dimanche 30 septembre 2007

De la chair sans fin 4/13















Peau, cliché de François Leclair


De la chair sans fin 4


Une chair encore à naître à ressusciter un corps
d'écriture peut tenter une remontée de sa chair pour
que saute la tension liée à la visibilité à sa terreur
auprès de ces corps impossibles à entendre tant le dire
produit son fou une sorte d'enfermement la parole
c'est cela le feu la portée consumée des corps dans
un laissé pour compte de leur chair la nouveauté
dans cette compilation c'est le volume donc la chair
d'un sujet qui traverse en permanence sa langue mais
pour faire face à la figure à l'impossible représentation
passage va-et-vient d'un autre espace à un nouveau
à faire qui a déjà conduit son sujet à un commun à
une représentation un social qui manque pour le coup
son espace ce qui de la vie vaut pour de la matière de
la chair donc du pensant s'il faut le marteler pour
qu'une telle impression marque le siècle à moins qu'il
manque son sujet une nouvelle fois dans l'attente
d'une chair faite corps pour entendre l'esprit vaguement
pensant à peine voilé en aucun cas de la peinture
la peinture peint le pinceau trace l’œil pressé tente une
impression furtivement essuyée à peine visible que
la couleur tente d'arracher au fond au blanc à la
matière qui pense comment faire remonter le seul
moment de lisibilité qu'un corps d'écriture tente que
la chair dépossède pour tendre au plus pressé au
plus présent au plus désirant il en faut de la chair
qui tienne bon qui sache faire face à la pression du
commun cet autre moribond ce malin esprit inventé
pour faire taire tout corps pensant encore faudrait-il
savoir par où passe ce pensant pour faire corps avec
d'autres sans aucun lieu que la chair pour ne pas
encore tomber dans une autre chasse trappe cela
pourrait ressembler à du labyrinthe ou à une forme
d'engouement pour l'anamorphose ou le camouflage
il faut donc en passer par de tels états que ce qu'on a
souvent appelé l'enfer ça aura été un ersatz de
l'enfermement du lieu clos de la parole immédiate
encore incertaine par sa combinaison vocale qu'un
corps ne peut s'entendre indéfiniment à cause de
sa génération de la sexualité immonde de ses actes
à peine sortis de leur chair si ce n'est d'y retourner.

mercredi 26 septembre 2007

De la chair sans fin 3/13




















Le grand face à face II, Casellas Clarté Katia 130 x 97 cm


De la chair sans fin 3
Si le nombre domine toujours au début du XXIe
siècle, c'est au profit d'une subjectivité qui va
avorter, de plus en plus prise dans les filets du
commun elle n'en restera pas moins le fond qui
taraude et s'interpose à l'inconscient sans pour
autant pouvoir se substituer à son analyse le
subjectif n'a pour présence que de n'apparaître
jamais là où on l'attend sa mise en analyse ne
passera alors que par une vision en périphérie de
sa présence dans les arts comme liaison et interface
d'une lecture de la pensée de son moment de son
temps d'exposition d'un présent en suspens qui
va déplacer la pensée commune lui donner un
espace mais le XXe siècle en a largement souffert
laissant dans la mémoire collective des peurs des
blocages des charniers comme jamais l'histoire n'en
a connue auparavant pourtant le dire va jeter le
discrédit sur un sujet qui n'était pas encore divisé
sauf à tuer son monothéisme et faire parler ce fond
vidé de son nom ce nom qui aura comme effet l'
analyse en même temps que ces déportations quelle
coïncidence mais aussi quelles avancées pour le
sujet que sa chair encore marquée par les barbaries
va faire une saisissante remontée dans tenant tête
aux répressions qui l'obscurcisse de toutes parts
voila qui fera sauter les pensées les plus appliquées
à tarauder à fabriquer son social bien plus matériel
et authentique masturbatoire du moi attenté par
la manœuvre du commun et nous pouvons dire
que tant qu'il y aura de la chair plus que son corps
ne peut le penser par exemple lors d'arrêts dus à
la fascisation sociale généralisée rendant par une
politique l'éradication de toute idée de la subjectivité
comme impropre à un régime social qui n'aspire
qu'à rayer définitivement toute forme de nouvelle
pensée qui de loin ou de près ne ferait pas signe le
signe de la dépense tout comme dans la Grèce
antique la beauté a perdu son réel aussi avaient-ils
perdu la chair au profit d'une enveloppe formelle
de surface passant à côté de la chair lui laissant
un rôle terroriste plus opératoire dans une politique
de conquête des territoires c'est ainsi qu'à travers
l'histoire cette incidence va plus ou moins faire loi
au niveau du pensant qu'un sujet toujours en marge
va suivre comme identification possible et pensée
malgré sa plongée dans différentes morts successives
qu'une multiplication des corps en retours va tenter
encore une fois de se débarrasser un sujet va
apparaître par sauts qualitatifs penser n'est pas
induit du social ni de sa jouissance comme rêve
si la chair a fait tomber des têtes c'est parce qu'elle
n'a ni commencement ni fin et que cette jouissance
est l'infini pas l'amour-jeu-inconscient commun et
socialisé de l'humanité qui veut être et le rester
jusqu'à même rompre avec son au-delà aidé par
les sciences et une philosophie positiviste non le corps
n'a plus le droit à cette liberté de jeu son seul jeu est
celui de se retirer de la forme qui la porte qui la tue
comme seul indice comme seul sens perceptible
qu'une subjectivité peut avant toute croyance tout
état de religiosité spiritualité au présent et déification
au passé la chair tombe du ciel d'un ciel que le bleu
en peinture va installer pour longtemps la vue et
les forceps dans l'urgence de la situation comme
invention du chevalet pour soulever le problème du
social qui monte aux dépends du religieux qui règne
le chevalet et l'huile la chair fait surface la conscience
figure et structure ce XXe siècle destructeur mais
qui pense enfin son sujet et que le bleu va intensifier
pour installer ce que l'on sait de l'enfer sur terre et
de l'esprit hanté par une chair en surplomb au paradis.

mardi 25 septembre 2007

L'espace de la pensée














Dead Dad 1996/97, Ron Mueck 20 x 102 x 38 cm
Ron Mueck favorise, à travers ses corps charnés à l'exès, un temps
qui s'étale, un temps qui fabrique de la chair.


L'espace de la pensée

De ses géants de chair à ses petits personnages de
moins d'un mètre, Ron Mueck se livre par le détail
de ses personnages à une course de la vision qui fait
sauter tous les repères de l'architecture corporelle. En
cela Mueck nous livre un secret: celui de l'intellection.
Qui rend compte du degré déjà présent dans l'oeil, de
la plus petite cristallisation qui court dans la pression
faite à l'oeil, celle qui prend volume, spatialité de l'oeil
au corps en passant par la chair, comme site de la
pensée. Le grand écart qu'un corps dénudé, qu'un corps
de chair va opérer sur l'oeil de face. Pour en imposer
au regard, une certaine capacité à diriger ce qui se passe
dans la tête au moment de voir, au moment de penser.


