jeudi 29 avril 2021

À force de forcer la fin, on naît. 


Jean-Michel Basquiat, Riding with death, 1988 , acrylique et crayon sur toile, 249 x 289 cm


 À force de forcer la fin, on naît. 


Poussé par le désir inassouvi de la terreur, entrer, user, froisser, crier, tuer, voilà la seule liberté qui fait trembler le corps monstrueux et malentendant, le corps rétracté de la vie qui s’ouvre en apesanteur. Sombres rencontres de la peur qui s’invite aux lueurs de ces ténèbres ancestrales. Un corps délité semble se redressé, contre vents et marées, un corps pesant qui s’essaye à la mémoire, rencontrant cette chair surnaturelle, dépourvue de toute pensée encore. L’origine, voilà l’origine dévisageant ce qui reste d’une ancestralité qui plus tard deviendra la mise en demeure de cette mémoire en divisant divination de ce qui la travaille ; le lieu de l’inconscient qui travaille le corps détenant une mémoire. Pourrissement à mesure que cette mémoire s’expatrie, se débauche, s’enfuit ; la mémoire fait du temps sa doublure, extermination en maux intriqués au corps vers une fin, une temporalité qui songe. Un ciel bleu est apparu, le même que celui de Giotto, ce qui tend à remonter dans le temps pour y voir d’autres lumières colorées.

 

Thierry Texedre, le 27 mai 2021. 












Roberto Cuoghi, L'imitation du Christ