samedi 31 mars 2007

Edouard Manet, déjeuner sur l'herbe, 1863. Huile sur toile. 208 x 204,5 cm.


réponses à quelques questions 4 Le Déluge II de Louis Cane 318 x 440 cm 1983-1984
















L'image est en péril tant que
la peinture existe, mais encore
avant, avec les lois des trois
monothéismes, mais encore tout
ce qui relève du symbolique, du
sens et du signe (le sens reste en
suspens et n'est pas stable ); même
le signe n'est plus producteur
aujourd'hui comme rivage où se
rattacher (l'objet qu'un sujet
consomme et ce collectivement
ne contient aucun signe: aucune
parole qui fasse loi), pour ne pas
sombrer dans terreur nocturne
de l'imaginaire.
Si j'ai laissé l'imaginaire comme
corollaire c'est aussi parce que
c'est une affaire de lieu et de
cogitation, de structure.
Nous avons eu des oeuvres d'art
en peinture, en musique et nous
aurons des oeuvres aussi dans la
scription, dans des compositions
qui vaudront autant qu'un Van -
Gogh sur le marché de l'art.
Il le faut pour relancer l'inscription
du sujet dans l'ordre symbolique.
C'est une lutte qui ne fait que
commencer, et le tout social en
question, le nombre, l'humain
devra prendre en compte ce qui
précède les langues (écoutez le
Miserere d'Arvo Part), dans la chair
même des corps qu'on perd par les
charniers recouverts de la consom-
mation, sur le mal qui est la question
de l'être. Cela manque d'oeuvres
majeurs qui prennent corps,
ou productrices d'image?

vendredi 30 mars 2007

monstruosités 5

Ce qui a été plus fort que jamais
ce qui depuis ne l'aura pas été,
l'homme envahit de cette pensée
et apeuré de sa première image
chassa, parcourant des contrées,
passages où l'image n'était pas,
se ruant dans des espaces étrangers,
étrangeté que parcourir tous ces
mondes dans l'irréalité de ses
songes, ayant perdu à jamais
l'image infestée insoumise et
invisible. Il se fond alentours pour
faire corps avec elle. Ne peut se
détacher de son objet en songe.
Il craint de le perdre, il trouve
en marquant son corps la chair
et ce qui en coule un sang rouge.
De ses doigts il disperse autour
de la plaie la couleur encore
chaude et douloureuse; il pense,
il marque, il sait sa chair comme
une vision et crie en retour il entend.

jeudi 29 mars 2007

réponses à quelques questions 3


Revenons si vous le
voulez bien à la parole.
Cette parole qui ne sait
pas ce qu'elle dit
de la chose, peut dans
la tension qu'elle
exerce par son écriture,
mettre en péril l'image
de ce début de siècle?
Qu'en est-il alors
pour vous dans votre
travail, face à un
auditoire sceptique
peut-être devant tant
d'improvisation?




Thierry Texedre - Là, le sujet est vaste
et insondable à mes yeux. Mais pour l'heure
il faut laisser aux critiques et spécialistes de
l'écriture, aux psychanalystes et aux idéologues
s'il y a lieu de donner matière à leurs colloques.
Mais cela ne peut se faire que s'ils s'aventurent
sur les traces de mes improvisations!
L'expressionnisme est passé par là avant Lacan,
et heureusement! Mais en peinture pour faire
un raccourci, un collage, sur ce qu'il en est du
pouvoir d'effraction et de production de l'image/
écriture que je désigne par la scription.
Beaucoup d'écrits de peintres en sont à l'origine qui
n'a jamais été la parole mais l'écoute.
Citons en quelques uns: Barnett Newman,
Ad Reinhardt, Marc Devade, Louis Cane, Dominique
Thiolat, Marc Rothko, K. Malévitch, De Kooning...
Ainsi que des écrivains dont nous reparlerons.
La langue est cette prononciation que peut
l'usage courant dans notre société par les "usagers",
mais qui n'est pas le "sujet", et encore moins sa loi.
Car ce qu'il y a de parole ICI, n'est en rien celle
qu'entend son lecteur qui est "à quia", et pour qui
un sens doit advenir après un instant de prise de
lecture. Mais cette écriture est incessante
comme la parole et, ce que j'en disais plus avant
du sismographe, c'est bien par ce qu'il y a une parole
irréductible que l'homo sapiens en a finit avec son
corps et qu'il a découvert la parole intérieurement.
D'où la représentation par l'objet, la peinture, et par
couches successives la peur, le mal, les maux, les clans,
les luttes, les dérives et toujours ce chant intérieur
qui perdure. La parole n'est pas censurée à condition
qu'elle ne rencontre pas son écriture.







