dimanche 29 avril 2012

Le rythme incrédule de la production




1
Sous quels hospices l'art a-t-il su transmettre ce rituel perpétuellement reconduit dans l'inconsistance du sujet? Nous pourrions élever le débat sur d'autres terres, hérétiques celles-là. La question toucherait alors au dedans, à la reproduction, à la féminité peut-être. L'art ici, n'a pas à se départir de telle reproduction, l'infant serait cette césure qui doit mettre le sujet féminin dans une posture-corps liée par une posture- identitaire, reconnaissance intérieure d'un moi trop informel? Restauration du deuil? Non, l'art prend une autre voie, contre toute attente, voie érigée dans cette dépense du corps intraduisible et irascible (sauf à rencontrer la mort et son cortège âme, mémoire, loi du père cette autre voix extérieure?); vers cette étrangeté illégitime et intraduisible au présent: la voix et/ou le dire – voidir – sans voix, ou avec du dire? L'étant du dire est constant, tel qu'une sismographie rendrait possible l'art de l'écoute-vision du sujet. L'assentiment pour cette autre figure de la peinture qu'est l'abstraction, rend alors possible ce saut qualitatif dans l'indécence d'un corps polyptyque. Représentation de l'ouvert/fermé du corps à sa «pulsation» vitale, celle-là même qui a été oubliée du dire après la naissance du corps, avant qu'il ne devienne parlant. Écholalie du dire qui ne fait que renvoyer à matière inerte de la parole, chose absente de sa forme, forme en éternelle déconstruction, là où se cache son fou. Ne peut-on pas dire à écouter qu'on s'en fout, sauf là encore de la musique: puisqu'un corps pensant connaîtrait la musique? Produire du son serait alors l'écart entre la mort et sa définition? Le risque pour l'art serait de perdre sa représentation du corps capté? L'abstraction est un tour, un retournement, un malaise devant l'action-peinte; comme revers de la figure du sujet hors du dire proscrit? La sublimation dans l'art, retournerait-elle sa féminité pour l'accoucher, immanquablement le corps accouche de l'homme qui questionne l'accouchement sans ce/se dire incantatoire? Pas seulement. Produire est tout sauf le dire vrai/le dire est tout sauf le faire répéter. L'incrédulité de la production touche à son comble dans l'abomination du sujet-peintre qui peint le dire-son de l'autre absent de l'abstraction, présence là alors de l'invention d'un corps de création, d'un corps naissant; d'un accouchement du corps féminin.

2
Dans quelle temporalité l'art a-t-il un lien à la subjectivité? Ce lien serait celui d'une irréalité de Dieu, contraction d'un temps commun vidé de sa représentation sur un modèle ostentatoire, drame de la fin de la vie, résurrection ou vie après la mort. Le corps serait cette finitude prête à entrer en communion avec l'autre, comme au-delà insaisissable mais ontologique, irrationnel mais prié de se livrer corps et âme à l'union fatale dans cette transfiguration du temps en corps, de la mort en vie. L'art y trace ce petit chemin, là où se jette le corps, dans une matière hétérogène, dans un enfantement, dans un acte de création possible, pli dans un corps mortel, pli du temps, là où la parole s'évanouit en coulées aériennes, couleurs du temps présenté dans un format, ce que plus tard le chevalet permettra au peintre d'évacuer: le dire-lois. Là encore une production tombera sous les coups de pinceaux du peintre, faisant remonter un sujet clivé, pour y révéler cette part de l'autre-soi, partie jouée dans la perspective, découverte et réalité tridimensionnelle du paysage devenu intérieur, devenu à son tour une chose douloureuse: l'âme ou l'intériorité-extériorité de l'être et son dessein. L'âmélêtre, nœud de la fin du divin, sera la condition inéluctable d'un retournement du fort intérieur au profit de la sexation. Un retournement à cent quatre-vingt degrés du corps dans une action du corps-peintre au milieu de sa peinture. Sexes qui vont renvoyer la représentation du sujet en représentation de l'objet du désir, découpe dans la couleur, sens caché du corps divisé, du corps dépossédé de sa beauté, diversion du vivant. Révolution qui à chaque temporalité, va casser le rythme de production du temps présent, l'Objet, du voir disparaît dans une matière avec sa figure: celle du corps dessiné: le dessein du corps représenté. Une production qui revoie alors à ce corps dépossédé de son âme, de son être, de sa consistance, et, de sa résurrection, sauf à le peindre en coupes (transparence et lieux aux contours dissemblables, on commence à rendre compte d'un œil qui ne trouve jamais le contour sans une lecture de la personne, d'un sujet seul, reconnaissant, et jouissant d'une vérité impropre au dire de la lecture-écriture). Sans cesse une production chasse sur les terres d'une autre production, sans remettre à plat ce qui la détricote, c'est le nœud de la création, paroles à reprendre, traduction d'un temps possédé par le jeu incessant de subjectivités incongrues. L'impossible renversement d'un dire déjà trop éloigné pour être entendu. Là commence la partie du jeu de la musique, qui peint autrement une peinture qui musique.


