samedi 31 décembre 2011

L'enterrement du dire












C'est l'enterrement du dire
une bonne fois pour
se risquer à découvert
vers d'autres isotropes
le temps de se vider
du sang de nos mémoires
improvisées jusqu'au
tréfonds du jour endeuillé
l'enterrement du dire
un peu pour ce désir
inassouvi qui frôle ce
qui reste de respiration
dans un corps décollé
l'enterrement du dire
du soupire intenté une
dernière fois dans le
douloureux accouchement
dramatique d'un temps
reculé de l'exposition
de ces corps boiteux
face au cycle du soleil
caché celui noir de ce
dedans en tête dépression
qui vous asphyxie sur
quoi la grande surdité
de la dernière guerre
s'expulse s'expatrie
dans quelle raison le
temps vote sa perte
dans cette sombre fin
du dire invraisemblable
c'est l'enterrement du dire.



Thierry Texedre, le 31 décembre 2011.


vendredi 23 décembre 2011

Inconséquences











Là, le rien se tient, ivre de quelle progression du songe envoûtant qui me guette. On triture, malaxe, forme, redonne vie au rien. Quelle travers vient ouvrir l'entendement du chant, dehors, là-bas, en flou? Surdité de ma mémoire. C'est l'enfermement de mon corps. Même ces chants volages qui me tiennent compagnie, semblent rentrer dans l'attirante révolte d'un autre corps trop éloigné. Je me traîne dans d'incommensurables errances inondant mon oeil grand ouvert. Obtus, j'avale quelque gorgée de mots, de ces mots qui vous délivrent de l'infection glottique. Sur quel pied se tient mon être déterminé à en finir avec ces gesticulations? Les barreaux de le vie me réserveraient-ils quelque monstrueuse dictature? L'autre pied se met à renâcler une dizaine de mots inhospitaliers, juste pour avoir l'air dehors. Se croire là où d'impitoyables ombres vous collent à la peau. Pas même le temps d'en placer une. Elles vous rongent jusqu'au sang. Imitant même vos émotions. Aucun secret, on reste sous tension en permanence, on en viendrait à se tirer une balle, tellement la mémoire s'en sert, le temps d'immoler une pensée-illusion. Ici, il faut tirer sur ce qui s'offre à vous. Le regard est grandement tétanisé par l'apoplexie du vice. Quel vice, sinon celui du regard défait de la douleur colorée. Je vois parce que la couleur m'inonde de toutes ses diffractions. J'espère jouir de ne jamais en finir avec ce déplacement entre mon dedans irrecevable et ce dehors capiteux; de la lumière de l'esprit malin. Les mots sortent de partout. Une cage m'invite à perdre l'usage de mes jambes, émasculées par la petitesse de cette prison à ciel ouvert. Ouverture sur la forme frontale du désir absent, la douleur du temps me fait mentir sur l'usage de la parole diminuée. Je veux ce vide pour ne pas m'entendre souffrir. On va peut-être venir me chercher. J'exclus toute ingérence dans l'exploration de cette torture qui fragmente mon esprit. Même les songes se réduisent à la plus simple expression. La faim traverse un court instant tout ce corps amaigris, et réduit à mordre les quelques mots qui remontent dans la bouche, ouverte, la langue s'évade du dedans, il reste quelques minutes au temps pour en finir avec mon âme.





Thierry Texedre, le 23 décembre 2011. 

jeudi 22 décembre 2011

Vestubule de la vie













Tout s'éternise, se retire, se défile sous l'astre éternel, celui de la vie. Cette vie qui virevoltait dans l'instantané, elle convoquait ces corps allongés sous l'infini; pourchassée par sa propre tentation de mourir pour quelque présent, instant du désir précieux et irréel. Une nuée de voix s'élèveront jusqu'aux cieux, jusqu'à frapper le long et cruel jour de la vie. On chante maintenant autour de ces cordes emblématiques, pour signifier l'érection du corps en psaumes. Le temps présent marque sa présence en tête redressée de tous ces corps décharnés et transparents. La cruauté s'est installée pour jouir du temps dépassé. Les voix horrifiés haussent en coeur la voix en dansant. Danse macabre du feu. L'enfer s'étend partout, les corps perdent un à un leurs chair, peau dépecée, pelée, donnée en pâture au cours des choses. L'extraction de ces voix, vociférant de douleur, se finit en une chute sans fin dans un vide tournoyant. Le souffle sans vie de ces voix remonte jusqu'à l'ouverture du sol, du trou introuvable , en fanfaronnant, poussant des cris pitoyables. Une cité était née de ces artefacts illicites et fourvoyés dans d'immenses échos de quelques voix ressuscitées d'entre les morts. On serait entré dans ce vestibule qui commence par la vie, l'insoutenable pulsation de la mort.




Thierry Texedre, le 22 décembre 2011.

mardi 20 décembre 2011

Vers une surdité de la musique du corps




Quelle trajectoire, quelle hystérie que le drame qui nous lie au trauma? Trace dans un corps obturé, clivé, torturé par cet esprit hirsute? Conglomérat, parole exposée au dire de l'immédiateté, le corps s'en souviendrait-il s'il était privé de ce désir insoutenable d'aimer sans fin, un autre corps, celui de l'altération, celui de la chair? Questionnement insupportable de l'imposant risque de s'enivrer des paroles circonspects de l'exposition d'une telle chair? Le dire s'oppose à la parole, pour mettre la chair sur pause; absorption du temps dans l'inhumanité du corps, comme cavité découverte, dedans de la pensée «réflexion». Une tentative d'élaboration de «l'élocutoire» interpellé comme question de la chair troublante d'un corps coupé du temps, montre bien que tout questionnement s'évanouit dans l'improbable rétention du temps dans un corps segmenté. L'usurpatrice psychologie n'en garde pas moins un souvenir, atavisme de l'histoire qu'une mémoire à rebours rencontrerait, comme imposture mais révélation d'un discours minimum, l'évanouissement d'une réalité du lieu sociétal chez l'humain? On entrerait donc dans une ère du manque, de la trouée éphémère du corps en suspension? Visite d'un bout de corps-mémoire, et dans un même temps de ce derrière oculaire qui file vers une mémoire à deux temps. Si la peinture peut s'en emparer, du corps livré à la chose en deux temps, la musique prendrait elle, le risque de retenir la traversée du corps, de le mettre en forme, de le lier, le tirer de cette chair introspective, mise en mémoire du présent comme objet de désir , matière insubordonnée à la pensée discursive. Un lien autre s'échapperait, là encore, de ces sonorités immatérielles, pour tendre vers cet enterrement du mal, monstruosité d'un pensant recomposé.

