vendredi 10 décembre 2010

Les blés






les
blés
c'est
les
blés
sûr


Tendre dérive du vent
dûment cerné par la
tige ondulante de l'épi
mûr sec penché sous
cette chaleur insensée
du soleil au zénith un
zeste de tournoiement
de l'air dans le champ
un brin couché puis un
autre sous deux corps
éparpillés sur la couche
d'un fourmillement de
tiges fixées dans les plis
dans un tissage pourtant
serré des vêtements en
tas dessous ces nudités
vulnérables aux dos liés
aux mains croisées sur
ces sexes enliassés par
quelle pénétration suée
sueur en herbe disgrâce
du corps fouillé destin
déplacé de l'avortement
de l'idée qu'on se fait de
ces blessures ouvertes
ces blés béants en tête.





Thierry Texedre, le 10 décembre 2010.

lundi 29 novembre 2010

La face en corps

Mirage c'est un mirage
qui gonfle qui perturbe
l'asens ascension fouilles
dans ce fracas intérieur
tempête interminable du
dedans danse des viscères
sous les coups du sang
qui tinte tintinnabule des
ressors lancés à grande
vitesse vite effacés vite
peints cache sous un jour
nouveau cache où se risque
les mandibules qui claquent
crachent ce sang pour rien
rassasié ce corps hume use
de ce pouvoir d'ergonomie
du sens renversant quand
il sort du trou qu'une chair
offre finalement à l'opuscule
l'ordre se met en marche
rien que pour voir de la vue
infiniment double et reliée
au centre centripète couche
superposée strates collées
au corps qui rugit le mal
la péréquation qu'il vide
du vide entrain de rendre
raréfaction du centre au
plus dur de la tentation et
de l'être qui l'identifie cet
être hydre corticale à têtes
multiples se devine quand
la pensée vient à manquer
manque son but le songe
d'une nuit insondable du
corps qui soulève le mal à
trop entendre les voix de la
tabula rasa humaine qui
s'échappe du trou en pets
notoires pour l'éternité
cette fois c'est le bloc du
nombre qui met l'homme
au centre de l'immortalité
innommable du centre
miroir inhumain du corps
feutré qui avance à pas
cadencés la musique par
dessus la jambe en sons
épars cacophonie qui va
régler l'improvisation du
temps en tête mémoire de
l'insubordination de l'être
plié noué source de l'air
inspiré expulsé trempé où
ce sang froid finit par tirer
un coup pour en finir avec
le jugement roué de coups
de l'Un réglé comme du
papier à musique il faut
musiquer les sens partout
où se passe cet étrange
regard de face pour une fois
la face en corps une fois.






Thierry Texedre, le 29 novembre 2010.

mercredi 17 novembre 2010

De l'oeil au loin

Soudure du temps
avec l'indivisible
le déhanchement
du vol ciel dehors
vers ce soleil rouge
choc du soleil sur
l'impossible corps
du temps fini visite
du ciel par cette
chair qui se déplie
devant la lumière
trop rapide pour
que ce penchant
opprime l'entaille
faite au cœur clou
du spectacle voile
transparent sur un
enterrement occlusif
fermeture du rideau
de fer en devanture
du bien laissé pour
compte dans la nuit
évanouie de l'esprit
tentaculaire du lieu
le lieu est tellement
inventé qu'il n'y a de
place que pour l'œil
maintenant arraché
au vent du temps
tant attendu partout
où l'espace du lieu
disparaît disparition
avérée de la chair
damnée celle qui se
pense comme lieu
du commun tenu
pour responsable
de la terrifiante voix
énonciation éjectée
du corps expulsion
du corps troué encore
poussé cette pulsion
qui laisse à la mémoire
comme un léger regret
d'amertume à mener
le combat contre le
coup du sort du corps
ce coup d'arrêt d'un
horizon celui que la
tête acéphale vient
en respiration montrer.





Thierry Texedre, le 17 novembre 2010.

