samedi 16 avril 2016

Danse macabre 2



Sur ce court instant,
voilà bien le cours des choses tant désirées et en rêve.
Sans regard ni paroles,
l'art s'évade depuis l'astre parlant ce recours au travers.
Traversée de la ligne qui montre l'avant,
ce qui sourdement retient ce souffle pour continuer à danser en apesanteur,
ce sacré sexe remisé pour plus d'expulsion du corps ;
quatre à quatre descendre les marches du désir.
On entend ces récits depuis l'école des arts de la litote.
Pourquoi pas en exaltant le vice que des sciences exactes proposent de l'objet déconstruit pour faire taire l'homme envoûté.
Travail soigné de l'exercice qui consiste en une puissante démonstration de la propension à résoudre ce qui jouit ici bas,
devant l'éternelle monstruosité du chaos qui défile,
comme une armée bien entraînée de ces fourmillements intérieurs au corps visité par cette chair incarcérée dans l'épaisse fumée du vraisemblable parcours de la vie coupée entre socialité et animalité contre cette bestialité parvenue dans l'esprit qui pense pour avoir cédé à la mort.
Ça touche au cadavre exquis dont la flamme immolée de cette âme infortune danse,
autour des restes balayés en cendres jetées aux quatre vents.
On touche à cette dérive en raccourci,
rencontre avec une sortie du travail dévoilé comme si d'aller plus vite pour passer à l'entendement de l'écho en sourdine,
qui frappe à la porte, et se passait de cette mémoire fragmentée,
pour enfin montrer la mort avant celle vraie du corps, la monter en rêveries comme objet de l'essoufflement,
dans l'assourdissante lumière qui s'éteint au moment du sommeil.
Allongé, le corps en appelle au risque insurmontable de ne plus jamais parler la langue du corps, celle de l'étrangeté hallucinante des sens au milieu de nulle part, perdus pour n'être jamais qu'en travers de cette marche illuminée de l'esprit sur la chair, elle aimant plutôt la danse.
La folie inhume l'indécence fondant sur le regard fixe qui se soustrait à l'image radicale de la cogitation,
pour incendier,
risquer de se battre avec les ombres de la mort installée partout où rôde la parole ignifugée de la prédication verbale.
Autres danses,
pour un rêve impuissant à montrer la vie au présent.
On tremble encore à l'idée qu'un ressort du cœur travaille avec la pensée,
saut installé et étalé au grand jour, pour frapper sur l'égalité des maux figurés dans un recours à la peinture,
comme succédanée de cette danse macabre.


Thierry Texedre, le 16 avril 2016.






le jardin de la mort Hugo Khnopff 1896