mardi 26 avril 2016

Séquence



Séquestré par l'enfer
ce renfermement tait
cette sorte de feinte
qui vole au dessus de
l'esprit rencontre entre
la vie et sa tentation
pour mettre en marche
ce qui montre l'âme
comme fondement de
l'intériorité liberté que
la parole mettra en jeu
pour montrer ce que
la musique va traduire
en sonnant la peinture
de laisser la place au
monde insoumis de la
plaie rougissante du
paganisme commun
l'ordination électrique
qui fuit l'intelligence
de la vitesse du peint
mais la magie semble
rester au centre de l'art
embrumant les esprits
pour qu'ils tournent
en dérision l'expiration
l'entrée dans l'indéfini
dont on sait que c'est
par là que se passera
cette mise en jeu du
jouir jeté tel un corps
défait de sa chair vu
l'immortalité que croire
depuis ce qui se pense
montre du sens insensé
que la chair esquive
elle comme animalité
vraie de cette sensation
en surface de la peau
révélation de l'âme
embrassée par ce qui
sort l'érotique sens
de la vie liberté entre
la naissance et la fin.


Thierry Texedre, le 26 avril 2016.





                                                                    La chambre d’Âmes










dimanche 24 avril 2016

Bel ange



Regarde l'escalade
de l'erreur montrée
comme si la lueur
en vue de cela allait
se mettre à trembler
tout en réchauffant
nos bien pâles effets

De ces lieux les anges
de la vie vite passée
de vie en trépas vont
s'étendre sur l'herbe
en prairie en champs
chercher un autre âge
la peur du bien craché

Folâtre les obligés
de la défiance le lit
l'estrade remontée
d'un piteux théâtre
qui pique à la figure
obligeant à la fuite
à la nudité du cœur



Thierry Texedre, le 24 avril 2016.







vendredi 22 avril 2016

Lettre







Lettre *

L'air du temps

Je pleure cet instant dédié au risque de la disparition, ce vol irrésistible en sauts, m'esclaffant que rien ne vaut ce regard en suspension dans la poussière de l'air respiré. J'aspire au repos paisible qu'un train d'enfer rapporte du fond des âges, par tant d'amertume, tant d'inexistence, et que ce corps douloureux enveloppe. Tour de vis de la chair qui bloque, fracasse, enferme par tous les temps, pour émasculer ma mémoire. En feintes, l'air du temps me joue des tours, jusqu'à me couper la peau en profondeur, pour laisser sortir le malin qui s'évertue à jouir d'une probable diminution de mon amour pour l'autre. Je rase les murs dehors, et dedans ma chair se remue pour essayer de passer outre en sortant, pliée depuis le fond, pour me laisser jouir l'éternité que ce corps fatigué m'interdit. J'ai mal aux mots jusqu'à les faire sauter, il faut bien encorder pour tenir bon, c'est la seule façon d'extraire la vérité de cette inépuisable intensité du drame de la vie. Relique du désespoir, je crois de plus en plus à cet appel du dedans qui m'indispose, me rétracte, m'emporte depuis la fournaise du clapotis du sang,  debout, pour me risquer à une autre parole ; serait-ce un schisme avec "ce croire" ? Outrage d'entrer dans l'exacte opposition avec un regard amoureux qui immole mon âme, jusqu'à noyer mes certitudes sur la mort. Depuis les débuts de la vie osée, je « crois » à courir après ce qui montre la mémoire pour identifier le nœud la « sortie » d'un présent sans fin. Pleurs de l'inséparable ouverture au monde du corps qui me hante, m'esclaffe, m'introduit dans la noirceur inventée d'un lumineux départ de l'envie en frasques fistés par l'écartèlement des membres jusqu'à la douleur extrême de la fin. De cette foutue fournaise qui m'inocule la mort en catimini, j'ergote sans arrêt, sous l'emprise d'une autre servitude ; la reconnaissance de l'autre, pour m'immerger dans l'indifférence du même. Pouvez-vous m'interdire de croire, ma peur est immense, croire serait au bout, cette chute dans l'immensité de l'infiniment vrai, de la détermination à n'être qu'à condition de n'exister qu'en paroles raccourcies par l’œil de l'étreinte. Sachez que mon mal est ce tremblement interdit depuis l'os qui frôle la cassure.


Thierry Texedre, le 22 avril 2016.