Adieu au féminin

Toute étendue en résilience
dirige sa fin le fil de la vie
vers cette translation cette
vie avortée transfert du lit
infini de la chair rayée du
discours trop enclin à parler
au lieu de respirer oh couac
lentement ça meurt ça saoul
par l'indignation du pouvoir
rentré dans la tête crépuscule
du corps fendu en deux en
parlant son désir de ce désir
qui n'est que cette répétition
de l'oralité qui sature à mesure
que le lieu du corps s'empresse
de jouir sa double vérité celle
du commencement et de la fin
de ce corps suturé où va sortir
un rien un petit ressort saut
du dedans vers l'extérieur pour
troubler la vie la chair en touche
marge de la vérité du dire que
ce corps soutient avec feinte
douloureux corps l'imposture
du dire en est la cause saute
sur l'étreinte difforme de la
tentation d'avorter oh là c'est
bien l'avortement qui a lieu
résidence de la chair qui pousse
dedans en danse imperceptible
douleur en contractions adieu
majuscule que l'œil deux d'y
voir ira accoucher en tête avant
d'avorter en couches descente
troublante du corps nouveau
créé tel un usurpateur entrant
dans la danse le lieu du désir
apprivoisé par ici les forceps
accusé levez-vous dites nous
si votre nom parle au féminin
par l'air essoufflé du dieu dit
air entre d-et-e l'erreur aura
été de mettre le sexe de la femme
à la place de l'air à dieu écartelé
par ce fait jouissant de sa césure
n'a-t-il pas oublié la femme où
se cache le dire insaisissable
l'insignifiante oraison celle de sa
troublante existence à retirer
du coup de ce dire en jouissance.





Thierry Texedre, le 15 novembre 2010.

mercredi 1 septembre 2010

De l'amour et de la mer

Les vagues insensées les vagues ondulantes
sous une immensité bleue sous le ciel long
en langueur est lourd léger la mer se replie
danse mondaine monstrueuse enjôleuse elle
est l'ancêtre du temps d'un désir d'éternité

Vouée à l'envoûtement c'est elle qui sort de
l'eau en fleur enivrante en femme fontaine
fondant sur cette clameur lointaine qui va
monter épuisée hante avec étonnement l'eau
à peine voilée d'infime féminité elle touche

La vie arrachée aux eaux opaques de l'étendue
brillamment gesticulé dense et dramatique
s'échappe du temps disposé là comme par
enchantement de cet interlude dédié à l'arche
qui commence à s'étendre au dessus du cours

Des choses s'élèvent déchaussées des mots
qui ronronnent à tort et à travers sur les bords
le long des côtes ancestrales arrimée là comme
par enchantement partout où l'homme naquît
entouré tel un lierre autour de la mer meurtrie

La mort s'approche sur laquelle l'homme dresse
toute son irrésolution son désespoir d'aveugle
ne détient-il pas le pouvoir d'immerger son
amour dans les bras écartés de sa bienheureuse
légèreté léguée à la mélancolie vague à l'âme

Le temps des lilas là-bas sur la berge humide
c'est le temps des roses des amours incertains
de tous ces cris d'amours dans la pâleur du jour
joué à coups de dés jamais le temps ne passera
pour se soulever lentement inséparable plongée.




Thierry Texedre, le 31 août 2010.

samedi 14 août 2010

Terre d'airain

Terre sur laquelle sonne l'arrière garde
du terrible pouvoir d'une armée lancée
en divisions fanatiques pourchassant
l'ennemi impuissant à faire face tant
sa garde est fantomatique et décousue
courte espérance en un imaginaire fort
d'improvisation dans telle circonstance

Les hommes avançant plein de véracité
vont franchir les espaces étrangers en
tranchant en perçant en saignant ces ôtes
rendus à la terreur du fracas des pas sur
le sol trempé d'un rouge qui coule étalé
de ces tranchées creusées pour s'enterrer
se cacher vers d'autres contrées enfumées

En songes les victimes râles encore le temps
d'un écoulement lent de cette vertigineuse
tempête drame continu qui s'avance vers la
haute colline noircie par les corps calcinés
déposés ça et là entassés d'où s'échappe une
litanie un dernier souffle une senteur perfide
doublé d'une épaisse fumée dans un ciel terre.




Thierry Texedre, le 14 août 2010.

dimanche 18 juillet 2010

Le saut

De ce lointain paysage, elle passe
pour rendre en songes ma paisible
passion; pour celle qui entre en moi,
et tentera de jouer avec une blessure
gravée; grave irruption de l'amour,
de l'extase qui touchera mon cœur.