Thierry Texedre, le 20 décembre 2011.
 
 

vendredi 16 décembre 2011

Danse de l'étirement du corps











Nous tendons à une apothéose
la surdité du site phrastique
dans sa tentative du repli
renversante irruption dans
la danse apostrophée drame
de l'ouverture d'une musique
en étirement du corps absolu
corps compromis damné et
renversé en coupes du regard
grondant grondement du regard
qui s'ouvre à la découverte de ce
derrière-devant douloureuse
excavation de la chair à demi
enfoncée dans d'insupportables
oripeaux grammaticaux du dire
en image en pause sur quelle
fixation le temps humain se
redresse-t-il pour voir derrière
ce risque d'exciser le rite du
temps revisité par cet arrêt sur
image traumatique illusion de
l'illumination d'une jouissance
expansive quel risque d'ouvrir
le temps à cette autre immanence
immaculée sous le regard hagard
de l'homme déchu du désir qu'il
eût ouï pour l'éternité en geste
celui de l'écartèlement de la
femme hystérique dans sa voix
éruptive enlacer ce corps couvert
d'hérésie la femme s'élève en
naissance pour accoucher du dire
atomisation du récit postérieur
en une parole hiatus trace de
cette impédance imperturbable
du songe dansé en une douce
musique acéphale de l'arythmie
du corps et son souffle du corps
et sa reconnaissance de l'impossible
révolution de la pensée fracturée
étrange renversement du temps
en une poussée du sens avéré
de cette mort proférée de l'amour
exhumation de ce corps amoureux.




Thierry Texedre, le 16 décembre 2011.

dimanche 11 décembre 2011

Apothéose











Le temps est morcelé. Ce morcellement n'est inéluctable que dans un raisonnement. L'homme raisonne, et touche à son annihilation dans ce fractionnement temporel. La musique est un art qui allie deux actions: raisonnement et sensibilité de l'écoute. L'écriture induit une musicalité en errance, que la composition musicale permet d'extrapoler, de dépasser. Le temps de l'écriture est un temps de la dépense, pas encore celui de l'écoute. La peinture vient subjectiver l'écriture, la transcender, par une certaine vision que l'information manque. Déplacement de la peinture sur une ligne qui rend l'espace sculptural intrinsèque au temps. La peinture et la sculpture sont les deux axes d'une même exploration du temps. Le temps divisé est ce double qu'un sujet clivé vient supporter dans l'espace musical. Un sujet peut exister dans la reconnaissance de ces reflets temporaux, sauf peut-être dans son discours, qui lui est antérieurement transmis, mémoire d'un décalage entre le temps morcelé et le temps figuré. Le temps procédure serait un temps de la méconnaissance du corps à venir. On entrerait alors dans une rencontre entre un corps, celui de l'étrangeté, et une musique transversale au dire, histoire de trouée du temps dans une épisodie de la vie humaine traduite sous une apothéose résurrectionnelle. Au loin on perçoit comme une emprise du dire impitoyable, sur un corps d'élection, un corps pensant ce sujet du temps clivé.




Thierry Texedre, le 11 décembre 2011.


samedi 10 décembre 2011

Thierry Cauwet





















 le DVD 25€ 



THIERRY CAUWET

 

10 NOVEMBRE - 24 DECEMBRE

Pelures d’espace

Peinture et collages sur transparents
















jeudi 8 décembre 2011

Sous X











Touché vers le fond de cette parole, l'acte est en résidence, pour absorber ce corps dénoué. Un corps dénudé, une litanie pour ce temps déposé dans cette mascarade insoutenable de l'errance. Deux corps en rappel, le foutre en l'air, la peau humide, les membres écartés. Tout se pose en immersion, tout se finit en désir manqué. L'évanouissement a lieu dans quelques plaintes auriculaires. L'embrasement détenu devient plus vite irrationnel. L'extase a lieu en rythmes évanouis dans un grand silence dévastateur. L'étranglement des lèvres met en vrac quelques signes d'une vocifération à venir. Deux corps tournés l'un sur l'autre pour l'éternité. Quelle peau suée de tous les pores essoufflés, peut retenir son cri, celui d'une grande jouissance interminable, taraudée par l'imposant redressement du sexe. Une grande humilité s'élève dans la pièce, pour une brève histoire irremplaçable. Le trou du monde en désespoir de cause.



Thierry Texedre, le 8 décembre 2011.

mercredi 30 novembre 2011

Première station












Départ chez Barnett Newman peintre, passage chez Thierry Cauwet aussi, visite chez Judit Reigl peintre; dans un envol du sublime chez l'homme, partagé entre cette "expérience éclairante" de la couleur, et d'un corps qui martèle ce cri incessant d'une parole toujours "déjà" en devenir. Histoire de bien voir que ce qui se trame ici est loin de ce départ, mais avec comme symptôme la peinture - celle d'une dépense à venir - ou comment sortir la parole de son dire?


