samedi 24 novembre 2007

Le dialogue ou l'amour ordinaire du regard
















peinture de Michèle Laverdac


- Qu'est-ce que la peinture pour Michèle Laverdac?

- "La peinture, c'est avant tout un dialogue entre deux
imaginaires... La spiritualité est importante pour moi,
la critique me l'a souvent reproché... On m'a reproché
cette peinture "peinte", avec ses lumières, pensée,
réfléchie, méditative, qui subissait une sorte d'interdit."
Michèle Laverdac

"Toutes les images ne sont finalement tissées que de mots."
Ralph Dekoninck novembre 2006


Le dialogue ou l'amour ordinaire du regard

-
Le dialogue ou l'amour ordinaire du regard

- Le dualisme proposé de la rencontre dans un dialogue
de deux corps pensants contribue-t-il à gérer ou plutôt à
formater le lieu social qui se déroule aujourd'hui, dans
l'état de mondialisation généralisée que nous vivons?

T- Si les sciences pressent toujours les êtres pensants
que nous sommes, c'est pour mieux intégrer le malin
qui en d'autres termes pouvait gérer l'imaginaire dans
un certain passé, mais pas seulement, il faut rompre
avec la pensée qui voudrait que la langue influe sur la
suite des événements que sont une découverte
conceptuelle ou ce que la philosophie nous donne à
rendre compte de la conscience humaine et sociale;
en somme il y va plus d'une censure du pensant, de sa
cassure sociale, que d'une lecture de celui-ci au niveau
de l'écriture d'une écriture longitudinale, linéaire telle
qu'elle fonctionne encore ici.

- Cette doublure du champs parole/écriture ne va pas
sans risques pour son écoute/lecture allant dans le sens
d'une plongée dans le social virtualisé avec les outils
informatiques et internet. Dans sa structure philosophique
comme origine d'un sujet visuel plus que corporel, le
social n'a pu s'en remettre et la philosophie elle court
après son épouvantail à mieux digérer sa maîtrise des
formes. Son sujet n'étant jamais stabilisé, sauf à le mettre
en situation d'être en situation de croyant!

- Si le dialogue est devenu source de liberté, origine
d'une autre vue au niveau social, comment se fait la
compréhension, la survie de l'espèce, et pour être plus
précis au détriment de sa reproduction qui est, dans un
futur, proche remise en question, celle du doute?

T- Vous avez mis le point sur la chose la plus censurée
maintenant, sur le risque qu'il y a à reproduire, à faire
de l'espèce comme on fait du commerce (il faut
reproduire disent les politiques d'un point de vue
économique), mais c'est là le dilemme de faire ce qu'il y
a de lois au sortir desquelles toute pensée est dénaturée.
Cela ne va plus dans ce sens, le noeud n'est plus là où
on l'attend. L'image de l'humain étant fragmentée, il
n'y a plus de recours au politique qui avalise les lois
pour un social à la démesure irréelle. Nous nous
arrogeons le droit d'en découdre autrement que par ce
qui fait retour dans l'écriture; non la chose sexuelle,
ni l'indice religio-éthique qui induit une espèce clouée
à sa trinité, à la loi hébraïque, à son risque de ne jamais y
revenir , à s'y noyer!

- Revenir à quoi si ce n'est à la reproduction?

T- Attention à ne pas revenir à la case départ! A ne pas
s'y résoudre l'effet de verticalité de la textualité
moderne n'en a pas pour autant l'amour du corps de sa
chair, de son volume contre toute attente d'un sujet qui
pousse à penser. On reste sur notre fin dans presque tous
les cas de figures. Encore un peu de patience et peut-
être verra-t-on apparaître quelques penseurs plus prêts à
en découdre avec l'espace en position de force avec
quelques peintres, musiciens, pour soulever l'énormité
aveuglante qu'on ne peut plus reproduire sans son corps
pensant autre loi autre mystère.

- Bien sûr ça peut rendre compte d'un niveau d'écoute
impossible à délier, impropre à consommer dans l'état
actuel de nos états dissemblables. Mais qu'en est-il de la
fin du social et de l'explosion de l'économie de marché qui
masque toute parole vraie, pas celle du dire, celle qui fait
loi plutôt, son noeud étant lié au doute à la négativité?
Et qui pour le coup empoisonne depuis presque deux
siècles la subjectivité impropre à passer à la psychanalyse!

T- Ça veut dire que ça pense mais comme le décalage est
impossible à saisir, ça prend part au niveau de la vue de
l'image pour amorcer de plus en plus vite un virage à
360° pour produire un retour sur image; son arrêt? Au
moins l'inconscient, la terreur généralisée n'est-ce pas?



Dans la pensée prophétique, le Pathos Dei s'émeut
toujours en rapport au monde extérieur. Selon le
théologien Kitamori, Dieu en douleur est un Dieu
qui guérit les plaies humaines par ses propres plaies.
En Jésus , Dieu lui-même fut brisé et blessé.

De la souffrance de Dieu

Pour Rahner le Dieu d'Israël et de Jésus est , en effet,
différent de la divinité lointaine et insensible des
philosophies de la Grèce classique. Il est proche et
vivant; il est un Dieu au visage d'homme.

