dimanche 3 mai 2020

Messe pour quelques pleurs
























Messe pour quelques pleurs

Le temps s'est retiré du dehors
touché par le regard de la prière
divine étendue d'un drame futur
sans cesser la lumière s'étend
partout où la voix se déverse
on entend là-haut les voiles
de ces pleurs damnés au réel
lente agonie du ciel partout
travers des vitraux délivrés
pour montrer la lumière la vie
qui touche un gai savoir lueur
fond gisant des voix sans lieu
vient ce silence vide aux prières
du temps rendu par l'impuissance
aux dérives du corps chanté
du corps désenchanté par l'oubli
mémoire de la même révolution
intentée aux lieux du dehors
hauts lieux de la croyance
recouverte en ces temps du dire
par quelle rencontre de ces pleurs
vont naître l'intime résolution
l'enfantement l'amour la lumière
béatitude de ces rêves sortis
du fond infini de la chair
par le sang majeur des pulsions
jubilation du ventre de la terre
qui soit l'immortel amour
quittant le fondement de l'homme
pour se jeter aux messes
messagères de la résurrection
de ces cendres de ces feux
sans désir pour essaimer
par le vertige de l'élévation
la puissance du jour à la gloire
du réveil au plus loin
au plus près de la parole
respiration sans nom aux pleurs
touchant l'âme laisse l'anamnèse
aux plaies sans dieu ni loi.


Thierry Texedre, le 3 mai 2020.

La leçon d'anatomie du Docteur Tulp (1632)
Rembrandt (1,7 m x 2 ,16 m) huile sur toile