Un court instant ce ciel s'ouvre pour laisser passer une ode, un chant, une certaine altération de nos sens. Ivresse de cette usurpation du temps par l'homme éteint. Étreinte de l'éternité, un cœur envoûté par les chants de ces envolées, anges gardiens peut-être, gardiens du temple, lumière du crépusculaire humain. On s'évanouit du réel quand ce silence vient à manquer. Solstice d'hivers, grands froids de la parole, parabole du dire enfouit sous une myriade de feuilles rouges. Le sanctuaire de l'homme rencontre une autre invalidation de la mort, jusqu'aux confins de l'univers. De ces corps extasiés devant l'infiniment grand de l'univers, sort cette secousse de vie, illumination en d'autres lieux, lieu de l'étreinte de l'âme avec l'au-delà du corps dédié au mal de l'être, l'être s'élève dans un redressement de l'incontournable bestiaire de l'homme. Le très aimé rituel de la dévoration de l'être occulté, pour s'être mis en posture de jouir dans l'infini dedans du corps. Excommunié pour avoir vu, de l'image, vu en cris du fond cadavérique du corps, en mots. De la décomposition de l'être, s'éprend le redressement du corps en image. Juste retour d'une croyance hautement mise en couleur par ce redressement. Zip du corps tombé en étreinte avec cette somme découpée dans la couleur, passage de Dieu vers l'infini pénétration dans l'ultime jaillissement de la pluralité des corps. Traversée d'un lieu social astreint, occulté par cette séparation de la matière. Les cris s'évadent du fond coloré pour venir dramatiser, en râles obscurs, l'éventration du temps. Le temps être n'est plus qu'une demeure, passage austère du vide vers cette nuit d'un tracé noir, forcé dans l'ocre jaune du carré découpé et posé sur ce vide: celui de la présence, de la représentation. On aime parce que ce corps pressé n'a pas encore été, de l'être remonté à l'origine de la vie, de la mémoire qui fait défaut, jusqu'à manquer ce parlant. L'être parlant c'est le corps dédié. Corps de la résurrection, celui de l'imploration, zip en retour, pour se poser devant. Cathédrale que cette peinture qui vous emplisse de joie. Béatitude que ce temps de l'envol de l'homme déplié dans l'infini. L’œil n'est plus maître, mais faille. Le jour se lève, les bras tendus, le corps espère encore revoir, mémoire de l'avant, le corps n'est pas fait pour vivre la chose, mais pour s'éloigner d'elle. Choc de l'être et de la Chose. La chasse à l'homme est lancée. Damnation du temps qui use le corps vers une mort annoncée, celle de l'éternité. La peinture s'y pose, nous met dans quelle posture? Une irrecevabilité de la conscience, première station de l'enterrement de l'esprit.

Thierry Texedre, le 30 novembre 2011.

samedi 26 novembre 2011

Sommeil en temps réel




De cette somme athéologique dont nous héritons, somme toute ne faudrait-il pas revenir sur le sommeil que présentement nous n'avons de cesse d'altérer?
Faute de mieux, les inconditionnels de la veille, vont de loin, échafauder un élogieux parcours temporel propre à mettre un ersatz identitaire, collage-exutoire, sur ce faux-semblant qu'est le sujet parlant. Aucune vérité sous ce chapeau, sinon de temps à autre un salut un peu indifférent du revers de la main qui prend le chapeau pour aérer le sommet de l'indifférence.
On serait loin alors du sommeil, qui lui, sauf à prendre acte de la dormition, n'a plus l'ombre d'une écriture possible vers l'accès au rêve nocturne. Une signifiance autre qui prend alors pour écriture cet accès à l'écriture automatique, plus hétérogène, puisque peinte (voir les écritures de Judit Reigl). Le corps est pensé (mort et montée du rêve-instauration d'une présentation de la chair comme pré-pensée), dans une élévation qui serait parallèle à l'inconscient du sujet de l'introspection.
Le rêve diurne lui, est une transition d'états d'âmes vers un pôle du réel qui n'est transposable qu'à rencontrer plus avant le travail analytique du peintre. Le peintre voit ce qu'un sommeil vaut de dormir vers cette fin immémoriale qu'est la mort mise à «plat» par le peintre.
Un autre peintre range ce corps livré au sommeil permanent, dans un relèvement de cette peinture, qui pour être vue, n'en est pas moins prise dans la transparence d'une veille arythmique; je veux parler de Thierry Cauwet. L'étreinte en tant que lien avec cette peinture exposée, est celle du corps de la dormition. Notre jeu balance entre veille et sommeil, pour penser ce corps en sommeil. Plus important encore que le dire saturé de notre contemporanéité, le sommeil prend une part dévorante de la représentation du vide/plein d'un corps exposé à ce double dilaté du voir/aveuglement, comme perception d'une transparence.





Thierry Texedre, le 26 novembre 2011.

mardi 22 novembre 2011

Strates



1


Soulèvement du court instant, trépassant, se régénérant une fois les coups passés. Coup du pendant, de ce temps qui monte, se met en place, se souvient, s'évertue à vivre. Quelle grande carcasse peut sonner aux portes du temps, de cette secousse du temps qui se referme sur la lecture du texte, écriture sous un autre temps. Tempérée, l'écriture devient vite exorbitée, rivée sur un corps dépoli, passé sous silence. L'infection s'empare de quelques feuilles, couches du temps apostrophé par le bras. Couvert par quelques irruptions sous la peau, le corps s'évide peu à peu, pour se découper, se coller se souvenir peut-être. Peut-il se rétracter à ce point pour que la mémoire ait lieu? Possible, risque d'altérité du dire à rebours ou en devenir? Le corps s'évade, s'élance au dire de sa monstruosité d'être. La musique ne peut apporter, au vide qui traverse la surface peinte, que ce risque inexploré d'exister, pour taire un corps plein.


