lundi 14 avril 2008

Le soleil pourri













Bleu II, 1961 Juan Miro 3,49 x 2,68 m



collage sur "petals (1988 ) de Kaija Saariaho


Rive rivée sous le toit trait
du corps rayé enfoncé suturé
souscription du dire divisé
rouge rizière où pousse le lit
de quelque nourriture fade sous
le soleil pourri par l'ancien
testament du seuil couleur
croisée des dieux aux lectures
textes interdits textes illisibles
fin du socle nom division de
la terreur nocturne du dire
qui effraie les plus réceptifs
jeunes appuyés sur la mère telle
une sainte à la tétée têtue nue
nudité du corps reproduction
du corps asséné par la chaude
sexuée cette irrecevable tempête
temps du jeu jouissance occulte
rêve diurne pour nager dans
l'élévation du trait dessin
dessiné sur le sol terreux très
en deçà de la direction diction
sous les traits de l'astre élevé
de sa chaude réverbération
dans l'eau inondée du sang
menstrues coulées colorées de
l'astre encore chaud pour un coeur
indistinct tant qu'une parole
parcourt les ondes d'un corps ténu
porteur de l'astre sous le ciel bleu.


Thierry Texedre

samedi 12 avril 2008

symétrie













triptyque 1966 Mark Rothko
"peindre à la fois le fini et l'infini"

collage sur Oi Kuu (1990) pour clarinette
basse et violoncelle de Kaija Saariaho


La peinture dure et chasse
l'accès au dire pour le refaire
le faire sauter et aussi l'interdire
que ce Dieu opuscule rivé use
ce dire pour enfreindre la vision
mentalement la retrouver faire
trembler l'indice qui soulève
des monts et des rivières lieux
du liquide et du solide sourds
l'écoute se fait entendre des mots
supposés quelle interprétation
et raisonnement avant le nombre
avant la lettre après la peinture
ressaisissement des sons orbites
longeant le cours de la rivière
ronflement du vent dans l'oreille
intériorité maligne liberté du
traitement du corps qui souffre
souffle de voir créer et appeler
se faire sauter la tête dans le futur
se redresser au passé verticalité
du corps qui gronde devant le
saut de l'animal symétrique pour
sordide qu'il soit souffrant en
entrant en confession pour passer
du sol au ciel perspective effacée
la peinture dure et chasse.

"Si l'art prouve quelque chose, c'est bien
le seul pouvoir d'occultation du dire qui
passe par l'ouverture à cette chose: la vérité."

Thierry Texedre le 12 avril 2008