lundi 27 octobre 2008

l'expansion


l'art de la fugue, 1980-82 de Judit Reigl



Arbre de vie vidé de son texte
du texte enraciné texte enrichi
sur la terre d'une syntaxe de la
répétition orchestrée dans un
temps
de la rectification de l'image
immanquablement étirée tuée
vie sismographe en pointillé
tranche
de la répression du site du sexe
transcrit savamment en stations
sanction sous une aire respiration
risque
rature de la ponctuation enflée
par le gonflement vertigineux
du vestige arbre de vie oeil
glaucome
pouvant interférer le risque
d'entendre la polylogie des voix
tentation du sens oculaire contre
le son
travers de la langue qui manque
son but questionnement de l'aire
atemporalité du risque de tomber
ouvre
touche caresse sous le léger
glissement des extrémités sur
la peau suave érectile et sensible
aux sens
intermittence des postures simulées
redressement du sexe masculin
pour monter l'autre sexe respiration
livraison
les deux vont entrer en communauté
risque de sortir du cadre de la ligne
répétition redirection du corps course
pareille
au vertige de l'être commodité par
l'imposition du magnétisme sensé
restaurer l'irruption de l'infini travers
réminiscence du cours de l'eau vive
un temps.

dimanche 26 octobre 2008

Sous un rayonnement solaire ténu




Pietà, 1505 de Giovanni Bellini




Dans l'art chrétien, une pietà (de l'italien «pitié»)
est une représentation peinte ou sculptée
de la Vierge Marie pleurant la mort du Christ.

Fermeture du rayonnement solaire
voir et croire convulsion du dire
qui culmine avec l'aveuglement de
la fracture compulsive de la mise
en demeure de l'espace espèce suée
sudation devant ce solaire écueil
équivalence de la terreur des lois
lointaines contrées par le caverneux
corps érotisé sous le soleil saisons
irisé de couleurs lumière blanche
en rappel de la mort réserve ruminée
par des sens en réflexion angoisses
des passions pas si sensibles sur les
dire dévastateurs dérive de la vie
peau arrachée à la chair inversement
proportionnel au rythme du refoulé
qui suture le mal machination de la
passion passivité du corps mis à mort
grand débat sur l'utilisation des esprits
pris dans un ressac une errance de la
divination qui tourne tant que son Dieu
est mis au compte de l'impossible de
l'abjection comme refus résistance
risque devant l'arrachement des corps
pitié devant l'acharnement de la mort
risque d'une division de la subjectivité.

vendredi 24 octobre 2008

le verbe action

Ossification du temporal vers sa chute l'esprit
à partir duquel on peut choir tomber sauter
cloué au sol seule pesanteur de notre état lié
à l'urgence d'avaler la langue pas celle écrite
mais celle plus près du corps à corps avec la
posture position de l'inconfortable élision du
sacré qui dérange l'inconsistance de la pensée
passage vers une autre aire de la résurgence
renaissance à l'infini du hasard de la pulsion
pas une prévision mais un terme au ressort de
la raison qui emmène le monde abjection née
un ciel nouveau vient de s'ouvrir devant le
spectacle d'une désolation des ressors des sens
résolument inondés d'images tronquées trouée
de l'infestation humaine de l'ordre polysémie
dévastatrice du verbe fait chair de l'inconscient
comme seul traduction vraie d'un impossible
transfert de la chair vers un verbe infinitif.

mardi 21 octobre 2008

nativité


la nativité mystyque, 1501 Sandro Botticelli














Des forceps, difficilement, laborieusement;
comme si ça ne suffisait pas, va sortir une
poussée capitale d'invitation au risque de
respirer l'air insoutenable du temps qui vient
à manquer. Dans la douleur du manque de
méditation de la respiration quand on passe
à côté de la mort, qu'elle se dresse comme
objet désiré dans ce sas inconsistant de la
raison de l'inconscient qui mène la danse.