Thierry Texedre, le 25 septembre 2007.



De la chair sans fin 2/13












étude pour Subjectivité ou états de la chair? 2000 Thierry Texedre



De la chair sans fin 2
Le sujet se vide substantiellement pour peut-être
en finir avec cette intériorité qui dégonde le corps en
lui faisant croire que la chair est le seul arbitre du
plaisir le seul soutien d'une jouissance infinie
que seule une corporéité vient vider de son contenu
pour une fin de ses entrailles par la mort clinique
de tout être pendu aux extrêmes à la pensée aussi
avant de sombrer dans une socialisation lisible
théologiquement là où la psychanalyse peut en dire
quelque chose nouée qu'elle est dans la parole dans
la mort dans l'indicible nomination de l'Un
de cette chair qui lance un cri à chaque livraison
de son toucher de ses ondes de son intériorité
comme ce qui a pour structure et qui fait parole à
ne plus l'y prendre à ne jamais faire retour sur
la pensée qui elle tonne voir détonne avec son corps
oeuvre on ne peut plus impossible à rendre au même
niveau réel de cette chair de cette Dantesque tentative
avorteuse du pensant qu'une subjectivité vient
enfoncer dans le rire de la pensée dans une parole
mais aussi son initiation au déploiement de l'oralité
de son réel sur la représentation comme d'une structure
qu'un sujet tente dans son pourrissement sans
l'injonction de l'Un qui ne fait plus office de
génération de production des corps attention à
ne pas sauter trop vite dans l'imagez dans la société
multi-médiatique contemporaine dans sa visitation du
réseau combinatoire réducteur au corps-matière au
corps-objet consumation du corps jouissance pour
tenir le feu-Paradis de l'anti-pensée à cause du
commun ou du nombre à y regarder de plus près
la chair tombe elle n'est pas sa jouissance elle est
passé image du désir du non lieu de l'étrange ombre
portée pas du vrai pensant à quoi il se résout toujours
la chair tient son interpellation à ce qu'elle est
liée au malléable volume et elle se plie et reprend une
autre forme le cours de sa flexibilité de sa souplesse
comme la danse peut nous en démontrer l'immanence
comme la danse peut nous la retourner c'est peut-être
elle qui de tous les arts veut en dire long sur l'invention
de la langue faite chair pour ne pas tomber dans un
délire délivrant et surtout dans l'idée de Dieu où
tout corps perd sa consistance au profit de l'esprit
qui n'est pas la pensée loin s'en faut sinon où en
serions nous le corps de la chair vient substantiellement
user la pensée et lui rendre ce qu'elle a de vrai de
moins visible Dieu avant d'en finir avec une autre
affaire incessante celle-là la psychanalyse à tout
jouer le corps perd en irruption en volume et ne
devient plus que surface au XXe siècle à travers une
exploration identitaire de la mémoire collective
contribution des idéologies de masse ou le nombre
domine partout dans le monde au XXIe siècle.

dimanche 23 septembre 2007

De la chair sans fin 1/13




















Couperyn di Géo A. Drains


De la chair sans fin 1

S'agissant de cette chair qui vous tombe dessus
aveuglement du corps devant sa dictature
vous ne pensez pas qu'il est temps d'y faire un tour
autour d'une telle annonciation d'une telle orgie
que seule cette inondée vient ouvrir aux êtres
la pesanteur du dire qui régit le surgissement
du délire qu'elle provoque qu'elle contient sans âme
sans se faire de la peine il suffit alors à cette peine
de parcourir le grand débat que la chair tente
attention de ne pas tomber dedans pour de vrai
l'attente est longue pourtant mais il va falloir
s'y résoudre la chair n'a que faire du corps de la
dignité qu'il lui faut taire enfin pour en rire
comment ne pas inscrire au tableau cette chasse
à corps et à cri qui n'a de cesse d'appesantir
l'infestation l'absorption de ses membres
de ses parties de ses intérieurs sans fin ni
fond où peuvent à tout instant se perdre et
le regard et la jouissance de possession et
d'abjection en deçà de toute croyance de tout
rite car toute croyance vaut de tenir et
revenir tel le signe à l'époque contemporaine où
se cache encore un Dieu qui provoque le corps
pour lui soustraire la faim d'un temps à venir
si ce n'est de la chair qu'est-ce donc que cette jouissance
qui longe l'ode de ce corps inspiré d'élans oniriques
de progressions amoureuses et d'impossible résidence
en son sein c'est à ce moment qu'un esprit
mal intentionné vient traiter de cet espace pour qu'il
souffre d'intentions diffuses voir hallucinantes
d'un impossible repos le corps remonte jusqu'à la chair
une pression d'un autre monde qui enveloppe
à terme l'immonde désir qu'un esprit dévisse
au reste socialisé et promu à forniquer des charniers
jusqu'à assouvir de par la mort sa folle course
vers l'au-delà de cette chair qui n'est autre qu'un corps
vidé de sa substance qu'un corps ressusciter de la chair
élevé au niveau de la chose objet d'une déification
permanente fixité de l'image du plan soustraction
de l'enveloppe du vivant qui pour l'heure fait plus de
peur que Dieu n'a de prise sur la mort de ses sujets.

samedi 22 septembre 2007

Matière du pensant ou traduction













"Mola" figure du labyrinthe chez les indiens Kunas
population du Panama.


"penser à la ressemblance, c'est penser à une chose
fausse à priori. Les sens déforment. L'esprit forme.
Il n'y a de certitude que dans ce que l'esprit conçoit"
Georges Braque

Faire passer la structure labyrinthique de l'invisible
au visible a sans doute été une étape importante de
l'avènement de l'homme. Les premières traces de
labyrynthe remontent à plus de 3500 ans. Ne sont-ils
pas une organisation que la vie veut et par quoi elle
se réalise et pas seulement utilisés dans des rites de
fertilité?