*Ce texte est supposé être une fiction.





jeudi 21 avril 2016

Fleur du temps



Quelle instabilité
nuée auriculaire
de cette forfaiture
intraduisible cri
alarmant de la vie

Attention marque
du trait volcanique
puise dans le sol
le ferment si fumé
de la couleur ornée

Pour sortir puiser
un jour lieu lueur
inattention écart
cette renaissance
l'étreinte du cœur

Fleur du temps
au crépuscule
étamine en toi
la belle flamme
nous embrase

Du serment caché
fond d'un œil
pleurant la soif
d'un amour écarté
à l'aube renaît



Thierry Texedre, le 21 avril 2015.








samedi 16 avril 2016

Danse macabre 2



Sur ce court instant,
voilà bien le cours des choses tant désirées et en rêve.
Sans regard ni paroles,
l'art s'évade depuis l'astre parlant ce recours au travers.
Traversée de la ligne qui montre l'avant,
ce qui sourdement retient ce souffle pour continuer à danser en apesanteur,
ce sacré sexe remisé pour plus d'expulsion du corps ;
quatre à quatre descendre les marches du désir.
On entend ces récits depuis l'école des arts de la litote.
Pourquoi pas en exaltant le vice que des sciences exactes proposent de l'objet déconstruit pour faire taire l'homme envoûté.
Travail soigné de l'exercice qui consiste en une puissante démonstration de la propension à résoudre ce qui jouit ici bas,
devant l'éternelle monstruosité du chaos qui défile,
comme une armée bien entraînée de ces fourmillements intérieurs au corps visité par cette chair incarcérée dans l'épaisse fumée du vraisemblable parcours de la vie coupée entre socialité et animalité contre cette bestialité parvenue dans l'esprit qui pense pour avoir cédé à la mort.
Ça touche au cadavre exquis dont la flamme immolée de cette âme infortune danse,
autour des restes balayés en cendres jetées aux quatre vents.
On touche à cette dérive en raccourci,
rencontre avec une sortie du travail dévoilé comme si d'aller plus vite pour passer à l'entendement de l'écho en sourdine,
qui frappe à la porte, et se passait de cette mémoire fragmentée,
pour enfin montrer la mort avant celle vraie du corps, la monter en rêveries comme objet de l'essoufflement,
dans l'assourdissante lumière qui s'éteint au moment du sommeil.
Allongé, le corps en appelle au risque insurmontable de ne plus jamais parler la langue du corps, celle de l'étrangeté hallucinante des sens au milieu de nulle part, perdus pour n'être jamais qu'en travers de cette marche illuminée de l'esprit sur la chair, elle aimant plutôt la danse.
La folie inhume l'indécence fondant sur le regard fixe qui se soustrait à l'image radicale de la cogitation,
pour incendier,
risquer de se battre avec les ombres de la mort installée partout où rôde la parole ignifugée de la prédication verbale.
Autres danses,
pour un rêve impuissant à montrer la vie au présent.
On tremble encore à l'idée qu'un ressort du cœur travaille avec la pensée,
saut installé et étalé au grand jour, pour frapper sur l'égalité des maux figurés dans un recours à la peinture,
comme succédanée de cette danse macabre.


Thierry Texedre, le 16 avril 2016.






le jardin de la mort Hugo Khnopff 1896








mercredi 13 avril 2016

Clapotis 2








Clapotis 2

Las de ricaner sur
la musique le corps
nu se vautre à terre
par tous les diables
qu'est-ce donc qui
frôle cette peau née
du commencement
insidieux de la danse
en accords découpés
stridente déchirure
en voix grave errante
et dépossédée de sa
langue entrain de
lécher le sol grave
débouté de ses sens
la peau s'évente se
masturbe s'exclue
de l'autre pour jouir
un peu du manque
d'expansion en pluie
du contournement
que l’œil aplati voit
en pleurs inondant
l'exclu l'outragé lu
depuis une pluie de
mots agacés cousus
depuis ce sexe fleuve
paradant en frasques
vestibules rétrécis
et jeter le sommeil
en pâture au cirque
du jet atavique jailli
de nulle part et sucé
tel un suc dédié délice
qui frôle l'extinction
de l'espèce à toucher
au risque de la mort
à placarder entre les
seins cette image
qui ose l'enfer lu
de telle façon qu'on
eut cru au diable
à répéter les sons
sans dessus dessous
taratata la langue
s'évertue à ronfler
le ronron illimité
de l'existence pas
si utile que ça au
corps coulissant
le long de l'esprit
enterré bien avant
la chair chiée chut
elle sonne déjà l'art
qui croit tripatouiller
les organes pour
démonter le vrai du
faux en toute folie.