Vers d'anodins baisés, je tente de
m'évader; devant les errances de nos
deux vies, visibles, quand l'heure
sonne au lever du lit encore chaud;
éternelle communion des bouffées,
de ces bouts de chair douce, charriée.

Sinueux, temporel et infini, l'amour
du martyre volé cède aux larmes;
au centre de l'épanchement avoué,
cet élan insouciant revient griser
comme une attente; une voie vers
laquelle les pleurs incertains iront.

Ma tendre touche mon émoi, mon
improvisation fragile; couverte des
rires attendris qu'un lointain écho
va nous mettre en tête, quand l'éclair
vient frapper nos deux tentatives,
de passer ensemble le pont, en saut.




Thierry Texedre, le 18 juillet 2010.

lundi 12 juillet 2010

Du côté du corps

Du côté de la côte
où le genre humain
s'évertue et se tue
l'astre naît duquel
sont sorti les fées
les enchanteresses
restées pour rien
juste pour le plaisir
l'affection le baisé
redresseur de torts
tortueuse oraison
qui monte le long
du corps vitreux et
étriqué dansent les
habits souillés et
secs drapés gorge
refermée resserrée
gonfle tout le long
de la pente en dents
de scie comme tirée
par d'infimes brins
écueils en filigrane
resserrés pour livrer
la monstrueuse fille
de sa queue écaillée
du sable scintillant
aux sources de l'air
dehors quand l'eau
en pluie fine touche
finalement le corps
lisse en se dressant
debout les pieds en
bas vus d'une vision
en sens caché sans
dessus dessous en
équilibre pour naître.



Thierry Texedre, le 12 juillet 2010.

dimanche 16 mai 2010

La mer

Sous l'étendue en pure perte
de la mer en ondes vagues
l'océan dispute sa profonde
insolence avec les cieux
soulevés comme de vastes
épanchements imperturbables
sans cesse les marées
prolongent ces creux nés
des temps révulsés rare
renouveau du grand lieu
liquide en plongée en chant
des sirènes pour l'esprit
perdu d'un corps naissant
né du fond des océans
autre isolement de ces êtres
libres en longues prouesses
pendu au cou du pêcheur
le son absent de nos ouïes
va passer du temps avant
l'interminable obsession
du souffle coupé sous la
pleine offrande aux cieux une
certaine voix vocifère face
contre terre lentement il
va s'éveiller et quitter ce lit
liquide en sommeil dans
l'interminable éternité de
l'astre tombé de ce doux ciel
en méandres dispendieux.




Thierry Texedre, le 16 mai 2010.

samedi 8 mai 2010

Sous couvert de la tétanie

Sucré sans aucune intention d'en redemander de redresser l'astre dure plus insouciant que sa digne rivale en ouverture reste qu'il est insoumis et en replis sous adrénaline risque de perte de mémoire et d'amphétamines sous la peau ce rien qui remonte à la surface délimitation de la chair mis en coulisses travers de cette sorte de frange interdite liée au désir de l'introduction intensification du vertige de l'horreur de ne plus faire surface divination de ce futur instrumentalisé par l'étirement du monde en vue ophtalmique du risque de traduire l'acte en action sans retour souffle en souffrance du risque d'apparition du miracle du murage piqué là comme une trouée gratuite un grattage du con en impulsion sens caché et ricanement de la jouissance devant ce rictus ce sexe d'homme raté enfoncé pour défoncer la peau et risquer d'imperturbables cassures du transfert taraudé par la peur d'en finir avec l'image insaisissable et cloaque de l'essence consumée convoitée concrétion cadavérique du corps exsangue et blanc vidé de ses sens asthmatiques fragile supputation du toucher qui gangrène l'astre fragile du bas indigestion asexué qui passe du rose au rouge meurtri dramatique virée du risque d'excision du col ouvert de l'assomption divine vrillée pour avoir mis en poche l'esprit inquisition l'esprit tenu pour responsable des affres de l'ergotisme spasmes introduisant à l'ablation du crane pour un temps illimité corps acéphale soumis à la terreur du sexe terrorisme contre un corps qui met en couches ce drame.



