vendredi 7 juin 2019

Vertige d'un corps blanc












Vertige d’un corps blanc 
 
Trouée du sordide excavé 
Sorti de nulle part et violé 
Par les astres et aussi 
Rabattu sur ces voiles 
Austères taraudés par le temps 
Ce corps blanc escamoté 
Tend vers cette sortie le pli 
Polymérisé de la parole 
Qui hante la chair chassée 
De ces démons crépusculaires 
Doux ciel matador du glissement 
Vers l’intérieur en jet 
Voilà le risque ontologique 
De réverbération du corps 
Sur le blanc comme plein  
Lumière de cette vie jet 
De la jouissance pénétrante 
D'un corps sujet de la plaie 
L'être vêtu de blanc le blanc 
De ce vertige qui s’agglomère 
Au risque du rien à la fin 
Impénétrable d’une mort 
Sans risque et sans âme 
La vie aussi se jette à corps perdu 
Dans une mort indélébile 
Dans un corps d’écriture qui n’a de cesse  
D'installer celle-ci au plus près du centre 
L'en-deçà de la parole comme chair 
De l’intériorité intentée du centre 
Jeté en pâture au jouir jubilatoire 
Le jouir d’un œil livré au ciel 
À la pandémie qui se rend 
Tant et si bien aux portes du paradis 
Le paradis ce partage qui se centre 
Au cœur de l’apologie le drame 
Qui tient le corps au blanc d’y voir 
Ce noir passer un temps à fragmenter 
La représentation parce qu’elle naît 
De ne plus voir le centre 
De ne plus passer par la rêverie 
Pour soulever un corps sauvage 
Pour l’emporter vers sa liberté 
La liberté d’élocution du sexe 
Publié pour donner du sens 
Pour l’érotisation de ses sens. 
 
 

Thierry Texedre, le 7 juin 2019.  
 

artiste peintre Emilie Picard (1984-)