Matière du pensant ou traduction


Sur une terre où des possédés aux humeurs
vagabondes vont et viennent imperturbables
attendant on ne sait quel raisonnement
qui leur serait attribué en retour de leurs
croyances ne vont-ils pas se livrer à la chasse
aux dires marquant de ces marques qui font
loi à nouveau comme leurs postures valent
de se mettre en accord avec des déchirures
des incisions dans la matière verbale dans
l'attente d'autres lois qui leur donneraient
raison et attribution calme et liberté de faire
débarrassés qu'ils seraient de la faute de ne
pouvoir manquer de dire leur reproduction entre
deux morts enfin dans l'incessation de ce bruit
sonnant la fin du dire d'être possédé
n'entend plus que de livrer au corps ce qui l'a
promu au rang de pensant sur cette terre où
sont encore quelques raisonnements de voir
à leur insu quelque chose d'insondable
peut-être ou que cela provienne d'une idée
qu'à une autre temporalité on aurait pu se faire
sur l'indistinguable matière là où tout reste
à faire de ce faire qui rappelle que la terre rêve
du rêve de ce qui pense donc vit hors histoire
hé oui encore une fois cela vient à temps cela relève
d'une terreur du plein de ce qu'il est bourré
d'impossibles trous où sortir et entrer pour trouver
l'être percé mais placé et livré à sa parole à son
dire architectoniquement celle-là même qui
peut dire et avancer dans son réel dans son vrai
pour que le corps pensant respire au lieu de quoi
ce corps est enfermé et clos malade de symptômes
d'actes manqués que la terre ne cesse de porter
dans son chemin de croix immuable certitude
que la ressource vient à manquer à un moment
où à un autre contre toute humeur laissée
à son irrecevable raisonnement voilà donc ce
qu'il en est de ce terrain fertile doit-on
le répéter qui n'a jamais cessé d'apparaître à
ne pas pouvoir en finir avec la débauche de cette
langue qui passe d'une rive à l'autre d'une
temporalité à une autre impromptu et encore
d'une autre langue à venir se faisant en en
divinisant une autre en deçà à n'y plus tenir
sa langue et de plier la terre à cause de
la vue-vision tellurienne des communications
telle est la fornication en commun le partage
inaudible du raisonnement en deux
que la vue permet aussi loin que la matière
le peut aussi près que la communion s'étale
ces décryptages traversent la terre pour donner
des signes à l'audition de la signifiance
qui en retour va compromettre le sens de lisibilité
du langage d'un temps stratifié d'une temporalité
où le vrai n'est pas encore la réalité le présent
terre où vont faire abstraction les sujets à cause de
leur socialisation à outrance de n'y plus voir qu'un
voile opaque de la pensée vidée de tout symbolique
à un moment où le terrain est favorable au pensant
mais à l'être pensant qui n'est pas l'être car l'être
se lève du pouvoir du sang le non être étant la
phase asphyxiante le sursaut d'une terre où
entendre n'est pas une histoire de lieu isolé
comme l'a été la terre à un moment le sujet en
est venu à prendre en écharpe la signifiance du
vivant mais surtout physiquement retour de la
matière et travail sur la picturalité pour ainsi
dire comme terrain du pensant pris au plus près
de la physique et au plus court en ce qui concerne
l'oeil via la couleur c'est là que va éclater avant
le réel le vrai dans une vraisemblabilisation
qui permet à la temporalité de faire surface
jusqu'à une représentation à déterminer à écrire
si ce n'est de ne pouvoir architectoniquement le
résoudre au présent de le nommer de le nombrer
de lui faire son volume socialement l'être n'a pas
son dire à cause d'aucun mot sonnant d'aucune
lisibilité textuelle impossible à encadrer
le symbolique est après il a sauté de l'autre côté
du pan où la matière pense les couleurs du sujet
c'est peut-être la dernière fois que la terre peut
une traçabilité de la matière pensante sur le lieu
jamais atteint à une saturation qui donne
aux couleurs la chance d'aller au plus près du site
phrastique de sa tenue au niveau de la loi socialement
à venir subjectivement à exister pour penser l'être
pris dans le sens commun du raisonnement
dirigé mais en investissant en sens inverse le
nombrant sa saturation là est le noeud de la
divination de la matière et de l'animalité pour
produire l'identité et l'hétérogénéité de ce mammifère
vestige terrestre ce qu'il lui faut c'est voir
l'entendement c'est-à -dire le signifiant
l'éclatement du dire va entraîner une implosion du
signifiant à un niveau où l'errance est le soulèvement
de l'unique la seule sortie possible d'un social
emmuré dans sa culture de déconstruction -
reconstruction-structuration d'une matière organique
sans identité puisque prise dans l'objectivation à
ce stade çà n'est plus humainement mais historiquement
que le corps perd sa langue celle-ci devient polylogique
il lui faut entendre celle du commun avant que d'être
mammifère ne fasse mémoire que la corporéité
agite son pensant matière de côté à côté du
langage c'est la seule vérité qu'un sujet va
ouvrir pour travailler la langue mais la langue
à travers l'image picturale la transcendance
passant à côté puisqu'elle est centrale de face donc
à côtoyer la mémoire à remonter jusqu'à la naissance
de l'écriture productrice de temporalité c'est une
reconnaissance du rythme que la subjectivité
n'invalidera pas puisque celle-ci a pour mémoire
le commun le nombre ce vers quoi tend la conscience
c'est une affaire à suivre au plus près du délire double
de la communauté du parlant rien à voir avec
le pensant s'entend le noeud reprend du service
avec l'ouïe matière à dire à en tendre les vibrations
auditives pour en sortir du corps toute expulsion
toute jouissance que la mémoire va stopper
au passage pour tenter une subjectivité le désir
prend forme et la forme fait bander l'atomisation
auditive pour ouvrir le corps aux organes
au toucher aux délices de la chair déliée de ses
débordements ardents l'érotique en est à l'origine
le rire
vient subordonner l'intellect
et ouvrir au visage sa corporéité sa conscience
une descente lente et livrée aux caresses
des gestes de l'autre sur soi
sur les différentes zones érectiles
surfaces où affleurent les sensations et le sang
par toutes les extrémités du corps du toucher
sur quoi les attouchements vont rendre au corps
une disposition à envelopper l'autre à le rendre
possédé et jouisseur
de le pousser à mémoriser à rire
à cause d'une demande d'y retourner
de s'en nourrir peut-être est-ce
une petite mort
faire corps avec la matière qui pense.

