Abysses
Du prétexte pour faire croire
au centre que l'enfer est partout
au sens du centre le sang éternel
ventre à terre plie pour passer par
ces fenêtres illisibles du temps
tourniquet de la roue illimitée
et sans fin la terre est carrée
puisqu'on peut y vivre pousse
de la vie en ligne dans l'infini
qui fait le tour à son tour objet
d'une possession de la vue
parce qu'elle n'a de cesse d'entrer
en résistance avec un corps
caverne contaminée par le dessin
dessin du corps déformé plaies
de l'invisibilité de l'entre-deux
le corps dessine sa fin pour
fuir l'enterrement de la chair
la chair se délite s'absout livre
sa défaite dans un volume boite
corps vidé de ses maux nauséeux
corps du dedans livré aux feintes
d'une peinture qui tente la fin
insaisissable envers de l'au-delà
où s'induit l'envol de ces âmes
vertueuses et monstrueuses
le monde est carré dans ces lieux
vulgaires voltige d'un point
à un autre angles du dedans
angles du dehors qui teinte
en une petite musique répliquant
sans cesse sa jubilation à exhumer
le peint de ses couleurs acides
en buvant l'esprit jusqu'à la lie
pour lui faire dire ce que le peint
n'a pas encore tenté de son vivant
lui faire dire par quels abysses
son sort semble soumis c'est là
le risque d'une rencontre avec
l'avant vie de l'avant du verbe.
Thierry Texedre, le 3 mars 2021.