2

De quelle mémoire parle-t-on? Mémoire qui touche à l'infini ou celle antérieure qui ondule dans un risque social, risque d'un enfermement dans la Loi, objet d'improvisation du dire enfermé dans un fini illisible. Le temps présent, lui, représente la chose illisible et transparente. Une imposture de l'image qui se tord, se déforme, se rétrécit en songes. Qu'il rétrécît en songes, si le temps du corps n'a pas encore de lieu. Le lieu du corps serait celui d'une altération de la mémoire. Un sujet soudain, serait pris dans l'emportement d'autres corps croisés (identification liée au reflet dans un miroir de son propre corps), pour visiter ce rien, du dedans d'un corps, pour y rencontrer un nom, puis une identité, mais découpée (le temps ici passe, pour interpeller le lieu ouvert d'une succession de présent, vitesse de l'image, Futurisme?). Virtualité du temps et de son corps mis en transparence. La mémoire se met à construire des lieux opérant comme dans la construction d'un lieu-offrande. La pensée se manifeste alors pour ordonner ces formes, peintures aux contours découpés dans la couleur (on entend par là une rencontre avec l'espace déjà représenté derrière la peinture actée, en vues multiples, pour inventer une suspension du temps). Cette peinture est une suspension, poursuite d'une multiplication des errances, pour trouver à un moment indéterminé, l'hystérie (la parole manque son objet), rencontre recto-verso d'un même temps, le présent (ce temps est un temps découpé). Le présent est une imposture, sa Loi est une mise en demeure de la mémoire dans un vréel usurpateur. Le réel remonte jusqu'au fond transparent du corps plein, pour en sortir vraisemblable, et atomisé. La parole s'évacue, par un dire impuissant à rencontrer sa vérité, celle de l'écriture spéculaire, acte manqué du temps évacué par l'apparition de l’œil introspectif qui se relève de la peinture.


 

Thierry Texedre, le 22 novembre 2011.

jeudi 17 novembre 2011

Carnaissance



Je ne nommerai jamais assez l'excellence du travail de Thierry Cauwet, comme l'un de nos très grands peintres de cette première moitié du XXIe siècle, période contemporaine qui ferme celle du "corps plein".



Sans se compromettre, le temps pousse à jouir, quand le corps se vide de sa chair; état de la détention de la peau par ce fond dur, os impossible à traverser. Impossible visitation du temps dans cette dureté ordinaire. Décomposer les oblitérations du corps, en un traitement transparent des vestibules. La chair se met en état de vie, pour emporter ce corps dans sa transparence. Le corps est dépossédé de la chair puisqu'il pense. Penser pour l'homme c'est contourner le fond, pour rencontrer la transparence d'une déploration du temps: la vie finit par traverser ce corps plein, pour le couper du cœur incessant du battement de la transparence. Le va-et-vient du dedans du corps, soudé à ce durcissement temporel contre lequel la chair se colle, va se magnifier en une peau transparente, celle du dehors qu'un corps peut penser en un dessin: destin de l'homme qui met en perspective la multitude de lieux de la chair jouissante. La peau tire parti de ce rapprochement du temps et de la transparence du corps. Pour exciser, trancher, couper, dépecer le corps qui pense: pour avoir oppressé ce désir insoutenable, et  cette trouée, découpe incessante du corps en peintures-mémoires de la pensée emportée dans l'infini: retournement de ces surfaces transparentes. Arrière, devant, coté livré à cette suspension du temps qui pense, pour toucher ce mystère: quelle jouissance peut exister dans un corps en creux? Sinon quand celle-ci se livre à d'insoutenables exactions de la chair mise en peinture. Rencontre et attraction de ce corps suspendu, pour qu'un désir infini aie lieu: le lieu de telles surfaces recto-verso. On rend compte de ce qu'un corps peut de penser, sauf à reconnaître ce corps peint. Le corps ici serait une mise en acte de la mémoire à rebours. Comme quelque chose qui est représenté, et qui n'a pas encore lieu, sauf dans une coupe du corps peint. Tranche de vie à venir. Naissance future qui augure un nombre infini de corps. Collages en hystérie, raisonnement en tracés et gestes imprimés, pour tourner la surface du corps peint vers cette pensée, qui parle du corps en volume: rationalité du temps de l'homme vu en coupe. Implosion de l'intérieur: la chair rompt avec le temps quand la peinture du corps existe. Le corps pensant est un corps en coupe, un être s'y dessine lorsque ce corps est un corps infini. Un sujet pensant n'est reconnaissable qu'à rencontrer cette multitude de coupes peintes en surfaces transparentes: la chair touche ce fond impossible à inventer, sauf dans l'informelle exploration des couches peintes en temps réel. L'homme s'évanouit quand son corps est livré à d'authentiques extractions du temps découpé dans sa peinture. L'attention feutrée du corps est une caresse des sens, sur le temps immuable de la peau éruptive, en chants éternels du corps dédié à la vie, en songes insondables, en une soudaine soustraction au présent. Là se souvient ce corps "plein", pour entrer dans un "autre" enfin "plaein". Séparation des pouvoirs entre la plainte et ce plein, pour un autre corps démesurément infini par sa capacité à ne jamais être Un que dans un changement perpétuel de plan, du même à l'autre, et de l'autre à la démesure de l'étrangeté d'un corps de la dépossession, de la déposition.





Thierry Texedre, le 17 novembre 2011.

mardi 15 novembre 2011

La chute














Trop de litanie pour un jour
poussé par la fenêtre à la
tombée de la nuit histoire
d'en avaler les images nues
pure fantasmagorie que ce
risque d'envol du geste né
de cette nudité de l'image
imminente et retroussée pas
si faux que ça l’œil se glose
de moins voir à mesure que
la chute s'accélère il retient 
comme essentiel souffle ce
qui remonte plus loin en
amont vieille histoire du vide
qui s'invite dans l'imaginaire
pour ensanglanter cet œil
maltraité par le vertige noir
de la déflagration du jour
dernière jouissance avant
l'éclatement en choc frontal
du corps du défi doucement
perdu pour passer par dessus
ce léger embrun emblématique
de la vie victorieuse vociférée.





