dimanche 29 avril 2018

Un viol a été commis


Un viol a été commis
Sur quel risque un corps peut-il se soumettre au tremblement de l'esprit retors qui montre la langue comme altération de la chair ? Par cette impossible convulsion qui traite le corps, en insupportant sa dérive, sa capacité à reconnaître la langue ; puisqu'il parle, paroles en l'air, sorties d'un corps dont on sait aujourd'hui que sa chair n'y suffit plus.
Un viol a été commis
Certes ce corps manque la parole, puisqu'il s'émeut de sa chair, l'exquise association qui tient le corps à sa chair, paroles irréalisées qui manquent l'art et le temps.
Un temps s'est éloigné du corps, il faudra une génération pour remontrer ce corps plein, ce corps qui pense.
Le tempo du corps c'est sa chair, sa sonorité c'est sa pensée.
Un corps qui pousse la jouissance jusqu'à la figure érotique est un corps qui manque de nommer la chair, il presse le corps vers sa pornographie.
L'esprit recompose sa figure en insistant sur la langue.
Le corps s'émerveille devant l'impossible image d'un état de la chair, de sa mise en perspective pour avoir cru que ce corps allait le délivrer de son corps en inventant la parole.
Un viol a été commis.

Thierry Texedre, le 29 avril 2018.