Pour Fiedrich Nietzsche Dieu est mort par idéologie
et non par principe de réalité. Antonin Artaud revisite
la foi pour sortir un sujet brisé par cette foi, pour
agir sur ce corps mort-né d'avoir voulu croire en
sa pure pensée, celle des lois bien sûr.

prologue
Dieu ne peut Être que par sa seule absence, sa voix
entendue est une subjectivité, de la matière pensante,
chercher Dieu c'est l'Un dans la pliure des voix, dans
le rejet du polythéisme antique et prendre l'homme
comme seul interlocuteur, seul intermédiaire entre la
voix entendue et celle d'un Dieu réduit à n'être qu'en
sa seule absence. L'autre voix passe par d'autres lois
qui ne peuvent avoir lieu qu'à travailler avec la voix
transformationnelle: la peinture et la musique puis
l'écriture en sont les principaux fondements qui
vont continuer à structurer tout sujet pensant, Dieu
en passe par là sous son apparition/disparition de
l'acte créateur du sujet de la matière qui pense. Il n'y
a plus de ce fait de théologie qu'à connaître le Père, et
du vécu de l'inconnaissable à la connaissance de Dieu.
Comme Dieu est représentable, seule la voix qui elle
se livre fait une transmutation de la mémoire, Philippe
Sollers en fait l'expérience et en donne des balises, fait
loi même en ce début de XXIe siècle. La représentation
elle, est censurée (si le préverbal permet l'acte même
de la création il n'est lisible qu'à livrer un corps nommé).
même à croire que la prolifération ininterrompue
d'images et de sons et d'écrits font entrer une séquence
hors-temps dans l'humanité, en marche dans la dépense
d'une nouvelle histoire de la douleur de la psychè.
Car il faut dans l'urgence penser que Dieu Être suprême
n'est pas là pour notre bon plaisir de jouir de l'avoir
descendu eh oui de là-haut! Ciel que cette terre est triste
à en mourir: c'est cela penser , faire circuler le verbe
où on l'attend: la mort!



le dialogue ou l'amour ordinaire du regard 2

- Est-il possible de comprendre que les religions ont
primé la croyance, ont assez exhorté voir exorcisé le mal
qui ronge l'humanité, et est-il possible de rendre compte
d'un tel débat sans tomber sur sa fin, sur la fin du
monothéisme au profit d'une polylogie, comme on a
sonné le glas de Dieu?

T- Ça n'est sensible que dans la mesure où aujourd'hui
la plus grande révolution culturelle est musicale. Le son
joue la lettre, la chasse et tire à côté le plus souvent. Sauf
dans les grandes oeuvres qui relancent l'écriture que
le surréalisme a fait sauté avec Artaud. Et Burrough en
a pris pour se faire éclater la figure Christique, la femme
s'y cache derrière comme toujours, l'écriture...La langue,
et j'en passe, tout tourne plus vite au profit du récit bien
sûr, les mythes refont surface parce que en attendant on
préfère le pire: l'ivresse du jeu musical des langues mortes,
oui nous touchons le fond du trou, c'est ça c'est une
histoire que la politique surveille, ce trou béant qui ronge
les mentalités, qui prend la relique pour l'éternité et
l'image pour de la spiritualité. Nous entrons dans une ère
infâme et illisible, c'est plus facile à maîtriser non?
Donc le son joue le rôle de Dieu, le jeu est là dans sa
temporalité humaine, mais à y regarder de plus près, c'est
d'atemporalité qu'il s'agit. Il faudrait en faire une analyse
plus serrée, plus équivoque, plus informelle bien sûr. Mais
le sens d'une perte de la croyance religieuse va dans celui
des charniers passés sous silence, de ceux que l'écriture
malmène au plus haut point, avec Pierre Guyotat pour
l'un des acteurs de la langue les plus pertinent qui va
permettre au seuil d'une pensée vivante, la pensée du dehors
(produire de l'intérieur que les religions se sont empressé
d'ouvrir: moins de sujet, plus de commun, c'est là l'horreur).
Pour savoir le savoir qu'un corps peut, le savoir du son
n'est rien sans ce corps érotique, ce corps qui de tout fait
tout pour danser son intérieur. S'il en était autrement à quoi
bon le monothéisme? Sinon à privilégier l'invention
sociale! La philosophie prenant appui à son tour sur ce
social arque bouté par le politique qui compose non de la
musique mais des pseudo-lois impropres à la jouissance
qu'une sexualité a du mal à écouter; voyez comme un
sexe se double d'une audition et non du masculin/
féminin, encore qu'il faille en distinguer les avances
et les reculs selon que l'un ou l'autre pense ou baise ou
se baise à penser sa jouissance à cause d'un certain
Freud. Un autre psychanalyste Lacan s'en est mieux tiré
la langue était là encore pour lui prendre l'image plus vite,
la lui arracher aux autres: un peu de sujet quand même!
Et que la philosophie ait une importance pour voir ce que
le social a de dérives dans l'image dans l'histoire close d'un
roman définitif pour en penser sa terreur du dialogue, là
est le vrai prolongement de tout entendement, de toute
vraisemblance aux yeux de croire. Dialogue parce qu'elle
est à même de diaboliser en faisant volume. Et par là
passer aux pulsions de les canaliser. Là encore la
psychanalyse a fait l'impasse sur l'être pour ne plus le
voir en peinture, ça dépasse Lacan et son Courbet!

- Cette origine du monde plus globalement, la philosophie
va s'en emparer structurellement avec son pensant qui fait sens
dans la temporalité du pensant, n'est-elle pas issue du retour
d'une signifiance entrain de rompre avec un ordre plus
collectif, une unité plus sociologique?