tentative d'effraction


Retenu rien ne rode
autour du premier pas
si ce n'est de descendre
dans les sphères théâtrales
du sombre tintement
circulatoire du dit battement
ininterrompu du coeur
de ses circonvolutions
qui vous sont données
sous l'infirmité de la peau
du corps condescendant
ravageant en haut dans
une métalangue l'attente
de la tension tant attendue
du souffle fendant l'air
du mot cri carnage de
l'homme central qui fend
cet air de la femme qui
ouvre à la chair l'onde
de l'aube humanité du
nombre dire cri hurlement
contre la naissance qui
veut passer avant son cri
pour manquer ce nombre
né d'un demi corps et d'un
demi son naissance du
milieu social avant les lois
de la reconnaissance
sciences à reculons mémoire
pour certifier que c'est la
science qui prend pied
stabilise entre dans la danse
pour régler le règne du
sujet central celui de la
stabilité profil du règne
des sens sans dessus dessous
quand on pense que l'animal
en dit long sur l'essentiel
du lieu de l'immortalité
qui n'est que le choc de
la présence pliée des
mondes dans cet émasculé
et cette féminidé du règne
retourné du monde des sons
sortis expulsés du corps
rythme lentement de la
pensée qui tente depuis
son pôle culturel de sauver
le temps pour vivre dans
la représentation non d'un
dieu ou de mythes impostures
ou d'objets désirés mais
bien vivre dans une cavité
respiratoire où l'oeil coupe
couvre tout le champs
de l'espace intérieur du corps
pour représenter jouissance
perpétuelle infinie contre
l'infection des corps du
dehors bâtis pour juguler
l'exhortation du dire giration
le temps du dire poussé
dans celui de la parole
immonde de l'être
attention du cours des
choses sans cessation sans
fin sans suite sans tessiture
sans cesse soustrait au
stationnement du corps
quatorze fois tombé dans
sa chair quand l'être vient
le pousser le chasser du haut
des songes sudation du sang
dans la nuit du pulsionnel
au grand jour généralisé
dans la dévastation hérétique
de la parole retournement des
gènes sous une faramineuse
danse de la reproduction
danse du sexe érection de
la somme athéologique.


vendredi 17 octobre 2008

L'extraction de la désaction


peinture sur papier, 1913
Giacomo Balla


Intransigeance des actions humaines, rapidement écartées; quand à la saisissante continuité de la pensée, vont passer par cette sensation courte du son qui frôle le corps. Comme il convient de risquer une approche de cette virtualité qui passe par le trait d'union, le silence; risque de se perdre dans une rationalité textuelle, nous pouvons passer sur un temps elliptique, un temps qui se tourne en deux occasions passé/futur, passage qui croise en un centre (présent) l'altération du pensant. Ce pensant n'en reste pas moins pris dans une surface, transfert du pôle masculin vers celui féminin pour tomber sur la reproduction; naissance du pensant, noeud qui vire au cauchemar quand de se nouer l'être se risque à penser à cause de ce qui soulève la question de toute création: l'impossible naissance du risque de penser. De ses actions l'humain descend de sa vertigineuse verticalité dans l'état pulsionnel, sens, investissement, trouée dans le disque de l'aveuglante réalité: celle du soleil. Commencement qui ouvre à la clarté contre l'invisité, l'invisible dans la nuit du début du désir. Transgression du jour sur une onde porteuse, celle de la nuisance psychique de la nuit. Progression d'une lutte qui prend en chasse la tribu, pour tenter une irradiation, la tentative d'une tentation de la sphère sociale. L'espace n'est plus clos, il est temps. L'esprit d'effacement du conscient va entraîner la mise en pensée, d'une couche sur une autre, jusqu'à épuisement de la visibilité d'une transparence du lieu ainsi découvert, à découvert; c'est l'invention du réel transfiguré dans la réalité, pour faire sens dans son vréel. Quelle action anthropologique soit-elle, qui ira restaurer l'esprit d'un corps socialisé, corps qui pense de trahir sa mise en posture de risquer d'être? L'être n'est-il pas une posture, un traitement? Peut-être s'agit-il d'une exaction, acte lié à la désaction, sortie de l'action de la représentation. Action du délire pris dans son double (le temps), pour en extraire une figure divine, puis une transfiguration dans la parole du fractionnement d'un dire (succession de temps courts, musique et/ou peinture)?

