samedi 27 octobre 2012

Litanie









 



Peur paraphrasée par la nébuleuse voix aphone, extrapolation du temps en détonation de ces syllabes imparfaites. Le temps s'essouffle fleur faramineuse de la féminité opulente; on se traîne aux pieds de celle qui vous inonde de sa fente ravie. On traverse le temps d'un air de ne pas y toucher. Les vagues vont et viennent pour renvoyer cette voix à sa contamination, corps miasme, corps morcelé, corps sidéré. L'apothéose n'est pas loin, il faudra attenter à cette chair pour engendrer l'éternité dans le chaos. On souffre de souffler le vent qui sort de ce corps soudé à celle qui l'inocule, le franchit, l'avale, l'octroie. La peur se tient de savoir que le corps s'émancipe pour avoir tremblé depuis l'espace clos de l'esprit malin. Traitement de la forclusion, fermeture du temps sous les plis de la peau qui danse en faisant l'amour. Apothéose massacrée par les coups sur les ondes qu'un corps nu peut renvoyer au moment de la jouissance suprême qu'il franchit, double et un à la fois. Caressante joie de la fragrance du corps désespéré, dans ce fourmillement impitoyable des embruns colorés venu du dedans. Nébuleuse qui prend le risque de s'exhiber, fin du temps au présent, illusion complice de ces êtres inusités, inexistence devenue vérité du corps pris dans le pire déploiement de son soulèvement vénal. Sens de l'unique versé au versant impensable de la dépendance au sexe du corps tenté par ses voix obsolètes.



Thierry Texedre, le 27 octobre 2012.
sur A Far Cry - Schnittke: Concerto Grosso no.1 (1977), V. Rondo: Agitato