T- La rationalité est un ordre qui donne au visible toute sa
dimension, et ce, dans le registre d'une unité qui entame le
nombre pour le faire vaciller; ou encore ce seuil collectif
d'une humanité en train de se défaire ce n'est pas une défaite
comme on pourrait le penser, mais un saut vers une autre
vision de réseaux qui vont tenir un rôle impossible à
soumettre du point de vue de la rationalité. Allons dans ce
sens le sens a encore droit de citer aujourd'hui, mais pour
combien de temps encore? La cassure est telle que toute
subjectivité devient improbable, floue, et impropre à passer
au niveau social. La philosophie peut toujours produire ses
effets dans ce tout social, dans la masse pensante le dialogue
n'en est pas moins rompu!

- La soumission n'est-elle pas alors l'éligibilité du corps
contre toute attente d'une chair qui n'est chair que dans la
mesure où elle est dialogue?

T- La rationalité (plus nationale que l'irrationalité), passe par
ce corps pris dans son dialogue avec les forces d'attraction
qu'une nouvelle peinture peut, rendant l'observateur dépité
et faisant retour sur ses images sacro-saintes ou par un effet
boomerang, de se prendre la tête pour son sexe et aller bien
vite copuler loin de la peinture, ou encore l'histoire des tags
(Basquiat) qui sont au plus court du peint l'erreur qu'une
peinture a de se soustraire à l'oeil qui fait imprimer du social
sur un corps privé de nom, anonymat et dépression que la
doit frapper plus vite en raccourci. Cette rationalité est prise
dans les forceps de la peinture sa doublure, sa chair, la
langue qui en retour produit cette soumission, l'élision qui
va droit dans la matière sociale: c'est le rôle imparti à la
philosophie qui est remis en cause ici à faire taire la langue.

- Vous revenez souvent à la peinture , mais n'est-ce pas pour
entendre au delà de la musique le dialogue que des corps
manquant leur pensant vont introduire dans la loi, dans la
textualité pour produire du pensant, pour faire surface?

T- Faire surface c'est faire de la langue malgré la culture
en incessante mouvance, en continuelle chute. Les corps
ne suivant pas cette chute comme ils sont pris dans le travers,
voyez comment se terminerait l'éclairage du lieu d'inhumanité
qui marque notre contemporanéité!

- L'amour va-t-il servir Dieu dans le futur, ou le regard porté
sur la matière pensante permet-il d'aller chercher Dieu où il
n'est pas, c'est-à-dire au fond dans le sang versé?
T- Si le partage formule l'amour, c'est dans une double
exposition que va se jouer l'apparition de Dieu non
sans retenir un certain souffle dans le seul but d'avaler
sa disparition, sa diversion c'est là le terme, et le virage
pris pour continuer la parole: point de raison mais du
corps pris dans son pensant, sa matière. Tout cela pour
qu'un tout social s'en tire avec quelques hurlements de
devoir en finir avec le nom de Dieu. Et si cette disparition
persiste, c'est que le sang n'y suffisant pas, le pensant
s'en soit mêlé un peu à la façon dont les arts s'y sont pris,
traversant par leur lecture de l'au-delà retourné en deçà;
pour questionner et soulever le voile de l'après-coup du
refoulé pulsionnel. Un soulèvement pour l'avenir de Dieu,
pour le regard de l'amour qu'une suite de figures va tenter
de composer. De composer comme l'écriture fait encore loi.
La philosophie a longtemps exorcisé ce fait qui est ainsi
couché au futur, notre point d'achoppement en sera
privilégié au niveau social, par l'inspiration qui n'est pas
spirituelle, mais résurrectionnelle; que la peinture a su
donner aux lettres dans leur exploration de l'Un.

- Si Dieu a un avant comme soulèvement de l'identité
subjective, n'est-il que cela en tant que flou voir floculation
du régime identitaire ou bien sa divinité trinitaire n'est-elle
pas déjà une annonciation que son vrai son existence et par
là son fou ne sont que l'amorce d'un autre espace, que la
pensée pousse à jouir le corps; pensée animale qui n'a pas
encore été explorée?

T- Sauf que l'écriture s'en est emparée, c'est son espace.
Pour que Dieu ait un avant, ne faut-il pas qu'il passe par
son détachement mais encore sa traversée sa présence dans
l'immanence, mais aussi dans l'infini résonance des corps
que l'écoute permet, que la pensée devienne. La figure de
Dieu réside dans son immaculée conception dans son
importance d'une impossible représentation, mais que cet
avant prend du futur pour que de l'antérieur le présent rôde,
et sème la panique dans la vision qu'en a l'homme, les lois
en dépendent. Pourtant cela n'a pas d'incidence dans le
fait que Dieu se soit fait homme, l'esprit ayant eu du mal
à le supporter sauf à le ressusciter: paradis oblige, mais c'est
par la petite porte que rentre le dialogue, l'amour ordinaire
en somme qui va enfoncer le clou pour l'éternité descendue
et faite homme. Le dialogue amoureux l'impossible
soumission à l'autre prendra le relais à cause de son parlant,
parler du corps qui écoute son effraction la crucifixion;
et son impossibilité à reconnaître son Dieu le sens caché du
vivant scientifiquement probable, mais théologiquement
opaque! A croire en Dieu le risque court de le perdre de le
mettre en forme. Dieu passe par le non dit, son origine que
la philosophie va exhumer lentement aidé par les corps
découpés et fragmentés de la peinture du XXe siècle.
Jusqu'à rompre avec les lieux du jeu social, il faut répondre
à ce qu'une révolution transfert, et Dieu s'y retient!

