
de cette naissance l'univers le
dit le dire manque l'origine
puisque l'origine du monde
est une naissance sans voix
génétique inventée pour clouer
la voix sur ce croire originel.


Thierry Texedre, le 23 février 2012.

dimanche 12 février 2012

L'inopiné











Arracher cette vérité, carcasse vidée de sa substance, le sexe rongé par les sens. Ce travers sonde le dedans en longues litanies. La voix l'extrude, ce travers élargi, rouge, gonflé. L'antre affaissé se rue sur ce trait pointu de l'écriture dressée, comme pour copuler. On se traîne transparent et durci par l'esquisse. Point de songes, juste un jus jaillissant du dedans chaud. Une liqueur blanchâtre retombe des airs. Le pubis est vierge de toute l'étendue d'une pilosité naturelle. Qu'importe l'âge. Les corps se noient dans quelques frottements résolus. Les mains parcourent les moindres plis de leur peau claire. Un doigt glisse vers le bas du dos, jusqu'à ce qu'un cri long et inattendu referme en sursaut le rectum rendu. Les deux corps roulent sur un sol recouvert d'une couverture tombée du lit. Les pieds sont enroulés dans le tissus, corolle d'une fleur entrain d'éclore. Un léger supplice commence. On s'aime à entendre l'un demander à l'autre, ou refuser pour mieux jouir. Les dents du temps marquent cette folle résistance; pour rendre insupportable la vue, qui serait celle d'un oeil incestueux. L'inattendu submerge le ciel, pour qu'ils s'en-voient.



sur Un mois d'octobre de Bruno Mantovani
Thierry Texedre, le 12 février 2012.

dimanche 5 février 2012

Les offrandes oubliées














Quel corps touche à ces dons apparus par quel miracle, toucher du bout des doigts... Chair du délice. Oripeaux envolés du cœur meurtri! Trame de la jouissance à-venir. Commencement d'une tétralogie du corps. De la vue qui s'enfonce dans la sombre machination de l'esprit machiavélique, vers ce toucher endémique, transfert de l'oral vers l'anal, liaison de la peau avec cet intériorité du corps entre les mains. On tiendrait ce corps pour le sculpter, auscultation de l’œil pour en savoir plus sur les liens qu'il y a entre cette rencontre de deux corps et le vide qui couvre la parole séquencée de ces attouchements éruptifs. C'est de cette insoumission au corps que se révèle cette jouissance marquante. Traces cognitives et essai du parler déjà indéfendable aux yeux de l'amour. Quelle chair que cet évent? La respiration du corps intérieur pour insuffler à la chair le désir d'être touchée. Là encore, la chair pense, pour ne plus entendre une souffrance... Offrir le corps à l'apothéose du désir. La feinte, cette irascible tentation de l'esprit marqué par l'envie de se détacher du corps. De biais, le corps est de biais, il respire l'impossible éclosion du dire. On offre ce désir prématuré de croire, pour toucher cet au-delà du temps, l'emplir de cette mémoire inconditionnelle. La mémoire prend le pouvoir. Pas seulement, elle s'étend partout où son désir se confond avec l'objet d'une représentation du corps; corps prématuré? On toucherait à cette mémoire comme miettes d'un corps enseveli, d'un corps possédé de la chair, de l'évanouissement de la chair?




Thierry Texedre, le 5 février 2012.


jeudi 2 février 2012

Fuir et/ou enfouir












Sous ce ciel éthéré semble s'étirer au loin quelques monts flous. Flous par leur rondeur, et leur éloignement. On entend presque respirer cette terre qui se gousse de nous. Elle ne succombe pas, contrairement à nos embardées pessimistes. Que nos coeurs se souviennent de l'après, de l'au-delà, de la matière dont nous sommes les quelques ténébreux mouvements. On ne respire pas cet air saint, mais l'apothéose de nos songes pleins de cette imposture sur le monde. Plus près de nous, quelques fumées, et odeurs nauséabondes, et cette cacophonie d'une ivresse livresque presque, au demeurant la peur du vide. Traversant ces quelques volutes kilométriques du temps présent, j'aspire à moins de plein, laissant mon imaginaire vagabonder sur les frasques d'une humanité tombée dans l'amour du feu, par sa mort à crédit de la fin de vie. Je m'octroie le droit de rêver plus libre que n'importe quelle économie numérique des réseaux informatiques, l'information d'internet, qui coupe ce corps socialisé en lui imprimant un inconscient. L'ombre d'une remise à plat de ce désir insatisfait d'un corps sans nom, d'un corps sans cavité, du corps transparent.




Thierry Texedre, le 2 février 2012.