Thierry Texedre, le 13 avril 2015.











samedi 9 avril 2016

D'un corps traversé 1, 2



1
Si vous saviez ce que désirer ramasse de risque et d'amertume. Sur ce registre l'étreinte se mesurerait avec un corps possédé par la parole encore trop vraie pour rester sur une poussée des sens. Se remettre en accord avec la prosternation depuis l'annonciation d'une danse de la chair par ces signes impuissants à rester au dehors, extinction de l’œil qui ferme la bonne marche du sens de l'objet vulgaire, de celui qui serait plus hostile à la mémoire qu'un sujet qui feinte de penser va commencer à foutre en l'air, expulser de sa détermination à être. Qu'un savoir passe par l'émerveillement que penser jouit d'avoir reconnu un sujet forçant l'objet remisant sa tragédie de parler en chose,dans l'inconsistance révélée de ces mots sortis pour laisser libre court à des pulsions qui dépossèdent la parole de toute vraisemblance. Un corps carné qui met cette connaissance dans une déperdition culturelle, voilà une résistance de la chair ; résidence dont on se passerait bien, à cause de ces affects effervescents qui feintent d'embrasser l'être, pour qu'il se mette à battre dans un corps on ne peut plus privé de sa chair, puisqu'une fois touchée la chair met en péril l'être, le ramassant en une sortie de l'affect par les orifices inassouvis du sang contracté par un cœur qui se débat de ce qu'il y a entre chair et pensée.

2
Qu'est-ce qui frôle l'inclinaison pour ce jaillissement de l'image dans l'indécision de peindre ? Depuis l'inassouvissement de voir un traitement par le geste exhorté comme seule mise en marche de la possession de l'unique par une mémoire polyphonique : d'une musique qui montrerait la monstruosité de l'image entrain d'éructer un dire du dépaysement monumental face au paysage d'un sujet socialisé. Si l'abstraction le sort le rencontre à des fins occultant la fixité peinte, c'est aussi par rapport à cette musique, de la montrer comme l'infini du dire qui se plie à l'urgence d'un dire musiqué, chair qui se glisse dans l'utérus de l'espace toujours à remettre en question. Un corps traversé peut-il mentir sur sa chair ? Voilà bien là quelque chose qui a à voir avec le retournement de la peau, d'une vie qui sortirait de cette traversée, de travers, enjambant l'être, pour s'essayer à plus d'exactitude dans l'évitement d'un présent érotique ; en recentrant ce recommencement, par une mise en mémoire de l'extériorité du corps sur ce qui l'immerge dans l'érotique, c'est-à-dire être par une mise en forme des sens restitués par le frottement de la peau sur l'immanence de la douleur et du plaisir supportés ou insupportés, dans une mémoire qui nomme l'accès au présent fragmenté en fuites, vers un futur antérieur. Un corps traversé serait un corps dont la chair moribonde manquerait de consistance (là le corps fait appel à l'érotisation de sa voix dans la chair), à des fins d'inaptitude au jeu qui montre le vrai face à la vraisemblance. On comprend alors que cette rencontre avec un corps traversé par l’œil inéprouvé ne suffit plus à la parole qui souffre lentement devant l'illusion créée par la compromission que la chair offre aux extrémités convulsives du corps. Le temps d'un volume (l'espace clivé de l'esprit qui croit en sa marche biomorphique ne résout en rien l'apparence du corps-caverne) se mesure avec un corps-caverne, pour introduire l'esprit à sa vision du dedans. Voir serait un aller et retour du dedans à l'extérieur, pour soulever ce qui manque à la parole-écriture, lien indéfectible depuis la déposition du corps de chair en trace et peinture. Peintures rupestres et signes ostentatoires, traces jusqu'à ce qui architecture (architectonique) l'espace social qui se mesure à l'effraction du repos sur l’insécable retour de la vie sur le corps. Initiation de l'imitation par la chair, dans une parole expulsant son érotisation, pour rencontrer ce que la peinture n'aura plus jamais oublié, comme séquence d'une mise en réalité de cette intériorité d'un corps qui pense la fin de la représentation pour explorer l'espace de l'invention de l'innommable visuel, ouverture vers l'intellection touchant à l'irréelle extension de l'univers intérieur que cette traversée du corps oblige, obsède et ordonne.


Thierry Texedre, le 9 avril 2016.







vendredi 8 avril 2016

Trémolo


Satanée sottise
en catimini
le vent s'envole
vers l'espace
rencardé des pores
de la peau
fort de s'envoyer
de toute prise
par l'esprit
raréfié en mots
insupportable
et sonne l'hallali
la retraite
de l'inimitable
prétention du corps
encore mal fagoté
là la chair
vibre de ses plis
illimités enfin
avant ce saut
dans l'essentiel
depuis l'avant
aminci de l'âme
escortée par
les partisans
de l'inoubliable
ravissement
de la nudité
tremble le centre
historique de
la naissance
en nourriture
rentrée par l'être
quelle rencontre
oiseau débraillé
qui picore
l’œil de
l'émerveillement
le destin
aux sublimes
couleurs du temps
pressé le regard
qui sauve et ôté
du notre danse
d'une peinture
déconcertante.


