vendredi 27 octobre 2017

Du restreins



Lorna Brown NAPANANGKA
Untitled, 2012 – art aborigène contemporain, région de Papunya, L 61 x H 153 cm


Du restreins

« … Densité sur le temps de l'esprit imposé, voilà le repli sur l'entrée dans ce restreins, le reste qui en impose de la mémoire encore à venir. Trempé dans l'art de la peinture ce restreins semble atomisé par l'autre déportation du dire, celle qui comme frange de l'audition se tire à mesure que l'inexpliqué s'ouvre à la pesanteur de l'audible résolution de la mémoire qui tente un essai dans la langue, langue infestée de cet inconscient encore clivé, trop noué à l'internement de la parole. Passage obligé dans les arabesques insolubles du temps, cette irréalité du discours en passe alors par ce labyrinthique esprit qu'un sujet instruit pousse dans le resserrement de l'aura, l'impossible ouverture à une sortie. Depuis quand cette initiation a-t-elle eu lieu pour qu'une mémoire s'en remette au risque de se perdre, de faire trembler son sujet jusqu'à sa folie même ; [poussant le haut vers sa sortie et le bas vers son origine, l'extraction de ce qui peut faire marcher un corps d'écriture haut en couleur des couleurs de la peinture] depuis les premières représentations, signes éparpillés au milieu de ces vers/sillons gravés par une pluie ininterrompue d'images affolées... »


Thierry Texedre, le 27 octobre 2017.







mercredi 25 octobre 2017

Racines

Judy Millar (1957-) peintre


Racines

« … Danse dans les trous asséchés des orbites impuissants pour rire en draguant depuis l'altérité du point culminant de l'extraction des yeux par cette insoumise représentation tout éclat serait né de la transformation d'un corps en dedans vu de l'extériorité là où la parole s'y oblige pour ne pas chercher sa folie dans l'habitude et le non dit fusionnels à cause de la marée de ce lieu social affalé sur l'expulsion de l'emprise jubilatoire de la jouissance macabre finissons ce récit inanimé pour nous livrer à cette respiration onomatopée touchant au sublime racines de la parole pourquoi la peinture est-elle si proche de ces mots alambiqués et grotesques vrillés sous les puissantes pulsions de la tragédie qui commence à mesure qu'on rende compte de ces états de dépendance au plus près de l'enveloppement au format... »


Thierry Texedre, le 25 octobre 2017.











samedi 21 octobre 2017

Entre-deux



Entre-deux

Vite la plaie
infeste le drôle
impie de ces restes
asymétriques
drôle de farce
qui s'ordonne
comme une humeur
l'interdit du mal
vite dépassé
possession
de la peau
qui tremble
à mesure qu'on la tire
couverte par le bruit
saisissant de l'expulsion
le trait qui diffuse
en senteur éparpillée
le fil conduit par l'instant
le rêve pubien
d'une contamination
pleurs oubliés
de cette chair
détendue par l'entrée
en résidence
de ce con osé
sur les draps blancs
du désir
entendu dans le ventre
de la mère
invitée au pire
démembrement
de sa tumeur
qui, lui colle à l’œil
alourdi et pleureur
l’œil de l'insidieuse
conspiration
avec ce sacré rendu
né du hasard
puis vidé de sa moelle
à causer trop du sexe
retourné comme
un gant engrangeant
les ardeurs d'une fin
sans cesse à recommencer.


Thierry Texedre, le 21 octobre 2017.




Adriana Leonor Chavarri - Ça ne se dit pas, Encre et collage sur papier 71 x 46 cm, 2016













jeudi 19 octobre 2017

Ophélie

Eugène Delacroix - Ophélie, 1844



























Ophélie

Appuyée sur la face cachée
de la profonde inquiétude
Ophélie dort sur l'eau
qui abonde profonde
emportant avec elle
l'infortune respiration
du temps traversé
par les dérives de l'air
sur les branches alanguies
au dessus de celle allongée
pour l'éternité impuissante
la divine blancheur
de la peau la pure
douceur du corps
qui lentement dérive
s'enfonce dans la lourdeur
le linceul se replie
pour mieux danser
dans le courant désuet
sous les saules endormis
pas si loin des croassements
joyeux s'initient aux jeux
au regard trivial de la vie
de la volupté qui plonge
au fond du lourd dédit
qu'un assassin prédit.


Thierry Texedre, le 19 octobre 2017.










dimanche 15 octobre 2017

Ce qui pense pour plaire à la monstruosité des mots



« Double élision du sacré en rituel opération de suture du corps d'écriture sur son autre item le corps matière montré comme travers de l’œil qui saute à mesure qu'il trouve sa tentation sa béatitude dans l'extraction du vrai comme étirement de la peinture sur les couleurs du temps. Trou béant de la composition qui manque sa foi dans l'entrée dans une musique mouvement de va-et-vient entre le réel et l'absence de lieu de ce réel. Déformation du seuil de ce regard intentionnel qui frôle l'asphyxie pour n'être pas encore éternellement immortel. Marche de ce corps vers sa destinée qui trompe l'esprit par cette récidive qui tente par la violence des maux de tête des mots en tête d'inextinguible enfermement de la fiction soit d'enfermer la langue dans les mots. »


Thierry texedre, le 15 octobre 2017.


vendredi 13 octobre 2017

Jean-Marie Aude (1943-) peintre

« Sang du mouvement tenté de l'enlèvement révulsif de l’œil, orbite clos du sang qui saute à la vue de la peinture ; voilà la forme de l'altération puis de l'extinction de ce qui est représenté, vers sa dispersion sa concomitance avec l'abstraction, c'est-à dire le voile occlusif qui en impose à cette pensée, pour remonter jusqu'à la source de ces veines et, en sens interdit, par la loi du lien social qui pousse le présent à étaler la lecture ulcérante de l'impossible mort, juste au milieu, là où se trouve de la peinture entrain de jouir. »


Thierry Texedre, le 13 octobre 2017





Nu latéral rouge, 73 x 100 cm







vendredi 6 octobre 2017

Mémoire exit

                                                                    Suzzan Blac - peintre






Mémoire exit

Tout près ce singe
résistant au tremblement
est attaché au présent
voué à l'empressement
de cette mémoire qui
frôle l'inexactitude
voilà le corps qui crache
qui se cache derrière
l'autre face inattentive
au mauvais traitement
le corps tout entier
meurtri par le respect
au désir de l'autre celui
qui sait plus haut et vrai
que l'espérance est cachée
l'enfant de l'enfermement
soulève malgré tout
ce quelque chose qui inonde
qui inocule à son corps
un futur sans vérité
la vérité est au présent
dans l'émasculation
de la parole et du cri
qui se perdront à leur tour
dans les ébats et les odeurs
les terreurs de cette
mise à mort progressive
de l'être absorbé par l'envie
qui va ôter à la vie le rêve
si c'est d'un déferlement
répétition en mots noués
qui cognent aux tempes
jusque dans la nuit noire
qui cauchemarde assise
sur le rebord du lit
comme pour appeler
l'imposteur pour qu'il
arrête ses afflictions
sur ce corps meurtri et
qui paralyse les jeux
d'enfant collé aux miasmes
impunis de ces attouchements
interdits et intentés par
l'ignominie du retour
de cette mémoire noircie.


Thierry Texedre, le 6 octobre 2017.