Thierry Texedre, le 1 mai 2012.





vendredi 27 avril 2012

Traversante désirée







 
Temps troué dehors caché
de la fin du corps saturé
clos d'une fin de la peau
claque sur la fin en chair
de l'être éternellement
érotique espace de l'esprit
enfin libre sous les sauts
impétueux des organes
osés en os posés sous la
renversante chair désirée.

Touché par la grâce des
deux conférences cirque
de l'audible maîtresse
versatile de l'air respirée
l'esprit saute telle une
puce sur son antre rusé
rupestre l'esprit n'est en
fin de compte que ce très
long parcours intérieur
de la fièvre qui vous désire.

Torpeur du corps aligné
sur l'indécence des coupes
coutures et coutumes
quatre à quatre descente
dans l'ombre organique
du présent qui revient
en mémoire à revers à
force de respirer le risque
affligeant des mots éclatés
l'attirante variation du désir.




Thierry Texedre, le 27 avril 2012.

mercredi 25 avril 2012

Entre suc et culte









Sons secs du vent ventilé
du temps pressé de la
gorge secouée par l'air
vendue au ventre vautré
retirer de cette vérité
la plus suave caresse
du bas encore plié relu
par mille voix mimétique
figure danse du temps
pressé du corps devenu
acéphale aspiré par l'astre.

Sournoise débourrage
du triangle vulve vigne
qui pend son raisin jus
jusqu'à la lie pressé et
joué d'avance par le bec
verseur qui pend depuis
l'aérienne semence en
sens inverse touchée par
la grâce d'une mort polie
annonce montrée monstre
monumental maltraité.

Du mâle malin du mort
reconnu comme la marrée
de l'eau ingérée contre
l'air respirée un air de suc
quelle voix qui monte de
l'intérieur du plus loin
interdit du dit désir si ce
dénie se dénoue naturel
et né inopinément d'une
inondation invulnérable
qui de sa vulgarité sombre.




Thierry Texedre, le 25 avril 2012.


dimanche 22 avril 2012

Passe-temps/temps passé




Quel bruissement léger devant soi, quel ordre des choses anime le vent, lentement nous envahissant? Ronde des enfants sur l'asphalte, juste le temps d'avant le déjeuner. Ils se donnent la main, traversant la grande étendue noire, encore chaude sous leurs pieds chaussés de petits escarpins. La journée est étouffante, le vent réchauffant encore plus l'air, et ça dure depuis plusieurs jours. Quel été, quelle étrange atmosphère, le ciel est lourd, de grands nuages épais avancent au loin, comme pour envahir et avaler le ciel trop clair pour résister. Nous étions une bande de copains, un jour sans la classe, peut-être le début des vacances. Les parents nous avaient permis de jouer dehors. a petite place du village était goudronnée, autour, quelques voiture garées, nous permettaient de jouer à cache cache selon que notre imagination le permettait, ou que l'un d'entre nous en eut l'idée magistrale. Et les jours passaient dans la plus grande insouciance, nos vies valaient plus que tout au monde. Les adultes devenaient de simples soldats, ou poupées de chiffon, ou encore des hybrides moitié humains et moitié animaux, un peu pour nous faire peur. Nous devions rentrer soudainement, comme nous inventions des jeux, pour passer le temps, pour faire les grands, pour faire semblant, jusqu'à l'épuisement de notre enfance, recul du temps, saisons de notre mémoire? On n'imagine pas ce que le passé peut laisser comme trace dans la mémoire, on entre là dans un tricotage, on fait une pelote, juste pour conforter un présent pris dans une spirale; vérité? invention? composition entre ce présent et ces remontées? On tend vers l'absurdité de la vie quand on recompose. L'innocence vient se mêler à l'imprudence, pour, dans un méli-mélo, exposer un photo-montage, un collage, de ce passé-présent inconséquent et improbable dans le temps qui défile, le temps des autres, un autre temps? Si l'enfance permet une foule de souvenirs tous plus intriqués les uns les autres, c'est pour autant impropre de parler de souvenirs, nous devrions parler plutôt de lecture, et d'inventaire pour inventer une langue à venir, Traquenard de la langue dans un éternel recommencement. Posture insoutenable de l'enfant face aux ivresses insignifiantes mais faisant loi de la langue qui tombe sur ce soi pour l'asseoir dans l'inéluctable erreur de la lecture d'une infinitude de l'existence, vers une enfance-offense de son lien social. L'outre-tombe de la fiction de ce lieu commun qu'est l'enfance.