Thierry Texedre, le 5 mai 2010.

mercredi 7 avril 2010

L'affection des sons

Touche rouée en roue rature de l'élocution sur le drôle de rétrécissement du jeu de mains matière directement impulsive qui vous éclate à la face à force d'entamer l'entretien d'une thématique sur le songe savoir qui tombe à pic pour entourer et enfermer l'air du trou qui impulse au corps sa vitesse de survie sa composition invitation à rédiger une entrée entourée par l'effet du temps sur l'indifférence de la musique sur l'affect affaire de compulsion de digression devant l'infestation des notes sur le couloir d'une audible lecture libre et entrée en atomisation en chair encore en chair en chair entendre la chair entonner un air une distinction musicale vite éteinte si la chair s'en mêle autant se livrer à d'imposantes effractions sur le corps le corps surface le corps sur la force de la chair carnivore combinaison de l'acquis et du néant du vide et de la surface comme il se trouve que la surface tombe sous le régime de l'esprit la chair vous tombe dessus à cet instant comme pour montrer que le corps s'essouffle le corps n'en peut plus de mettre les sons sous sa coupe sous cette peur passible de combinaisons mises en tête et en chair.


sur une musique de Magnus Lindberg
Clarinet Quintet, for clarinet and string quartet
Thierry Texedre, le 7 avril 2010

lundi 5 avril 2010

Glossopoeia stcfelvspprvdppgej

Sous ses soudaine sensation
tombe tant touché tout tourné
ce cour convulsif couché cent
fois franchi feu fournaise fuite
en enterrement et entrée entre
les lointaines larmes longeant
votre visage vers votre vie vis
sans savoir surdité socle table
penchée pour pouvoir prendre
part partout prêcher prête par
rapport risqué rouage ridicule
vomi voir vendu virage vite vu
du dieu damné dans des dents
plantées pour passer pousser
pourchasser pleine plaisanterie
grandement gravir goutter gel
en errance erreur et étirement
juste joué jeté jusqu'au jour j.




Thierry Texedre, le 5 avril 2010.

samedi 27 mars 2010

Ô rage

Ô rage du dantesque radeau
du lieu intérieur de la divine
destinée ravageuse et courbée
droit et dressé dans l'immensité
désirante des rouages de la vie
sombrant dans les méandres
de l'opuscule clapotis désordre
du décors mis en ligne des corps
figurés en fin de vie au début
de l'éternité qui campe là une
musique lascive et ponctuée
par d'innombrables étreintes
amoureuses acné qui prolixe
qui s'étend dans un ciel pesant
passé par les armes pour avoir
navigué dans l'étreinte d'une voix
appelée en marge des mots sous
l'empressement du temps qui
couve les corps allongés au
passé et debout au présent sauf
que le temps s'évade par les voies
d'eau en mer future fracture forcée
immonde descente aux enfers de
la voie du sang dans ses artères
aériennes avéré visitant l'esprit
rangé dans la catégorie comble
d'ironie du sortilège de la mémoire
qui fond sur l'imaginaire damné
du corps transparent du corps
opaque du corps représenté en
clôture de la vie de l'objet objecté
objection viscérale de l'atomisation
irréductible du chant des sirènes
pour âme qui vive visitation
de l'inéluctable résurrection
des corps dans l'esprit station
arrêt du coeur compromit du
corps coupé de sa direction sens
sans dessus dessous dans l'antre
des lois louange du chant des
extrémités des exclusions de
cet air de cette figure proche de
l'éternité du dire intérieur poussé
par quelle pulsion pour quel sas
quelle ouverture du temps à la
chair charriée en sang faute de
quoi la vie manque son départ
sa poussée vers l'étrange dérive
dans l'océan liqueur séminale
semence irrationnelle du temps
présent tenté par l'expulsion
l'exclusion pour l'infiniment
grande erreur qu'a l'homme à
représenter sous les signes
immolés de cette chair parlante.