- Le temps manquant c'est-à-dire le présent ne va-t-il pas
subir un coup plus dur que celui que la psychanalyse a
donné au début du XXe siècle? Cela va sans dire, l'ordre des
choses va opérer dans ce sens semble-t-il, encore qu'on peut
se soustraire à ce type de questionnement non? Qu'en est-il
exactement de ce présent qui fait figure peut-être celle d'un
Dieu qui n'a que sa représentation pour survivre alors que
le dialogue ou l'amour peut le recentrer n'est-ce pas?

T- C'est là le point le plus sensible de l'espace du pensant
pris dans sa fermeture/ouverture du site de la représentation
de ce qui se voit du sensible, de ce qui fait en bout de chaîne
le social. Son temps c'est le temps qui marque qui imprime
qui fait symptôme de l'espèce en proie au symbolique, à
l'état de chair. Cet état étant une forme impulsant au parlant
son dire pour qu'il passe son temps à penser donc à faire sens;
mais hélas il ne peut être qu'en pensant et pensant qu'en
s'inscrivant comme inconscient la plus part du temps de son
état de veille. La psychanalyse a dégagé ce qu'on nomme
une mise en acte de l'inconscient préexistant à sa découverte.
Et ce, afin de prendre Dieu pour la matière du corps peint!
C'est pire que de dire, s'agissant bien d'un discours d'un
dialogue, qu'une subjectivité échappe encore et toujours au
dire pour qu'il saute son corps d'élection son gramme
d'inscription son signifié: l'inspiration passe à côté de la
psychanalyse parce qu'elle lit ce que la peinture travaille
depuis qu'elle est tombée dans la profondeur des corps
morcelés et des charniers impensables

.
T - Oui bien sûr on peut toujours se soustraire à la
psychanalyse dans un travail de sape d'usure du code
de la signifiance. Allons, il faut reconnaître que ça passe
tout près du fou, mais aussi du rire pour de rire, en
somme, mais il revient vite! Le sujet? Même maltraité,
même en pourrissement et çà, ça ne va pas dans le sens
de la représentation voir même pas dans celui de la
reproduction; ça ressort du vertige et sûrement de la
transsubstantiation. Quel retour remarqué sur le code
religieux Chrétien, mais ça passe surtout pour le présent
par la résurrection de tout pensant simplifié socialement
par le point de vue de l'art pictural. Le dialogue peut
faire intervention de Dieu à travers la parole qu'un présent
peut, qu'un présent peut faire de sa loi. La loi tord le sujet
pour résoudre son nombre, l'infinité de la reproduction,
l'espèce n'étant menacée qu'en perdant son espace de
pensée; ou le corps se joue des croyances le corps
jouissant de penser peu, et même jamais par amour pour
une rencontre. Ça tient à peu près comme un questionne-
ment ne clôt jamais l'impossible reproduction de la mise
en avant du dire.

- Si le dialogue place le sujet amoureux dans une posture
d'infini, face à un travail de la représentation qui n'en a
que faire d'aller et venir comme le fait la dépense; cette
dépense ne va-t-elle pas rompre avec son délit avec le
délire la peur que toute identité masque?

T - L'énigme qu'un sujet soit amoureux va jusqu'à faire
taire sa phobie, son aisance dans son arrimage au site
phrastique qui colle à l'inconscient, comme son double,
parce qu'il est lui aussi fondé sur une structure: celle-ci
n'est que la signifiance et pas n'importe laquelle! C'est
l'impossible jointement d'un sujet à son unique, au nom
puisqu'il se multiplie génétiquement, donc c'est une
histoire à rebours de ce qu'un corps peut de ce qu'une
corporéité va penser va sexualiser via l'érotique sondant
sa pornographie, son écriture, sa jouissance et son stade
de socialisation dans la peinture comme fondement du
sujet divisé. Cette peinture peint parce qu'elle veut en
venir à bout de la langue qu'un sujet peut, proposant une
perspective innovent entre spectateur/spectacle et
réceptacle/réservoir renvoi au fond pulsionnel de la
subjectivité qui fonde ce tout social pris dans son délire
d'y voir, de parler pour y voir quoi? Sinon Dieu! Le délire
innove inonde toutes les langues pourvu qu'elles soient
parlées. Mais ça n'est qu'un rêve un rêve éveillé pour tout
dire. Comment ne pas croire alors que la langue ne fait
que ça d'y croire, même avec un corps tronqué un corps
en reste qui veut en venir à bout de cette langue à cause
de sa sexualité qui colle à la peau, qui délit les langues,
qui n'arrête pas de faire symptôme, même dans les rêves
nocturnes; encore que ce langage est pauvre à côté de ce
qui s'y essaye d'aller plus loin que celle de la loi, mais
collée au corps. N'a-t-elle jamais été que cela livrant le
corps au Vide éclairé de la matière de son sujet ébloui-
ssement divination même voilà le noeud qui fait du corps
humain une matière. Il faut bien se le marteler pour qu'
une mémoire même socialement légale vienne tenter une
vraie respiration pas celle qui fait vivre mais celle qui
fait souffrir. D'une jouissance tantôt pornographique
tantôt érotique, sachant par là qu'un corps d'écriture
viendra inonder innover à déchiffrer aussi ce qu'un
avenir possède de lois irrémédiablement cadrées pour
un social qu'un présent irradié tente de raccourcir,
d'intégrer dans le bel espace de la représentation. Dieu
se cache partout où il a fait faux bond même dans sa
couche l'homme!