vendredi 21 septembre 2007

La macula (soc social) 4











Hurma 2004










La foule V
2005
sculptures de Magdalena Abakanowicz


La macula 4
polyptyque en quatre parties


Sur quel jeu prendre part
sinon dans la durée dans la temporalité
se peut-il que ce soit dans l'audition
sinon de faire marque par manque de réponse
au plus près de son lieu d'impression de ce que
l'écriture ne peut jamais livrer ne
peut jamais improviser sur son seuil son soc
d'appauvrissement de dire le minimum
de quelle lisibilité mais encore le minima
du vivant que le corps peut engendrer
que le corps peut naturel en deçà de
la parole linguale oesophagienne que seul
un sujet peut absorber peut différer pour
supprimer l'indéfinissable approche que tout
délire dérive que toute textualité entonne
quelle est cette espèce de déviation qui vient
se substituer au plus près du deuil
dans une lecture du lieu de l'invention
du divin marque qu'il soit et ne peut être
que dans le désir marquant se soutenant
par là de la lecture pour s'en suivre dans
l'étrange frange du saut qualitatif dans
la marge du corps social où se brûle toute chair
là est la scène de l'enfer-mement moment
du mensonge le corps étant dans un social lié
à ce mal-mensonge-moment temps clos
lié à la perception de trop y voir au centre
mais encore à l'apparition du nom lisibilité
dans le meurtre que le féminin rend
comme objet redonne ouvre au double
se dédouble dans la naissance enfin autre
en marge rit le pensant devant la représentation
la reproduction le fini le clos l'objet doublé
par la matière qui lui tombe dessus horrifié
la vie devient conscience pour pouvoir
inventer le pouvoir faire du sens dans la loi
de cette loi pour avancer et faire mémoire
pour entrer dans l'infini dans cette création
qui passe par la voix le cri la trace le nom
qui finit par tomber dans son lieu le social
puis dans la peinture elle aussi matière
image reproduction le sujet est là aveuglant
pour sortir à rebours du social dans la trame
cherchant un fond remonter à la surface
et dire ce qu'il en est de cette visitation
travail du corps naissance de cette chair
écriture absorber les plages du délire pour
entrer dans la frange de la folie qui tend la
surface du dire jusqu'à son éclatement
que représente la foi émiettement du sujet
écriture-lecture enfin dans le tout-social et
placer l'être comme lieu probable du nombre
et seulement de celui-ci comme véité dieu-
vérité du nombre-être du non être en somme
de son état dans le vide qui absorbe le nombre
à l'infini de l'acéphale humain qui lui est lié
face à cette pensée du site de la subjectivité
toute audition sociale ne peut qu'entraîner
une dépendance de la corporéité qui clive
toute matière pensante elle est pensante
de ne pas le savoir de passer par l'affaire
de la technique de l'être de son objet-image
le social ne peut que livrer le corps comme
délire et charnier dans une infestation
de la loi dans une poussée du pourrissement
de l'espace de tout échange social de tout
transfert par la peur pour donner au pensant
de prendre l'animalité pour ce qu'elle est.


Thierry Texedre, le 22 septembre 2007.


mercredi 19 septembre 2007

La macula (soc social) 3




















Peinture, mai 1994 Pierre Soulage, 165 x 130 cm.

Pierre Soulage est l'un des représentants de sa génération
des plus pertinent sur le travail gigantesque qui est fait
de la lumière (macula) qui viendra opérer une réfraction
sur l'oeil commun de l'observateur (Ad Reinhardt est en
cela celui qui a lancé la démarche, la prise de conscience
que l'objet de la peinture n'était plus suffisant dans la
représentation d'objet; le réel serait alors hors champ de la
peinture, la peinture n'est que sa réfraction) le commun est
singulier parce que pluriel; une mise à nu de l'oeil non
comme aveuglement, mais comme identité, identification
par rapport à la conscience qu'une lumière peut d'atteindre,
de traverser l'observateur devant la toile et qui cherche
l'image (peut-être l'icône, l'âme qui est sa singularité),
rien pourtant n'est plus figuratif à l'excès que d'atteindre
à ce paroxysme l'impression des couleurs que la lumière
dépose au fond de l'oeil,.Des couleurs qui prennent forme
sur la toile traversant la matérialité de la toile à travers
le volume laissé raclé tiré en périphérie pour laisser passer la
lumière pure en [figure/forme/couleur], pour ne donner à voir
que l'essence même de la vie: la lumière non décomposée en
une représentation euclidienne.


La macula 3

polyptyque en quatre parties


Dans un site textuel le
seul désir ne suffisant pas
nous en venons à dire au
plus près du site visuel dans
le format pictural comme vréel
en suspens pour commettre le
déluge pris dans la parole de
l'audition c'est en ces termes que
va prendre part le nouveau sujet
au désir comme sens de l'aire
de tout corps pensant socialisable
le vide tonnant l'humanité n'est
pas sans le circonscrire sans formaliser
le devenir de tout social un social
sur la frange du vivant alors que
le nombre vient soustraire du sujet
quand une société surdétermine sa
reproduction imposant du nombre
au vivant son autre peur plus encore
que la mort qui n'a pas eu raison
du dire enfin seulement la chair si
le nombre ne pensait pas mais qu'en
est-il du corps pensant de la chair
pensante surenchère dans la lutte
pour la loi pour une jouissance pour
un délire pris dans une temporalité
du sujet livré en pâture tant qu'il
y a de la textualité le pensant s'y
perdant s'y soustrayant de ne pas voir
de seulement entendre la macula
revient pour tendre au désordre du
pensant le pensant vient de l'écriture
dans sa scription même où la somme
des questions fait matière émergence
du magma chromatique que la peinture
donne à voir l'intellection passe
par la loi la loi se donne à lire sous la
forme d'une saisie du sujet d'une
remontée du pensant au niveau du corps
comme conscience de l'être comme parlant
là le social fait noeud jouissance comme
tel le délire peut commencer son histoire
le rêve est la liaison entre ce qui précède
et ce qui suit la loi qui est diurne comme il
se doit car le sommeil est une autre histoire
le volume du social sa place est une plongée
dans le corps pensant entre la naissance et
une résurrection comme butée du vivant
et Dieu n'en est pas moins mort à cause
du social il meurt devant la peur des hommes
de vivre dans ce social dans l'être.

La Macula (soc social) 2




















L'Annonciation, iconostase de l'église de Carligi
en Moldavie.
Dans le passé artistique, culturel, et spirituel de
toute l'europe de l'Est orthodoxe, les icônes
ont joué un rôle important en tant qu'objets de
culte(dormition chez les orthodoxes, et assomption
chez les catholiques), désignés du nom
d'iconostase (une porte ouverte vers le monde
divin, la macula). Marie a été élevée au ciel corps
et âme au terme de sa vie terrestre, aujourd'hui elle
est Dieu incarné.


La macula 2
Polyptyque en quatre parties.


