samedi 19 décembre 2020

Le nom de l'érection

 



Le nom de l'érection


Tombé sur les sphères du temps

le point d'orgue le soleil noir

le jour et la nuit entrouverts

pour laisser passer un corps

en myriades d'exclusions

étoiles de ces écartèlements

les étreintes qu'un temps occulte

pauvre érection puisant au vol

l'analphabète vertige du haut

tête mal placée tête en bas

barbotant dans la semence

la blanche du purgatoire atone

regard détenu d'un tremblement

au moment opportun c'est l'acte

qui tire dessus chaude extrémité

des sexes qui se rencontrent

néfaste conclusion voile opaque

d'un viol d'une douce présence

danse en traversant voilà l'illusion

pour entonner un air par dessus

une marche en deux temps

du haut et du bas désabusé

il n'y a pas de jouissance

là-bas se meuvent les sens

érotiques de la figure fragmentée

femme acide devant ces totems

expiatoires jouissant du rien

caverne qui rit la bouche ouverte

par l'étreinte qui sent bon

les mains grisées par les plis du vent

dans les bras de ces offrandes se glisse

des tiraillements incessants

l'ogre l'envoûtant démon

le bulbe racine de la délivrance.


Thierry Texedre, le 19 décembre 2020.



Auguste Rodin (1840-1917)

Iris, messagère des Dieux (1890-1891)






dimanche 13 décembre 2020

Relèvement

 















Relèvement

 

Vers quel étirement le temps semble ici s’évader 

Pourrissement temporel qui fracasse l’être éthéré 

L'être d’une reconnaissance future sous amphétamine 

Comme si l’écriture s’envolait vers une graphie sourde 

Quelque chose qui a à voir avec l’écoute soustraite  

Sorte d’entendement sur rien surdité ou aveuglement 

Vocifération d’une mémoire entrain de souffrir 

Fracassement de la parole sur des tempes ouvertes 

Lobes de l’induction litanie de la souffrance limbique 

Mémoire à contrario du temps dont on a une infinité 

L'interaction d’une mémoire et l’absolu du temps 

Sont liés pour reconnaître l’impossible errance 

Qu'un corps a de posséder son sujet ou la vie 

Vite rétractée la vie sourdement va vers sa mort 

Celle dont on croit qu’elle reste en fin un règlement 

Il n’y a de vie que celle qui n’exhume pas encore  

Sortie d’un après pour entrer dans un commencement 

Commencement qui a à voir avec l’envers de la peinture 

La peinture montre ce qu’un réel tente de démontrer 

À savoir l’effacement du réel au profit de la chose 

La chose est cette représentation qui fleurte 

Avec l’osmose du né et de l’absence du né 

L'absence se voit sur la toile peinte le passage 

Vers un au-delà trop vraisemblable pour être vrai 

Car le vrai et le temps sont l’immanence de la vie 

Humanité vouée à entrer en jouissance 

Avec la peinture pour voir ce qu’aimer efface 

L'effacement qu’une sexualité montre  

L'effervescence qui souffle sur ce lien social 

Qui court sans cesse après cette représentation  

Chose du jeu de la jouissance sur le peint 

Entrain de s’extasier sur l’impossible être. 

 

 

Thierry Texedre, le 13 décembre 2020. 

 

 

  peinture de Pierre Alechinsky (1927-)







 

 

 

 



lundi 7 décembre 2020

L'Histoire sans repères
















L’Histoire sans repères 

 

Les rêves sont le lieu  

D'un dépassement  

De l’Histoire la fumée 

De travers dessine l’espoir 

D'un ailleurs altéré 

L'homme reclus sonne 

Sa double figure 

Le lieu réalisé de son obsession 

Mélancolique intériorité 

Qui tourne et blesse l’ordre 

Improbable du féminin 

Invité à l’identique 

Quel symbolique vient 

Toucher la différence 

De ces deux corps au rêve 

Rencontrés à la peinture 

Étreinte virtuelle  

D'un extérieur exténué 

Centrifuge du paysage 

Qui court après la pensée 

Pensée de passage dans 

La peinture à-rebours  

Le corps féminin sort 

Du dépaysement de la couleur 

Entrain de s’étendre pour 

Redresser un corps et sa chair 

Perspective qui revient 

Depuis l’Histoire pour  

Usurper la place d’un extérieur 

Sans fin plié obsolescence 

Repères d’un espace raturé 

Psyché biffée par l’effervescence 

Le jaillissement lumineux 

D'un risque celui du désir. 

 

Thierry Texedre, le 7 décembre 2020.   

 

 

 

peintures de Radu Belcin (1978-)

artiste peintre roumain