- Vous rapportez beaucoup le dialogue au milieu d'un
magma inondé comme vous dites par Dieu, qu'en est-
il de ce Dieu faisant l'impasse sur un christianisme
déchiré par la représentation clouée sur la peinture
saignée à en mourir?

T - C'est un fait que bien avant cette incarnation qui a
fait le Nous du Notre d'un Moi opérant une rationalité
tempérée et qui nous est connue aujourd'hui à travers une
production d'effets dévastateurs sur les êtres pensants,
les symptômes de l'objet perdu, c'est bien de cela qu'il
s'agit encore une fois: d'avoir découvert par les travers,
mais dans un mouvement entendu intérieurement et
collectivement, qu'est intervenu ce pensant, cette voix,
cet au-delà irreprésentable puisqu'Elle, Celle Eve, Autre
et Objet...

A côté du divan de la cure analytique et/ou une
transsubstantiation de Dieu dans l'Art.

- Pardonnez-moi de vous interrompre mais cet objet perdu
serait celui d'un pensant identifiable dans le cours des
siècles, comme étant celui de la voix de Dieu avant de
devenir au XXe siècle la voix de l'inconscient avec la
psychanalyse, combien même ce déplacement aura opéré
un retour plus particulier sur la subjectivité dans les arts
de la fin du XXe siècle?

T - Oui c'est en quelque sorte une révolution que la
pensée peut, mais elle reste idéologique dans une polylogie
des voix, des "chants" qui s'ouvrent au pensant, un pensant
collectivement pris dans un registre plus dense où le rêve
prend le relais l'imaginaire étant la partie visible de ce coma.
Le dialogue est avant tout une conversation avec un au-
delà une instance irréelle qui tient lieu d'accompagnement
d'accouchement: même le Christ serait venu avant d'être né
de la chair. La pensée peut encore produire des effets qui
sont de l'ordre du "marqueur", structure qui tient devant
le symbolique plus crédible dans nos moeurs sociaux, peut-
être sommes nous habités par trop de calculs influencés par
le nombre toujours croissant de l'humanité. J'en reviens au
hasard qui est une croisée d'espaces la trace qui ne fait pas
encore sens, donc il faut le souligner afin d'en tirer tout
l'enseignement dans ce qu'il a de vraisemblance. Ce qui le
fait être hasard, c'est l'instant d'imprévisibilité surprenant
toute action pensée ou lieu tel que le rêve le traverse dans le
temps de celui qui rencontre qui fait acte de baigner dans
l'impossible image fermée. Le hasard est surprenant par sa
présence, sa temporalité même qui le fait craindre d'une
partie de nous-même. Il impressionne par la négativité qui
l'anime puisqu'aucune rationalité n'a de prise sur son lieu
en creux, trou noir où tout objet va sombrer du désir au
meurtre. Sans substance ce vide prend l'allure du hasard
quand la pensée fait irruption dans le choc de deux corps
dans l'illusion d'un nouveau sens, d'une remise à plat du
temps: c'est la cause du questionnement. C'est de cet
hétérogène que va sortir ce qu'un hasard jamais n'abolira:
le nombre. A propos du questionnement qu'un pensant aurait
de donner au pouvoir exercé sur l'intérieur sur ce qu'un
corps peut de penser sa chair en retour, du hasard de prendre
peur devant cet état de fait qu'un corps pense avant d'être et
non l'inverse; le hasard prend place, s'incruste là au milieu
de cette vérité du sujet qui pense croyant, j'ai bien dit
croyant, nous y voila retour du croyant sur les lieux du dit:
le dire = hasard = croyance. Dieu est l'ancrage du sujet
prenant naissance de son pensant entrain de se faire dire.
Dieu est en présence perpétuelle puisqu'impossible à tuer
sans tuer l'homme par la même occasion, déstructuration
des sujets retours sur le sémiotique, seul repère d'une distance
liée à la forme, eh oui! L'humanité a pris forme par la figure
de son Dieu Un. L'imaginaire fait le reste replié sur le
noeud que l'inconscient dévoile dans le même temps, et non
quand Sigmund Freud l'avalise au début du XXe siècle.
comme Dieu est présent, dans le doute de la psychanalyse,
il est aussi l'étrangeté de ce corps livré à la segmentation
à cause de sa chair, à l'obsessionnel objet convoité désir
nourriture anthropophagie, mais amour d'un lieu impossible
à fixer: Dieu n'a pas de lieu, le Paradis ciel/terre compromet
la vision théologique au profit d'une lecture poétique, d'une
illumination comme je le dis souvent. par contre Dieu est
pris dans son infinité désirante qu'un être pensant aurait pu
en faire jouissance mais manquant son histoire, le Un n'y
suffisant plus, les corps ne s'y tenant plus voir en peinture
avec un Pablo Picasso et ses Demoiselles d'Avignon, les
charniers reprennent de l'intensité il faut multiplier les
démembrements les terreurs deviennent mondiales, les
mots restent sourds pendant trop longtemps; la création
musicale n'a jamais été aussi envahissante aussi la marque,
le symptôme d'une humanité qui perd son pensant à trop
entendre: c'est l'invention du temps qui se termine en trop.
Dieu n'en a pas fini avec cette espèce pensante, parce qu'elle
n'a rien à faire que se porter au plus haut point d'ancrage qui
la fait être, de pousser son corps à être deux pour le faire
penser. L'autre pluriel peut entendre l'unique dire, qui fait
que Dieu traverse par l'unique ce qui renvoie à la loi, une
parole qui traverse l'un dans l'instant présent. Le dialogue
peut entrer en conversation, l'oral qui est une pluralité et cet
impossible sujet désirant qui n'a pas encore d'identité; Dieu
y est la reconnaissance, et la peinture passe avec justesse,
avec les forceps pour répondre à cette voix qui plus tard
est devenue musique, produisant par électrochoc le présent
sans voix, les sexes en sont restés béants et tout en retenue,
impropres à reproduire. Le nombre ne pouvant faire nombre
qu'à faire parole et loi c'est-à-dire reproduire. Sinon l'Enfer
guette. Si le christianisme devient catholique, c'est en partie
pour fuir ce que le surréalisme a d'inquiétant: l'inconscient.
C'est la poésie qui en retour viendra clouer à jamais son
croyant laissant libre l'ouverture dans laquelle la peinture va
aussi s'engouffrer entre les deux premières guerres mondiales.
En avalant par la même occasion le pôle politique et idéo-
logique dominant : le Marxisme. Ce qui donnera naissance
à l'expressionnisme abstrait pendant la seconde guerre
mondiale. Mettant en avant jusqu'à aujourd'hui la question
du sujet pensant. Pourtant après l'annonce de la mort de Dieu
au XIXe siècle on peut dire que cette question restera au
coeur des problèmes artistiques du XXe siècle. La grande
question qui fait surface aujourd'hui est celle de l'altérité
de la subjectivité privée de Dieu et des idéologies censurées
et perverties à tout jamais. L'éternité la trinité la laïcité vont
relancer un autre débat sur la place de Dieu, sur la figure de
Dieu dans un espace matérialiste dialectique sous le couvert
d'une économie de marché libérale, de la place de tout être
parlant, de sa subjectivité, du corps pensant pris dans la chair.
Si la chair pense, Dieu est nourriture Dieu est chair pour
revenir faire parler les corps la dépense des corps, si l'esprit
ne suffit pas, il est traversé par la chair d'y voir (Di-eu) comme
le matérialisme de la matière du sujet parlant.