Si toute textualité est
appelée à être compressée
l'écoute elle ne peut s'y substituer
dans la mesure ou sa lecture
prend le relais pour la compréhension
d'un sens d'une prise de lecture
qu'en est-il du son pris dans le jeu
de la loi dans le désir de représentation
l'approche de telles sonorités va
rendre le système verbale inaudible
tellement sa raison d'être passe par le sujet
le sujet d'une écoute de l'être son
du son au plus près d'un corps pensant
par l'impossible substitution de la chair
comme volume temporalité immortelle
de l'animal humain pensable à cause
de la peur du corps pensant comme vide
de la subjectivité absente du désir
livré à la seule jouissance que la chair
bombarde particules du paradis pensant
de son insoutenable matière atomique
dont les pulsions rendent un nombre
incalculable de visions d'images
de mémoire à rebours pour entendre
le corps impossible un corps
dénaturé la nature n'est pas
ce qui sort de la textualité
c'est le social en tant que corps
non le pensant mais le volume
la temporalité d'une recherche
du désir ce qui après le monothéisme
tend à faire la macula s'entendant
dans tout état du dire pour
penser l'être entre le sujet et l'autre
pour sonder le fond du jeu des corps
pris dans le sens la représentation
le délire pris dans son double pensant
le social n'étant jamais le vide le
vide étant la tâche au niveau du
paragramme dans lélangue que
toute lecture peut la raison n'étant
que du nombre appuyé et insistant
devant une jouissance découvrant
le sens c'est là que l'intelligible fait
fond pour à la surface remonter du
fond des couleurs de la matière du sujet
de la peinture qu'est la chair qui pense.

mardi 18 septembre 2007

Vassily Kandinsky (1866-1944)















Le salon de musique, à la "Grosse Berliner Bauaustellung" de mars
1931, détruit après l'exposition il est reconstitué en 1975 d'après les
gouaches originales pour la galerie Artcurial.
Le salon de musique est la seconde oeuvre monumentale que
Kandinsky réalisera durant sa période au Bauhaus. Le "Salon" est
un espace, délimité par trois parois en céramique peinte, où les arts
se rencontrent dans l'esprit de l'oeuvre d'art total.
Le MAMCS de Strasbourg le présente du 1e juillet au 31 décembre
2007.
Kandinsky est l'un des fondateurs de l'art abstrait.

La Macula (soc social) 1













Dans le film de Carole Arcega "Macula" de 2004, un corps
photosensible se révèle, puis s'abime à la lumière.
La "Macula" ou petite tâche jaune, est le point de la rétine le
plus sensible à la lumière.
...Carole Arcega est l'une des représentantes majeures du
nouveau "cinéma corporel", elle "prolonge" un cinéma
expérimental et l'art vidéo... Son travail se situe à la frontière
de la photographie, du cinéma, de la peinture; une écriture de
l'entre-image, lieu possible d'imaginaire... Elle fait participer
régulièrement des danseurs, compositeurs ou d'autres cinéastes
au cours de projections performances.

La Macula 1
Polyptyque en quatre parties,
et lecture comme soc social.


D'une plongée dans l'indéfini
pour n'en remonter imprégné
du plus total dénuement mentalement
inconsistant et incontournable
dépression du genre humain
donnant comme lecture une poussée
d'un dire à rebours où le cri
surgit doublure que le corps manifeste
sous forme de gestes d'articulations
que le mouvement montre
que la liquidité se livre où le formel
décomposé et soustrait ne peut tenir
la distance avec la pensée
toujours plus indécent cet autre
mal intemporel qu'est la raison
d'une résonance directe avec le
corps livré à son animalité
compulsion raisonnement impuissant
d'un dire criant où membres et
chair vont tenir bon devant
l'immortalité du pensant qui se
prend la tête entre les jambes pour
imploser dans le délire de sa
socialité indécidable pour ne pas
laisser tomber le corps qui dit plus
au sujet que tout les discours
analytiques et pornographiques réunis
nous en sommes encore à l'âge de
la pensée pensant par manque de corps
à cause toujours de la réunion
du sujet et son autre soutenus
du site religio-psychanalytique
encore noués et dénués à vif
devant la montée du nombre
le pensant se mordant la queue
de tout ramener au signe
allant du plan au volume
du vivant au mort de la mort
à une résurrection sexuée
l'être montre encore une démesure
à cause du nombre faisant tâche
dans la mare immaculée de
l'infini incertitude du monde pensant
le vertige remporte l'adhésion d'une
causalité qui serait l'inquiétude devant
le vide que toute répétition dépose
devant un social devant le délire
incarnation du mal à venir à venir qui pour
le moment ne tient pas de produire de l'image
de ne pas faire du dire dans lalangue
les voix du corps parlant n'en disant
que dans la mesure ou le nombre
fait sens fait représentation fait futur.

lundi 17 septembre 2007

Rite de la subjectivité ou anamorphose

















Grande image de Valérie Jouve,
l'humain et le mur.


Rite de la subjectivité
ou anamorphose.

Passant devant un mur aussi banal
qu'il y paraît l'homme se tourne
vers celui-ci et le contemple comme attiré
rien ne semble ressortir ni même une image
se remettant dans ses pensées il s'arrête pourtant
se sentant comme attiré pressé de voir
se demandant pourquoi son attention
se maintient si grande alors que le mur
n'est fait que de matériaux habituels
sans grand intérêt rien que décrépitude
qui n'ait à justifier que son regard ne s'y posa
rien qui ne pourrait prétendre répondre prendre vie
faire naître une quelconque interrogation
qui aux yeux d'autres gens demeurerait sans intérêt
qu'en est-il de cette fixité du regard envahi
de cette attirance pour un morceau de mur
livrée au moindre silence la parole se révèle
intérieure et renvoyée par le mur
de sa face de sa figure sortie de profondis.

Thierry Texedre, le 17 septembre 2007.

mercredi 12 septembre 2007

Panic




















David Bowie


Panic
D'après David Bowie
en 16 vers antistatiques*

Délier ces langues qui font et défont
la verge copulation du champ raide
didactique d'un lieu ce lieu
vient tacher la plaie impossible à
défaire selon la raison du moins
sans en faire un songe sans se le
dire une fois pour toutes de ce tout
définitif où rien ne vient donner le
récit à la vue qui passe le ton qui
doit s'en remettre au vide au plus
grand déferlement de rires de rides
de défaites au plus près de la vision
capitalisation de cet être raisonné
et délicatement suggestif et défini
promu au rang de mal être afin
d'y renoncer à cette inhumanité
cet état de chant soulève comme
un vol d'oiseau comme une légèreté
irréelle que seul un rêve peut un autre
accord qui met le corps en lévitation.

*état d'apesanteur
Thierry Texedre, le 13 septembre 2007.

samedi 8 septembre 2007

Manifeste et manifestation




















En pleine guerre d'Algérie, la manifestation du 17
octobre 1961 à Paris.
La répression qui a eu lieu a fait de 50 à 200 morts
tous algériens et massacrés en plein Paris.



Manifeste et manifestation

1- L'art est un transfert, un transfuge, une
épiphanie qui peut déduire ce que le dire n'a
pas encore eu la chance de résoudre.

2- Comment réduire ce qui revient à l'art,
sinon en laissant l'art libre de résoudre ses
diktats ses emphases et ses répulsions. s'il
y a jouissance en art, c'est parce que ce qui
revient à la sexualité n'est pas la reproduction
de l'espèce, donc n'a pas encore réagit quand
à savoir ce qui pousse l'humanité à créer, ce qui
va s'apparenter à l'art, plutôt que de résoudre les
problèmes techniques.