Thierry Texedre, le 15 novembre 2011.

lundi 14 novembre 2011

Enterrement













Macabre enterrement du corps vissé sur sa chair quelle chair quel temps pour la nommer risque de feindre la peau ouverte ouverture sur un champs fécondé au coeur de cette tête dramatique damnée par les oppressions de la respiration suc vital absorbé par cette langueur amoureuse mort d'une parole en vertébrale redirection répétition de cette marche en saccades rythmes impuissants de la respiration le corps se délite se retire s'enfuit s'éteint au loin état de la chair châtrée on la coupe du reste extériorité d'autres corps mis en locution par l'être et l'étant de la parole dévisagée par la rageuse déflagration de la chair sous un gonflement de la peau éclat de rire quand la peau s'écarte se ride se fripe se plisse pour former un autre dessein destin oratoire d'une parole défigurée sous-produit de la mémoire verbale atomisation de l'image en mille facettes sens montrés comme possédés altérité du temps futur pour un autre regard une autre vie à rebours celle en gestation à l'aune du très sanctuaire nom de l'homme acétique tout pense à croire que cette tête diurne vit à trop gratter ce sol durci peau vieillie par l'action vite répétée police du corps joué à vivre regard tourné vers cette marche usée du tremblement terrestre en tournement de tête la terre tourne sur le risque de croire carré pour une courte durée l'espace s'étend partout où l'homme n'est pas l'effet prend forme l'effet d'une fin soudaine du corps parce que l'homme a voulu penser et que penser n'est que l'apparition- disparition du corps vidé de sa substance la chair liquéfiée en déglutition liquide rouge au sortir du corps liqueur de la possession eau de ces cavités tubulaires en musique à vent souffle de deux corps en sang et en eau en air et en chair l'improbable éternité de la vie vient réitérer celle de la mort aussi l'articulation des corps se ponctuent avec cette superposition des temps humains mémoire d'une découverte d'une traversée de l'au-delà en hiatus fuite en avant de la Vie qui tombe dans ce Vide à temps.




Thierry Texedre, le 14 novembre 2011.

samedi 12 novembre 2011

Tatoué











Trou
tourbillon
touché par
la grâce ce bel
aspirant l'air de
la parole se souvient-il
de cet avant de la
mémoire qui pèse
sur l'esprit ascétique
de la volonté du corps
réserve du temps pressé
qui s'évanouit dans
d'infâmes aspirations
ramassées en un lieu
hauteur du temps pressé
par les cieux obscurs
de la divine unité
se souvient-il que Dieu
est à couper le souffle
assomption
respiration sous
ces rêves animaux
d'une injection tétanique
en intraveineuse
pour entendre les anges
inventer quelques
sonorités partout où
le verbe a lieu
tranche de vie coupée
secousse du dire tombé
en trombes évoquées
tempête des sons sous
le couvert d'un coup
du sort des mots en vrac
vacuité du sombre songe
enterré dans des tête folles
dans d'imposantes
oppressions de l'écho
des sens ruée vers quelle
sortie du dire cloaque
distendu le dire semble
effrayé par ses mots
articulés en double
double du doute du
double glacé en raison
raisonnement du sens
sans dessus dessous
renversement de la pensée
qui jouit immanquablement
de sa terreur du désir
d'apparition l’œil éteint
se referme sur l'infini
du songe gestation du
redressement d'un corps
né mortellement chair
de la croyance en cette
chair qui en conclave
s'évertuera de tourner
ce corps infecté en
une grande manipulation
du temps le temps serait
le rescapé d'un drame
celui d'une reconnaissance
fichée dans la peau
comme mémoire
l'incommensurable
mémoire du corps
pensant pendu
et perdu sous
une peau celle
de la prière
des cieux
indolores
Dieu est
un tatoué.





Thierry Texedre, le 12 novembre 2011.



dimanche 6 novembre 2011

Fugue












Tressautement des notes sous les doigts posture qui soulève l'érosion de cette envolée lyrique pour laissée une vision dévastée des voix ensorcelantes voltige des notes sur le vif enterrement récréatif de l'attraction pour un refrain ferme empoignement des sons austères sous ce long soulèvement des instruments endiablés on tire sur les cordes en vivacité dans un frontal jeu joué pour ouvrir le temps en représentations irréelles les silences opulents se dressent pour couper les violons faire que ceux-ci assombrissent l'écoute pieds et mains sont tendus tels ces cordes pincées puis subitement relâchées on entend ce lointain désir d'expiation de la musique sur une fantomatique explosion du désir qui inonde ce corps dépossédé de toute raison corps en musique corps en rythmes guerre des sons pour rendre au corps toute sa vivacité son entrée en fractionnements de ses sens direction imposante des sons syncopés répétition d'accords espacés d'accords plus forts dans le drame sourdement on croise une fugue qui couvre tout le corps dans une lamentation divinement étendue dans un étourdissement dramatique lame de fond qui vous emporte vers ce final imposant impromptu de la saisissante exploration du corps caverne en jets expulsés sous une éternité réveil de la passion sous ces cieux en brillant désespoir étoilé autour de l'audition encore et encore dans une transgression permanente du corps en sons atomisés des sons qui en fugue soulèvent l'esprit extraction détenu en syncope en douloureuse apparition dans un temps percé livré à d'insondables renversements début du temps sous d'infâmes ossements hospice pour après danser en sourdine l'esprit en diffraction on se prend dans les fils dévastateurs des notes qui s'accélèrent la vie vitesse du temps sort du son en une musique naissante de l'esprit en une longue défloration des notes vibration des cordes possédées dans un grand fracas intérieur des ondes qui déclament et claquent pour monter pour toucher à là fin des sens sempiternelle retour sur le  corps déjoué on part pour sortir de ce sacerdoce passation de pouvoir en blocs grammaire de l'amour à découvert en filigrane du désert de cette fin du temps douloureux.