monstruosités 4

Ce monde inimaginable encore dans un
proche passé, et qui n'existe que dans
une architectonique, la vraie vie-vision
peut-être? D'un espace où l'errance n'est
plus que dans ce seul passage-rue qui n'est
plus l'espace mais sa pensée.
La pensée a en horreur ce soit-disant vide
qui n'est vide que de figurer; c'est faire
l'image: l'abjecte motricité de la matière
qui se rue qui se joue de l'être croisé, chassé,
à la rue; l'intériorité étant vidé de sa
substance: encore le corps qui cherche
sa chair!
La chair qu'un "Dieu" avait fait homme,
et qui n'avait pu prendre forme qu'à
penser Dieu!

l'autre côté du corps, huile sur papier, Thierry Texedre.



Un compositeur




















Pascal Dusapin (né en 1955)


réponse à quelques questions 2

Au niveau de ce qu'on entend par création
de textes que je dirai comme dissonants,
comment vous y prenez-vous pour composer,
si c'est bien de composition dont il s'agit?


Thierry Texedre - L'acte même de création n'a
lieu qu'en ayant eu soin de disposer le texte
de façon à ce qu'il soit en porte à faux avec
le jeu habituel de toute écriture, mais là le blanc
de la page c'est la part musical que j'écoute;
donc un ailleurs possible!, ne pouvant toucher
à l'écriture idéologique et aux textes sacrés.
Cela dit, il y a relation avec les textes sacrés
dans la mesure où ce qui s'y trame d'écriture
défait le sens de leurs lois, et en reformule
de nouvelles instantanément.
Cela prend effet dans l'inconscient collectif
qui n'est que parce qu'il y a du social pour
un sujet.
Le jeu inconscient du sujet entend à condition
que ce collectif, le nombre, prenne l'audition
de ces textes pour un nouvel espace.
Je ne peux que le répéter, il s'agit bien d'un espace
où, ce qu'un sujet peintre peut de travailler la
figure Christique dans sa chair, dans la représentation
du mal pour en faire sortir l'être; l'être parlant
en serait apparut.


Je vous ferai part d'une composition que j'ai
créée avec la musique de Pascal Dusapin. Le
titre de sa composition est "à quia". J'ai repris
le titre et une une temporalité d'écriture
"automatique" pour réaliser l'expérience.

mardi 27 mars 2007

Marc Devade

Marc Devade (1943 - 1983) Echo des lumières, 1983 -  huile sur toile - H 135 x L 196 cm




réponses à quelques questions 1

Les langues qui sont parlées dans les pays occidentalisés
ne pourraient pas faire comprendre à une communauté,
à son tout social, ce qu'elles parlent en terme de
répétition; et par voie de conséquence ce qu'elles en
écrivent?