3- Pourquoi l'art est-il le lieu où la création se
rend, au même titre que la science cherche à
résoudre les mystères que tout questionnement
préfigure? Pourquoi ce lieu est aussi absent du
présent dans un milieu socialisé (pour la première
fois la question est posée de savoir si le XXIe
siècle n'a pas à démontrer pourquoi le social
s'efface de l'action-manifestation et laisse place
à un terrorisme généralisé qui s'oppose à la crise
identitaire du XXe siècle), et qu'il est lié au
renouvellement des savoirs débordés vidés de
leur substance: le présent, donc de son pensant.
C'est a se demander si de penser n'a pas plus de
droit de loi à la censure que la pornographie ou
la violence!

4- Raisonnement et questionnements sont les
bases de toute activité lié à l'intelligible, mais
cette intellection n'est véridique ou plutôt vraie
que si elle donne lieu à produire du futur, dans
une révélation extrême qui prend en compte la
survie de l'espèce, sa mémoire collective. De
même que la mort et l'au-delà après la mort
ont été des structurations de la pensée en action,
d'une action de la matière qui était entrain de
découvrir le sens. Le sens de toute subjectivité
liée et dépense de cette pensée.

5- Le matérialisme aujourd'hui prône une vue
de la vie collectivement basée sur la dépense,
la jouissance en est encore au stade de l'image
errante, de ce que l'interdit a de fonction créatrice
de sens. Le privé a changé d'ordre, il est visité
par l'autre et se tient de résoudre un mal, un sujet
qui ne pense plus qu'à soutenir le signe d'une telle
malédiction.

6- La peinture et la musique ont en commun de
résoudre ce que les sciences n'ont pas encore
ébauché: le traitement des corps par l'image
productrice de mémoire, productrice d'une
transfiguration de la parole.

7- Ce que la dépense peut, c'est de ne jamais
arrêter de produire du sens, car il n'y a sens
qu'à être vrai, qu'à tomber, chuter, descente
aux portes du symbolique, là où le Vide est
l'énergie comme somme de tout mouvement,
du mouvement pensant, puis du mouvement
producteur d'échange. Cet échange est terroriste
et acte de rébellion, acte manqué, action de grâce
pour penser ultérieurement seulement. Le
raisonnement est alors lié à cette tentation de
redressement du corps qui n'en a pas fini avec
sa fonction de dépense, parce qu'il est le corps
d'un autre, étranger à lui-même, d'où l'étrangeté
du questionnement, d'où ces pulsions qui
inondent le Tout relationnel à coups de Sens.

8- La manifestation d'un sujet n'est pas l'implication
d'une manifestation collective, ou de masse, dans
sa forme politique. l'économie de marché de la
société libérale engage la manifestation subjective
dans les arts, mais c'est aussi ce que la religion
monothéiste chrétienne a enlevé à la peinture, qui
à chaque changement de civilisation doit prendre
en compte l'appel de cette manifestation
subjective; centre névralgique du pensant, sans
laquelle il n'aurait pas eu peut-être une séparation des
sciences et des techniques, les sciences apportant
d'autres vérités que celles des techniques qui ont un
impacte plus rapide sur le milieu social et
environnemental. Donc centre de la subjectivité, mais
encore décentrement après Kepler, pour une vision
qui a un double foyer, mais pas encore l'inconscient.
Ça restera encore longtemps une question de Mal.
Aujourd'hui encore le Mal reste majeur dans la
préhension des figures de parole liées à l'image
qu'un sujet peut noué entre l'être et l'abject, entre
l'espace Intérieur et l'Autre. Il n'y a d'avancée que par
sauts qualitatifs ( qui le sont par un travail d'addiction
du mental à ce qu'il peut d'imaginer son futur, donc de
vivre son présent), qui ne s'opèrent qu'à certains
moments de l'histoire sociale du régime d'effraction
qu'une civilisation peut, pour contrebalancer le
terrorisme de l'anéantissement des anciennes valeurs
devenues jeux pour touristes, simulation d'une histoire
passée ayant avortée de son réel pour tenir l'image
comme elle n'a jamais été sauf à être peinte. La
nature revient toujours sur le devant de la scène quand
du pensant se prend à vendre de la pensée comme une
marchandise, rares sont les cas où une langue écrit
et pense en me temps ce que la peinture peint de
vérité sur son sujet, sur le temps, le présent. Pas
d'imitation sans Mal, pas d'invention sans tension.
D'une nature qui n'a pas le même régime de
productivité que celui des humains, ici, dans celle
de notre modernité matérialiste libérale, où
technologies de pointes et exhortation des objets
de plaisir, et une dépense effrénée dans la
consommation de masse vont tarauder, changer les
masses, pour recréer un milieu biotope où la flore
et la faune se divisent, parce que de la pensée existe.
L'air en est le lien comme la matière est le lien
du milieu matériel. Mais cette histoire là n'est pas la
vraie. Ça n'est que l'image qu'en reçoivent des
civilisations, pas le pensant qui opère en dessous,
et qui fait bouger les stratifications culturelles et
les lois dans ces sociétés.

vendredi 7 septembre 2007

Cathédrale




















cathédrale de Rouen, le portail vu de face
harmonie brune
1892 Claude Monet
107 x 73 cm


Cathédrale

Quoi qu'il soit dit de ce dire en rien
conforme au récit de ce qu'il produit suite
à cet air improvisé et hautement célébré
dans cette hauteur insondable et illuminée
là se tient la célébration du coeur de
cette oeuvre à définir de cette errance oisive
vue qui mène au bas tout près de l'autel
de voir la croix située sous l'oeil inscrit le cri
de nulle part venu d'ailleurs à travers les vitraux
de ce grand hôtel ouverture préfigurée par le
dit inavouable et inviolé et insoumis travers
de celui qu'un corps croit de n'être là ici bas
qu'à obéir sur ce bois cloué rivé sur le sol
traînant par là ce moindre corps lié livré
aux traitements de la consolation vocale
attention du très haut sur celle du plus offert
des pauvres des oeuvres autres et couvertes
de honte couvert de ce lourd fardeau des pleurs
et des implorations risque d'une longue
envolée qui va se soustraire et dédier au
seul à l'unique qui entend qui dit qui voit
sans un sens sans ce qui pense sans le travers
qui s'affirme qui se soumet à n'importe
quel ordre loi passion régime en infraction
ce faire pourquoi se taire tant d'attente
que de ne rien supplier mais plutôt que le dire
aller rendu valide cette infirmation de l'un
quel est ce quoi qui fait résonner les têtes
et qui en appelle au pieu lieu silence
qu'un tel avancement pourrait induire
pourrait supporter dedans dans la maison
ce son cette passion prière piété du lieu saint
dit dans la cathédrale dans cette silencieuse
et pure devant lui il s'en trouve au dehors
autre autrement entier même après la fin du lieu
du risque qui lui est autorisé offert de mourir
hanté par l'inspiration d'une presque pliée
passion alors que l'ivresse dehors s'installe
le coeur dedans bat de résoudre absoudre
devant sa grande immanence et le chant plein
des errances envahies vient résonner avant
que les grandes orgues ne commencent
à jouer le souffle resté ici maintenant vivant.