Thierry Texedre, le 6 novembre 2011.



mardi 1 novembre 2011

L'oeil nu







Ne me regarde pas comme ça! Tu traînes ton regard salace, sortilège de la dépression, pour me déshabiller. Nulle part, pour ne pas partir dans la désespérance, où aller. On est vite rattrapé par le monstrueux même. Et si on se délite petit à petit, c'est bien là que les choses commencent. L'intérêt se coupe de l'extérieur pour finir sa course sur un corps d'élection; une coupe dans la bienséance du temps. Si tout a été fait dans les délices de ces corps vautrés, il n'en reste pas moins une charge émotionnelle, un regard, plus anonyme, plus tempétueux, en violation avec l'insoutenable légèreté de l'emphatique reconnaissance de soi. Une emphase d'une telle régression, qu'on ne saurait, dans la plupart des cas, s'y soumettre, sans sombrer dans d'horribles douleurs. Le regard de l'autre tient bon pourtant. Il vous emmène, imperturbable, vers d'autres contrées, sujettes à caution, mais pleines d'envies, pour rassasier ce court instant tourné vers l'anonymat et de l'affranchissement de la douleur. Si ce regard s'en donne à coeur joie, c'est pour mieux déverser sur cet autre, comme un empressement à rattraper l'incompatible de deux corps vers le lieu unique où la peau décharnée jouira, sous l'oeil émacié du devenir. Fragile consistance du corps de l'autre devant. Déshabillé, le propre corps se noie dans l'oeil-jachère de l'autre. Tu m'enveloppe, tu me prends, me saccage, je te soumets mon insignifiance, je me terre en toi, tu trembles sur mon devenir entrain de succomber. Tous ces délices sont à portée de ma grande délivrance. Instant photographique du geste omniprésent, et de la réverbération de la chair sur ce fond d'oeil irrité. L'oeil est plus rapide que le déclic du rendu photographié. Il opère une saisie d'ensemble, osmose du risque de perte d'un membre, décollation du sujet en blocs de chair à découvert, on veut entrer, rencontrer ce qui derrière se tisse, trame de l'immanence de la vie qui dorénavant n'a plus d'hétérogénéité que l'histoire vue en coupe: sujet à rebours vers ses gestes et ses allitérations grotesques. Tes yeux se posent sur le bas du ventre, vois ce sexe repoussé par tes avances. Il se retire un peu, le pantalon baissé jusqu'aux genoux. Le slip serre la peau, remontant les bourses, on devine sous le tissus la forme allongée du sexe, relevé comme pour mieux se positionner le pantalon attaché. Tu me caresse la partie de tissus enflé entre mes jambes écartées. Une vive réaction s'empare de moi, je sens gonfler ce sexe endolori par ces attouchements à répétition, ta main me serre le membre raidi, tuméfié par l'incendie qui monte en moi. Pas le temps pour que j'exulte! Ma queue sort déjà de ce lieu mouillé l'instant d'avant. Mes jambes se raidissent. Je relève le bas du dos pour t'aider à descendre ma culotte complètement. La peau de mon gland se retire à mesure que tu retires lentement le slip collé. Tu t'empares de l'instrument désiré, tu t’empales sur ma main, comme si de cette découverte allait dépendre la suite. Tu ricanes. J'en ai les yeux humides. J'ai peur de ta réaction. Tu insistes sur moi. Tes mains allongent le phallus dans l'Histoire, dans cette mémoire qui rompt avec le présent. Je m'attends au pire. Le membre s'évade presque d'entre tes doigts. Tu te risques à le serrer plus fort avec tes ongles longs. Je te prend à bras le corps, avec force. Nous partons en arrière, balancés de tous  côtés. Le sol nous reçoit. Le parquet résonne sèchement. Les deux corps glissent jusqu'au bord du lit défait. On s'empresse de quitter nos dernières fringues. Les vêtements sont éparpillés partout dans la pièce. Un grand désordre règne. On s'embrasse, les lèvres chauffées, par l'ardeur de ces ébats, sont ouvertes et inséparables. Les deux corps tournent sur eux-même, roulent, et reviennent près du lit. Une musique semble accompagner tous ces gestes. Tout tourne, tout disparaît, on est un centre, les corps ne font plus qu'un. Le temps passe, j'ai trouvé ce point g, elle est secouée, et tremble, de vives allitérations sortent de sa gorge. Je prononce à de rares instants des mots crus, ceux en de telles circonstances. Nos souffles plus courts, se prennent à violer la respiration. Elle tire sur les grandes lèvres de ce con indescriptible. Les poiles autour, font comme un contraste entre le rose et le noir. Peu de chance de m'en préoccuper. Elle m'a dirigé vers ce trou béant, ma main aussi, accompagne cette queue recourbée. La douleur laisse place à un émoi, je ressens monter en moi ce trauma du plaisir, vibrante extase des membres électriques. Je laisse aller ce corps raide dans un va-et-vient chaud. Un jet doux éjacule au moment où le sexe est durci, au fond impétueux de la chatte resserrée autour de sa dévoration. Nous avons jouit impérieusement. Tous les mots ont été sommés de s'arrêter sur un psaume, domination de cette errance retrouvée des corps en chair, de la chair avortée en dépliement de ce deuil; ce qui se trame en nous, pour l'amour d'une disparition, plus rien des sens n'est extérieur, et n'est plus érogène que le souvenir. Lentement les corps s'évanouissent dans un coin de la pièce, peut-être dehors, en rêve dedans, de cet intérieur sans lieu. Le grand saut dans une chair hypostasiée. Jouissance de ce parcours infini dans l'infinité des langues, dans ce noeud indéfectible de la vie qui rend la fin de la vie impossible. Un suicide de la mort en apothéose dans mille feux tournoyant au dessus de nos têtes: être coupé du monde dans la tentation. Sortilège de ce dévisageant regard sur les parties désirantes de ce corps en extase, devant l'étrange machine du corps possédé. Possédé par le crépuscule des dieux arrachés au temps.