Thierry Texedre - Dans votre question peut-être que
vous pouvez séparer langue parlée et écriture. Pour
vous répondre simplement, ce qui dans ma réponse
reviendrait à entrer en social comme on entrait en
religion au moyen-âge, pour lutter contre les
hérétiques, mais là n'est pas la question. Il en va
tout autrement dans les faits, dans le social, qui a
tout absorbé sur son passage, sur une généralisation
de la multimédiatisation internet après celle de la
photographie.
L'écoute est sismographique. Elle enregistre et
retranscrit sous une formephonique ce qu'une écoute
a d'entendre de langue qui pour le moment
n'existe pas, mais qui déjà pose les bases d'un futur
questionnement.
L'interdit aujourd'hui n'est pas ce que des lois ont
imposé au commun, mais bien l'entente, la voix de
ce qu'une langue (différente selon les cultures encore
en vigueur dans les pays occidentalises) peut dire
d'une possible lecture qu'un corps pensant peut,
déchiré entre un social cadré réglé, et une sortie
possible, un débordement de la langue qui entre
dans une ère inimaginable.
C'est pour cela qu'un sujet ne peut à lui seul
(même le locuteur) rendre compte de ce
sismographe, de cette lecture insoumise et
"impropre à la consommation"de masse. Mais
attention, la langue en question c'est la masse,
le tout, le parlant!





On vous reproche de ne pas avoir de but dans ce
qu'on lit de vos textes, vers une concision ou quelque
chose de tangible. Peut-être qu'on peut se poser la
question d'une écriture sans sens?


Thierry Texedre - Il faut bien se dire que ce lien
textuel n'a pas grand chose à voir avec l'écriture
intelligible au sens où ce qui se lit est compréhensible
dans son acception première; dans son intonation
il faut suivre et se laisser porter par le flux ou
bien décrocher. Dans la vie çà décroche beaucoup
et il reste trop peu de personnes dont le sens
n'est pas la priorité dans la lisibilité d'un texte!





si ce n'est pas de sens qu'il s'agit ni de futur,
alors quel est le lieu qui vous fait écrire?
Et pourquoi l'écriture?


Thierry Texedre - Nous pouvons dire aujourd'hui
que cette écriture doit aller à la rencontre d'un
espace qui n'a pas lieu (histoire de vide) ; voir
les toiles d'un Barnett Newman ou d'un
Marc Devade en dit plus long que tous les plus
beaux discours rassemblés. Une révolution
est en marche, et l'humanité la suit
indépendamment de ses actions au sein de
la société.
C'est un espace qui se construit où la langue n'est
pas encore faite contrairement à ce que les
sociétés monothéistes ont pu faire. Pourquoi l'image?
Vous avez la réponse.

Monstruosités



lundi 26 mars 2007

monstruosités 3

Pourquoi questionner ce corporel qui se rue!
Attendu qu'un corps descendant va à la rencontre
d'une tête qui marche, qui marche sur l'image qui
passe. Attentif à cet acte de débauche extrême,
l'humain est pris la tête dans le sac! Tête à un oeil,
central, sur son front, sur le front du pensant dépris de
sa mesure par sa démesure comme centre névralgique
qui le conduit au multimania; ces multimédias,
hystérie qu'une psychanalyse aura eu soin de déplacer,
de tapisser sur tous les écrans du monde contemplé.

monstruosités 2

De quel espace s'agi-il? D'errer, d'aller dans ces "rues/
passages"(le mot rue n'est pas lié à l'entre-deux du privé,
de l'invisibilité-intériorité architectonique, mais au rejet
qu'un corps peut de se priver d'être!), où des entités
humaines vont tenir comme une reconnaissance et viennent,
laissant planer un regard "vidé" de ce qu'en notre fin de
vingtième siècle on avait attribué à la "figure"(lire marcelin
Pleynet sur "question de figure"chez dominique Thiolat),
figurative serait la réalité des corps liés ou livrés au présent;
d'un présent producteur de folie.

dimanche 25 mars 2007

monstruosités 1

Texte entendu comme terreur de
l'écoute et de l'audible. La monstruosité
donne à rencontrer des figures de
l'horreur dans un terrorisme généralisé.
L'illisibilité est la démonstration qu'un
corps en l’occurrence un corps "d'écriture",
n'est lisible qu'à avoir affaire avec la
matière d'un sujet pensant.