Thierry Texedre, le 21 avril 2012.

samedi 14 avril 2012

Transfiguration











État de déliquescence
du grand soi partout
les corps se mettent à
chanter hauteur du très
haut fils divin devenu
lumière pour les hommes
de cette tentation soulevée
pour donner à la vue le
procès de l'aube sur un
crépuscule c'est une vie
nouvelle enchanteresse
par sa brillance sa blanche
étendue en réfraction sur
les corps dilatés devenus
même sous l'irréductible
mortalité de l'âme qui
vient se fondre dans les
bras tendus de ce dieu
immanent trois personnes
en une seule Dieu fait fils
en une personne sur la
vie de l'homme comme
apparition d'un songe
plus vrai que celui de la
vie vertigineuse du temps
Dieu comment es-tu un
et trois dans cette lumière
faite pour l'homme et
par Jésus lui-même eu
regard au temps qui s'est
arrêté pour les hommes
nous te prions toi notre
Dieu Christ et lumière toi
qui nous est apparût au
cœur de notre appartenance
les cloches retentissent
pour chanter ta venue te
voilà mis sous notre regard
de croyants nous sonnons
ta gloire nous chantons
tous ta grandeur par la
foi qui nous remplit roi
du monde roi ici-bas que
rien ne viendra contester
que ta joie demeure en nous
et par toi notre rêve est
celui de l'éternité du ciel
notre vie traverse le temps
jusqu'à la mort pour la
sublimer la transcender
nos chants et notre labeur
sonnent à tout va pour
enfreindre les lois humaines
à tout jamais jusque sur
les hauteurs de ces monts
appelés de partout prions
cette résurrection à venir
allons vers notre destinée
en possession de la douleur
en lui montrant le chemin
de la fin des temps de la fin
des morts en toi réapparu
dans l'immanente lumière
de la déposition de la fin
tout s'étend maintenant
dans les airs éradiques du
soulèvement des hommes
le ciel vient créer une vie
dissonante et verticale
les hommes se perdent
à y voir jusqu'à y croire
comme pour le temps
Dieu n'y est pas soumis
Dieu est partout jusque
dans la sombre figuration
terrestre où tout ressemble
à tout sous des yeux jure
l'homme aveuglés par l'éclat
d'une illumination subite
Que Dieu pardonne aux
indésirables aux croyants
dans l'impénétrable lieu
que tous les hommes en
Jésus visitent dans l'instant
de cette transfiguration
sonne enfin l'amour éternel
seigneur que se termine à
jamais l'étendue de notre
démesure dans le partage
dans l'immensité de ta chair
devenue Dieu pour l'amour
des hommes transposition
du corps en esprit Saint.
Sur d'immanquables caresses
des corps en Dieu dieu de
l'éloignement du corps
dans sa fin corps de la fin
de Dieu séparé de l'emprise
du verbe fait chair en l'homme
en Jésus Christ éloignement
par le temps de ce miracle
le temps mal aimé par cette
chair meurtrie du vivant de
Dieu sur terre devant l'homme
au firmament illuminé au ciel
déposé là pour l'éternité
l'homme plié par un long
silence celui qui sépare la
grande croyance de l'Un
de cette ordination de l'esprit
qui repose en paix par tant
de maux ceux de l'impossible
croyance du parlant face
à cette demeure irréductible
demeure de Dieu apparu
en Jésus Christ avant que
n'advienne la fin indubitable
du corps dans sa mise à mort
par quelles souffrances
quelles croyances au verbe
comme essence première
de cette croyance au père
père qui me pardonne
si de ce corps ténu je jure
de me repentir pour dire
partout la bonne nouvelle
que ton fils soit venu ici-bas
pour sauver le monde prions
sous quelle étoile notre mémoire
va-t-elle se mettre à retenir
la naissance nouvelle du
temps par l'amour de tous
par l'amour de notre prochain
prions ensemble dans la joie
de l'apparition de Dieu en
Jésus Christ notre sauveur
le temps pressé des hommes
semble pousser cet air chanté
de la vie vers quelle éternité
après quelle mort souveraine
une fraction du second temps
se redresse pour les corps pour
laisser aller ces âmes impures
si souveraines aux pieds de la
terre nourricière quelles âmes
iraient se purifier au purgatoire
naissant dans ce doute de Dieu
sous quelle renaissance la
pensée va-t-elle dans une
lumière irremplaçable rencontrer
le génie dépositaire du début
d'un lieu divin et scolastique
social comme socle d'un être
pensant les chœurs chantent
sous quelle répétition de la fin
de Dieu sauf à l'emporter
dans une aire reproduite
à l'infini du temps présent
dans une mise en perspective
une percée du temps de l'étant
figure du temps devenu celui
de la peinture hystérie de la
voix de Dieu en un début aussi
celui d'une musique apostolique
sur les textes en voix de la
venue du fils de Dieu sur terre
par Marie mère de Dieu et
vierge pour avoir enfanté
la naissance de l'être par
l'an du temps de l'homme
L'heure a sonné pour enfanter
dans la douleur par les ans
du futur cette béatitude l'amour
dansé par les corps célestes.
On entre dans l'aire des médias
point là de répétition sans
le sens ni de sens sans signe
le corps est un corps neurologique
un corps coupé de sa chair
une osmose entrain de se défaire
l'esprit est moins lyrique ça
prend le ciel pour une sniff
les veines piquent aux écrans
la fumée du sang déporté du Christ
une lumière vient turlupiner
les sexes jusqu'à la dernière
dose celle de trop un paradis
artificiel qui tombe à pic quand
les corps secoués par l'esprit
pensant à la perte de son être
en leur fond intérieur sonne
la résistance au massacre dans
une fenêtre qui tire la suprême
jouissance lumière de la même
mémoire faite loi lentement
les corps transparaissent
on y voit une infinité d'organes
aux couleurs scannées sans
dessus dessous vrille du temps
pressé d'en finir avec l'esprit
vie pressée d'en finir avec
ces chants tempérés de la
pensée qui rend l'âme supplique
suppôt de Satan connaissance
qui s'empare de la naissance
pour la fragmenter en une
multitude de nébuleuses voix
drame vocal du temps charrié
par les ondes portables les ondes
télévisuelles pour arracher
au temps l'effondrement
du rien du silence et de l'illimité
l'au-delà de ce signifiant
la parole comme illumination
d'un corps celui de la chair et
du sang face à une reconnaissance
dans ce ciel ouvert et bleu
comme première couleur
invulnérable de la naissance
création intemporelle de la vie.