Sur la Symphonie N°3 opus 56 de Mendelssohn
Thierry Texedre, le 27 mars 2010.

mardi 23 mars 2010

Amour mon bel amour

Aveu d'un amour infini
aussi enchanté aussi
divin que le ciel autour
semble bleu dans un
lointain azur oh amour
oh ma tendre chair et
ma grandeur immergée
dans mes saveurs mes
noces souvenir ici et
pour toujours devant
l'amour porté aux nues
vol du dessus de cette
vie en songes immaculés
entrée dans l'impromptu
de tes ondes en beauté
jusqu'au bout du monde
jusqu'à la fin des temps.

dimanche 14 mars 2010

L'immortel

La béance du coeur de l'âme
reste ouverte précisément
pour n'être que l'âme infâme
d'un coeur à retardement
d'un couperet qui manque
de tomber sur cette tête en
arrière en retrait sur pause
pour avoir voulu se mettre
en travers de dieu en un de
ces deux acteurs union des
deux dans l'anamorphose
du temps oui du présent
de cette mémoire en tête
qui en impose qui croit et
par dessus tout croît en
s'arrogeant le droit à la loi
loi oblige pour croire sur quoi
on va asseoir un lieu lien du
sens de l'identité tellurique
extrême onction du corps
qui en impose sur sa haute
tête pleine du manque de
vide vidée de cette lumière
imposture qu'est la présence
de l'immaculée conception
de l'image audition imagine
que sans ce sas tout devient
opaque et sombre de l'ombre
impressionnée sur le divan
de la légèreté de l'âme mise
en folie pour s'être détourné
du corps de sa cavité source
du savoir imperturbable de
cette transe des coups portés
à l'âme ouverte ouvrage à
remettre sur l'enjeu de l'esprit
qui tourne en dérision sa
chair puisqu'elle est érection
avant le désir d'intériorité
la femme en érection là est
le grand mystère d'un dieu
prométhéen poussé par les
vents violents du temps
passé souffle de l'immortel.



Thierry Texedre, le 14 mars 2010.

vendredi 12 mars 2010

Le jeu de la jouissance

Quels espoirs pour une autre vision de notre tentative d'élucidation du dire, de sa mise en lumière? Peut-être faudra-t-il une certaine reconnaissance de ce dire qui reste sous imposture, comme on dit sous x. L'absence du dire est la preuve qu'il est là, comme moteur et signifiant du sens taraudé de l'existence d'une distance, du temps. De ce dire mis en risque de maltraitance de sons objet: le corps-érection, le eau-corps. Reflet tiré sur la tranche improvisée de la vie. Le dédale opératoire du dire n'est lisible qu'à passer son temps à craindre une traduction. Vérité de la naissance via l'esprit de la décollation textuelle. La tête n'en est que plus insoutenable en mots. En doute inquisition et frasques du corps logé en chair. La chair tend vers sa cassure, brisure du coup de grâce donné à la vie, pas celle du corps naissant, mais bien du corps reconnaissant. Juste retour de l'étreinte du corps avec le dire dans un temps qui est faux. Le temps réel n'est possible qu'à faire taire le dire en le coupant de ce souffle qui mène au cri expiatoire. De ces mots intestins et d'une chair dépossédée de sa souffrance: l'extase n'est plus très loin. L'effort du corps à souffrir pour penser est le comble de cette erreur de jouir parce que l'effort est tel que cette chair s'en trouverait alors morcelée et coupée de la réalité, parce qu'il y a jouissance en jeu, jonchée au passé, toujours déjà mise au passé avant la lettre.


Thierry Texedre, le 12 mars 2010.

Le dire rond

Sous les seuls astres des cieux
se consument ces terres hirsutes
irradiées de commun et de maux
immortels irrigation des terres
insidieuses dans la plus grande
ferveur du temps qui passe dans
l'axe du point doublement tracé
en espace réglé ovoïde ouverture
de la terreur du commencement
du temps sons vibrants entrelacs
qui comptent les années sur terre
surdité des hommes devant l'axe
de la terre entourée du verbiage
satellite de l'œil évidé pour une
fois de sa substance onéreuse de
cette marque en signe de quoi
on traîne désespérément le long
du fleuve une ombre noire depuis
le fond des choses jusqu'à l'espoir
de la surface des choses respirées
l'esprit enfoncé du cou se met
à parler une autre langue moins
audible à ces infestations du corps
intronisé dans une parole faussée
un fossé d'une délivrance qui va
prendre forme s'enfonçant dans
des temps insondables et fous
c'est la foi qui revient au galop
celle du rêve qu'un corps pour être
doit supporter sous l'emprise de
cet irrémédiable saut dans le vide
que d'aucun n'auront de cesse
d'alimenter foi en vide vitesse là
est la chute des corps loin de leur
dire et de l'œil poison poisson dans
l'eau du rêve tout contre l'entreprise
en prière de l'amour chanté ici-bas
ici pour l'amour d'une naissance
communication du verbe dans la
naissance dans l'invention l'aveu
et la hantise de sa perte de sa mort
sous le règne infidèle de la tentation
d'exorciser l'astre carré en route
pour l'éternité et l'infini du dire rond
le rond d'une danse rare et en faute
faussement martyrisée pour avoir
aimé l'astre dans une élévation une
faute du regard devant l'immanente
exposition du ciel vautré dans l'œil
irisé et injecté d'un sang rouge rubis.




