mercredi 22 août 2012

Dune













La pression est forte, un début sous anesthésie, un décollage du vertige polymorphe. Toutes ces formes qui entrent dans la danse, dans l'antinomie, dans l'imprévisible. Le corps soudé à la voix se met à donner des coups d'arrêt, coup du sort? Vestiges de la vie sans eau pour nager sans intervalles. Un corps qui trempe dans l'immobilisme de la nature humaine. Langages du très improbable drame qui s'ouvre au-devant de la scène. Sur quel sol dansent les ivresses damnées depuis l'intérieur de ces corps opulents et colorés par le vin qui coule à flots. Flottaison de la traversée vers l'horizon illuminé et rasoir. Rachitisme de l'esprit qui inonde les écrans fumeux de nos errances électriques. L'écran se coupe de toute vérité puisqu'il est un support d'objet dédié, dédicace d'un nom désarticulé, d'un retournement de l'histoire par manque d'amour pour son prochain. L'autre peine à entendre puisque ce moi crépusculaire vient l'autoriser à forniquer avec le sang en coulées ininterrompues, rivière insolente de la vie du corps vidé, corps traversé par d'immondes facéties venant de ces arachnides enveloppant de leur cocon l'illustre homme troué, pour en faire un réservoir de sperme, femelle prévoyante. Coupé par les vents contraires l'air devient un puissant refuge pour des mots étranges sortis de ce fond indécent du gouffre vénérable. Corps plié ou penché en avant, pour forcer le passage, pour pousser sur les sons, sonne le temps de la délicatesse des ondes porteuses, naissance ondulante de la chose excentrique exposée là comme pour l'ingestion, nourriture terrestre insurmontable. La vie rencontrerait-elle autre chose que cette nourriture damnée par la colique intestinale? Sables de ces déserts exposés aux visiteurs curieux que de telles oeuvres se dessinent sur la dune hirsute.



Thierry Texedre, le 22 Août 2012.
sur Tan Dun ~ Concerto for String Orchestra and Pipa