T - Le désir est au dialogue ce qui le pousse à être sourd
et qui croît proportionnellement à l'inversion retournement
qu'une privation de liberté laisse supposer; une jouissance
refoulée, un dialogue vrai qui serait le désir qu'une
réponse apporterait comme jouissance d'un corps
transsubstantié, un corps pensant amour d'un dialogue
emprunté au corps soumis au parjure de la mémoire.
Le temps croise Dieu et quelque part la jouissance est
totale, le corps n'a plus sa tête, la liberté fonctionne pour
rien, juste pour un dialogue de sourd. A l'entendre, le sujet
parait isolé, à l'écoute le sujet dialogue. Il ne peut y avoir
dialogue qu'en allant chercher ce corps "pourrissant" là où
il peut dans une décollation, déchirer le voile, le pli d'une
pensée opérant la rationalité, le laïque. Cela passe par le
son, l'entendement même, une musique qu'un corps
assourdi peut supposer soustraire à l'absolue
contamination érotique: la représentation en a pris
un coup, sa mort est annoncée! c'est pas si grave, Dieu
aussi en est mort! Le seul délire possible qu'un discours
veut résoudre, l'énigme d'un corps pensant pense-t-il
encore aujourd'hui? C'est une question qui fait aussi
surface au moment où l'homme croit qu'il pense à cause
du nombre, du calcul envahissant la planète. Pas de
résurrection pour ce corps acéphale.

- Vous faites part d'un pensant qui n'est libre de rien
sinon déjà de mettre son être en réserve, et cela en
passant par la peinture, une certaine peinture semble-t-il;
mais qui n'est pas sans poser un autre problème, celui
d'avancer sur ce site irréel pourrait-on dire, sans
jamais le tenir, sans jamais matérialiser l'indice qui ferait
qu'un pensant fasse corps avec sa chair!

