jeudi 11 mars 2021

Suite




Suite


Sous ces cieux autres et austères, mêlés à cette impertinence, pourquoi avancer sur un tel registre dont on craint l'altérité ; l'interdit, l'amalgame, l'entrée en une erratique indifférence, la grande incertitude du manque, l'apologie du beau que le temps ausculte, l'immortelle couleur qui manque au temps, une certitude, l'invitation au beau reste la seule certitude d'une peinture qui couche la chair sur les draps blancs d'une somme, l'effusion des couleurs d'un temps sans fond. Ce temps est un temps de l'audition. On scrute on tempère, pour asséner comme une suite au texte futur, l'enseigner de son incapacité à traduite cette omniprésence des couleurs par leur transfiguration, leur état de proximité avec des sons modulant une musique protéiforme, une musique convulsive quand la parole interfère avec la puissante exhortation de l'écriture. Par quelle peinture, soubresauts d'une fin sans cesse repoussée, la représentation se soumet au risque d'ensorcellement des couleurs, de ces élans jubilation d'une musique d'un soulèvement du temps ; le temps de chercher la temporalité d'un sujet qui peint sans suite l'opportunité d'un devenir de la cause humaine. La forme tient du mirage, tel un miracle occulté, ce serait en filigrane l'étalement d'un volume qui plonge dans les abîmes tourmentés de la pensée.


Thierry Texedre, le 11 mars 2021.


Jerôme Bosch (vers 1450-1516), « Saint Jean-Baptiste dans le désert », Huile sur panneau de bois 49,0 x 40,5 cm