vendredi 20 octobre 2023

Pour un temps de la possession

 




 Pour un temps de la possession


Ici passe le sacré un temps absolu

telle règle inorganique pèle mêle

sur les motets de l’insubordination

là sonne l’ici bas l’entre deux divin

que la garde sonne l’absence enfin

tourné par les plaies d’un discours

usurpateur et concupiscent et étréci

sur le corps pleureur l’esprit refoulé

un automne assermenté quel vertige

on croirait le retour à l’animal bévue

jour d’une épuisante marche putain

le voile se referme sur l’exhortation

l’enflammée déesse le cœur en croix.



Thierry Texedre, le 20 octobre 2023.


Francisco de Goya

Saturne dévorant un de ses fils (1747-1823)









Kirstine Reiner et l’insensé

 























 Kirstine Reiner et l’insensé


La peinture, aujourd’hui, n’a-t-elle pas encore ce qui « résonne » en elle (Un peu comme l‘âme est quelque chose d’immatériel chez l’humain.), depuis cette polémique liée au raisonnement ? Sinon de s’en passer, travaille-t-elle maintenant sur ce qui lui fait défaut, l’intellection d’une parole à démontrer ? Le reflet d’une réalité tangible, controverse de l’âme désincarnée. L’urgence d’une telle peinture serait d’avaliser ce raisonnement en créant, depuis la peinture qui cherchera la représentation, un objet de désir, une sortie imaginaire pour trouer ce faux semblant de réel, par une certaine atomisation visuelle, pour permettre aux gens qui regardent en passant devant la toile, comme happés et sonnés, voir « sommés » par le tableau, d’organiser leur propre récit à défaut de pouvoir symboliser celui-ci.


L’artiste nous entraîne donc à soudainement postuler pour une approbation ou un rejet de cet étrange arrangement qui au premier abord semble insensé (petit retour d’une mémoire qui passe par Picasso). Kirstine Reiner Hansen plombe les références artistiques pour laisser le champ libre aux arrangements musicaux, aux rythmes à gérer de notre culture « axée sur les médias numériques » et l’inconditionnalité d’une dépense visuelle qui fragmente notre acuité visuelle, et par là notre jugement perdu dans une ressouvenance, une immémoration du réel. L’artiste travaille sa condition sociale et le conditionnement humain : « Référence visuelle, association d’éléments historiques de l’art, des peintures de la Renaissance aux modernistes dans des peintures de type collage le papier peint de Picasso pourrait servir de fond, un membre de Bouguereau est attaché à un modèle de Vogue. ». Notre lien au monde serait alors déformé, irreprésentable aujourd’hui, sauf à nous livrer en pleine face à un détournement conflictuel commun, tout en préjugeant d’une subjective association, de la turbulence d’un sens caché où l’intérêt requis d’un regard soudainement lié au réel, devant la toile obscurcie et lumineuse à la fois promet un dur combat des forces forme/couleur.


Kirstine Reiner Hansen domine son sujet en nous délivrant de ce subterfuge qui consiste à opposer l’abstraction et la figuration, polémique ici éteinte dans un champ « confondant », pour un temps perpétuel de la Reconnaissance l’identité, ici encore, démontrant l’inconfortable révélation d’une peinture qui détient le pouvoir insensé de signifier ce qui se dépose en nous d’insoutenable face au danger de « déviance » de délire qui nous caractérise et nous entraîne dans une réalité qui distend le rêve improprement appelé imaginaire !



Thierry Texedre, le 1 octobre 2023.


Kirstine Reiner Hansen

artiste peintre et vidéaste

née à Odense au Danemark

vit et travaille à Carmel en Californie aux États Unis