mercredi 17 février 2021

La tentation du verbe




 

La tentation du verbe


Depuis ce corps le corps cavité

sombre l'alternative du point

le point controversé du mal

pourquoi ce mal est-il si circonscrit

depuis une réponse religieuse obtus

c'est ainsi que traîne l'altérité du laïque

invertébré insoumis à l'éclosion

d'une terreur l'obvie l'interdit du mort

le mort éternel souffrant de vivre verbalement

le verbe du corps invertébré puisque immonde

parce qu'il croit au risque d'une éclosion

l'éclos d'une fermeture de l'envie d'être

à cause de l'être étant depuis l'étreinte 

en vie ou depuis l'origine d'un choc

le choc vertébral du corps décapité

à cause d'un soleil jaune puisant

dans ce corps sa souffrance d'être chair

à quelle chair la tête s'invente ce sort

d'être la chair avant d'inventer un langage

aux signes insignifiants puisque sortis

de l'inconscient comme histoire de ce corps

possédé par la parole entrain de montrer

ce que le corps a de dérive dans l'infini

soulèvement d'une vérité en trop

la vérité est ce trop livré à l'inconstance

l'inconsistance de l'inconscient de ce sujet

sujet du corps de l'élection d'un verbe

atomisé par l'animalité qu'un verbe frôle

et que la peinture va monter en jouissance

le cosmos y vient causer sa fosse nasale.



Thierry Texedre, le 17 février 2021.

Yves Klein, Anthropométrie, sans titre (ANT 170), 1960