Thierry Texedre, le 7 septembre 2007.

lundi 3 septembre 2007

Corps d'écriture, dialogue dans l'urgence de l'improvisation 3/3 3
























désir rouge
, Lisa G 92 x 73 cm


Dialogue 3/3 3

S- Je voudrais ajouter quelque chose pour quand
même répondre, non parce qu'il y a du sens au
dire, mais pour donner une ouverture sur quelque
chose qui a à voir avec le plaisir.
T- Vous m'ôtez le mot de la bouche, c'est comme
un aveuglement, une réponse qui est faite à toute
individualité, qu'elle soit ou non du domaine de
ce qu'on appelle la civilisation de l'image ( qui est
à son terme depuis le début du XXe siècle avec
l'arrivée de l'inconscient comme révolution de
"l'intérieur" du corps, là précisément où "l'âme"
s'effondre s'efface au profit d'une extériorisation
d'un ouvert des fonctions vitales humaines).
S- Bien, tentons d'éclaircir le débat.
Il faut configurer un corps, un corps qui est un
corps d'écriture. Dans ce cas, nous nous posons
maintenant comme liés à la psychanalyse (qui
enregistre son fou comme avant l'apparition de la
psychiatrie, le malade mental aujourd'hui n'est
fou qu'à perdre son pensant, d'où la question d'une
remise à plat du pensant, pour faire vite, de la
vitesse d'un De Kooning, mais encore l'état
symbolique en excès que pose un peintre comme
Lisa G indispensable liaison de la folie au rêve),
via l'état de l"être" du corps religieux (l'histoire
de l'âme), et par là identitairement au Tout Social
comme Subjectivation de la société contemporaine.
Le vrai vient enseigner son réel pour lui conformer
une structure: la Temporalité (la peinture n'est
pas morte!). D'où la dépense pour continuer.
C'est là le mystère ou pour être plus dans le temps,
"la parole est la matière". La psychanalyse pose
le problème d'un sujet à qui il manque son réel.
C'est pour cela qu'il faut en passer par l'analyse;
sans laquelle toute construction toute approche du
religieux est ou devient illisible à rebours! Pour
contracter la subjectivité il faut en passer par le
Peint d'une peinture qui n'ait de peinture que son
absence de visibilité au niveau de son désir, du
fonctionnement du désir. Du désir d'y voir du
corps sa chair représentation de la couleur,
impression comme forme en fin de parcours,
comme vision et visitation. En quelques sortes
c'est dans la perte du peint que la peinture
commence à "raisonner", le XXe siècle en a eu
les soubresauts avec l'abstraction, et certains
peintres comme Marc Devade, Louis Cane,
Judit Reigl... Soustraction donc (du figuratif),
puis subjectivation, appel par le désir (le
désir lié au cadre social n'est pas le désir, c'est
un voile opaque qui n'est que la partie visible
de ce qu'on a nommé "l'hébétude" et qui prend
les mots pour du réel, rien à voir avec "leslangue")
de quelque chose qui jusqu'à présent n'est pas
envisageable dans le domaine pictural (ici,
encore une fois nous nous en approchons chez
le peintre Thierry Cauwet). C'est peut-être
dans la musique que depuis plus d'un siècle,
la peinture se tourne pour la nier dans l'écriture
( sauf avec quelques écrivains comme James
Joyce, Antonin Artaud, Philippe Sollers, Pierre
Guyotat). La musique qui enveloppe le plus ce
qui revient à la figure résurrectionnelle. pour
ce qui est de tenir ou pas comme sujet avec
l'image auditive et l'image visuelle, ou plutôt
sans l'image peinte, c'est bien de l'ordre de
l'abjection dont il s'agit. Du rejet pur et simple
par où passe l'unique, sa reprise d'une mise en
forme, sa prise de possession d'une mise en
forme, dans la mouvance du lieu de la peinture
comme centre pensant d'un sujet de l'illisible,
absent du corps interdit de sa chair (on ne
pense pas la chair, on en est le signe), dépositaire
de sa passion! Là la passion relance le corps
pensant pour lui induire la lisibilité le social au
plus antérieur, au plus refoulé à répéter à prendre
le sens pour une langue, c'est "leslangue" qui
commence à produire partout où il y a rupture
entre cultures et sciences exactes, et qui
commence dans la division de tout sujet pensant.
Si l'on enlève au sujet ce qu'il laisse tomber
sur l'identification de l'Un, çà ne peut aller dans
le sens de l'information comme vous le présentez,
et ce à cause du désir. Il ne peut être dans le
repentir si ce n'est dans une approche du
parcours religieux, des textes religieux comme
indice d'une trace du pensant au XXIe siècle,
de son archéologie ici découverte au grand jour,
sous les bons hospices d'une dérive dans
l'hébétude, la vue baisse de ne pas l'enregistrer!
Donc, il va s'en dire que le désir étant persistant
dans l'humanité, malgré la strate religieuse, il
aura quand même parcouru à travers des
révolutions luttes des classes contre le profit
capitaliste qui persiste tellement que le sujet en
a perdu le sens que l'écriture du XXe siècle et
deux grandes guerres mondiales n'ont pas
suffit à régler, se libère-t-il dans "l'asens"?
Les morts ont engendré un autre espace qu'aucune
médiatisation n'a encore reconnue et proclamé,
et encore moins les pouvoirs politiques qui se
sont succédés, çà n'est pas visualisable? Ce qui
va entraîner dans cette course les pulsions la
loi le nom et Dieu. Dieu entre dans le Désir!
A partir de là tout s'enchaîne. L'information à
outrance "circule" mais passe à côté imposant
à son sujet d'être et pour être il se structure clivé.
Le désir provoque l'identification; à vous de
choisir, attention cependant à l'image qu'un désir
possède ne serait-elle que cadrée socialement!
Le temps qui importe à la peinture peut
provenir de la dépense imprimée en un lieu
social déterminé, qui induit une prise de
possession d'une temporalité qui raccourcit le
travail sur le sujet en lui substituant la
représentation et même l'abstraction, celle-ci plus
proche dans la pensée comme système donc en
dehors d'un social hétérogène; afin de résoudre
ce qui provoque le présent, ce qui le mène en même
temps que son dépassement en temps qu'image, et
pourtant encore abstraction d'une temporalité
discursive.
T- Vous posez le questionnement en tant que partie,
liaison au pictural, cordon indiscutable par la langue,
et d'une figure impossible à rendre à son centre, à sa
perspective, mais qui fait l'ouverture sur un présent
probable un présent que penser peut peut-être
dérouler devant nous en peinture? C'est le travail
de penser qui vaut pour quelques instants insaisissables,
pouvoir des corps des lois des nombres voir des noms
de l'Un qui à chaque intervention de notre part fait
tomber les corps dans ses charniers dans une aire
qui n'a que faire de la parole.
S- Si le questionnement revêt un droit c'est celui du
développement dans le pictural. C'est dans un va- et-
vient entre la figure et le système, et la matière qui
parle plus qu'elle ne représente . Toute cette alternative
est traduite par une disposition que le réel atomise
que le réel chasse et qui va dans le sens d'une volonté
de montrer que penser n'est pas impossible sans la
représentation à ses trousses, et encore moins sans
l'abstraction chromatique, mais y contribuât bien sûr.
En cela les deux formes vont s'imbriquer se fondre
s'effacer dans un mouvement incessant, pour donner
corps, du corps de la corporéité et de la subjectivité,
dans une temporalité non divisible, où le sujet
implose de savoir, et n'aura que faire de ce dire
sinon de donner à lire le social comme étant livré
à sa mouvance à sa dérive; mais pas sans l'identité,
sans le discours pris dans un autre, une mouvance
certes mais dans ce cas de la reproduction du
corps pensant.
[Pour terminer cette conversation, nous nous
tournons du côté de l'auditeur qui pour la
circonstance voit poindre quelque chose qui
a l'air d'un sens ou plus exactement d'une fin
en soi, une construction que les cathédrales et
l'abstraction chromatique d'un Barnett Newman
en peinture ont tenté de faire remonter à la
surface de ce nouveau réel.]


