lundi 19 novembre 2007

Aux yeux de "l'aveuglaimant"













Les Misotechnites aux enfers n°3 1763 par M.Cochin (1715-1790)
"Phylakei écrit à tatons ce qu'il entend dire"



Aux yeux de "l'aveuglaimant"


D'avoir écrit ce qu'il a entendu
courte supputation sur l'éloge de la
réalité qui tourne autour du dire
d'avoir prêté l'oreille sur une pauvre
assise dévissée du vide avancé et donné
à voir anciennement dans le peint opéré
à travers les effluves montrées nimbes
éternels que l'inconsistance humaine
va clouer en son milieu comme holocauste
tant que l'image viendra s'épandre à
ses pieds instables et mortels en marche
blessés dénaturés pour aller et dire
ce qu'il en est de l'imposition des mains
sur le front d'une visitation du verbe
fait chair aux risques de croire tombe
l'annonce de l'aveuglement du signe
sacrifié sur l'autel de l'inform-elle encore
de retour pour y toucher les stigmates
du corps découpé et sans lieu
tant qu'il y aura de ce défilement
mortel le rôle que tient un corps
sanctifié et pris dans son nombre
n'aura de cesse d'être dans son croire
à croire qu'il se complaît dans la
jouissance-moi mirage du jeu
indifférencié de la perte anonyme
impression faite de cet être qui se verra
relevé reconstruit revisité ressuscité
et aller vers la loi faite consistance
impression sur ce corps habillé de plis
chair rituel en vain donnant l'idée
qu'ont voulu s'en faire les informes
d'une autre aire surface décriée du peint
et volume du présent futur qu'on n'a
pas enlevé encore à son fou-social
à sa parole nôtre et en expansion eh oui
qu'on se le mette en tête tout ceci n'est
qu'une histoire de débauche de meurtres
de vaumissements de déjections
de chasse d'errance de trou-mémoire
de la copulation des êtres pas des corps
la parole n'a pas fini de faire le tour
d'un espace-espèce défait et chaotique
la fin est là comme elle l'a déjà été
tout revient éjaculé à la figure
par on ne sait quelle délivrance
c'est bien un double délire dédié
à chaque fois aux croyants d'y tomber
dans cette chute des corps dans l'infini
impossible dans le vide diminué de
choisir le nombre au verbe de
choisir le chant au sujet non parlant
mais pensant l'unique jouissance
colorée aveugement du nombre
divinisé d'avoir su soustraire à la chair
la structure cérébrale et acéphale
idéal instrumentalisant l'individu
perdu dans une coupure une césure
omniprésente celle d'un commun
qui court après social son nom-clé
ouverture vers un monde lumière
où penser est possible après mise en
forme mais pas en peinture en pâture
la peinture elle avec un peu de chance
va opérer un retournement de situation
au sujet de sa musique de sa passion
selon un récitatif en fuite en bout
de course voila le découpage amour
irrémédiablement dansé assomption
élévation de celle à qui on a touché
un jour pour ne plus s'en enlever.


Inspiré et écrit dans l'écoute de
la passion selon St Mathieu
de Jean Sébastien Bach
sous la direction de Kurt Masur
et l'orchestre national de France,
ainsi que la transposition des
peintures de Thierry Cauwet.

Thierry Texedre, le 20 novembre 2007.