Thierry Texedre, le 17 avril 2012.







jeudi 12 avril 2012

Encore né












Tartir, comme si c'était le lieu de l'inconnu, un point de non retour du corps vers sa destinée. Tohu-bohu, le vent se lève, au loin, rien n'y fait, tout bouge, même de l'intérieur. Flagada tsoin-tsoin, le grand jour est venu d'aller de l'intérieur vers cette sortie, sorte de désir insoupçonné du rire en carafe. Le visage est curieusement de travers, comme si la bouche remontait vers une narine. Un coin, on en rit presque en voyant vaciller le menton. Il s'affaisse en même temps que la bouche se raidit. Un son un peu étrange sort d'entre les lèvres collées. Si ça suinte, si ça coule, salive pleine de ce court instant d'une plainte sous les coups d'une exacerbation. Aucun mot ne sort pourtant seuls certains sons arrivent à maturité, je dirais même entiers. Une douleur qui fait peur au début, par l'effort demandé, de devoir se faire entendre. Un souffle encore retenu secoue tout l'intérieur encombré. Intérieur de ce petit être défiguré, prison d'une déformation, détour vers l'origine de la face. Forçage de la vie. Réfraction du visage sur la face cachée du corps né. Nébuleuse attraction de la naissance sur ce fait saisissant de l'articulation du visage, vice caché. Folle danse de l'après naissance en rayonnante substance corticale serrée du cerveau né lentement.