Thierry Texedre, le 1 novembre 2011.

dimanche 30 octobre 2011

De la quintessence du temps ravageur

















Quintessence de la vie, ramper sur quelle marge du massacre, rompre avec ce clopin-clopant du temps boiteux, là est l'austère musique de l'amour de deux êtres pour leur progéniture. L'encerclement tant souhaité par l'espèce, pour vivre dans cette plénitude du désir avorté du dépassement de soi, mène l'humanité à son risque d'exacte perte du sens, perte du lieu social, retour d'une grave graduation de la mort qui commence dés la multiplication des corps désirés. L'exaltation de l'emprise du corps, sur l'origine de cette socialité du nombre, prendra toute sa splendeur dans l'impuissance à ne plus engendrer ce nombre, le nombre d'une mise en chair de l'exaltation du pouvoir de transgresser le nombre amoureux, sur l'œil déposé, étalé, pour la dévorer en dévotion, cette chair . Carnivore insatiable, le corps enfoncé dans les trames intriquées de la chair, rentre dans sa grande gloire; penser l'incalculable fin du corps dans la répétition de l'écorché, dérive de la chair lapidée, en drame vocal. On entend dire l'autre voix au moment de la séparation des corps, au moment de cette jouissance, orgasme insoupçonné de l'amour de deux êtres dans l'infini d'un temps indéterminé, de cet interminable présent qui rend l'âme, l'éternité d'un doux baisé déposé lentement sur la bouche voluptueuse de l'être aimé. Le temps se défait en face vieillissante, le devant de la scène est rouge, le vent lève les drapeaux, étendards devenus libres dans ce ciel évidé, creusé d'un monde, celui du nombre. C'est la joie du peuple qui hante l'espace serré d'un temps pressé, pour laisser s'envoler la parole unique dans ce firmament blême de la naissance. Le regard ravagé du temps s'épanchera sur la renaissance du peuple ivre de mots encore totalitaires de la parole poétique psalmodiée en tourniquets du manège enchanteur. Les corps tournent dans l'intemporalité du vent qui joue de son archet - On distingue, au loin, quelques rares noctambules qui s'empressent de rentrer, dépossédés de ce doux corps, possédés par un courant alternatif, seraient-ils projetés par un flux incessant d'image. De celles qui verbalisent une écoute dominée par d'insupportables et magnétiques informations, scandées, et rythmées pour violer le temps intérieur du corps - L'horloge inventée déprime face aux logiciels du présent rendu intemporel. La vie s'empresse d'en découdre avec quelque sempiternelle introduction à l'abolition de la mort. On meurt pour rapporter d'un au-delà cette capacité à tenir la cadence du nombre exponentiel.




Thierry Texedre, le 30 octobre 2011.








dimanche 23 octobre 2011

L'infini de l'être












Sortir de cette terre pleine voilà l'indifférence quelle indécence dessine l'assomption rétrécissement de la vue en chair la chair éteinte celle d'une étreinte apostolique avec son Dieu éruptif érudition du corps face à ce Haut ce cœur soulevé en tête arithmétique tête chevauchée par le grand vent de la pensée canonique un trou c'est un trou hélas carré essai du décès dans la contingence verbale de la voix ponctuée de la Voie qui touche à ce blasphème de croire croix portée par le corps mis en voix vocifération du souffle en terre asséchée asymétrie du corps et de la vie de la vie et de la voix humanité sans tête qui croît à mesure que la chair s'émancipe de cette musique naissante celle du début de la vie qui tombe la vie tombe au début pour à la fin renaître en mémoire indécente l'homme descente l'homme étalement sous un jour nouveau lumière du corps éclairé par sa chair exacerbation des sens pour en extraire cette jouissante intériorité du drame humain fermement femme ce corps élevé rendra ses oripeaux de peau en hermaphrodite visitation de la matière poussée à parler pour soulever ce corps mortel dans sa marche vers la parole immémoriale et transgressive les temps ont changé pour cette double appartenance dans une redirection en mots de deux corps de cette chair chair de la reproduction infinie de l'être.






Thierry Texedre, le 23 octobre 2011.

jeudi 20 octobre 2011

Peau











Trop d'altérité signifient le désir morbide de frôler la peau
tapage des grands coups sur la chair pendue autrement
le temps indéterminé de cette chair appuyée pour sentir
aussitôt les sens toucher cet enterrement de passer par
l'exaltation insoupçonnée d'un glissement vertige de vie
grandiloquence du nu face à la mort danse nudité de la nuit
pour renverser ce corps dans les bras du temps passé ou
voir cette inquiétante étrangeté du désir qui monte quand
la peau frémissante se replie sous les ailes d'une jouissance
instantanée lieu irruption de cette petite cause de la mort
quand la beauté s'émancipe de ses atouts vertigineux habits
dévorant ce commencement lent d'une caresse du temps
touché sur l'ossature vêtue depuis l'origine cassant animal
rampant devant cette lumière inopinément pour lancer un
cri du fond touché par la grâce corps sous x mue en lecture
tutélaire récitant qui appelle au détournement nu clinique
contraction devant l'élan vulve possession ouste pédoncule.