T - C'est certainement difficile d'appréhender au niveau
d'une quelconque architectonique ce qu'un corps
viendrait à produire d'effets pris dans le commun, dans
le dialogue ou la polylogie. Mais il ne faut pas se faire
d'illusions, ce corps n'est pensant qu'à s'y soumettre
malgré sa configuration irrationnelle: ce corps se pose
en terme de figure tabulaire faisant loi donc étant et
pensant, ne faisant qu'un . Un pensant vient à se
socialiser parce qu'il y a du nombre et non du symbolique.
Parce qu'il y a du multiple, l'ordre n'est pas de ce monde,
Dieu y est soumis, de la soumission de la langue. La
parole ferme en Dieu tout ordonnancement. Pour
préciser votre question ou votre évitement du tout social
qui vous sort par les pores de la peau et moins par les
yeux, puisqu'il n'y a rien à l'horizon qui vaille la peine
d'en sortir de ce réel hypermédiatisé; je crois que le tout
fait retour dans ce sensible, le tactile, l'audible pour prendre
appui sur quelque chose d'instable: l'architecture. Celle-ci
n'est pas encore dévoilée à son vrai usage, usurpation d'
une matière morte qui agit sur des sujets dont la temporalité
est liée au refus de penser à cause du temps de la mémoire
qu'un corps obligé va vomir dans une petite mort, celle de
la disparition de certaines cellules au profit d'autres plus
nuisibles à l'état de santé de l'humain. Là est le problème
de l'architecture qui aura bâti avant la naissance pour
après se lier au malin pour dissoudre les corps jusqu'à les
montrer devant la mort pour qu'elle les emportent dans un
enfer perpétuel: toujours ce nombre qui fait loi pour des
corps qui pensent que l'architecture est extérieure? La
pensée est déjà faussée au début du parcours dans la mal-
traitance de l'espace de la subjectivité. la psychanalyse
projette une dépense qu'un sujet amoureux pourrait rejeter
avec l'analyse dans un travail sur l'inconscient qui ferme
tout sujet socialisé, mais qui ouvre au questionnement
du sens commun en rupture avec un pensant qui n'est pas
la pensée. Une rupture de la forme (son architecture)
pour lui substituer une surface de jouissance qu'un format
pictural aura travaillé pour éveiller à la subjectivité un
commun en porte-à-faux avec un sujet clivé. La liberté
d'un pensant est liée à son hymne à la voix qu'un chant
viendrait sublimer allant chercher dans les entrailles ce
qu'un corps produirait de mémoire: mémoire de la loi pour
vivre en pensant. Le dire doit faire de ce pensant sa
matière la matière d'un sujet en proie à être, en proie à
disparaître comme si Dieu n'avait jamais existé. Il faut
reconnaître qu'une société qui efface de sa mémoire
l'inquiétante étrangeté d'un corps divisible, soit prise
dans un tourbillon où l'irrationnel vient tempêter sur le
front de ses sujets, dans la sublimation. Il en va de même
pour un dialogue fermé à la troisième personne trinitaire:
l'Esprit saint qui sera "stigmatisé" en pensant au XXe
siècle.
Votre regard sur Dieu est posé en terme d'approche
par coups de visions, non des flashs comme pour la
photographie qui demande qu'on saisisse des instants
invisibles à l'oeil nu, trop rapides pour être vus, si
ce n'est dans une impression; mais dans le sens que
Dieu n'a pas encore sa place humainement sauf à le
parler?

T- Oui c'est certainement de cela qu'il s'agit, d'un dire
qui viendrait précéder une parole unique en soi, unique
et totale, qui dirait pour qu'un corps pense, pour qu'une
corporéité fasse ouverture dans une communauté une
société transfigurée dans un corps de parole où un sujet
enfin serait l'unique désir l'unique jouissance l'unique
dialogue amoureux pour faire court, et donner un coup
secouer l'idée l'image la croyance son monothéisme;
Dieu n'est plus un mais polylogique. Allons, il faut se
faire à l'idée qu'un corps n'est pas qu'une écriture, c'est
un pensant un peu à la façon de l'animalité qui règne
encore sur l'idolâtrie de l'intellection! Pour faire en un
raccourci intelligible, l'humain a des "mots animés", la
face du dire des "ani-maux": à ne pas prendre l'animal
au mot, l'homme se perd à érotiser sic.

- Le reproche que l'on peut vous faire c'est qu'il ressort
de vos réponses une remise en question permanente qui
fait éclater tout questionnement extérieur au corps
comme si toute question devait en passer par la chair, la
traverser dans le même temps que cette question est la
vraie dimension de l'humain.

T- Il faut en passer par là, par un temps qui n'a de
dimension que parce que la distance qui existe entre le
sujet et sa façon de vivre en société est une question de
marque; remarquez-le bien un questionnement bien sûr,
mais intraduisible en dehors du corps mourant de laisser
la trace qui se répétera, ensuite la trace d'avoir pensé et
jeté les bases de la rationalité moderne le flou existant
autour d'un développement informatif de la pensée;
libère la textualité, lui redonne du volume et une tempo-
ralité qui donne à penser aux sujets. D'où ce décalage
dans la dépense et peut-être aucune réponse dans une
saturation d'un site phrastique encombré et trop éloigné
du corps de la chair, répondant au seul indice qui manque:
le temps trop éloigné pour qu'on le nomme et trop près,
aveuglant pour le supporter Dieu! A y regarder de plus
près, le dialogue n'en devient possible que pris dans cette
saturation des voix plongées dans un système de signes
que le roman a plongé dans l'abîme de l'inconscient. Un
dialogue où la lutte pour penser n'a plus lieu puisqu'une
écoute n'a que peu de chance d'aller prendre son pensant
sur le fait. Qu'il en soit autrement n'a que peu d'intérêt
sinon de rendre les corps à l'imaginaire, ce qui vient après
la mort ce qui fonde la société.

- Nous tournons autour des deux développements qui
ont marqués le siècle précédent du rôle de la psychologie,
l'un ayant à faire avec l'inconscient collectif via les archétypes,
et l'autre les conceptions de la libido; l'un Jung l'autre Freud
"sublimé " par un Lacan pour l'inconscient qui est un langage,
cela n'a-t-il pas une incidence sur votre façon d'approcher de
choisir et de dérouler une lecture au "format" par rapport à une
écriture qui succombe déjà aux charmes de la musique?