Thierry Texedre, le 4 septembre 2007.

hymne à l'apothéose















Dante et Virgile aux enfers,1822 Eugène Delacroix 189 x 241,5 cm

"L'apothéose est l'acte de consécration par lequel on divinise un
humain après sa mort."
"Le rapport entre le mot écrit et la voix est au coeur de l'écriture."

hymne à l'apothéose
(inspiré d'un hymne à la justice)
ensemble diptyque comprenant pour chaque strophe
27 vers rythmiques libres.

1
Qui préside et qui confère
au plus pur peuple
un entier engouement pour la paix
qu'elle soit volontaire ou suaire.
Que nous entendions gronder
au loin les canons
du peuple élu
qui verra naître sa vérité
parmi les frères armés plein de courage
aux encombrements, aux plaintes,
aux machinations; car seule cette volonté
dirigera nos êtres.
Et nos coeurs éparpillés viendront
régler cette protestation
en une immense véracité,
en un territoire uni et promu
à la plus haute tache, immonde
soit-elle, impropre
fût-elle, mais jamais d'amour
pour l'éternelle union des hommes
ne cessera d'apporter au comble
qui se dresse dans les corps saisis,
une fièvre de désir d'aboutir
à la sommité intelligente,
que cette humanité imprègne
à l'aube d'un nouveau siècle,
à l'attrait d'une nouvelle fécondité.


2
Partout s'enfonce l'homme à ses dépends,
malgré sa force imprévisible et rageuse,
partout brûle l'égalité et la civilisation;
pour que se mêle à ces terreurs
le spectre d'une éternité vidée,
insondable même par son obscure
vertige, par sa chute au plus profond
tréfonds; et disparaître alors
dans un dernier élan de relent.
Dans un hymne aux cris déchirants
dans sa robe pourpre encendrée,
interrompant la définition de sa gloire
vénérée, par ceux qui tiennent
le haut de cette précieuse bataille;
les vainqueurs n'étant pas pleurés.
Que ceux pour qui vous rêvez
restent en vos mémoires à jamais,
en prières et en espérances.
Qu'aucune injustice jamais
ne vienne entraver dans le futur
l'humilité du destin
qui entrera encore pour des décennies
dans le pouvoir d'indépendance universelle
qui prévaut dans tous les horizons,
avec un soleil noir.
Partageons ensemble et découvrons
l'innommable règne du pensant.

Thierry Texedre, septembre 1987.


dimanche 2 septembre 2007

prélude et allegro pour violon ou de la modulation du corps au son

















Kreisler Fritz (1875-1962)
Violoniste et compositeur d'origine autrichienne,
a composé entre autre un prélude et allegro pour
violon, dans le style de Pugnani Gaetano (1731-1798).


de la modulation du corps au son

Début déjà haut sur le fil ça frotte fort
et l'air fait de cette figure une lecture rapide
et en rit avant de se défaire de s'ériger de se vider
qui en accord joue au dessus bien plus haut plus vrai
que le son légal pour s'étendre dans l'espace plein
et résonner à l'infini dans l'intérieur autre
du corps en prise possession passion vite ça joue
vibre libre action d'écoute figée plutôt damnée
ce corps livré oreilles ouvertes fermées dehors
pas aux sonorités envolées des membres entiers
la caisse redonne du souffle au corps ivre ici
écoutant entendu étendu émotionné et traversé
de son fond réveillé l'âme s'agite qui mortel martelé
ingère l'audition qui tend aussi de archet et chasse
pour dissoudre le tout tout autour c'est grossi défait
haut bas grave rapide il court et s'insurge et la puissante
sonorité qui revient plus vite plus sèche mais haute
en couleur elle tend elle saute transit traverse
de part en part ce geste de va-et-vient divin
plus serré et d'une envolée insoutenable sans son
dire sans lien avec quelque parole seuls les sons
traversent courent partagent avec le corps un rien
un temps rétréci petite mise en attente sans virer
que du glissement mélodique court quelque chose
se passe qui annonce qui renvoie à l'image que la corde
saute ou glisse c'est trop vite ça dépasse ça part
trop tard le corps est déplié autant le dire manque
absent et c'est tant mieux les autres c'est là la
réserve ce coma qui saute court inonde l'ouïe
déesse que cette litanie qui d'en haut sort et sert
à tourner l'esprit pour ne faire croire qu'à l'être
aller crescendo puis tempéré puis allegro pour
faire encore descendre ce corps dans l'autorité du son
qui seul accompagne une visitation un repli
une répétition de ce qui vient du violon un viol
arquebouté dans le creux de l'épaule pour faire
plier l'audition pour la mettre dans le temps vrai
temps plein temps de la peste intestine et rêve éteint
d'inverser les rôles que ce corps tient maintenant
sa fin n'est que le début de sa cause le son modulé.

Thierry Texedre, le 2 septembre 2007.