dimanche 23 septembre 2012

Lamentations











Quelle béatitude va
toucher ce sacerdoce
ce lent défilement
des âmes vives
de ces vives eaux
perdues un court
instant pour naître

quantifié le corps né
déjà pour jouer à mort
danse éperdu du
lieu dicté de ces lois
lieu de la mort née
par tous les diables
insistant pour tuer

le temps le voilà
reconnu comme s'il
devait être le vrai
détenteur de la foi
détonation de la croix
dans ces coeurs émané
immortels de l'âme

volée à tant de bas
instincts de l'irréalité
immanence de l'âme
louée dans les cieux
lueur pour l'éternité
entendre ce peu
ce rien là et pleurer

l'enfant né partout
annoncé jusqu'aux
cieux brille cette
lumière ces louanges
lamentations d'où
se retirent lentement
les chants dans la joie.




Thierry Texedre, le 23 septembre 2012.


dimanche 2 septembre 2012

Le poussoir du temps





Pousser un dernier soupire, vers ce sas de décompression, sacerdotal le verbe se risque à renvoyer son corps d'élection vers d'autres états empressés. Quel amour sinueux, que ce récit qui est  encore empli de chair, choix de la chaste peau qui se prend à jouir discrètement, résolument. Le désir monte en rendant compte de cette exubérante fornication entre les plis, pour partager pour faire s'envoler les deux artefacts distendus. On rapportera que ce corps, encore pris dans sa surface, sauterait, si sa jouissance ne suffisait pas à une survie en profondeur. Vivacité de ces hémisphères qui pensent que ces sens sont savants pour commencer à penser. La vie virevolte en satanées sources soliloques du rien dedans raconté par la voix dehors. Source de l'entendement roué par la voix qui s'offusque de n'être jamais là où le dedans s'anime, juste après, elle s'en tire avec une interminable interprétation de la chair, forte de pouvoir s'en expliquer - elle se retire trop souvent en laissant un corps morcelé et contaminé par l'audition. Ravage de la parole exténuée pour refaire le monde en arrière, satanée garce que la vie du corps rencontré dans tant de stations. La métonymie s'invite entre corps et écoute, intériorité et intelligibilité. Ce risque d'approche le dedans est un terrassement de la parole, un acte violent qui maltraite la parole, la rendant plus vraie en discourant dans les alignements vertigineux de l'écriture qui tombe dans la verticalité comme dans une erreur de la vie; les corps tombent quels que soient leurs poids. Un cœur s'ouvre quand le corps qui pense traverse la parole vers cet être qui pousse les sens jusqu'à leur extrême impression, vertige de l'orgasme extrême. Que ces gènes soient l'aboutissement de ce drame à venir du corps né figural.



Thierry Texedre, le 2 septembre 2012.



samedi 1 septembre 2012

Fuite sans question












Foutaise que ces sens qui vous touchent et vous grattent les organes, rien que pour faire face à ce temps de la déliquescence. On tentera encore une fois de forniquer les oreilles grandes ouvertes, mais c'est sans compter que le temps s'en fout. Foutre le camp, c'est la cause de ces inséminations volontaires du corps détonateur de vomissements atomiques, quelle naissance vaut d'être vécue, sinon de celles qu'on ne connaîtra jamais? Juché sur lui comme si celui-ci savait qu'elle allait se faire sauter, telle une irrespectueuse révolutionnaire. Lenteur du délire de ces fous qui sentent le renfermé. Lenteur que ces enregistrements qui vous occultent le cerveau. Lentement la pensée se met en condition de revisiter la folie. Lentement la folie change de lieu, se déplace vers des aires plus irréalistes et moins identifiables. Une grande marée submerge alors cet homme allongé sous l'éminence de la reproduction désolée. Une certaine dérive, un corps nu puis un deuxième, et un troisième plus petit recouvert de ce sang qui sera lavé, le cordon encore attaché, la respiration va-t-elle venir, le souffle monte, un cri, un seul suffit. La terreur de cette grande naissance du corps qui doit respirer l'homme avant de vivre hors du ventre engrossé par toutes les étoiles du ciel illuminé. Si ça rue dans les brancards c'est que tout corps né n'a d'autre but que celui de chercher ce que la mort va occulter. Chasse pour rien, coup d'arrêt du vivant dans d'infernales expirations tonitruantes jusqu'à ce que l'oxygène vienne à manquer. Sauts vers le néant violé par le firmament, oui, le firmament est ce trou noir qui va oeuvrer pour visiter nos nuits, dans ce sommeil cauchemardesque du trou qui vous emporte jusqu'à ce réveil, comme si nous étions pris dans une possession infernale. Le jour où s'éteindront les étoiles, l'homme se demandera pourquoi il pense! Quelle fuite pour l'humain sinon ce grand saut dans l'inondation de l'accouplement originel, imposture des religions, mais rêve qui renverse un corps rampant en corps redressé verticalement pour compenser sa terreur d'avoir l'oeil comme centre de l'image inimaginable. La découverte de l'image fixe est un ersatz de la folle épopée de l'homme sur l'animalité des sens.




Thierry Texedre, le 1 septembre 2012.