Le
silence de la faim
Trace
ténue tortillée
autour
du col inassouvi
autorité
du temps dépassé
sur
l'ourlet de la notoire
raison
rachitique face
au
cri venu du dehors
de
l'autre côté du fleuve
sur
l'enfermement juste
de
ce désert mal fagoté
centre
de la respiration
sons
sans cesse allongés
sur
le corps de l'autre
alvéoles
du cœur chaotique
qui
pleure depuis ce secret
cautérisé
par une pluie
d'étoiles
là-haut gelées
par
on ne sait quel regard
du
monde qui passe
peste
qui sort du nez
noirci
par les songes
atmosphériques
du derrière
de
nos intentions jour du
grand
retournement
du
silence des corps
épuisés
par ce silence
cette
secousse sismique
dont
on sait l'impossible
lieu
pour pouvoir lire
ce
serait cet avant de
l'écriture
dans une parole
impropre
à l'entendement
une
parole de la passation
des
pouvoirs aux sens
surveillés
par la surinfection
de
la chair qui garde l'entrée
de
ce lieu inaudible de
la
mort dont la mémoire
serait
l'esprit de son extériorité
pousse
et tousse dans l'art
de
défaire les corps pour
qu'ils
étalent leur loi
celle
d'une extension
de
la vie depuis l'intérieur
fenêtre
ouverte vois-tu
cet
écheveau de sang
qui
se faufile à travers
le
chaos à découvert
vertueux
choc de la peau
encore
affamée par
l'insuffisance
rénale
jusqu'à
la mort reine
ô
majestueux corps
de
la peinture matière
de
la mort en état de choc
digérée
par ces incandescentes
pensées
mises en peinture
pour
s'être battues au lit
de
ces couleurs épandues
en
plages paysages de la vie.
Thierry
Texedre, le 7 juillet 2015.