Sur la Suite liturgique d'André Jolivet
Thierry Texedre, le 12 mars 2010.

lundi 1 mars 2010

L'éclairement

Aveugle du désir ou
redirection du geste
qui tombe sur le rien
qui inonde l'intérieur
insoumis de la chair
taraudée par l'unique
traitement de ce corps
par l'esprit en creux
l'esprit est un creux
qui ne se remplit qu'à
user du désir avant
de prendre l'œil en
aveugle en doute en
usurpation du son
à la place de cet œil
éclairé par trop de
signes jusqu'à tendre
la jouissance irradiée
et totémique de cet
être devenu humain
à cause de l'esprit
qui à force de balbutier
se voit contraint de voir
d'écrire puis de lire
sa peur de jouir au
lieu de désirer entrer
en respiration étreinte
au lieu d'étendre son
dire éteint sur les rives
de l'analphabétique
couleur somme blanche
qui coule autour et
de travers sur la surface
usée jusqu'à l'évitement
trame qui se noue et
qui dénoue le théâtre
incessant de son double.


«L'écriture tombe sous
les traits de la peinture
qui peint d'entendre ces
voix irrespirables, drame
sous la danse des corps.»


«L'œil trahit par cet
éclairement de l'être
se voit dans une loi,
celle de l'impossible
position à représenter,
en conséquence de
quoi il va être et croit.»


Thierry Texedre, le 1 mars 2010.

dimanche 14 février 2010

A perpétuité

Bulbe douloureux de la passion
transversalité du temps sur ce
corps marqué défait détricoté
jusqu'à la longue litanie qui se
fond se réforme dans une rare
dualité du corps tendu traversé
par l'ode enchanteresse qui tinte
dans la cavité en tête dans un
léger martèlement lente agonie
d'une subjectivité mise en doute
dans une éternelle profusion de
l'être communément apparenté
à la laïcité à l'identité commune
au même au pareil à cet aire qui
vient de loin qui sonne clair aux
oreilles auriculaire passion que
la vue va tenter d'extraire dans
une répétition spectaculaire de
l'imaginaire en multiplication des
images des thèmes insondables
extirpés du corps par tous les
incontournables orifices touchés
par la grâce symphonique de
l'éclat en deuil de l'amour don
donné à l'être posé là comme si
tout tremblement de la chair n'
était qu'une irascible ponctualité
de la détresse du temps humain
détenu par les accords de cette
somme musicale à rebours en
vice des sons descente en enfer
du corps par l'esprit de chair le
seul qui ronge l'espace tendu
des sons frottés par l'archet lié
au plaisir de rentrer dans l'ombre
ondulatoire de l'esprit mort avant
sa naissance celle de cette ivresse
de nativité vraie commencement
où les sons soulevés en matière
retombent en couleurs dés le bleu
immatériel du temps vu par l'oeil
déchu du temps en corps décharné
nudité de la raison nouée par la
passion par l'insoutenable tentation
du corps qui danse sur les ondes
répétée des coups sur la tension
des sens du toucher de l'extraction
de la pensée qui commence où
l'animalité s'arrête deux prises
pour le chasseur deux fois touché
par l'impossible réunion de la raison
et du désir du soulèvement des corps
quand cette petite musique se laisse
entendre au fond dans l'antre du
désordre intérieur dans cette folle
capacité à s'autodétruire surdité
du texte à croire souffrance depuis
le corps à s'immerger dans ses sons
sous l'empressement déraisonnable
de la chair qui tremble à perpétuité.



Thierry Texedre, le 14 février 2010.