mercredi 16 décembre 2015

Depuis l'ëtre laïque



   Sur ce qui manque à la dernière tentative de rencontrer la mort depuis cette petite fin, dont on sait aujourd'hui que « l'étant » religieux manque l'extériorité de la mort à montrer le sacré par la représentation picturale, le corps du croyant hypostasie « la fin » dans un état permanent, d'où émergeront plus tard les prémisses de la « laïcité » ; un état de l'étant qui voit une impossible reconnaissance de l'être à trop dramatiser son présent, à soumettre ce temps au risque d'une finitude du corps (encodage de la « chose » liée à l'animalité de l'espèce humaine via la représentation de chose), pour s'évader dans l'immanente « réserve » qui montre la langue comme ce qui fonde « le croire ». Feinte de ce croire tourné vers sa mise en consubstantialité, pour opérer ce retournement contemporain de la laïcité qui s'émancipe de l'extrême existence de Dieu depuis son fils en tant que créature terrestre de la même substance que le père ; dans une transparence du temps et de l'éternel, pour passer de l'un à l'autre, dans une sortie médiane, corps intermédiaire d'une représentation d'un corps de la séparation, corps représenté plus particulièrement dans la peinture d'un Thierry Cauwet. Soulèvement de ce corps qui rompt avec sa perspective binoculaire, pour traverser la grande exaltation de ce qui s'indique comme étirement du vrai, vers sa gloire, pour n'y voir plus qu'une transparente exactitude de sa croyance, jeu du pouvoir de la chair à faire jouir ce corps depuis son être ; traduction de l'érotique divination en jouissante partition de cette traversée de la chair imposant sa non reconnaissance à l'esprit de l'engendrement amoureux. La laïque « certitude » de ce qui serait libre d'outrepasser la foi, parcours vers cette infinitude d'un lieu sans bords, format que la peinture continue à montrer comme impossible laïcité de ce jeu du corps libre de sa langue parlée, hors d'une conscience qui le fonde au plus près de l'empire des signes qui fondent cette laïcité du corps social de l'appartenance au commun ; communion dans la reconnaissance d'un lieu commun à l'humain, aux sujets qui forment ce dépassement de l'entendement, dans ce qui pense, la tentative d'extraire de la pensée ce sacré diurne, ouvrant sur la vie l'impossible fin de ce corps de la dépense. Autre corps chez Sergio Padovani, inquiétude de n'être là que comme irruption du rêve dans la langue parlée, pour penser ce qui n'a comme corps qu'une fois la jouissance évincée de ce rêve, évitement d'un parcours au format, qui pourtant se mesure encore en peinture, chez Padovani. Risque inconsidéré de prendre en écharpe cette religion, tragédie qui remonte depuis l'expulsion d'un corps de la nudité, et ce vers des marges dont on ressent déjà la démesure au centre et à la périphérie du tableau. Éclats d'une perspective qui revient pourtant en « surimpression », simulacre de l'optique virtuellement plus présente qu'au XVe siècle où la profondeur tentait l’occurrente vérité, et d'où l'on avait l'impression que les personnages sortaient du tableau. Cauwet comme Padovani ont su rencontrer ce qu'une perspective fait penser depuis l'impensé de cette marque picturale qui montre l'au-delà tenté par ce qui nomme le laïque, tout en démembrant un inconstant tiraillement du corps pensant sa fin.



Thierry Texedre, le 16 décembre 2015.