Thierry Texedre, le 20 octobre 2011.

lundi 17 octobre 2011

Compression4












La tête est tétraplégique
l'être se retourne dans la
tombe là-haut où les cieux
chantent chasser le corps
de ses impétueux miasmes
mort du corps devant ce
changement chorale en
aigus livre son firmament
sa tentation son élévation
sa figure aux airs de lente
dévastation de la peau en
plis recroquevillés serrés
jusqu'au malaise en face
en bas mal en virevoltant
le mal se soustrait à la face
de ces bouches ouvertes
reste les chairs tendues
traversées par une langue
insoutenable éradication
du temps sous un ciel tiré
tel un rideau replié toile
pliée au sol et nouée pour
étaler cette matière couleur
tempétueux présent avant
la mise au tombeau de la
représentation dépliée la
toile laisse apparaître des
blancs forme de feuillu c'est
l'envers de la mort découverte
ici-bas là la chair vient en
reconnaissance focalisation
du désir à découvert linceul
sur la peau posée là comme
prière du temps improvisé
on entend quelques chants
d'oiseaux au-dessus du corps
presque là pour annoncer
la venue de l'autre face de
l'autre source au cœur de la
vie vraisemblable risque de
devoir en finir avec le feu
de la digression la face est
tournée vers le vrai pour
l'entendre murmurer la mort
qui monte dans ce corps
de chair et d'ombre de rien
le rien qui vient du fond des
temps âge d'une illusion
de la pensée qui saute alors
même que le jour se lève
pour ces deux êtres qui
marchent enivrés par les
senteurs boisées le long de
ce chemin sans fin ni début.





Thierry Texedre, le 17 octobre 2011.

vendredi 14 octobre 2011

Compression3














Travaillé ce corps opère une
vraie terreur sur lui-même
enchantement de cette petite
mort à cran canalisée par la
trouée partout de la peau vue
de cette ignoble matière née
en postérieur relevé ouverture
du Paradis en entrailles dans
un drame dans l'étreinte de
l'Enfer corps levé en nombre
jusqu'à l'ultime superposition
le nom aura disparu bientôt
pour laisser la vie clouée dans
les ténèbres de la croix sang
du rivage veines ouvertes coup
pour marquer cette sortie de
la mort en vainqueur contre le
temps possédé de l'ossuaire
l'oppression du mal respiré
pour la naissance naître c'est
ne plus avoir de Dieu derrière
cette parole cri de l'apparition
dans la naissance et la nativité
relève ce petit corps bitumeux
pour engendrer l'apothéose du
vivant dans l'homme parlant
de cet écart avec la femme au
plus haut point de conjuration
de l'être enterrement de l'être
sous l'imposante masse de ces
charnier ceux du temps présent
représentation à trop mourir plus
vite que cette irruption cutanée
sous ce soleil impossible à voir
de face aveuglement du temps
dramatique de la jouissance du
corps double coupé de tout du
Tout infranchissable tant que ce
double sera l'objet de la vue en
séparation pulsions démoniaques
de l'Esprit en proie au désir de
l'Etre l'étant n'est plus que l'ombre
sournoise de l'apesanteur de l'âme
en tourbillons immortels depuis le
corps dressé à l'horizon de l'Enfer
de la mort d'autant d'êtres éternels.






Thierry Texedre, le 14 octobre 2011.


jeudi 13 octobre 2011

Compression2














Quelle coupure ensanglantée du
corps sous mille pieds exténué
par d'imposantes érections dans
la bouche du temps érudit sourd
et exorbité gonflé et écartelé au
plus fort de l'apothéose du feu
soleil émasculé dans des cavités
bouillonnantes de joie la joie de
l'Enfer liberté de l'Enfermement
révolutionnaire de la chair marée
hors du temps en vagues astrales
arrachement de la langue parole
descendant du cri l'ourlet la voix
qui tonne autour du corps dépecé
de ses habits de jour la peau par
dessus joue à se faire jouir par
l'ouverture de ses pores porcherie
de la faim fantasmatique de la
dérive des ossements détention
de la peau vissée pour être en fond
sanguinolente un pieu poussé avec
force traverse l’œil il cligne pour
la dernière fois avant de se sortir
de là déchet que cette vue de la
peau pétaudière partout où l’œil
tente de trouver un corps de langue
vitesse des membres démembrés
de travers pour faire croire à un
corps entier sons infinis sous cet
écho du temps pressé aplati pour
toujours en ces lieux tortueux dans
un bain de sang senti sans équivoque
évocation de l'Enfer mort de cette
vie côtoyée par l’œil caché couche
de l'injonction de vivre pour se ruer
vers la grande porte de l'Enfer les
anges gardiens de ces lieux crient
accroupis pour hisser les pauvres
déments sur le perron psalmodiant
des chants sur l'océan carmin atteint.






Thierry Texedre, le 13 octobre 2011.


mercredi 12 octobre 2011

Compression1













Bombardement des lambeaux
de chair rompue charnier en
gestation dans le trou béant
de l'atomisation du verbe lieu
exclu du corps à découvert nu
pourrissement de la mémoire
souffrance de la mémoire liée
à l'expurgation de l'intérieur
qui sort à mesure qu'on presse
les chairs pour les remplacer
par une jouissance orbiculaire
l’œil suinte de sang apoplexie
des organes vrillés taraudés et
emprisonnés dans l'immense
gonflement intestinal jusqu'à
cette limite insupportable de
l'éclatement intérieur la peau
détendue pend et perd de son
attrait le corps est à redéfinir
repasser dessus le serrer nouer
les entrailles puis les éventrer
pour laisser s'échapper le sang
de la honte recoudre paupières
et entre-jambe le derrière et
le devant les doigts entre-eux
reliés pour laisser glisser la vie
la perdre la sentir l'évacuer la
presser pour la remplacer autre
force de travail des coups bas
torture du corps qui n'est plus
le corps mais respire encore le
doux feu de l'embaumement
juste les yeux ouverts pour voir
le cadavre livré à sa mort infâme.




Thierry Texedre, le 12 octobre 2011.