T- Cet acte de cognition ne doit pas masquer ce que la théologie
et les religions monothéistes relayées au pouvoir plus politique
que religieux, ont fait de la pensée en général si nous nous
positionnons dans un état politique citoyen via cette laïcité des
services, de servir Dieu? La réponse à votre question passe par
cette musique des mots ces voix polylogiques liées à l'oralité,
mais qui renvoient à l'esprit pensant qui travaille la loi, et
développe la future société dans une voie qui laisse à la culture
artistique un espace d'où nous n'avons pas encore compris le sens
je le dis, le sens physiquement dans la chair. Pour en revenir à la
"lecture", c'est parce qu'un sujet fait l'impasse sur l'origine le
symptôme même d'une langue entrain de se défaire puisqu'elle
glisse immanquablement vers son "double" et "nombre", sa
déliquescence sa violence et l'oeil fixé en un centre toujours pris
dans le mouvement du jeu qu'une jouissance viendrait pérenniser,
et que cette lecture tombe à ne plus faire corps socialement, à
ne plus entendre que l'inconscient et la connaissance des
phénomènes de l'esprit. Comment ne pas pousser plus avant pour
secouer la vue des choses pour rendre compte qu'une connaissance
est à construire à inventer sur les bases de l'abstraction chromatique
en peinture! Comme la parole glisse sur des plaques culturelles et
politiques, elle inonde tout discours d'un lieu de Dieu que la loi
vient découvrir dans les plis du pensant. Nous savons maintenant
que Dieu n'est pas dans un au-delà mais bien dans la subjectivité
dans le sujet parlant, dans la matière du sujet pensant. Il a été
possible de représenter Dieu puisque la peinture est la matière du
sujet parlant, et que cette matière s'est faite chair si: "elle est chair
de la chair ou fait corps avec le peintre si elle est être plus que faire",
et "la peinture est celle qui se fait chair et ne prend pas corps parce
qu'elle ne peut plus le voir"!

T- C'est que la lecture se fait de plus en plus pressante
pour dire qu'il devient urgent d'aller chercher un pensant,
que notre modernité sous estime non par risque culturel,
ou par une idéologie dominante qui clos toute nouvelle
approche pertinente de penser autrement l'écriture, mais
parce qu'il y a une surimpression dans l'infinité des dires,
celle que l'animation des image a eu sur les cerveaux,
invention plus importante que la défection du monothéisme.
Le rôle d'un signifiant nouveau qui n'a pas encore fait son
collage dans la structuration de notre identité (l'histoire de
l'Etre n'y suffisant plus le déchirement humain continue sa
progression plus loin encore que toutes les guerres passées
réunies, c'est une terreur à venir qui commence à faire
symptôme comme je l'ai déjà dit). Mais ce signifiant doit
permettre aussi au désir de s'installer et même d'être représenté
dans des errances, des abominations rendues insoutenables,
au niveau du clivage social que toute individualité va bien
sûr souscrire puisqu'il y a jouissance. Un dialogue est
pourtant possible du point de vue des couches de langues
qui vont injecter (l' inconscient collectif?) le commun et
lui faire dire ce qu'un va- et-vient a de passer d'une écoute à
l'audition; non de l'écoute vers une utopie de la chair - de cette
chair qui fait remonter jusqu'aux charniers, ceux qui alimentent
les fours pour tout enterrement, la chair rendue cendre par le
Nombre comme Malin voilé dans sa modernité-loi - mais de
l' immaculé conception du dire audible parce qu'écouté.
C'en est fini des corps pensants mêmes allongés en état de
dormition comme la pensée pollue aux dires des bien-pensants.
La lecture elle, n'en peut plus d'avaler sans fin des images
données à penser, cousues trop court pour cette aire du social;
c'est pour cette raison que le dire perd toute sa crédibilité.
La théologie a essayé d'enrayer cette dérive cette cause que
parler n'est pas le vrai et que le vrai n'est palpable qu'en
tant qu'une impossible résilience devant cette jouissance qui colle
à la peau. Celle-ci marque le pas, et est la cause de la lutte des
corps, non pour que la pensée soit, mais pour que l'éternité
vienne faire tomber de la loi pour ce qu'il en reste de la
divination. La temporalité est une entité matérialisée pour
faire sauter les verrous, pour que s'ouvre l'infini de la chair
et c'est tout. L'histoire de la Mère nature n'est pas dans la
même temporalité que celle des humain, qu'on se le dise!
Le regard lui est par essence lié à la soumission parce qu'il est
absorbé par l'autre avant même la rencontre. La rencontre
permet le dialogue, et celui-ci tient d'aller chercher dans sa
chute le fond pulsionnel qui donne la parole au corps.
Une réaction en chaîne apparaît alors entraînant l'esprit
dans la matière qu'une pensée désigne arbitrairement. La
philosophie est morte d'avoir développé et mesuré la distance
nécessaire à toute compréhension, à tout commun, puis au
fameux social. Mais le dire (pas la parole) se refusant à
toute ingérence va continuer sa quête. Il tient où le noeud
fait sujet, qu'un pensant refuse; et c'est cela que la
représentation comble pour faire taire les corporéités en
pleine jouissance. La symbolique perd de sa latitude quand
à l'accélération des systèmes pensants, à cause de l'image
comme visitation et sas de dépression, que la théâtralité
alliée aux techno-sciences vont soulever pour dédoubler
tout relationnel, tout dialogue. Et pour clore le Vrai, et
par là Dieu. Attention à y revisiter la croyance, le risque
est qu'un pensant subjective par la chair qui travaille
la langue en cours; fasse se retourner le sens que l'être
pose.
Thierry Texedre, le 15 décembre 2007.