jeudi 16 octobre 2008

soleil



aile de papillon, 1947 Wols














Ce soleil seule apoplexie
pourvu de cette tempérée
rature ronde silhouette née
d'une pause dans l'immense
cité un jour de sommeil
une éternité qui nous fait
dire quel regard se tourne
se risque de voir et sentir
une chaleur immatérielle
une vue aveuglement de la
prolifération des corps nés
pour sentir ce chaud présage
qu'on peut vivre sous son
destin tempête du temps qui
vient se glisser dans la partie
porte ouverte sur un monde
explosé expulsion exporté
du néant monde céphalée
aile de papillon l'éphémère
soustrait à la splendeur du
silence de l'envol ou rien
que la jouissance moment
maux jugulés maux roulés
en rond pour jouer à l'autre
bout de la chaîne pour tout
toucher tout sentir tout vivre
de ce rien qui vous emmène
rêve de la tendre douceur du
spectre qui va du jaune au
rouge arc dans un ciel venu
par évanouissement des sens.

mercredi 15 octobre 2008

aspiration de la pesanteur


l'attraction de la pesanteur, H80xL67cm
photographie et peinture montage polyptyque
de Viviane Canggeloni


Vie du marasme vide sondé dans l'infâme géométrie du texte divinatoire transmission autour du sanctuaire sous-cutané désirant de la peau rituelle de cette peau passée sous silence qui va pousser le haut tête à respirer autrement enfantement de la béance inaudible de l'acte reproducteur action du terrain couche d'une opposition barbare au risque d'association culturelle qui court vers sa fin fine résistance du coin d'un corps suspendu à ses bribes de chair chassée cloaque risqué du trou sans fin de l'aspiration dans le rêve de la réversibilité ravage rature rotation pour ouvrir le corps à sa sexualité sinueuse station des sens sexes doubles doubles de la production trop tard de son sujet qui pense pour avoir été le signe seulement du temps pas de la vie pas sans lois seulement de la location lourdeur poids de la retombée d'une pesanteur en physique.

non-lieu


Steve Reich





collage sur You are (variations) de Steve Reich




Presque rien outrageusement rétréci le dire entre en transe rite ponctuel de la fin respiration du temps donc mort du moi mortelle fracture de ce qui va tempérer l'effacement d'une représentation de l'homme homme replié sous forme de déposition de la couleur dans les plis sang veines concision du dire qui fait mouche après cette mort vite menée vite repérée et transformée en un vide du poids ponctuel du temps de la vie irréversible sens du désir crépusculaire de toute vie visitée art perdu science derrière le corps sondé et déplié double hélice du coma attendu traversé de toutes parts par l'enfant né de la répétition du son multitude de l'air sous un temps béant ouvert avant la parole pour que la vue s'interpose au son dans le sens qui le met en acte sens multiple du désir polyphonique drame de digérer les signes d'une circulation du jeu des membranes respiratoires trouée de l'indice que penser relève d'une abstraction qui mène à la réclusion du temps sa fin dans l'espace esprit en demeure sauf à écouter la petite musique d'un répertoire allégorique où l'image du présent emporte tout corps sensible pour fondre sa masse dans le redressement de la multiplicité de sa terrible doublure risque de rencontrer l'étrangeté qui soulève le fond indiscutable de l'errance humaine de sa vision lisibilité comme questionnement et avance pas du franchissement de la constitution de l'inconscient renversement du pôle de la croyance monothéiste en un lieu qui se saisit du drame de l'imposture de l'inquiétante étrangeté.

jeudi 2 octobre 2008

le son











composition VI, 1913 Wassily Kandinsky




En rien il ne nous tient de posséder
le moindre morcellement tant attendu
de sa tessiture trouvée traduite touchée
du bout des doigts soit dit en passant
sans cesse en attente tentation de la
dérive langagière lentement qui prend
même le pas sur tous les marquages
intentionnels de l'esprit inventeur à
l'heure des atrocités du monde humain
maints fois répétées et socialisé pour
réussir quelque exploit quelque folle
création par l'engendrement du nouveau
à chaque fois étendu sous l'impulsion
du son qui mène la danse nous mène là
où sa tension est la plus grande dans un
martellement des instruments entrechocs
des corps qui hurlent à la mort faute de
ne pas être le son être n'est rien sans ce
son soudain structure soudain terreau
de la fertilité de la reproduction des êtres
être est une phase du cloaque qui s'ouvre
sous la peau du bipède à cerveau au son
duquel tourne le temps qui n'est rien sans
l'être girouette giration gîte gangrené
par le microbe qui saute aux sons de la
mort mort de la chair qui perd son temps.