Thierry Texedre, le 8 avril 2016.








mercredi 6 avril 2016

D'un corps traversé









D'un corps traversé

1

Si vous saviez ce que désirer ramasse de risque et d'amertume. Sur ce registre l'étreinte se mesurerait avec un corps possédé par la parole encore trop vraie pour rester sur une poussée des sens. Se remettre en accord avec la prosternation depuis l'annonciation d'une danse de la chair par ces signes impuissants à rester au dehors, extinction de l’œil qui ferme la bonne marche du sens de l'objet vulgaire, de celui qui serait plus hostile à la mémoire qu'un sujet qui feinte de penser va commencer à foutre en l'air, expulser de sa détermination à être. Qu'un savoir passe par l'émerveillement que penser jouit d'avoir reconnu un sujet forçant l'objet remisant sa tragédie de parler en chose,dans l'inconsistance révélée de ces mots sortis pour laisser libre cours à des pulsions qui dépossèdent la parole de toute vraisemblance. Un corps carné qui met cette connaissance dans une déperdition culturelle; voilà une résistance de la chair, résidence dont on se passerait bien, à cause de ces affects effervescents qui feintent d'embrasser l'être, pour qu'il se mette à battre dans un corps on ne peut plus privé de sa chair, puisqu'une fois touchée la chair met en péril l'être, le ramassant en une sortie de l'affect par les orifices inassouvis du sang contracté par un cœur qui se débat de ce qu'il y a entre chair et pensée.

Thierry Texedre, le 6 avril 2016.








samedi 2 avril 2016

À tire-d'aile



Sur la douloureuse
extension de l'oral
vient s'éclaircir la
compassion vouée
au tremblement tiré
du miracle amoureux
illustrant par ce retour
à l'entrée dans une
plainte incandescente
des larmes ultimes
d'un corps occupé
par l'immensité du
son battant d'un cœur
joint à la caressante
nécessité de tenir sur
le fil du plaisir extase
qui va rendre au sang
tout son jaillissement
vers l'étendue de l'être
congédié par la pensée
les bruits qui sortent en
arrière du corps dénué
de toute nudité pour
essouffler l'infini se
dressent o combien de
peines et de guerres
devant l'étreinte en vie
embrassée par l'esprit
libre et confisqué filent
sur le bloc parole d'un
érectile début des mots.



Thierry Texedre, le 2 avril 2016.





vendredi 1 avril 2016

Le monde mouvant de l'étreinte



Depuis quand cette voix rassasiée rafle-t-elle l'intransigeante exactitude de parler ce vrai dont on sait qu'il est éphémère et plein de ce qui se montre comme mémoire. Mémoire de la douleur, la même aussi que ce plaisir inassouvi, par l'entremise l'ouverture à la chair, tactique caressante de l'amoncellement des effluves amoureuses depuis l'éclatement du corps en être chair, cher amour, comment ne peux-tu pas voir cette suture des yeux à la peau paupérisée. J'entends mal aussi, quand les bruits sont éreintés et entérinés, en musique trop savante – pour que je n'en souffre pas – en une tyrannique exécution des mots en chants enchantés par un vent du violent viol de la pensée penchant sa tête au pied levé. L'attente est longue, les sons s'envolent, s'élèvent dans l'éther de l'éternuement dans le dénuement des onomatopées sulfureuses. Quelle tragédie que ces lignes alternant avec la peinture, l'espace du vide en essuyant la morale, et ces ratures ces biffures, qui osent se frayer un chemin sur l'étalement de la chair devant ; quelques pleurs viennent incuber l'essence même de l'allergie au plaisir, le temps s'efface, quand bien même l'illumination se prend dans les filets de la peinture inventée pour dresser les corps de la mort délivrée, et les destiner à ce que les mots n'arrivent pas à mettre en musique. Silence ! On tourne. Le spectacle produit ses effets –  on rit on avale l'air de rien, puisque la peinture va polémiquer avec l'infini en jeu dans le langage. Et puis tant pis, on préfère s'en remettre à la musique savante, celle qui froisse le solstice de la mémoire – là où se mêlent les signes et la signifiance, là où l'inconscience fait l'apparition du jeu musical – juste de quoi se laisser entraîner dans les orifices instrumentaux. L'amour disparaît – là où se reconstituent les pores d'une peau surface de l'envie – c'est le seuil du plaisir et de l'exutoire, poésie de l'entre-deux, du resserrement et de l'ouverture au monde. Du monde mouvant de l'étreinte qui touche à l'émerveillement d'une rencontre...



Thierry Texedre, le 1er avril 2016.