Thierry Texedre, le 12 avril 2012.


vendredi 6 avril 2012

Le bruit de la lumière












Trituré tarauder traverser
les corps dématérialité
du dedans fracturé
renfermé par le cri
usité usurpé utilisé
pour engrosser la chair
pour mettre à bas
cette aspérité qu'on
nomme le temps intérieur
celui du souffle en disjonction
souffle sous le feu intérieur
qui s'évertue à rendre le
corps décortiqué
l'enfant s'est tu pour tuer
ce père invertébré pour
le traverser en un raisonnant
éclat de voix
de la voix à voir
un tour pour rien du temps
juste pour en revoir de ce
corps à corps et à cri
le cri cathodique
qui passe son temps à
embaumer l'esprit enfin
détenu par d'insupportables
errances de l'âme avachie
schisme entre l'enfer et
le paradis dans l'invention
de la perspective l'invention
du purgatoire
on traite les sens dans
une danse usurpatrice
du corps on l'esquive
on le traîne on le coupe
fin de la perspective
début du vertigineux
commencement de la
tentation tintamarre
du bruit exorcisé de la
chair dans sa livraison
celle de ces progénitures
insoupçonnées qui enfoncent
l'âme dans la matière même
de ces couleurs vibrants
à la lueur du rythme dépassé
de la lumière.




Thierry Texedre, le 6 avril 2012.

jeudi 5 avril 2012

Lamentation












Quelle incertitude que ce
cerveau qui se risque excité
d'exister d'exterminer sa
vie sur d'autres corps éteints
quelle irréalité que cette
légèreté émasculée de dire
sous ce soubassement qui
vous met en érection
vers des cieux hospices
de ces yeux rivés vers
cet appel irréductible
de l'apparition lumineuse
du corps bénit d'entre
toutes les femmes corps
féminin de l'apparition
absolu et abominable
mutation mutilation de
l'être immanent parlêtre
tachycardie du corps si
ce n'est de sa vue vision
on entre en état de croyance
on s'y initie on tombe sous
les coups de l'enfer qui
valse et danse dans cette
abomination du sens en
sensations du temps occulté
le temps de l'occupation
est ce temps du martellement
qui monte en soi pour y
insérer comme une tessiture
une occurrence un pâle rejet
de la vie qui s'active se met
en branle pour inexister
pousser à jouir dans un corps
dénaturé dérivé déconnecté
détonation du risque pour
l'être de fuir de se soumettre
au pire à ce nombre illimité
de l'humanité qui penche
vers sa fin quand ce nombre
incalculable se souvient
d'un inconscient semblable
à l'immanence du sujet du jeu
qu'un sujet peut de penser
sa liberté occultation du
nombre en monde monumental
le dire se met à faire la sourde
oreille quand l'objet du désir
disparaît à la vue du nombre
de la fin des temps de ces
corps caverneux occultés
la vie du corps s'éteint si
le corps se multiplie à l'infini
pour terroriser tout discours
sur l'invention de la vie de la
seule vie comme amour
de l'éternel temps du corps
né en chantant les mots du
futur retable du triple lieu
corps-esprit-parole en un
l'un de la grande liberté
du temps retroussé du corps
dans une force celle de
la face immortelle de l'un
indice perpétuel de ces sens
prédisposés au tremblement
de la terre aux pieds de laquelle
toute musique devient le rite
de passage de cette nouvelle
marrée dans sa remontée
en rivière coup de pinceau
du songe sinueux en corps
escamoté chasse du corps
dans sa pulsation pulsions
de l'errance éradiquée quelle
force ce corps a-t-il pour en
finir avec le jugement de Dieu.






Thierry Texedre, le 5 avril 2012.






dimanche 1 avril 2012

Dépaysement













Pauvre corps détenu
dépenaillé étourdi
par ces affres rendues
en surfaces dessinées
nées de l'émergence
du traitement insidieux
de l'irréalité de la chair

pause de l'irréductible
massacre du dedans
arraché aux branches
mortes du temps tiré
d'affaire à cause de ce
risque d'exploration des
veines du fourmillement
pulsionnel en sang en
manque marmonné du
plein arythmique causé
par l'échéance meurtrie
de la vie ininterrompue

pas si dramatique le lieu
du corps plein se tient
là comme si de sa veine
allait tomber tout le poids
insistant de la chair masse
monstruosité de la chair
qui succombe devant l’œil

principe d'occlusion de l’œil
qui tentera une dernière fois
de s'initier dans un creux
insupportable de la découpe
verbale pour explorer ce vrai
ce départ en vrac du temps
le tétaniser pour vivre à plat
surface reconnaissable de
ces nombres illégaux qui
comptent en calculs savants
ce ras de marée humaine
dans le grand jeu amoureux.



Thierry Texedre, le 1 avril 2012.