mercredi 7 juillet 2021

Croisements

 






















Qu'en est-il d'une surabondance de peau, de corps intervertis et interminables, pliés dépecés et troués, corporéité du dedans sans cesse repris en croisements, en délires d'une délivrance sans fin ? Sortilège d'une contemporaine incantation verbale qui s'enfourne se contente d'une douce peinture acerbe et musculaire. Tête qui mange un pieds pour se jouer de l'intemporalité du monde mental de l'humain dans un perpétuel mensonge du corps qui parle la langue d'une possession.



Croisements


Béatitude de la délivrance

songe du dépassement

trou vertigineux sortilège

du doute désaffection

le temps passe en prose

seulement pour parler

une indéchiffrable lueur.


Site en station trouée

corps désabusé du réel

la frappe le clou l'envers

voilà la plainte qui sort

se risquant à d'autres

réalités qui enfournent

la verticalité du mensonge.


L'interdit touche à sa fin

une musique tremble

en ouverture en immersion

des blocs se soumettent

sans parodie un choc

tonne pour casser les ondes

on trace on court on va vite.


Une dispersion un soubresaut

un sang coule en hommage

épuisant le souffle opaque

dressé depuis ce jeu joué

d'un fragment de biosphère

pour avoir tenté d'effacer

finir par séparer le temps.


Sonde irisée du corps

qui touche tombé en lisière

la plaie béante d'un ciel

verbal incandescent

la cour reste vide lueur

infernale de l'esprit lâche

et entrain de se délivrer.


Couver le sol est couvert

de ces sanguinolentes

aspersions sillonnant

l'usure spirituelle l'attention

portée à la déportation

finir par trouer le corps

maudit à trop le renverser.


Vers cet enfer qui ment

raccourci du temps

sur l'invention du corps

écartelé en éclatements

successifs fraude

de la terre qui expulse

pour avoir connu l'homme.


Thierry Texedre, le 2 juillet 2021.

sur Fragments pour un portrait de Philippe Manoury