Une textualité qui recherche en permanence son écriture et sa peinture, sans toutefois entrer "en représentation", le lieu ? Une musicalité, pas dans "le son" d'une lecture qui reste aléatoire, mais dans ce qu'un sujet peut de penser: où en est son image, la scription ?
Peinture/Musique
lundi 26 novembre 2018
Ce qui se trame
Gilberte Girard artiste plasticienne
Ce
qui se trame
Tant
pis le pire
revient
incessant
respirant
les dessous
inconscients
du vide
trempant
dans l’aversion
l’envie
de se rétracter
de
se dessouder
du
monde détissant
sans
pousser les cris
qui
vendent la chair
sur
les marchés
de
la compulsion
tant
de sourdes étreintes
voient
le jour en nu
du
toucher au rectal
de
la bouche au sexe
diurne
et jouit au cul
de
la fente agrandie
éclairante
rivière
de
ces songes interdits
au
rien qui parle
sans
cesse les sens
retirant
ces culottes
émanées
en tiraillant
le
chat de la souris.
Thierry
Texedre, le 26 novembre 2018.
dimanche 25 novembre 2018
La dépêche
Pierre Lamalattie peintre
"Agnès a absolument voulu prendre un bain de minuit"
"Agnès a absolument voulu prendre un bain de minuit"
La
dépêche
Que la plaie interposée
monte
sur cette indifférence
ce
désir que l’œil étreint
dans
l’altercation avec
l’éternelle
coupure
la
dépossession même
qui
couvre la parole
de
ses attraits ignorés
le
réveil est impropre
la
rencontre est épuisée
le
lien est un lieu
impossible
à recouvrir
de
cette ivresse clonée
à
trop coucher l’image
sur
le lit de la peau
démontée
en objet
de
la démesure en rêve
un
ourlet se referme
sur
la peau rendue
au
trémolo de la chair
qui
fulmine par peur
de
se faire renverser
par
l’insignifiance
de
la comédie résignée
le
voyage s’étale
de
tout son long
dans
ces beaux paysages
d’un
corps double
au
regard indistinguable
en
paroles qui dévissent
sans
toucher la réponse
et
ça résonne aux oreilles
du
scélérat qui longe
les
rides du démiurge
possédé
par l’info
du
moindre éclat
lieu
public à l’écoute
de
la mémoire du même
il
faut publier l’intérêt
pour
ces dérives errances
qui
encensent la voix
décousue
juste à temps
partout
où sortent
les
dépêches déchirées
la
vie prend forme.
Thierry
Texedre, le 25 novembre 2018.
jeudi 22 novembre 2018
Glissando
Fabienne Verdier - Glissando, 2018, acrylique et technique mixte sur toile, 106 x 90 cm
Thierry Texedre, le 22 novembre 2018.
Glissando
Sur
la surdité du clapet
fermer
ce sas
ce
sac vidé
de
sa contamination
paroles
de l’holocauste
gravées
grave
dans
le cerveau
vertical
ça sent bon
la
réplique autant le dire
tunnel
qui tourne
au
jus injustifié
en
vrille ça part
non
programmé le
reflet
de la possession
sur
un air de jazz
couche
ta peau
sur
le cours des choses
tiraillé
et railleur l’infidèle
joue
à cette libre pointure
qui
dure et qui pointe
pour
faire ronfler
les
moteurs menteurs
à
l’arrêt devant les seins
qui
pendent pointés
sur
le frein retroussé
ça
claque c’est le clou
le
tumulte tuméfié
de
la peau pincée
dans
un glissando
qui
grommelle en flaque
lueur
du pistil poussant
sur
ses arrières
le
rythme grimaçant
clac
et il ressort tige
prête
à en découdre
la
queue en trompette
qui
joue un air
du
tonnerre de dieu
lascive
pilosité qui fourmille
qui
s’étourdit en serrant
les
usages dans ses plis.
Thierry Texedre, le 22 novembre 2018.
mercredi 21 novembre 2018
Ensemble
Achille Devéria (1800-1857)
peintre illustrateur et graveur français
les illustrations des "curiosa"
Schnittke - Piano Quartet in A Minor
peintre illustrateur et graveur français
les illustrations des "curiosa"
Ensemble
Plongeant
dans cette suave douleur du temps oppressé, voilà le jour qui
s’avance, tel un précipice une impossible résurrection amoureuse.
Tremblant au plus profond de cet être inanimé, ce cœur meurtri
vient suinter, coupant au plus court ce temps, cette satanée
saturation de la foi. Non que cette croyance soit celle religieuse,
mais plutôt redirigée sur la chair, l’odorante chair de l’autre
aimée. D’un risque de passer outre, de dépasser ces impuissantes
réactions qui vous paralysent, ou de verbaliser ce léger
consentement, n’est-ce pas là une redondance qui fait faillir la
parole par la folle certitude du partage. Voilà bien ce qui frôle
l’instinct au plus près, pour éviter, évincer ce tremblement
devant l’être cher, devant l’autre qui vous fait perdre toute
constance, tout atermoiement toute plainte; le risque de comprendre
est plus grand devant cette foi qui relève ce corps meurtri.
Pulsions du désir, cette vérité du corps qui fait tomber les
masques, arrêt sur image, les deux êtres se regardent dans un vide
sidéral, l’espace d’un éclair, les yeux humides, l’attente
devient alors intolérable. Une blessure qui s’entend comme d’une
compromission, et de doux attouchements font face au regard de la
pénétration. Le mystère n’en demeure pas moins inviolé.
Thierry
Texedre, le 21 novembre 2018.
Schnittke - Piano Quartet in A Minor
mardi 20 novembre 2018
samedi 3 novembre 2018
Avec ou sans
Neal Fox (1981-)
Avec ou sans
Avec ou sans
Atténué vers ces ligatures infâmes
qui pleurent le temps désarticulé
outré ce sursaut du corps trop nu
défigurant la peau jusqu’au risque
de la démesure du sexe concis
courtisant ce derme démoniaque
un peu trop longtemps et jouir
le gland grossi par l’œil convoité
d’une image immaculée et porno
porc insatiable qui fronce les plis
nauséeux puisant le voluptueux
du bas du ventre jusqu’à l’extase
les jambes repliées sous le lit
le lit chargé d’une irrespirable
contention les draps froissés
sous les fesses insidieuses
et rougies par les frottements
aussi l’interdit l’Infini de
l’effroi c’est la chair qui jubile
à mesure que monte la liqueur
la séminale jouissance sortie
ma main Claudine se balance.
ma main Claudine se balance.
Thierry Texedre, le 3 novembre 2018.
jeudi 1 novembre 2018
Contemplation
Karel Appel, danseurs du désert, 1954
Contemplation
Comment
défaire le rejet
du
tronc commun le sujet
de
la perte la peste publique
le
rejet voulu du traitement
de
la parole comme idée
idée
d’un sens commun
livré
à l’altérité du corps
encore
raturé de la vision
qu’une
connaissance lit
en
musiquant un corps
contraint
à rencontrer
l’illisibilité
de la parole
parler
dans l’exaltation
d’un
désert la faire danser.
Thierry
Texedre, le 1 novembre 2018.
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